AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 99 notes
5
6 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
L'auteur, célebre par ses romans sur la mafia italo-américaine efficacement transposés au cinéma, réinvente les Borgia dans le souci apparent de les réhabiliter et nous sert un psychodrame a la réputation, a mon avis, tres surfaite. La lecture en est facile et meme agréable si l'on aime a s'identifier avec un César Borgia représenté en héros macho au romantisme sombre et torturé, ou avec une Lucrece Borgia représentée en héroine sympathique au romantisme tragique. Selon l'auteur (voir la postface du roman), "Lucrèce était une bonne fille" et "César était un patriote qui voulait être un héros" alors que "Alexandre (était) un père aimant, un vrai chef de famille." Une déclaration de l'auteur (voir la postface du roman) a propos de son désir d'écrire un roman sur les Borgia donne a réfléchir sur ce qu'il a voulu mettre dans ce roman: "Si seulement je pouvais écrire sur eux un livre qui me rapporte énormément d'argent."... 


L'un des axes historiquement faussés de ce roman prétendument historique est l'amour-passion réciproque gratuitement supposée par l'auteur - Victor Hugo l'avait aussi fait - a César Borgia et sa soeur Lucrece ainsi que la souffrance tout aussi supposée de César lorsque sa soeur devient amoureuse de son deuxieme mari. La brutalité et la cruauté de César se retrouvent donc justifiées par son coeur brisé. Quant a Rodrigo Borgia, le pape Alexandre VI, il nous est présenté comme un gros nounours hédoniste adorant ses enfants et soucieux de calmer sa conscience en prétendant par ses crimes donner a l'Église les moyens de "sauver le plus possible d'ames". Seule la personnalité de Lucrece Borgia se rapproche de ce que l'on croit savoir de la véritable Lucrece, celle-ci paraissant avoir eu la capacité a l'empathie qui manquait a son pere et ses freres.


Le roman devient a mon avis franchement mauvais dans sa derniere partie, écrite apres la mort de Mario Puzo par une amie - Carol Gino - que celui-ci considérait comme son disciple. Il n'y est pratiquement plus question que de César Borgia dont la personnalité se retrouve totalement changée par rapport a celle que lui a conférée Puzo: d'un personnage torturé par son amour incestueux, brutal et imbu de sa personne, Gino fabrique un César devenu tout soudain débordant d'amour et de naiveté. Il est a remarquer que les éditeurs, pour raison de marketing probablement, s'abstiennent malheureusement de préciser sur leurs couvertures que le roman est un (mauvais) hybride de deux auteurs successifs.



En somme, ce roman "historique", concocté en une vingtaine d'années entre l'écriture de best-sellers sur le moule lucratif du "Le Parrain", non-seulement trahit ce que l'on sait de la réalité historique mais est également un bricolage de deux parties juxtaposées écrites par deux auteurs successifs ayant chacun une vision différente. Cela donne une saga boiteuse mais tres photogénique et les auteurs de la série TV franco-allemande sortie en 2011 ne s'y sont pas trompés en y puisant généreusement leur inspiration.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (278) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3192 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}