AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,85

sur 93 notes
5
11 avis
4
19 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis
Amateur de douceur et de tendresse, passez votre chemin promptement. L'intrigue commence fort, par une descente de police et une fusillade. Santiago Quinones se retrouve sévèrement blessé, à cause, notamment, des mâchoires du rottweiler appartenant aux narcotrafiquants. Il a plus de chance que son co-équipier, qui meurt de ses blessures. Qui était-il vraiment, ce Jimenez ? Les affaires internes étaient sur son dos, aurait-il été le complice des trafiquants ? A voir, à découvrir pour Santiago qui peine à se remettre, surtout qu'il se retrouve plongé dans son passé en rencontrant celle qui était sa petite voisine et qui depuis a eu une vie des plus chaotiques. Les services sociaux, la justice ? Oubliez très vite, merci. Pour la justice il faut la faire soi-même, et c'est ce que Yesenia demande à Santiago.

Dire qu'il est empêtré dans deux histoires différentes, c'est peu. Dire que ces affaires sont encore plus compliquées qu'elles ne le paraissent est … simple. Santiago doit se méfier de tous, ou presque, surtout qu'il a parfois une forte tendance à baisser plus que largement sa garde. Sa vie sentimentale est compliquée, sa vie sexuelle est compliquée, son usage de la drogue est dissipée. Bref, nous avons parfois des scènes très mouvementées et très crues.

Optimiste, ce roman ? Non, pas vraiment. Je n'irai pas jusqu'à dire « pas du tout », disons que le chemin vers la justice et la vérité est parsemé d'embûches. Pour la tranquillité, vous repasserez.
Commenter  J’apprécie          110
Après avoir enterré Jimenes, son collègue tué au cours d'une fusillade, Santiago Quinones doit répondre à l'enquête des Affaires Internes sur le trafic de drogue dont se serait rendu coupable le défunt. Jimenes, ripoux ? Quinones n'y croit pas tellement mais après tout connaissait-il vraiment ce type muté de Valparaiso pour on ne sait quelles raisons inavouables ? Alors qu'il est soupçonné de complicité et étroitement surveillé, il retrouve Yesenia, une amie d'enfance qui lui confie son effroyable histoire et le charge de supprimer son beau-père, le bourreau qui l'a violée dans son enfance. C'est ainsi que Santiago se retrouve embarqué dans une machination diabolique qui l'oblige à se méfier de tous. Les personnages les plus hauts placés, politiques, financiers, policiers..., sont compromis et prêts à tout pour éviter le châtiment. Traqué de tous côtés il poursuit l'enquête (à moins que ce ne soit elle qui le poursuive !) afin de faire éclater son innocence ainsi que celle de Jimenez et de mettre fin à un odieux trafic d'enfants.
Magistralement menée, la narration à la première personne provoque un effet inquiétant qui plonge le lecteur en pleine paranoïa. En qui peut-on avoir confiance ? Que manigançait Jimenez avec le groupe de la Nouvelle Lumière ? Quel cadavre va-t-on trouver derrière chaque porte que l'on entrouvre ? L'intrigue semble s'épaissir à chaque péripétie et l'identification au narrateur est totale. Si bien que l'on frémit, on tremble, on se méfie sans jamais savoir où se trouve la réelle menace. Une atmosphère très noire pour ce bon roman qui m'a tenue en haleine de bout en bout. C'est bien fait et c'est très efficace sans être mirobolant d'originalité.
Commenter  J’apprécie          80
Roman policier profondément noir dont la principale originalité est que l'histoire se passe en Amérique du Sud, au Chili et, plus précisément, à Santiago. Petite note exotique des plus agréables qu'il n'est pas habituel de rencontrer. Et c'est bien dommage car notre imagination est plus mise à profit lorsque, comme ici, les lieux décrits et les références culturelles nous sont étrangers. Cela rend la lecture encore plus plaisante.

Au niveau de l'histoire, elle n'a rien de très originale. Santiago Quinones, anti-héros par excellence, est LE flic intègre, fatigué et désabusé qui a peu d'amis, des soucis avec sa femme et, rapidement, les Affaires Internes aux trousses. Portrait déjà lu et relu dans de nombreux romans. Malgré tout, on s'attache assez facilement à ce personnage qui semble accumuler les déboires au point de presque pouvoir en faire collection. D'autant plus qu'il n'est pas le cliché du « super flic » que l'on a l'habitude de nous vendre. Il a ses faiblesses, ses blessures et elles contribuent adroitement à nous mettre dans sa poche. Enfin, dans celle de l'auteur. Et ce, même s'il n'est pas blanc comme la poudre qu'il s'envoie pour se donner du courage. Et pour simplement survivre. Encore un peu.

Au niveau du style, il est direct et sans fioriture. L'écriture de Quercia est aussi efficace que son univers est sombre et froid. Ses descriptions sont franches et précises. Pas toujours faciles à lire mais c'est bien d'un roman noir dont on parle. On ne doit donc pas s'attendre à autre chose. Et tant mieux. On sait ce qu'on achète et pourquoi on l'achète. Sans surprise. Et sans déception. Ce livre est une bonne surprise, à ranger dans les bons polars qui ne s'embarrassent pas trop de bons sentiments.

Lien : https://unecertaineculture.w..
Commenter  J’apprécie          80
Un polar qui démarre fort. du noir chilien corsé et amer. Assaisonné de substances et arrosé de pisco, pico sour et piscola. Des flics ripoux partout et un réseau pédophile bien sordide. On y tue des chiens, des policiers et les gêneurs. Deux cents pages enfiévrées qui éberluent le lecteur, avant une finale en feu d'artifice. du bon boulot avec un auteur solide comme un chêne qui dévoile l'envers du décor bâti par la junte et les Chicago boys.
Commenter  J’apprécie          70
Intense "furia cilena", comme un chien dans un jeu de quilles corrompues, passant ou non entre les balles.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2015/12/07/note-de-lecture-tant-de-chiens-boris-quercia/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
Commenter  J’apprécie          70
la Kronik d'Eppy Fanny
J'ai rencontré l'auteur lors de SMEP 2019, il m'avait promis un roman tout en noirceur. Promesse tenue.
L'histoire :
Celle de Santiago Quiñones, flic à Santiago du Chili.
Santiago est un flic sur la jante. Il ne crache ni sur les filles, ni sur l'alcool, ni sur la drogue. de toute façon tout le monde fait pareil. Alors pourquoi pas lui ?
Lors d'une fusillade avec des narcotrafiquants, son partenaire, Jimenez perd la vie.
Voilà Santiago avec les affaires internes sur le dos. Il semblerait que Jimenez trempait dans des magouilles et qu'il aurait volé de la drogue saisie. Et en tant que partenaire, il est suspect aussi.
Santiago est un flic désabusé dont le couple bat de l'aile. Ce n'est pas non plus l'optimisme qui le caractérise. Pour lui le verre est toujours à moitié vide. Voire vide et la bouteille avec.
Santiago ne peut se résoudre à croire en la culpabilité de Jimenez. Sur son chemin il va croiser Yesenia, une fillette devenue trop vite femme, qui était sa voisine lorsqu'il était jeune. Ils ont grandi dans le même quartier, la petite Plumette et lui, Santiago ne s'est jamais remis du départ de son père. Une plaie toujours à vif en lui. Yesenia aurait aimé ne pas en avoir. Car l'homme qui aurait dû jouer ce rôle, le compagnon de sa mère, lui a fait vivre un enfer. Elle a été encore et encore violée, par lui, par d'autres, et ne vit que pour se venger. Elle demande à Santiago de tuer son bourreau.
Extrait page 28 : « Tuer n'est pas facile, même si on est prêt à le faire, ni gratuit, même si on le croit. La douche du matin ne sera jamais suffisante pour nous sortir de la tête les fantômes qui ont grandi pendant la nuit dans nos cauchemars. Mais il y a des gens qui méritent la mort et il faut bien que quelqu'un s'en occupe, même si personne ne veut. »
Santiago n'est pas insensible au charme d'oiseau blessé de Yesenia. Il va le trouver LUI, LE responsable de tant de souffrance et il va LE tuer.
Santiago va se retrouver face au tortionnaire de Yesenia, LE petit salopard sera plus rapide que lui. Quiñones y perdra un bout d'intestin. Il y gagnera un séjour à l'hôpital et un ami indéfectible ; Marcelo, un flic, un pur, un perfectionniste.
Comme si ce n'était pas suffisamment compliqué, Quiñones se retrouve en possession d'une clé que lui a laissé en héritage Jimenez. Qu'ouvre-t-elle ?
Jimenez était sur une enquête à risques. Malgré les menaces il n'a pas lâché. Et voilà Santiago qui hérite de tout son travail. de la dynamite. Surtout un énorme paquet d'emmerdes qui risquent de raccourcir sérieusement son espérance de vie. Marcelo va l'aider.
Extrait partiel page 81 : « Il y a quelque chose de dégueulasse dans cette affaire et je commence à comprendre qu'ils cherchent à tout mettre sur le dos d'un mort histoire de blanchir un gros poisson bien vivant. … La mort de Jimenez ça tombe vraiment bien. »
L'histoire de Yesenia et l'enquête de Jimenez sont intimement mêlées. Qui manipule qui ?
La mort et le désespoir rodent.
Extrait page 178 : « Ce n'est plus sa peau, c'est du plastique, un sac, un objet. Une chose froide, les restes de ce que je n'ai pas pu sauver. Une petite vie jetée comme une ordure sur l'autoroute. « Tu sais comment elle est morte ? Je demande à Marcelo. – Par distraction » il me répond sérieusement. Et il explique : « Elle a perdu la tête. » Marcelo soulève le plastique et me laisse voir le corps décapité … »
Extrait page 198 : « … la douleur s'en va, même si je reste immobile, roulé en boule sur le paillasson, comme un chien blessé, comme un chien méchant, comme un chien de l'enfer, mais pas encore comme un chien crevé. »
Ce « Tant de chiens » est un récit sur les abus et disparitions de mineurs. Un roman où le sexe, la drogue et la violence bouillonnent. Une plongée dans un Chili très noir.
Entre les sujets abordés et le pessimisme du « héros », il y a des moments à la lecture, où le sentiment de s'engluer dans du mazout nous submerge. Ce livre est addictif à souhait.
Ce roman nous offre également un dépaysement en nous plongeant dans la vie du Chili, ses mets et ses boisons. Quelques exemples ci-après :
Un completo : sandwich avec de fins morceaux de viande grillés et un oeuf sur le plat
Un chemilico : hot-dog avec mayonnaise, avocat écrasé et tomates coupées en petits morceaux
Un combinado : mélange d'alcool fort avec un soda
C'est ça aussi le plaisir de lire des auteurs étrangers.
Alors, prêt à voyager dans le Chili de Boris Quercia ? Pour ma part, prête à y retourner sans hésiter.
Lien : https://collectifpolar.com/2..
Commenter  J’apprécie          60
Un polar chilien déjà ce n'est pas banal, un polar chilien qui est le deuxième d'une série après « les rues de Santiago » au titre un peu passe-partout et qui semble avoir une côte élevée auprès des amateurs de polar, cela semble assez irréel et en même temps assez jouissif car il sort chez Asphalte et pour ce qui est des polars sud-américains intelligents, vous pouvez leur faire confiance. Et je ne peux que me joindre au choeur des louanges tant ce roman, garanti, c'est de la bonne came.

Une quatrième de couverture particulièrement réussie ne vous indiquant que le début des problèmes de Santiago Quiñones qui en verra des vertes et des pas mûres dans un court roman particulièrement explosif mais pas seulement parce que s'il a tout d'un hardboiled, il présente bien d'autres aspects positifs qui en font autre chose qu'un petit polar où ça défouraille à tout va.

Grâce au talent de Boris Quercia, on a ici un héros particulièrement intéressant car malgré les clichés habituels sur les policiers déglingués à moitié défoncés, on a néanmoins quelqu'un de terriblement humain, de lamentablement humain aussi. Santiago se défonce, a des jugements peu sûrs, perturbés par la coke qu'il s'enfile, ne sait plus vraiment où il en est dans sa vie amoureuse, n'hésite pas à baisouiller si l'occasion se présente quitte à le regretter après, pense de façon très émotive à ses parents, veut aider autrui mais doute aussi énormément et souffre de la mort de son partenaire dans une capitale chilienne qui ne semble pas être une destination de villégiature à privilégier. C'est ce côté faillible de Santiago qui crée une sorte de paranoïa tout au long de l'histoire. Santiago se montrant sympathique, on tremble pour lui qui donne l'impression de tomber de Charybde en Scylla et ceci, quoi qu'il fasse. Il m'a fait un peu penser à Milogradovitch dans « La Danse de l'Ours » de James Crumley qui connait lui aussi des moments de terreur incontrôlables dans des situations qui le dépassent.

En 200 pages bien souvent vitriolées (les lecteurs hommes vont sûrement se sentir visés, agressés), on a une histoire particulièrement bien montée, passionnante où n'est conté que l'essentiel pour offrir, comme dans le bouillant premier chapitre, certains tableaux apocalyptiques de première bourre mais aussi des passages plus intimistes très troublants, magnifiques malgré ou grâce à leur tristesse ou mélancolie. Beaucoup ont déjà dit avec justesse le bien qu'ils pensaient de ce roman et… je confirme, c'est très, très bien mais je m'en doutais un peu car j'avais déjà été bien époustouflé par « basse saison » de Saccommano chez Asphalte qui est une maison d'édition, on ne le dira jamais assez, offrant toute l'Amérique latine et hispanophone version macadam dangereux dans des histoires bien noires et très pointues pour qui s'intéresse à cette partie du monde et bien sûr, à ce genre de littérature. Franchement, je n'imagine pas un quelconque vrai amateur de polars ne pas trouver ici son bonheur tout en découvrant un Chili bien mal en point si on juge la corruption et la criminalité. Ceci dit, dans quel pays la corruption est-elle absente? Elle est visible et médiocre dans les pays pauvres, souvent invisible et particulièrement rémunératrice dans les pays riches.

Un grand polar. Faut pas le rater celui-là!
Commenter  J’apprécie          60
Grand prix de la littérature policière 2016, certes, mais que c'est sombre et désespérant ! Nous sommes au Chili et le narrateur, un inspecteur à la vie de couple inexistante, se retrouve pris dans une fusillade qui coûte la vie à son collègue et ami Jimenez. Beaucoup de sang, de violence, de sexe, alcool. Beaucoup de vices pour oublier une vie "merdique" et où le prix de sa vie semble dérisoire. le personnage de Yesenia est encore plus esquintée, violée, prostituée de force, elle cherche la vengeance. Et c'est dans un pays complétement gangréné par la corruption que notre anti héros doit choisir de continuer ou pas ce que Jimenez avait commencé à faire. Dépassé, plein de doutes, trainant son corps et sans réelle envie de vivre, il va pourtant combattre grâce à Marcelo, survivant lui aussi. Seul personnage "lumineux"(enfin une petite lueur) est Marina. Je regrette vraiment qu'il n'y ait aucune description de la ville ou du pays. On est dans un pays glauque qui pourrait se situer partout dans le monde, juste peut être parfois avec une corruption plus policée, moins déclarée si c'était en Europe. Donc trop noir pour moi, pas de plaisir de lecture mais le style direct est efficace.
Commenter  J’apprécie          40
C'est un livre que j'ai trouvé à la BB et en lisant la présentation à l'arrière je l'ai trouvé pas mal.
Je dois vous dire que je le trouve un peu dur.
L'histoire c'est un policier qui a un collègue qui travaillait sur une enquête et qui a été déclassé, trop prêt de la vérité certainement mais ce n'est pas encore assez car on le liquide et c'est là que tout commence pour notre policier car ceux qui en avait après Jimenez pense que Santiago est au courant et voilà la course aux informations mais aussi à qui va faire tomber l'autre et croyez moi il y a de l'ambiance car c'est de gros bonnets qui sont mouillés dans des affaires de viols sur mineures. Et voilà notre policier en chasse à chercher les preuves que son ami avait trouvé et que il a caché. Notre policier a aussi ses défauts : il boit, se drogue et fume et on le suit. Il doit toujours faire attention à ses arrières et cela je crois que c'est le plus difficile.
Commenter  J’apprécie          40
Je découvre avec "Tant de chiens", la plume de Boris Quercia ainsi que son personnage Santiago Quiñones qui a fait ses premiers pas dans "les Rues de Santiago".
Dépaysement total, en route pour le Chili aux côtés de ce flic honnête et entier, mais pour qui les problèmes vont devenir envahissants. Son équipier se fait tuer lors d'une fusillade, les affaires internes vont le cuisiner et pourquoi pas lui coller d'obscures histoires sur le dos et pour finir il pourrait bien devenir un tueur afin de venger une amie de longue date qui vit un enfer depuis sa tendre enfance.
Un pur roman noir, servi par une très belle écriture, calibrée et délicate. C'est peut être là un paradoxe, un sujet très dur, une enquête terrassante mais l'auteur parvient parfaitement à nous émouvoir grâce à sa plume subtile et ce Santiago très attachant.
J'ai passé un excellent moment de lecture, merci aux éditions Asphalte pour l'envoi du livre et pour avoir répondu à mes questions ! Merci également à toute l'équipe de Babelio pour l'organisation de Masse Critique.
Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (210) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}