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EAN : 9782844121158
76 pages
Joëlle Losfeld (27/02/2002)
3.74/5   71 notes
Résumé :
"Oui, je veux vous aimer mais vous aimer à peine", lui a-t-elle murmuré sur un air de tango. Peu importe la peine, peu importe même que la demoiselle soit allemande et que les attentats terroristes ensanglantent Munich et ses Jeux olympiques en cet été de 1972, le narrateur tombe illico amoureux. Et le passé de lui remonter en pleine figure dans cette Allemagne profonde où, à l'image d'Inge sa jeune Lorelei férue de Camus et d'Apollinaire, l'on n'en finit pas de cul... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas lu le livre mais j'ai vu le film : Effroyables jardins. Beaucoup d'émotions dans ce film. Alors en lisant la quatrième de couverture de ce livre, je me suis lancé.

Le narrateur se destine au métier de diplomate. Pour se faire, il part en Allemagne afin de faire un stage de 3 mois pour son mémoire.

En Allemagne, il est est logé chez Theodor, très fier de recevoir un Français voulant faire oublier le comportement des nazis. Il y rencontre Inge, qui lui sert de guide, et dont il tombe immédiatement amoureux.

Pendant son périple, il va rencontrer un homme qui va se révéler être le tortionnaire de son père…

Ce petit livre, il ne fait que 75 pages, m'a déstabilisé au départ. En effet, on assiste aux atermoiements d'un amoureux transis qui ne sait comment se déclarer et qui passe aussi beaucoup de temps à boire de la bière. En fait, il ne s'y passe pas grand chose
J'ai failli abandonner… et devant le peu de pages qui me restait à lire, j'ai continué.
C'est dans les dernières pages que tout se joue. Les révélations et les émotions s'accumulent. Dans ces pages, chaque mot est fort et l'on sent la tension que subit le narrateur.

Le livre se termine sur un cri de douleur qu'il m'est malheureusement pas possible de citer au risque de spoiler l'histoire.

Un petit livre qui a tout d'un grand.
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Aimer à peine, se situe juste un ton en-dessous d' Effroyables jardins.
Un ton seulement.
Une histoire des mornes années 70 dans une Allemagne coupée en deux...
Une Allemagne où les vrais héros son discrets et où règnent quelques relents des miasmes d'un nazisme qu'on voudrait effacer... Où certains anciens dignitaires ont repris du poil de la bête immonde.
Le fils du héro croise le bourreau. La fille du bourreau croise le fils du héro.
1972, et ces jeux olympiques de Munich de sinistre mémoire! Les années de plomb et la RAF, la bande à Bader en arrière-plan!
Un amour naît et meurt aussi vite, comme la flamme d'une allumette dans un vent trop fort pour elle.
Les démons sont de retour, et le clown va revenir.
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Pourquoi la fille du général Mladic, commandant en chef des forces serbes durant le siège de Sarajevo, accusé de génocide, s'est-elle tirée une balle dans la tête avec le revolver préféré de son père ?
L'interrogation de Lionel Duroy est fracassante, le silence qui suit est intense, interminable, dissolvant la déflagration du temps, la balle est meurtrière et le silence immortel.


Michel Quint dans Aimer à Peine, la suite d'Effroyables Jardins, pose le même silence.
Pourquoi Inge la fille du commandant SS, bourreau du père de Lucien est tuée, alors qu'elle tenait dans les mains le revolver préféré de son père ?

Deux pères, deux filles, les mêmes découvertes tardives, des mots édulcorés, le passé recomposé pour faire bonne figure et pour le père de Inge l'homme providentiel avait construit une église en bienfaiteur, qui pouvait soupçonner... ?

Comment se reconstruire après de tels aveux ?

Théodor THiel devant l'arrogance de l'ancien chef SS, face au fils d'André le résistant, chante le Temps des Cerises , comme une réponse à la honte que ressentent les rescapés de ces horreurs, et l'impunité dont certains font encore l'objet.

Les paroles de Camus et d'Apollinaire ne disent que la souffrance.
« parce qu'il serait bon que les enfants ne meurent pas de la faute des pères ».
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"Aujourd'hui, maman est morte.." annonce Inge, une "fille au visage de Lorelei" au beau milieu d'un tango.
Le narrateur d'Effroyables jardins(best-seller adapté au cinéma et au théâtre), que l'on retrouve dans cette suite, souvenirs d' Allemagne l'été 1972, répond du tac au tac "La mienne s'en est allée l'année dernière" sans se douter que cette francophile cite L'étranger de Camus.
Curieuse entrée en matière pour une drague basée sur gaffes et malentendus.
Vingt deux ans tous les deux, elle veut devenir journaliste et écrire sur les JO de Münich, lui, diplomé de Sciences Po, prépare l'ENA et doit au cours de son stage allemand rédiger un mémoire sur les équipes de foot. Cet amour naissant est-il voué à l'échec? La remontée des souvenirs, du passé de résistants d'André le père-clown réhabilité et admiré et de Gaston son cousin "qui ont fait sauter le transfo", ont été pris en otages (sur ordre d'un officier SS) et se sont évadés,ne sont peut-être pas du meilleur goût pour la "Prussienne? Mais qui est-elle vraiment cette Inge au petit-ami Noir Américain? Qu'a-t-elle "à voir avec la RFA"? Mythomane, espion, criminelle, ou amoureuse d'un petit français?Pourquoi aurait-il "Lorelei pour amante"?Et cet ex-nazi, le connaîtrait-elle?
Suspense et émotions sur fond de chanson de Lady Marlène, de vers d'Appolinaire ("Oui, je veux vous aimer mais vous aimer à peine..") et de Wagner joué à l'harmonium par un petit prodige Lohengrin.
Une histoire d'amour triste racontée dans un long monologue adressé au père disparu, émaillée de mots allemands ("Ja wohl!") pour faire couleur locale. Un parler simple parsemé d'argot et très imagé (ex:"une voix de Castafiore à péter les miroirs") et beaucoup d'humour et d'autodérision pour faire passer l'indicible.
Le hasard existe-t-il? semble questionner Michel Quint. La rencontre du fils d'André le résistant et d'Inge Sonnenschein était-elle prédestinée? Passe-t-on côté du bonheur par inadvertance?
Michel Quint professeur de Lettres et de théâtre a écrit moult ouvrages (romans noirs,nouvelles,romans policiers) et a obtenu le grand prix de la Littérature policière en 1989 pour Billard à l'étage.
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Relecture quelques années plus tard. C'est cette tendresse de Quint que je retrouve intacte, son amour pour les siens au sens large.
Son humour qui peut grincer être un peu trop volontariste parfois mais, il sait dessiner nos sourires .
Son autodévaluation est toujours présente et pesante.
Il ne se fait pas de cadeau, se traite comme le dernier des derniers, le plus moche, le plus maladroit, le plus....
Cette histoire est extravagante comme la vie peut l'être parfois.
Elle commence tres fort:par un tango poussif et du Camus mal interprété..
C'est une petite pépite d'humanité qui surgit d'une hécatombe .
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"... ne te laisse pas accaparer par les démonstrations de Françoise. Prends ta part de sincère douleur dans ses pleurnicheries et sois indulgent pour ses débordements de fille possessive et soeur exemplaire.

A mon coté, elle est semblable à elle-même. Elle arbore un chagrin de haute couture, de la larme sur mesure, du sanglot de défilé, et c'est tant mieux. Ainsi elle a moins mal. Parce que dans ces occasions macabres, elle donne sa mesure, son grand corps un peu gras, toute cette poitrine qui l'encombre d'habitude, son air de famille avec moi, nez de boeuf-oeil de génisse, tout en demeurant digne, elle te transfigure tout ça par une générosité de chair douloureuse, une sorte d'offrande de soi, façon Marie Madeleine...Croyez pas que ce soit cruanté de parler ainsi de Françoise. Au contraire, cette façon de n'être jamais surprise par la douleur, ce désespoir maîtrisé au cil près, ça force l'admiration... Et justement, des hommes encore jeunes, aux yeux rouges, quelques-uns de tes anciens élèves venus honorer ta dépouille, papa, tressaillent quand elle pousse un petit gémissement presque érotique, juste comme le curé lève le goupillon au dessus de la fosse."
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Et même si ma voix n'arrive pas à toi, papa, c'est à toi que je parle... Oui au procès Papon j'ai refait le clown à ta place, plus de vingt ans après ta mort, j'ai tenté de convoquer les âmes des pauvres morts des camps, des déportés, bien sûr j'essayais de rendre un peu de dignité au monde par la dérision, bien sûr je transgressais le sacré de la justice, bien sûr je frôlais le sacrilège au regard de ces vies volées, parce que c'est la seule façon de combattre la transgression de nature qu'est le mal absolu, mais j'appelais aussi l'ombre douce d'Inge, parce que finalement, tu vois, on paie tous, et très cher, vainqueurs ou vaincus, la rançon de la barbarie et de l'inhumanité, les gages des bourreaux nous en sommes tous comptables, et au bout de l'histoire on ne peut plus qu'essayer d'aimer, mais à peine. Et de Dieu, c'est douloureux, p'pa, c'est douloureux..."
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Voilà, ces jours-là, celui de la mort d'Inge, celui où mon père est parti, j'ai pris mille ans sans savoir pourtant si je suis enfin devenu grand. Papa ne m’entend plus, sa tombe est fermée depuis trente ans. A la mort de Gaston et Nicole personne n'a envoyé de faire-part. Je n'étais même pas aux cérémonies funèbres. Françoise peut-être, oui. Elle est restée vieille fille à faire de l'allemand comme on fait des confitures. Sans nécessité, par gourmandise. Non,courageusement. Parce qu'à enseigner Goethe et Böll, elle règle sa part de nos dettes à l'humanité.
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J'avais deux mois à passer chez ces anges en culotte de peau. Je me croyais regardé comme l'exotique étudiant français. Ach Pariss, kleine madmâzelles ! Bernique : mes Thiel cherchaient pas du tout le parfum de Pigalle sur mes revers de veston... Très vite, à cause d'une anecdote que je te dirai plus tard, une rencontre, et d'une photo sépia, accrochée dans leur salon, un type souriant, en casquette, perché au faîte d'une maison en construction, j'ai compris qu'ils font la paix universelle à leur mesure, sans acte de contrition, ni regret faux-cul de ce dont ils ne se sentent pas coupables, des crimes nazis. A condition d'en reconnaître la réalité, de ne pas être des dupes volontaires."
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A peine si j'ai entendu...C'est moi qui ai fini..Et plus rien, nicht mehr,morte,gestorbene,on s'en fout de la langue qui pense ça,il n'y a pas de langue des vivants et de langue des morts,n'importe quel mot suffit,par contraste,à dire le silence,la douleur,le néant,la jeunesse ôtée,ce scandale d'un corps magnifique,rempli d'années possibles et d'amours et d'enfants et de folies,cette flambante réserve de vie,sans le souffle,éteint d'un coup.
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