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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Les musiciens de l'OSR se sont réunis dans la basilique de Genève pour rendre un dernier hommage à Claessens, leur chef d'orchestre. Pas de parents proches, seule est venue sa fille Ariane. Durant une minute de silence, c'est elle qui nous raconte comment cette famille unie s'est peu à peu délitée sous l'emprise de la tyrannie paternelle. Yaël, sa mère, une cantatrice, a lentement sombré dans la folie. Ariane a choisi de se plier à la normalité d'une pianiste de renommée internationale et consacre tout son temps à donner des récitals. Son frère David, violoniste virtuose, a refusé de se laisser dicter sa vie et vit reclus depuis une certaine audition. Pourquoi ?

Le récit suit la construction de l'Opus 77 de Chostakovitch, victime du totalitarisme soviétique. Symbole du suicide artistique de David, il le fut en un autre temps pour Krikorian, son professeur de violon. Chostakovitch, Krikorian, David, chacun à sa façon a choisi de se rebeller contre l'oppression. Alexis Ragougneau mêle des fragments de ces trois histoires, et cependant son roman ne m'a pas convaincue. Peut-être parce qu'il faut attendre longtemps pour découvrir enfin comment le fils va régler son compte à son père, après avoir lu les morceaux de puzzle d'une vie racontée par une diva pianiste. Peut-être également parce que seule Ariane nous raconte sa version des faits, son frère silencieux enfermé dans son bunker ou sa chambre ne s'exprime jamais.
Cette histoire d'enfant prodige traumatisé par la figure paternelle qui projette sur sa descendance ses ambitions n'est pas nouvelle, elle nous rappelle malheureusement que chaque enfant n'a pas toujours le choix des possibles.



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Ariane, pianiste virtuose, assiste à l'enterrement de son père, célèbre chef d'orchestre.
Démarre alors un long monologue qui révèle peu à peu les failles et les éclats de cette famille de musiciens, cette famille sous le feu des projecteurs et qui cache pourtant tant de secrets et de non-dits. Par étapes, au gré des confidences on comprend l'absence du frère, la musique omniprésente, envahissante et cette mère à peine esquissée et pourtant omniprésente.

Une écriture tourbillonnante, précise, qui épouse à merveille le thème du récit et un tableau impitoyable des coulisses du monde de la musique classique, l'excellence érigée en vertu cardinale qui pousse à l'intransigeance, même envers ceux que l'on aime...
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Ariane Claessens, pianiste de classe internationale joue l'Opus 77 de Chostakovitich aux obsèques de son père ancien chef d'orchestre lui même très renommé.

Et c'est l'occasion de plonger dans l'histoire des relations douloureuses qu'il a pu entretenir avec son fils David qui n'a pas su ni voulu répondre aux ambitions que son père avait pour lui. Cela tourne également autour de la complicité qu'entretiennent le frère et la soeur. Un complicité qui s'est notamment forgée autour de cet Opus 77 répété des journées entière sous la houlette d'un vieux professeur arménien. Il s'agissait pour David de se présenter au très prestigieux concours de la Reine Elisabeth à Bruxelles. Enfin, c'est en toile de fond une mère dépressive, dont la carrière de cantatrice n'a pas pu s'épanouir étouffée par le succès de son mari.

David est un violoniste virtuose d'une extrême fragilité. Elle causera sa perte et sera la source d'une incompréhension permanente avec son père.

Ariane elle, est au contraire solide et déterminée. Elle accompagne son frère, le soutient et maintien le lien entre le père et le fils.

Un roman, peu torturé, où l'on trouve néanmoins de très belles considérations sur la musique et dont le point d'orgue est l'exécution de cet Opus 77 à Bruxelles, où le fils finit par dominer le père et le père se mettre au service du fils. Des pages fortes et puissantes à ce moment là.
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Normalement, je lis les BD vautrée sur mon canapé et le roman vautrée dans mon lit sous la couette..... Mais pour ce roman, impossible... je l'ai bien commencé tranquillement selon la méthode habituelle, mais ensuite, rien qu'à l'idée de le reprendre en main et je sombrais dans les bras de Morphée.... Mais c'est un roman emprunté à la médiathèque que je vais devoir rendre, et en plus dans la sélection du prix Cezam, donc avec de nombreux lecteurs qui l'attendent....
J'ai donc pris des mesures drastiques : plus de lecture à n'importe quelle heure, posée n'importe comment... J'ai pris le roman, assise "sérieusement" sur mon canapé (toujours) au coin du feu (c'est plus confortable) et là, j'ai enfin pu le lire et suivre le récit sans m'effondrée, ni avoir l'esprit qui part en balade.
Mais ceci ne m'a rendu la lecture plus attrayante. Tout d'abord je n'y connais rien en musique.. et encore moins en musique classique... donc tout une partie du récit m'échappais totalement. J'imagine que l'émotion, dans cette histoire, doit venir de là. Parce que justement d'émotion je n'en ai pas beaucoup ressentie dans ces quelques pages.
Tous les personnages de cette famille de virtuoses, semblent plus ou moins névrosés, plus ou moins glaciaux enfermés dans leur obsession de la musique au point de ne plus se voir les uns les autres. C'est juste flippant !
Plus je lisais, plus il me tardait d'arriver au bout, d'avoir enfin l'épilogue de cette histoire.. peut-être une lueur d'espoir. Mais en fait non ! Aucun espoir ! Passé l'enterrement du vieux chacun reprend sa vie là où il l'avait laissé ! froid, méthodique !
Par contre, pour ce qui est de la musique des mots... là je m'y suis retrouvée.. difficile à exprimer : je n'aime pas ce qui est dit, mais j'aime la façon dont c'est dit... c'est possible un truc comme ça ?
Voilà, j'ai fini ma lecture et je vais pouvoir passer au suivant.
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Voilà l'histoire d'une famille de musiciens. La narratrice est une pianiste virtuose, fille d'un chef d'orchestre dominateur et d'une mère aux tendances suicidaires après avoir dû arrêter de chanter, sœur d'un violoniste de génie, fabuleux virtuose, mais incapable d'exercer son art écrasé par un père castrateur.
Un parallèle habile est fait avec Chostakovitch, si maltraité par le régime de Staline. Les enfants n'appartiennent pas plus à leurs parents que les citoyens n'appartiennent au pouvoir, c'est la leçon que j'en tire.
Si on peut douter des ressorts psychologiques de cette histoire, on est en revanche séduit par cette plongée dans un univers musical que l'auteur manifestement connaît bien, les lignes écrites sur l'art du violon et du piano étant d'une grande justesse.
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Un grand merci à Babelio et aux éditions Viviane Hamy pour l'envoi de ce roman dans le cadre de Masse Critique. Je dirai même un immense merci car sans cette opération je serai sans doute passé à côté de ce roman magnifique dans lequel Ariane, pianiste de renom nous raconte l'histoire des Claessens.
Le roman s'ouvre sur l'hommage funèbre rendu par Ariane à son père et contrairement à ce que tout le monde attend, ce n'est pas une marche funèbre qu'elle interprète au piano mais le concerto pour violon Opus 77 de Chostakovitch. Concerto qui sera la pierre angulaire du roman et de la vie des Claessens.
Lors d'un voyage en Israël, Claessens rencontre Yaël, une élève soprano. Entre eux le coup de foudre est immédiat, de leur union naitront David et Ariane.
David, l'ainé et sans doute le plus doué pour la musique, se consacrera au violon jusqu'à l'accident lors d'un concours prestigieux. Parviendra-t'il, tel le phénix, à renaître de ses cendres ?
Ariane quant à elle accomplira une brillante carrière internationale, multipliant les aventures d'un soir, se consacrant uniquement à sa musique ou à la réhabilitation artistique de son frère aimé.

@Alexis Ragouneau nous livre une oeuvre sensible et profonde dans laquelle il insuffle un suspense incroyable proche du thriller qui m'a immédiatement rappelé le merveilleux film Whiplash de Damien Chazelle.
Une somptueuse bande originale qui m'a permis de découvrir des oeuvres hors de mon registre habituel notamment l'interprétation de « Tzigane » de Maurice Ravel par la soliste Patricia Kopatchinskaja qui, contrairement à David dans le roman, est très expressive. Et bien sûr le fameux concerto pour violon interprété par David lors de la finale d'un concours prestigieux et où @Alexis Ragouneau entremêle astucieusement les difficultés de Chostakovitch pour composer des oeuvres libres de censure dans l‘URSS Stalinienne ; et le jeu de David libéré de tous les efforts consentis pour livrer une interprétation hors du temps et de l'espace jusqu'à…

Il y aurait beaucoup d'autres choses à écrire sur ce roman tant les thèmes abordés sont divers et profonds mais je terminerai par remercier du fond du coeur @Alexis Ragouneau pour sa description du travail des mains du violoniste qui restera gravée à jamais dans ma mémoire.
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Ariane, la narratrice, est une pianiste internationale issue d'une famille dans laquelle la musique tient une place importante. Elle nous raconte l'histoire de sa famille, non pas ce qui l'unit mais ce qui sépare. le père nommé Claessens dans le roman était un grand pianiste avant de devenir le chef d'orchestre de l'OSR, la mère est une cantatrice israélienne et le frère David devenu contre toute attente un violoniste.
Tout ce petit monde pourrait constituer la famille idéale, belle et riche, sans problème (apparent) mais l'image sans tâche a un revers moins reluisant.

Les enfants, Ariane et David, ont eu une mère absente et névrosée et un père absent et exigeant. Ils gravitent dans cet univers de la musique où rien n'est laissé au hasard, le travail est l'activité principale, et où l'on scrute vos moindres mouvements, analysant chaque gestuelle et chaque choix comme celui fait par Ariane lors de l'enterrement de son père.

Cette narratrice qui n'épargne rien au lecteur tant sa virtuosité que son manque de pudeur et de modestie, s'en sort pas trop mal; à l'inverse de son frère qui après un événement (qui tient lieu de fil conducteur) s'est retiré du monde. Ariane énumère les faits comme on lance les pièces d'un puzzle, il appartient au lecteur de tout mettre dans l'ordre et de tenter de trouver un but à tout ce déballage de sentiments et de références musicales.

Je n'ai pas su, malgré cette belle écriture, m'immerger dans ce monde de la musique classique. L'auteur a su "défendre" son univers mais ne m'a pas touché comme il l'aurait certainement voulu. J'en retiens une fragilité de ces êtres ne vivant que pour une chose, élevant leur art au dessus de leur vie.
Lien : http://stemilou.over-blog.co..
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Un livre qui me laisse sur un avis plutôt mitigé. En effet, même si c'est un livre de qualité, qui met en scène une tragédie familiale portée sur le rythme de l'oeuvre musicale, la construction en est longue et laborieuse. Il m'a fallu atteindre la page 160 pour commencer à y trouver un réel intérêt. Ce qui m'a le plus gêné, c'est le manque de sentiments apparents des personnages, pour lesquels j'ai eu peu d'empathie. Comme le dit la narratrice, je suis une insupportable diva, le plus parfait automate !
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"La technique, chez David, n'a jamais été un problème. Clair, net, précis, presque trop ; mathématique. le sentiment, c'est autre chose, n'est-ce pas."

Remplaçons maintenant le prénom du personnage par celui de l'auteur. Alors, tout est dit. de la technique, mais pas de sentiment. Voilà une phrase qui résume à elle seule ma lecture du livre.

L'article complet sur Touchez mon blog, Monseigneur...
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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Un très beau roman …qui ne m'a pas touchée
Opus 77 de Alexis Ragougneau, Editions Viviane Hamy, 256 pages
Merci à Babelio et aux éditions Viviane Hamy qui m'ont permis de lire ce dernier roman d'Alexis Ragougneau, auteur des excellents Madone de Notre Dame et Evangile pour un gueux.
Ici il est question d'une famille de musiciens prodiges : Ariane la fille, la narratrice du roman, pianiste ; David, le fils, au centre du récit, violoniste ; Yael la mère, l'effacée qui surgit par touches, cantatrice ; Claessens le père, ancien pianiste devenu chef d'orchestre, celui qui mène les musiciens à la baguette et voudrait en faire autant de sa famille.
Quand le père décède, sa fille prend la plume pour nous raconter leur histoire, et surtout celle des relations plus que complexes entre le père et le fils, celui qui a osé choisir le violon plutôt que le piano, instrument chéri par le père. Celui qui devra donc payer pour ce choix, malgré sa virtuosité inouïe et son fabuleux talent. Celui qui en retour se vengera de son père quitte à tout sacrifier ou presque.
Mais dans ce roman il est surtout question de musique, d'instruments, et de recherche de perfection. Les instruments que l'on porte, parfois comme un fardeau, et qui marquent, au sens propre comme au sens figuré. La musique qui embarque, qui emporte, plus forte que tout et que tout le monde, celle pour laquelle et au nom de laquelle certains sont prêts à tout sacrifier, y compris leurs proches. La recherche de perfection qui ne supporte ni à peu près, ni hésitation, ni repos, ni sentiments d'ailleurs, ces sentiments que tout musicien cherche pourtant à susciter chez ses spectateurs, étrange paradoxe.
Des thèmes qui je l'avoue m'ont laissée sur le côté, notamment du fait de cette ambiance de froideur, de distance que j'ai ressentie durant ma lecture.
En effet, autant j'ai aimé le style de l'auteur, les images qu'il nous propose (ce piano porté par exemple, que je garderai probablement longtemps en tête), et la qualité de description de ses personnages, autant j'ai eu beaucoup de mal à m'intéresser au récit, tellement il est lié à son sujet central : la musique classique et ce qu'elle demande d'exigence pour réussir à s'imposer. Un univers que je connais très peu (pour ne pas dire pas du tout) et dans lequel Alexis Ragougneau n'a pas réussi à m'embarquer.
Si vous aimez la musique, les histoires de famille, et la belle écriture ce roman est vraiment fait pour vous ! Quant à moi j'espère que l'auteur reviendra au policier dans son prochain roman, genre dans lequel, pour moi, il excelle.
Mais bien sûr ce n'est que mon humble avis !
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