C'est le 4ème roman de cette auteure scandinave que je lis (Auparavant je me suis plongée dans sa trilogie) et c'est toujours avec un égal bonheur.Je ne l'ai jamais vue chroniquée sur des blogs , du moins ceux que je fréquente, alors je vais tâcher de vous en parler et vous donner l'envie de vous y arrêter à votre tour.
Béa, jeune caricaturiste trentenaire, reconnue et appréciée, collectionne les amants et les jette au moindre signe de lassitude.Alcoolique non repentie, elle décide , à la grande surprise de ses amis,de partir en croisière .En route pour le Spitzberg,ou
zona frigida,île de Norvège située dans le Svalbarg et encore appelée "l'île aux ours".Dans cette croisière, pas de tenue de soirée , la seule en vogue étant la doudoune la plus épaisse qui soit,gants et bonnet obligatoires.
Elle n'est bien entendu pas la seule à faire cette croisière, trois Japonais, 2 Français,une mère et son fils,Oscar un psychologue, une Italienne et un Américain.11 passagers et 9 membres d'équipage. Dans ce bateau, genre de huis clos, ils devront apprendre à se connaître et à vivre ensemble.
C'est avec une écriture très fluide que nous plongeons dans la psychologie de chaque personnage et nous découvrons que la véritable raison de la venue de Béa dans cette croisière n'est peut être pas juste un dépaysement et la volonté de se saoûler sans qu'on vienne la juger.Peut être y a t il aussi des raisons plus cachées chez d'autres passagers, peut être les membres d'équipage ont ils d'autres projets que de faire en sorte que les passagers soient satisfaits de leur voyage.
Anne Ragde nous offre là aussi un plaidoyer vibrant mais sobre pour l'écologie et la survie de la planète , peut être plus efficace que certaines actions spectaculaires que Greenpeace. Nous sommes éblouis par les paysages décrits, nous comprenons par exemple que si les ours sont une race protégée avec raison, un fusil peut faire du mal certes mais aussi aider un ours malade ou affamé à quitter cette vie plus aisément. Nous voyons la faune de ces contrées pour le moins inhospitalières, nous effleurons la vie extrêmement dure des quelques habitants de ces iles.
Et toujours sous jacente la raison réelle du voyage de Béa que nous apprenons à connaitre progressivement et intimement grâce au récit à la première personne du singulier .Bea nous devient de plus en plus sympathique , des histoires se nouent et changent l'allure de la croisière .
Un livre qui nous prend aux tripes, nous fait comprendre que ce voyage d'agrément est peut être aussi une sorte de voyage initiatique pour certains.
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