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1940. En pleine débâcle, nous découvrons 2 soldats français témoins de l'exode de la population française et de la déperdition de l'armée française. 2 soldats à la recherche de leur compagnie qui vont constater l'horreur de la guerre.
Pascal Rabaté nous décrit une débâclé de l'intérieur où ces deux soldats traînent leur spleen au travers des campagnes françaises : des camarades morts mais sans voir aucuns combats, une population frappée par les avions allemands, une armée en déroute moquée par les civils voire rejetée… c'est une description de la situation de l'époque connue mais il est intéressant de la découvrir à travers les yeux de 2 simples soldats qui vivent la guerre au jour le jour, sans héroïsme ni lâcheté.
Le style du dessin correspond très bien au récit : un dessin en noir et blanc simple et sans fioritures pour raconter une période courte mais tragique de la Seconde Guerre mondiale.
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Dans cette BD Pascal Rabaté porte son regard sur la guerre à hauteur d'un soldat mobilisé. Pas de grande théorie, pas de leçon de moral, pas de héros, pas de résistance, juste un homme, des hommes embarqués contre leur gré dans une aventure pourrie.
On y trouve tous nos défauts humains exacerbés par le contexte.
Un mauvais moment de vérité que l'auteur nous propose de regarder en face. En tout cas c'est comme ça que je l'ai lu cette BD.
L'es dessins et les couleurs participent tout à fait à l'ambiance. Tout sonne juste.

J'ai également lu le tome 2 et cet avis vaut pour les 2 tomes.
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À la lecture de la Déconfiture, j'ai revu l'excellent Week-end à Zuydcoote de Robert Merle.
Dans l'adaptation cinématographique de Verneuil, Belmondo erre sur le front de mer bombardé.
Nous sommes en juin 1940. Si la guerre est perdue pour l'armée française, au bord de la mer il fait beau.
Dans le roman graphique de Pascal Rabaté, le soldat Amédée déambule dans la campagne française presque bucolique, au gré des ordres, des égarements et des colonnes de prisonniers.
Le soldat Amédée aurait pu avoir du Julien Maillat (Belmondo) : un homme libre, fidèle à ses valeurs. Mais Pascal Rabaté lui donne un tout autre destin.
Dans le grand chaos de la déroute, l'auteur explore la lâcheté, les trahisons et les arrangements avec soi-même.
Le graphisme des albums est tout simplement remarquable.
Une histoire d'hommes peu glorieuse.
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On lit souvent des histoires de résistance ou de bataille sur la seconde guerre mondiale, mais rarement de défaites et de déroutes. C'est ici rattrapé avec « La déconfiture [première partie] », de Pascal Rabaté, qui porte diablement bien son titre.
Pendant que les Français fuient l'envahisseur sur les routes de France, les soldats peu dupes tentent eux de rejoindre le front. Entre bombardements, drames et rencontres, le lecteur suit un soldat lambda, perdu dans cette campagne inconnue, mais pas que.
L'ensemble est affreusement cynique, tellement humain, et en tout cas diablement bien vu. Je ne suis pas fan du parti pris du graphisme full noir et blanc, mais on s'y habitue vite. Quoi qu'il en soit j'ai beaucoup aimé, cette histoire m'a touchée.
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La débâcle française de 1940 vue à travers les dessins et le texte de Pascal Rabaté est effectivement une vraie déconfiture littéraire et artistique, du moins pour cette première partie.

L'auteur met en scène des soldats ignares, pleutres, d'un humour minable sur les événements qu'ils subissent bien plus qu'ils ne les vivent. Certes, il n'existait pas de moyen pour inverser la situation militaire sur le sol français, mais on dirait que l'auteur s'est employé à illustrer les plus bas comportements des hommes à cette époque.

Toutefois, un colonel accomplit un geste d'honneur en se suicidant tout en criant "Vive la France!", mais il le fait devant ses soldats, ce qui ne va pas leur inculquer le courage qui leur manque. Dommage qu'il n'ait pas songé à rejoindre un général inconnu à Londres, pour se trouver peut-être à ses côtés sur les Champs-Elysées le 25 août 1944.

Ces hommes désorganisés se transforment en pillards de maisons, s'en prenant même à la littérature hugolienne. Ils n'ont même pas le respect des morts dont ils creusent les tombes.

Pour le dessin, c'est aussi noir et peu valorisant que le texte. Je lirai quand même le tome 2 sans conviction.
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La débâcle et l'exode en juin 40, ce gigantesque mouvement de troupes et de réfugiés, vu de façon méticuleuse au travers du regard d'un seul soldat.
Il a perdu son régiment, il subit les bombardements, il croise la France en déroute - qui, de plus, l'engueule : "En 14 on se battait, nous !"
Cette débâcle ramène chacun au basique, au fondamental : trouver à "grailler" ; trouver un coin pour "poser culotte" ; se réchauffer à la camaraderie des autres paumés.
Des hommes, des véhicules en rade, des champs à perte de vue : réduit à l'essentiel, le dessin de Rabaté déborde de talent.
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« Putain d'époque, neuf mois à peigner la girafe et bing, c'est la joyeuse pagaille. »
Décembre 2020 ? Non, mai 1940.

Loin de sa femme et de leur bébé, Amédée est un jeune soldat sur les routes, et c'est la pagaille, en effet, une pagaille qui n'a rien de joyeux.
Les soldats se croisent, les Allemands arrivent, les slogans de propagande tombent des avions, on (re)trouve des copains, on en voit d'autres mourir - bim, d'un coup, 'une dragée en pleine tête' ; des maisons et des animaux sont abandonnés ; les civils fuient avec des charrettes couvertes de matelas, et parmi eux des vieux grommellent qu'ils se sont battus, eux, dans les tranchées - une autre époque, des hommes, des vrais !

Cette 'drôle de guerre', on la connaît via nos cours d'Histoire, des livres, des films.
Elle prend un relief particulier avec Rabaté. Avec un dessin épuré, il dresse le portrait réaliste d'une guerre absurde (mais je n'en connais pas de subtile ♪♫ ô drââââmes...), via des situations & dialogues tour à tour tragiques et amusants, toujours bien vus.
On finit avec ce virage brutal, avant de se rendre à l'évidence et à l'ennemi :
« C'est la déroute, on l'a dans l'os. Tout ce qu'il nous reste à faire, c'est saboter notre matériel pour qu'ils [les Boches - sic] ne s'en servent pas.
- Et après ?
- Il n'y a pas d'après. »

J'espère qu'il trouvera quand même quelque chose à raconter pour le 2e opus, Rabaté. Mais je lui fais confiance.

Une idée du ton plein d'humour malgré le sujet :
« Si on perd la guerre, qu'est-ce qu'il va se passer ?
- Ça changera le Tour de France. »

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♪♫ Quand les Russes, les Ricains f'ront péter la planète
Moi, j'aurai l'air malin avec ma bicyclette
Mon pantalon trop court, mon fusil, mon calot
Ma ration d'topinambour et ma ligne Maginot... ♪♫
• Renaud, 'Le déserteur' (in 'Morgane de toi', 1983)
>> https://www.youtube.com/watch?v=vvolGwaMOUs
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Nous suivons la 11e et plus particulièrement Amédée Videgrain, soldat français perdu, dans un repli sans destination face à l'avancée allemande au printemps 1940.

Ces 90 pages nous montrent à la fois, l'impuissance, le désarroi et l''incrédulité de ces hommes qui ne savent ni où aller ni que faire face à la marche effrénée de l'armée ennemie et soumis aux quolibets d'une population les jugeant comme des fuyards.

La bd se termine par cette phrase qui dit tout, au moment de déposer les armes : "Neuf mois de guerre et je n'aurai pas tiré un seul coup de feu."
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Juin 1940, sur une route de campagne bordée de platanes, des véhicules civils abandonnés sur les bas-côtés, faute d'essence pour les alimenter ou tombés en panne, des soldats français qui patrouillent derniers vestiges de leur compagnie dont ils comptent les morts alignés dans les champs ...

Des maisons vides, abandonnées où restent parfois quelques conserves et presque toujours les vestiges de bibliothèques d'auteurs majeurs 

U village envahi de vaches en panne de traite qui hurlent leur douleur, alors que dans une porcherie, les bêtes ont dévoré leurs maître ...

Scènes qui semblent avoir été croquées sur le vif, dessins en noir et blanc, simples mais efficaces qui racontent l'errance de soldats à la recherche de leur corps d'armée et qui ne le trouvent qu'au moment de se rendre.

Un album simple et efficace qui rend mieux qu'un long discours l'ambiance de la fin de la drôle de guerre

Un deuxième tome est annoncé. Je l'attend. 
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Ce n'est guère un épisode glorieux de l'Histoire de notre pays. Après avoir envoyé des millions d'hommes à la boucherie lors de la Première Guerre Mondiale, voilà encore l'incompétence de l'état major durant ce qu'on a appelé la drôle de guerre. Neuf mois sans tirer un coup de feu puis la blitzkrieg qui fut rapide et efficace mettant à genoux un pays tout entier qui n'était manifestement pas préparé. La déconfiture nous donne plein de détails assez intéressants pour peu qu'on soit un peu masochiste. Pour autant, le ton sonne juste.

L'auteur choisit l'angle de deux militaires totalement impuissants dans ce chaos sans nom et qui tentent de survivre. Il y a certes l'absurdité de la guerre mais on l'a fait au nom des idéaux, pour ne pas laisser par exemple s'installer la tyrannie ou l'extermination au nom de la discrimination assumée. La sobriété du trait sera de mise. En ce qui me concerne, l'envie ne suit pas malgré l'honnêteté de ce travail.
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