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Citations sur Inspecteur Rebus, tome 1 : L'Étrangleur d'Édimbourg (33)

Rebus se pencha par-dessus le bureau et plaqua son nez contre celui du vigile.
- Je te défends de faire quoi que ce soit. Pigé ? Si tu le préviens, je remonte et je t'enfonce ton téléphone dans le cul ! Pour le coup, tu pourras vraiment passer des coups de fil en interne. C'est clair ?
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Personne n’a idée de tout ce qui peut se passer à Edimbourg.
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A sa première maison, Rebus tambourina à la porte et attendit. Une petite vieille vint ouvrir. Elle était pieds nus et ne sentait pas très bon. Sur ses épaules décharnées, elle portait un cardigan composé à dix pour cent de laine et à quatre vingt dix pour cent de trous.
- Qu'est-ce que c'est ?
- La police, madame. C'est à propos du meurtre.
- Hein ? Quoi qu'c'est-y, j'y en veux point. Fichez le camp ou c'est-y qu'j'appelle la police !
- Les meurtres ! cria Rebus. Je suis policier. Je suis venu vous poser quelques questions.
- Hein ?
Elle recula un peu pour mieux le regarder, et Rebus aurait juré apercevoir dans ses pupilles noires le vague scintillement d'une intelligence perdue.
- Quels meurt'es ? dit-elle
Il y a des jours....
Pour arranger les choses la pluie reprit, de bonnes giclées cinglantes qui lui fouettaient le cou et le visage et s'infiltraient dans ses chaussures. Comme l'autre jour sur la tombe du vieux.... C'était seulement la veille. Il pouvait s'en passer des choses, en vingt-quatre heures, et rien que pour sa pomme.
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On était le 28 avril. Bien entendu, il pleuvait. Foulant une herbe gorgée d'eau, John Rebus se rendait sur la tombe de son père. Ca faisait cinq ans jour pour jour qu'il était mort. Il posa sa couronne rouge et jaune, les couleurs du souvenir, sur le marbre toujours reluisant. Il resta immobile un instant. Il aurait bien dit quelque chose, mais que dire ? Que penser ? Le vieux avait plutôt été un bon père. Point. De toute façon, le paternel lui aurait dit d'économiser sa salive. Il resta donc silencieux, les mains respecteusement croisées dans le dos, les corbeaux ricanant sur les murs tout autour, jusqu'à ce que ses chaussures trempées viennent lui rappeler qu'une voiture bien chauffée l'attendait devant le portail du cimetière.
Il conduisit doucement. Il n'aimait pas revenir dans le Fife, où le bon vieux temps avait été tout sauf ça, où les coquilles vides des maisons désertes étaient peuplées de fantômes, où quelques rares boutiques baissaient leur rideau chaque soir. Ces rideaux métalliques faits pour que les voyous y taguent leurs noms. Pour Rebus, c'était l'horreur absolue. Un paysage à ce point absent. Plus que jamais, ça puait l'abus, la négligence, la vie totalement gâchée.
Il parcourut les douze kilomètres jusqu'à la mer, où habitait toujours son frère Michael. La pluie se calma alors qu'il arrivait sur la côte grise comme un squelette. Les roues projetaient l'eau accumulée dans des centaines de nids-de-poules. Il se demanda pourquoi dans le coin on ne réparait jamais les routes, alors qu'à Edimbourg on ne faisait qu'aggraver les choses en retapant trop souvent la chaussée. Et surtout quelle folie l'avait pris de se trimballer jusqu'ici, juste parce que c'était l'anniversaire de la mort du paternel.... Il essaya de fixer ses pensées sur autre chose, et se mit à fantasmer sur sa propre cigarette.
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La vérité dépasse toujours la fiction, et personne n’est jamais totalement innocent.
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Pourquoi les gens passaient-ils leur temps à lire quand il y avait tant d'autres choses à faire ?
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C'était à se demander s'il n'était pas croyant simplement parce que le quotidien était trop effrayant et triste... S'il n'y avait rien derrière tout ça, la vie était la plus moche des inventions de tous les temps.
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A cette époque, il avait fermé la porte à son passé comme on claque la porte à un témoin de Jéhovah.
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A Edimbourg, la pluie était digne du Jugement dernier. Elle impregnait les os, les murs des immeubles et la memoire des touristes. Elle s'attardait des jours entiers, martelait les flaques au bord des routes et provoquait des divorces - une présence glaciale, meurtriere et envahissante.
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Il faisait froid dans l'appartement et ça sentait l'humidité. Il vérifia le chauffage central et comme de bien entendu la veilleuse s'était éteinte. Pestant, il la ralluma, mit le chauffage au maximum et passa dans le salon.
Les bibelots de Rhona avaient disparu des étagères, de la bibliothèque et de la cheminée, mais leur place était en grande partie occupée par ceux de Rebus : des factures, du courrier attendant d'être ouvert, des traces de canettes de bière bon marché, quelques livres jamais lus. Rebus collectionnait les livres qu'il n'avait pas le temps de lire. A une époque, il lisait les livres qu'il achetait. Mais à présent le temps lui manquait tellement. Il fallait aussi reconnaître qu'il était devenu plus difficile, qu'il ne se forçait plus à lire un livre jusqu'au bout, que celui-ci lui plaise ou non. Maintenant, quand ça n'accrochait pas, il dépassait rarement la page dix.
Ca, c'était pour les bouquins du salon. Les livres destinés à être lus avaient tendance à se retrouver dans la chambre, alignés par terre en rangées comme des patients dans la salle d'attente d'un médecin. Un de ces jours, il prendrait des vacances, se louerait un cottage dans les Highlands ou sur la côte du Fife, et il emporterait avec lui tous ces livres attendant d'être lus ou relus, tout ce savoir sous une couverture qu'il suffisait de rabattre. Crime et Châtiment était son livre préféré ; il le reprenait au moins une fois par an. Si seulement les meurtriers contemporains avaient pu faire preuve d'un peu plus de conscience morale....Mais non, le tueur d'aujourd'hui se vantait de ses crimes auprès de ses potes, puis il allait faire une partie de billard au pub, mettant de la craie au bout de sa queue avec calme et confiance, sachant parfaitement dans quel ordre les boules allaient rentrer....
Et pendant ce temps-là, les policiers se morfondaient dans leur voiture, maudissant les contraintes de la procédure et déplorant les abysses de la criminalité. Le crime était présent partout. C'était le coeurs même de sa vie, son énergie et ses tripes - tricher, louvoyer, esquiver l'autorité, tuer. Plus on gravissait les échelons du crime et plus on se refaisait subtilement une légitimité, jusqu'au point où seule une poignée d'avocats était capable de démonter votre système, mais il y avait toujours moyen d'acheter ces gens-là, qui ne demandaient pas mieux. Ce vieux filou de Dostoïevski l'avait bien compris, lui. Qu'on le prenne par un bout ou par l'autre, le bâton était toujours brûlant.
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