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3,62

sur 89 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Déposant ses armes de résistant en 1945, Niels quitte précipitamment le Danemark pour Paris, pour venir en aide à un ami "théâtreux", pris dans les tenailles des procès de l'épuration.
Un retour qui lui fait découvrir ce que les français ont vécu pendant ses quatre ans d'absence, et la fragile frontière entre collaboration et résistance. Une balade parisienne aigre douce, qui va mettre le grand danois face à ses propres choix et pour le lecteur, l'insoluble question du "qu'aurions nous fait?"

Me voici bien embêtée.
J'ai un sentiment mitigé, face à livre insolite, construit en piécettes de théâtre et narration romanesque imbriquées, pour coller au sujet du microcosme artistique sous l'occupation allemande. le livre se structure entre story-board narratif et événements tragi-comiques pour évoquer les thèmes les plus âpres. Cette originalité n'échappe pas au côté pesant du théâtre lu, par le trop-plein de dialogues et le « statique » de certaines scènes.

D'autant que la documentation explicative prend le pas sur l'action, face au personnage de Niels dans le rôle du Candide. Il faut attendre la moitié du livre pour que l'intérêt décolle enfin, par une fulgurance inattendue et improbable et un petit grain de folie salvateur.

Donc mitigée.
Intéressée par les thèmes de l'honneur, de l'amitié, et de la création artistique envers et contre tout. Agacée par un petit côté didacticiel et les pertes de rythme dues à la construction travaillée.

Concluons néanmoins par un toast « À la littérature et aux littérateurs* ! »

(*extrait)
Rentrée Littéraire 2017
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Le choix d'un roman repose parfois sur peu de choses, dans ce cas, sur la foi de la couverture et du nom du personnage principal, d'un lieu, Copenhague, et d'une époque, la Deuxième Guerre Mondiale. le début se révèle parfaitement comme attendu. Peu de temps avant la capitulation de l'Allemagne, sur le port de Copenhague, Niels Rasmussen s'apprête à commettre un attentat contre un cuirassé ennemi.
Mais après ce prélude, Niels quitte rapidement la capitale danoise et sa compagne enceinte pour venir en aide à Jean-François Canonnier, l'ami avec lequel il montait des pièces de théâtre avant-guerre, à Paris. Un retour en arrière qui permet de s'immerger dans le milieu du théâtre à Paris, et me rappelle Bérénice 34-44 d'Isabelle Stibbe, qui m'avait enchantée…
Le roman alterne alors les scènes avant et après la guerre, au fur et à mesure que Niels se renseigne sur ce qu'est devenu Jean-François, sur les raisons pour lesquelles il est accusé de connivence avec l'ennemi.

L'auteur connaît bien le milieu du théâtre, le roman est bien documenté sur la scène parisienne pendant la guerre, sur l'épuration, sur les personnalités du monde littéraire avant et après la libération. Tout cela est raconté avec fluidité, au cours des nombreux dialogues, et il existe même deux séquences du roman sous forme de scènes de théâtre, avec répliques et didascalies, dont l'une est peu intéressante, et l'autre bien davantage.
Malheureusement, le roman se perd un peu dans des scènes trop longues vers le milieu. Quant au personnage de Rasmussen, il a du mal à prendre chair, pourtant l'auteur le décrit physiquement, le fait avoir mal au coeur ou la gueule de bois, souffrir de claustrophobie, transpirer abondamment, rien n'y fait. Il décrit également ses pensées intimes, le fait dialoguer avec nombre de témoins des années de guerre de Jean-François Canonnier. Pourtant, malgré tous ces éléments qui devraient lui donner de la présence, je n'arrive pas à le cerner… c'est peut-être volontaire, mais comment dire ? Ça ne marche pas avec moi !
Si la fin captivante rattrape les circonvolutions du milieu du roman, si les questions posées sont intéressantes, si le thème d'une amitié soumise aux aléas de l'histoire ne peut laisser indifférent, je m'attendais toutefois à autre chose, et je ressors un peu déçue par ce roman. Je relirai l'auteur avec un de ses polars, qui me plaira sans doute davantage.
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Un livre qui commence comme un roman d'aventure avec ce grand gaillard de Niels qui fait tout sauter pendant la guerre. Un livre qui devient plus sombre lorsqu'il plonge dans la triste expérience de la guerre de Jean-François son ami d'avant-guerre qui n'a pas fait les mêmes choix. Un livre complexe qui tente de parler de cette période 41-44 à Paris - entre résistance et collaboration. Une période trouble, un monde en guerre, Paris occupée. Un état français ayant accepté l'occupation. Des gens qui veulent continuer à vivre mais comment ? Niels a continué a lutter, Jean François s'est concentré sur ton petit monde en acceptant les compromissions. C'est un personnage qui ne donne pas envie d'aider. Niels a ce courage. C'est en fin de compte un livre assez noir qui est éclairé par cette servante qui continu malgré tout d'éclairer la scène du théâtre.
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Alexis Ragougneau (1973) est avant tout un auteur de théâtre, bien qu'il ait écrit opus 77 qui se passait dans le milieu de la musique.
Ragougneau s'y connait en théâtre. Les odeurs, les affiches, le velours rouge des fauteuils, le jardin et la cour, les coulisses et les miroirs, les acteurs et le régisseur, bref, tout ça nous procure le petit frisson d'avant spectacle.
Ceci dit, les extraits de pièces m'ont beaucoup gênée (en particulier des pièces dont les titres sont aussi ceux d'oeuvres écrites par l'auteur comme Kaiser, Krankenstein ou les îles Kerguelen) Je pense qu'il aurait fallu en sabrer un bon morceau.
La deuxième grande problématique du roman c'est la collaboration. Et là, on en prend pour notre grade, ou plutôt, pour le grade de plein de nos grands hommes : Guitry, Arletti, Montherland, Fresnais, Tino Rossi, Cocteau et même Claudel qui aurait écrit une ode au Maréchal... On savait un peu tout ça, mais là, on a vraiment l'impression que tous ces grands artistes ont trempé dans la soupe et se sont faits une virginité à peu de frais, ou plutôt aux frais de la renommée. Ça fait froid dans le coeur. Mais effectivement, qu'aurait-on fait, nous ?
La troisième problématique, c'est celle de la peine de mort. On a du mal à se rappeler la peine de mort avant son abolition, ça nous fait un drôle d'effet.
Il y a vraiment des longueurs quand Rasmussen erre dans Paris à la recherche d'indices, ses nuits de gueule de bois, seul dans le théâtre, ses rencontres (le pourri médaillé de Santimaria est quand même bien décrit, mais tout ce qui se passe à la soirée chez la richissime et salonnarde Anne-Cha est vraiment sans intérêt).
Quant à la quête insensée de l'ami pour l'ami, on n'en connaîtra la chute qu'à la toute fin du roman. Comment expliquer l'antisémitisme ?
Autant j'avais tout aimé dans opus 77, autant je suis partagée sur celui-ci. J'ai bien aimé qu'on se penche sur les turpitudes de la période, le personnage de Rasmussen qui va jusqu'au bout de l'amitié est un beau personnage, mais j'aurais préféré un récit plus court, plus dense, plus resserré. Il n'empêche que la question posée, connait-on ceux qu'on aime, est une vraie question qui peut nous tarauder.
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Niels Rasmussen, le "grand Danois", est résistant quand il est contraint de déposer sa dynamite de sauteur de ponts pour venir en aide à un ancien ami à lui, Jean-François Cannonier, jugé pour collaboration avec l'ennemi, qu'il a connu alors qu'ils travaillaient tous deux dans le même théâtre pendant la guerre.
Cet ouvrage insolite est divisé en 5 actes, et chaque acte alterne narration romanesque et saynètes. Si le procédé est intéressant pour évoquer le parcours de deux théâtreux passionnés de Jouvet, de décors en carton-pâte et d'écriture aux frontières de la collaboration et de la Résistance, le résultat ne m'a guère convaincue : en effet, refusant la culpabilité de son ami, Niels remonte le temps et les rues de Paris en interrogeant un certain nombre de personnes pour savoir si oui ou non son ami a trahi son pays et s'il mérite d'être aidé, or les dialogues sont statiques et explicatifs, le fil narratif se déroulant avec difficulté et beaucoup de longueurs... jusqu'à une fin plutôt surprenante, heureusement. La période explorée reste intéressante bien sûr mais personnellement je n'ai ni vibré avec les personnages ni appris grand-chose sur cette période sombre de l'histoire. Une lecture en demi-teinte donc.
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Niels Rasmussen est danois. Il est résistant et fait sauter des trains pour lutter contre le nazisme. Sa compagne, la rousse Sarah l'a séduit et converti lors de leur rencontre dans un cinéma, où elle sauvait régulièrement des familles juives. Nous sommes en 1945, la fin de la guerre est imminente et Sarah sur le point de donner naissance à leur enfant …
Pourtant Niels va partir du jour au lendemain rejoindre la France, pays maternel, lorsqu'il lira sur un journal que son ami de jeunesse, Jean-François Canonnier, avec qui il a monté des pièces de théâtre à Paris, se trouve à Fresnes. Son “alter égo” qu'il n'a pas vu depuis plusieurs années, va être jugé pour collaboration et dénonciation … le choc est tel que Niels n'a pas vraiment envie d'y croire … Il veut absolument en savoir plus et assister à son procès.
Ce qu'il apprendra finalement de la bouche même de son ancien ami, plusieurs années après la libération de prison de ce dernier, sera pire que tout …
Un bon roman bien ficelé et d'une construction très “visuelle”. Toutefois le “mélange des genres” (à savoir littérature mêlée de parenthèses théâtrales) m'a un peu déstabilisée en cours de lecture, jusqu'à me faire perdre - par moment - le fil des évènements …
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