Et que la grenade est touchante
Dans nos effroyables jardins
Guillaume Apollinaire
Calligrammes
Moi je regardais le nom en haut de l'affiche du "Pont", le film que nous venions de voir: "un film de Bernhard Wicki". Le gardien des otages. Le clown-soldat.
De mon mieux je ferai le clown, de mon mieux.Et peut être aussi,je parviendrai à faire l'homme au nom de tous.Sans blâââgue!
Ton père,il a dit que du temps des romains ou des grecs,mettre des types au fond d'un ravin,déjà ça se faisait.La plus simple et la plus efficace des prisons.Même pas besoin de nous garder.
Pendant qu’on se dévorait les patates, il tenait son fusil comme une trompette. Un saxo plutôt. Il souffllait dans le canon en imitant un petit air
Mon père revenait de ses prestations bourré de reconnaissance liquide et satisfait d'être ivre par devoir. Et moi j'avais honte de lui, je le reniais, l'ignorais, je l'aurais donné au premier orphelin si j'avais pensé qu'un seul eût pu l'accepter.
Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir ? ... Et sans mémoire ?
De tout le temps que Gaston a parlé, mon père n'a pas touché à son demi ni tourné l'oeil vers la fille des tickets. Il se regardait en dedans, et c'était tout velours.
A mon avis, quelque soient vos responsabilités dans le sabotage, vous avez tort de marcher dans la combine de Herr Oberst... L'idéal est de l'obliger à vous fusiller tous ou aucun... Si vus lui offrez une victime expiatoire, vous collaborez, vous le justifiez, sa proposition de choix inhumain devient raisonnable, presque charitable...
Sans vérité, comment peut-il y avoir de l'espoir...?