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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ariane Claessens , jeune femme de 27 ans, pianiste de renommée internationale, remarquable par sa chevelure rousse, et son goût de la vitesse et des moteurs de Porsche, est la fille du chef de l'Orchestre de la Suisse Romande. Il vient de mourir, et lors de ses funérailles qui réunissent le monde très sélectif de la musique de haut niveau, Ariane exécute la transcription pour piano du concerto pour violon N° 1 opus 77 de Dimitri Chostakovitch.
Ce choix étonne, mais ce morceau revêt un sens très particulier dans la vie de cette famille Claessens. Il est au coeur d'un affrontement puis d'une rupture entre David, le fils, et son père.
Ariane, narratrice de cette histoire , au fil des 5 mouvements de ce morceau, retrace l'histoire des liens entre son père, sa mère, son frère et elle. Compte tenu de leur ascendance, les deux enfants ne pouvaient être que musiciens. Leur enfance s'est déroulée sous l'autorité d'un père despote, peu affectueux, d'une exigence folle et soucieux de son image. La mère, Yaël, cantatrice rencontrée à l'occasion d'une tournée de Claessens, alors encore pianiste, à Tel Aviv, et beaucoup plus jeune que lui va progressivement perdre sa voix, s'enfoncer dans la dépression et devenir absente à elle-même. David, à la sensibilité exacerbée, violoniste talentueux, fait le choix d'une rébellion silencieuse et d'un enfermement, sabordant son avenir prometteur de soliste.
Ariane, dans son récit, se livre aussi au lecteur, tout en restant toujours maîtresse d'elle-même, consciente de ses handicaps affectifs mais poursuivant finalement le chemin tracé par le père soit : Rester debout, envers et contre tout, sacrifiant l'amour au succès.
J'ai aimé la façon dont l'auteur fait entrer son lecteur dans la musique, et dans l'architecture de ce morceau qui donne le titre au livre.
N'étant pas musicienne, je craignais d'être perdue dans les propos techniques ou analytiques. Or, j'ai été emportée par les mots, ce qui est, en soi, une réussite et non sans parallèle avec la musique, l'intrigue familiale étant finalement passée pour moi au second plan.
Une très belle découverte !

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J'ai lu ce roman de manière un peu décousue, entrecoupée d'autres lectures... mais je l'ai malgré tout beaucoup aimé.
La narration elle-même est d'ailleurs un peu décousue. Ariane, la fille raconte l'histoire de sa famille de musiciens : le père, pianiste puis chef d'orchestre, la mère cantatrice qui ne chante plus, le fils violoniste et Ariane, donc, la fille elle aussi pianiste. Elle raconte pêle-mêle, sans chronologie, sa propre carrière de pianiste internationale, la maladie puis la mort de son père, son enfance auprès de son père artiste, la participation de son frère à un concours de violon, la dépression de sa mère, la disparition, l'exil de son frère, les rivalités, les compromissions, les interviews... Ariane s'adresse à ses lecteurs, revient sur un épisode en disant "Je vous l'ai déjà dit, n'est-ce pas ?", nous prend à partie, nous pose des questions rhétoriques. Elle s'adresse aussi parfois directement à son frère absent, lorsqu'elle évoque un épisode de leur passé.
C'est un roman sur la musique, sur le talent, la passion, le travail acharné, maniaque d'un musicien professionnel, la solitude, la proximité avec la folie que tout cela implique.
C'est assez impressionnant, il y a des pages sublimes qui racontent certains morceaux de musique, dont l'Opus 77 de Chostakovitch, entre autre. Je ne connais vraiment pas grand chose à la musique classique, mais ça m'a donné envie d'écouter les morceaux évoqués, leur description est tellement vivante, animée qu'on a l'impression d'être au concert.
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Composition : de la musique classique ; de la compétition ; de l'amour fraternel.

Dans quel cas lire ce livre : quand on aime donner sa chance à un livre qui a fait parler de lui il y a quelques années déjà et qui ne mérite pas de tomber dans l'oubli si vite ! Aussi, quand on aime les histoires de famille et la musique et qu'on est prêt à être séduit par la merveilleuse façon dont Alexis Ragougneau mèle l'une à l'autre.

Effet attendu : lire frénétiquement ce roman qui cache bien son jeu et révèle après quelques pages suspense, tension et émotions. Les personnages, extravagants et excessifs comme la discipline l'exige forment une famille dysfonctionnelle qui espère pourtant faire illusion le plus longtemps possible. La famille Claessens : c'est un père, chef d'orchestre aussi admiré que craint, une mère que la maladie entraîne dans les méandres de la pensée, une fille aussi belle qu'excellente pianiste et un fils, violoniste virtuose subitement disparu des salles de concert. Il suffit de lire ce texte pour découvrir leur vie et les liens qui les unissent au fil des souvenirs évoqués par Ariane (la fille !).

Contre-indication : à qui craint de rester estomaqué par l'incroyable incipit et la scène d'ouverture. “Nous commencerons par un silence”.
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Le roman d'Alexis Ragougneau s'ouvre sur une scène de messe funéraire où Ariane, pianiste à la carrière internationale, s'apprête à jouer en l'honneur de son père, chef de l'Orchestre de la Suisse Romande, tout aussi célèbre. le monde de la musique ique réuni pour cette occasion a le regard braqué sur elle, la star mystérieuse. Tout est posé dans cette première scène : la personnalité trouble de la narratrice, l'absence du frère, le non-dit autour de la mère. Ariane entame Opus 77 de Chostakovitch et déroule le fil de son histoire familliale en suivant les mouvements du concerto. La musique n'est plus une mélodie artistique mais un bourreau étouffant les nombreux silences et Ariane dévoile au fil des chapitres ce qui se cache derrière les apparences. le récit est rythmé (!), les personnages manquent parfois de subtilité, à la limite de la caricature mais en arrière fond le bruit de la dictature stalienne vient donner une vraie profondeur à la réflexion sur l'emprise.
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Très original ce roman qui arrive à nous passionner pour les affres de l'interprétation musicale où la quête de l'excellence conduit au renoncement.
Et cela m'a permis de découvrit l'opus 77 de Shostakovich ainsi que d'autres oeuvres que j'ai pris plaisir à écouter en lisant leur interprétation.
La vie d'un virtuose n'est pas un long fleuve tranquille, c'est énormément de travail, d'angoisse et de trac qui peut conduire à la folie.
Ca ne donne pas envie mais c'est très prenant et cela se lit comme un triller qui donne une formidable réflexion sur la vie et la réussite.
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Les 90 premières pages n'ont rien suscité en moi. Puis j'ai commencé à corner une page, puis une autre, des autres.

Dès lors ce fut le signe que les MOTS et le TON vif, piquant des phrases retenaient mon attention et me plaisaient.

Le corps est à lui seul un bel instrument ; les notes et l'instrument ont besoin de lui. Aussi ai-je été conquise par tous les passages liés au CORPS : le regard, les postures. "J'ai vu ton visage... C'était le visage du Christ...Tu as creusé si profond en toi, grâce à cette partition, que tu as fini par la trouver cette porte de sortie".

Que dire des sublimes lignes sur le dos et les mains ! Émue aux larmes.

Enfin, toute l'histoire personnelle et la grande bonté, l'humanité et la paix qui émanent de Krikorian sont venues compléter cette superbe partition.

Une superbe lecture
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Une plongée dans le monde de la musique classique, ça vous tente ?
Dans ce roman, nous rencontrons une famille de musiciens classiques : les Claessens. Lors des funérailles du père, ex-pianiste et chef d'orchestre, sa fille Ariane pianiste émérite joue Opus 77, une oeuvre de Chostakovitch écrite pour violon et orchestre. Passé l'étonnement dans l'assistance, la musicienne ici narratrice nous raconte alors l'histoire de cette famille douée mais déchirée par la compétition et la pression. Nous découvrons également pourquoi l'oeuvre de Chostakovitch jouée lors de la cérémonie religieuse tient un rôle central et déterminant dans la destinée des protagonistes…

J'ai aimé ce roman qui nous invite à pénétrer dans ce milieu très fermé et très exigeant de la musique classique. Des premiers pas des jeunes musiciens au lent déclin du maestro, le parcours des différents protagonistes est semé d'embûches et de succès. Si l'on ajoute à cela, la notoriété du père, le mutisme de la mère ex-cantatrice, les deux enfants brillants dont l'un des deux par provocation ne cesse de se saborder devant le père, l'humilie au passage et disparaît des écrans radars pour se réfugier dans un bunker en Suisse ; nous avons là un portrait de famille complètement névrosée…

Tout est très bien dépeint : la pression des concours et des concerts, les enregistrements, les contrats, le microcosme sans pitié des fins connaisseurs de musique classique et l'histoire édifiante de Chostakovitch…Mais surtout comment trouver sa place, s'affirmer dans une famille où chacun excelle dans son art et s'affranchir de la figure du père tout puissant ?

Un excellent roman sur la musique que je conseille fortement même si l'on ne connaît pas bien le classique.
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« En avant la musique… classique »
Une belle écriture qui nous embarque dans l'histoire très intéressante de la famille Claessens qui s'exprime par la musique, les silences et les non-dits avec au centre un amour inconditionnel entre la soeur et le frère. Également, une histoire dans laquelle nous voyageons en France, aux États-Unis et surtout en Suisse, sans oublier le passage à Israël. Les aller-retours entre le présent et le passé sont fluides et non positionnés de manière anodine. Opus 77 de Chostakovitch va rythmer l'histoire de cette famille, ce n'est pas un secret de famille mais le sujet tabou. La narratrice est la fille Claessens qui s'adresse aux lecteur-trice-s cela rend le récit dynamique. L'auteur nous fait passer par différentes émotions : la joie, l'angoisse, la tristesse, la colère, le bonheur…
Ce roman a contribué à enrichir ma culture musicale classique. J'ai tardé à le lire, il est dans ma PAL depuis juin 2019, et c'est bien dommage. le romancier m'a transporté avec sa plume. J'ai beaucoup apprécié ce roman que je vous recommande.
Un grand merci Babelio pour ce cadeau reçu lors du pique-nique de juillet 2019. Ah c'était génial ces pique-niques ;).
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Dès mon enfance, mes parents m'ont immergé dans la musique classique et depuis. chaque année, le concours international reine Élisabeth est un événement incontournable.
Rien d'étonnant dès lors que ce livre m'ait tenté !

J'ai accompagné sa lecture par les morceaux cités, l'opus 77 de Chostakovitch avant tout mais aussi Funérailles de Liszt, la Norma, la sonate n* 16 de Mozart et tant d'autres.

Opus 77 nous décrit une famille de musiciens, le père, Claessens, renommé chef de l'Orchestre de la Suisse Romande, la mère Yaël, cantatrice, la fille, Ariane, pianiste de réputation mondiale et narratrice du récit et enfin le fils, David, violoniste prodige.

La musique est présente partout mais le principal intérêt du roman réside en la description des relations entre ces divers personnages, la relation de couple des parents, la relation entre le frère et sa soeur, et enfin la relation compliquée entre le père et le fils.
Un autre personnage est important et nous est présente avec sympathie, un vieillard d'origine arménienne, Krikorian, qui servira de mentor au fils.
Il me faut citer aussi la relation du musicien avec son instrument, et la comparaison que fait la narratrice entre le violon et le piano.

Et bien entendu, le silence ! L'importance de celui-ci dans la musique, dans une minute de silence et celui dans lequel se terre David.

le récit débute par les obsèques de Claessens où Ariane, au piano, décide inopinément d'interpréter une version pour piano de l'opus 77.
Ce faisant, elle se remémore et nous relate tous les moments qui ont jalonné l'histoire de sa famille, elle nous dévoilera petit à petit, en laissant planer en nous les interrogations, ce qui s'est passé lors de la finale du Concours Reine Elisabeth.

C'est un livre que j'ai aimé, il est bien construit, chaque chapitre s'aligne sur les mouvements du concerto pour violon, sa lecture est aisée, la psychologie des divers personnages est bien présentée.



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🎻 Ariane Claessens est une pianiste virtuose de renommée internationale. Lors des obsèques de son père, célèbre chef d'orchestre, elle prend place au piano pour un dernier hommage et, contre toute attente, entame un concerto pour violon : Opus 77 de Chostakovitch. Au rythme des cinq mouvements de cette oeuvre, sous ses notes, elle convoque tour à tour les membres de cette famille de musiciens. Un père dur, froid, exigeant, passé du piano à la direction d'orchestre. Un frère, prodige du violon, fragile, sensible, introverti, écrasé par l'aura de ce père. Une mère soprano, rendue muette par le déracinement, fantomatique, inexistante. Une fille enfin, la narratrice, tiraillée entre une admiration sans borne pour son père et un amour absolu pour ce frère qu'elle tente de protéger. Et en toile de fond, ce morceau singulier dont on comprend vite qu'il est à l'origine du basculement de cette famille.
🎻
J'ai débuté ce livre sans grande conviction, un peu effrayée par le thème n'étant absolument pas mélomane. J'ai ensuite été agacée par la narratrice, Ariane, que j'ai trouvée peu sympathique, hautaine et orgueilleuse, presque caricaturale dans son personnage de diva. Mais au fil des pages, ou pourrais-je dire au fil des notes, j'ai été captivée puis envoûtée par ce récit.J'ai suivi avec intérêt Ariane qui, peu à peu, réalise un véritable travail de mémoire pour faire émerger les souvenirs qui vont dénouer la mémoire familiale et comprendre ce qui a conduit à son éclatement. J'ai découvert un univers totalement inconnu pour moi, un univers fascinant, exigeant qui peut à la fois créer des étoiles ou broyer les individus. Dans ce roman j'ai aussi aimé la construction dont chaque chapitre, en référence à chacun des morceaux du concerto, revêt une tonalité, une couleur spécifique. Et que dire des silences, omniprésents dans cette histoire, quasi assourdissants. Enfin j'ai découvert ce concerto écouté en terminant ma lecture. Ses notes déchirantes ont accru encore l'émotion procurée par ce récit.
Un roman qui va crescendo et déploie sa force au fil des pages. Émouvant, musical et funeste.
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