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Citations sur La science est un sport de combat (106)

La différence majeure entre Lamarck et Darwin réside dans l’acceptation qu’en ont eue leurs contemporains : les Français, comme souvent, ont étouffé le génie créatif et les théories de Jean-Baptiste de Lamarck (du fait de l’Académie), tandis que les Britanniques, toujours fascinés par l’originalité et la différence, ont pérennisé les théories de Charles Darwin.
Lamarck est mort ignoré, abandonné, méprisé, alors que sa contribution à la pensée est au moins aussi importante. C’est le sort de certains génies français qui arrivent souvent à être dépecés par le conformisme de leurs contemporains. Il a toutefois eu la chance de traverser la Révolution sans être guillotiné !

(Ch. 5, Darwin en prophète de l’évolution, p. 102)
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Ce prix Nobel 2011 (Jules Hoffmann) a été à l’origine de la plus grande découverte immunitaire de ces dernières années. Il a trouvé tout un système de défense qui permet à la mouche de ne pas être tuée par les microbes qui l’envahissent. Ce système, que l’on connaît maintenant sous le nom de « système Toll » et dont il a identifié les gènes, est distribué chez tous les animaux, dont l’Homme.
Il s’agit en réalité du premier relai de défense des humains (et des mouches !) contre les microbes, et il était jusque-là passé complètement inaperçu.
[…]
Cette découverte, la plus importante du domaine de l’immunologie, n’a pas du tout été faite par un immunologiste, mais par un scientifique qui travaillait sur la génétique de la mouche.
Bien avant de recevoir le prix Nobel, Jules Hoffmann me servait d’exemple dans mes cours aux étudiants, pour montrer que la connaissance ne vient pas nécessairement des champs que l’on pense devoir approfondir.
C’est bien sûr un plaidoyer pour la recherche fondamentale et pour qu’une partie de la recherche soit libre, à condition qu’elle soit de très haut niveau, car les sauts de connaissances ne viendront pas de l’endroit où on les attend.

(Ch. 9, Les trois grands tueurs actuels, p. 215)
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Tout ce que nous voyons est intégré, transformé et comparé par analogie avec le contenu de nos visions intérieures. Cette reconstruction est un des éléments les plus importants dans l’aveuglement ; elle explique pourquoi nous pouvons être en face d’événements extrêmement clairs et ne pas les voir.

[C’est ce qui explique qu’autant de moutons français, formatés dans la dévotion à la bureaucratie de l’Etat, suivent avec tant d’empressement les injonctions de sa caisse de résonnance, les médias subventionnés. En se précipitant pour servir de cobayes à un « vaccin » expérimental, dont les effets secondaires atteignent un niveau jamais vu, et à l’efficacité de plus en plus douteuse (40 % des nouveaux cas de Covid en Israël on été vaccinés).]

(Ch. 11, Aveuglement de l’espèce humaine : Idola tribus, p. 247-248)
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J’avais alors remarqué une chose frappante : 10 000 personnes étaient mortes du typhus [au Burundi] et, dans le même temps, un raid aérien avait fait une dizaine de morts dans un pays voisin, la République démocratique du Congo. Cet évènement dramatique avait bénéficié d’une couverture médiatique mondiale de l’information, alors que l’information concernant les 10 000 morts du typhus n’avait pas fait l’objet d’une communication importante, ni d’une aide internationale particulière.

Il n’y a pas de rationalité dans ce qui entre en résonnance avec le reste du monde, sauf à considérer que les médias ont estimé que personne n’arriverait à s’identifier aux patients qui mourraient du typhus.

(Ch. 8, Les trois tueurs du passé, p.178)
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[…] toute l’étude que j’ai pu faire sur les centaines de génomes de bactéries que nous avons analysés montre que la spécialisation est liée à une perte de gènes. C’est la spécialisation qui crée le plus souvent la perte de gènes, d’où le théorème « use it or lose it »(« utilise-le ou perd-le ») de Nancy Moran.
En pratique, il apparaît que la perte des gènes inutilisés dans une situation donnée concerne des gènes inutiles. Le moment majeur de cette évolution est la perte de l’usine à protéines [ribosome].
Quand les bactéries perdent la possibilité de fabriquer des protéines inutiles, elles gagnent en efficacité mais seront destinées à disparaître dans une situation nouvelle où ces protéines étaient utiles.

(Ch. 5, Darwin en prophète de l’évolution, p. 101-102)
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Il existe un seul génotype [signature génétique de la bactérie], actuellement épidémique, identifié d’abord à Pékin (d’où son nom, le génotype Pékin) qui est très contagieux et épidémique.
Il représente, quand il est en plus porteur de résistance aux antibiotiques, un danger considérable et c’est lui qui est en train de se répandre dans le monde. […]
De ce fait, la plupart des études réalisées sur la contagiosité de la tuberculose ne sont pas valables, car on confond des microbes qui n’ont pas le même potentiel de contagion.
[ ]
Les molécules efficaces contre ce mutant peuvent être recherchées dans des molécules non encore utilisées ou en testant à nouveau les anciennes. Fait surprenant, deux vieilles molécules sont très efficaces ; l’une est l’imipenem (un travail important a été fait par notre collègue parisien, Jean-Luc Mainardi), et nous avons pu mettre en évidence que le Bactrim présentait, lui aussi, un intérêt tout à fait remarquable et qu’il pouvait être une alternative raisonnable dans le traitement de la tuberculose multirésistante. Nous avons aussi montré que les antibiotiques utilisés contre la lèpre (due à une bactérie proche) étaient efficaces.

(Ch. 9, Les trois grands tueurs actuels, p.197 ; 201)

[Et il est évident que s’il devait y avoir une épidémie de tuberculose de grande envergure, ces traitements qui marchent mais ne rapportent rien, seraient immédiatement interdits par nos bureaucraties corrompues. En attendant les remèdes miracles, inopérants, dangereux, mais surtout très chers.
Comme le dit le Pr. Raoult dans sa dernière vidéo du 15 juin, s’il se confirme que l’interdiction de son traitement Covid a causé 25 % de morts en plus, certains ont du souci à se faire.
https://www.youtube.com/watch?v=ednpy5J5c5A ]
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C’est une épidémie [le typhus] associée aux catastrophes sanitaires et sociales.
La raison est qu’il se transmet, comme l’a démontré le prix Nobel Charles Nicolle, par le pou de vêtement, lequel ne se multiplie que dans des conditions sociales extrêmes. […]
Il a été bien identifié au cours des guerres napoléoniennes, puis pendant 14-18, et enfin durant la Seconde Guerre mondiale, dans les camps de concentration et dans toute l’Europe.
Il a particulièrement sévi lors de la révolution russe des années 1920.
On estime qu’entre le milieu du XIXe siècle et le milieu du XXe siècle, il a probablement tué 50 millions de personnes.

Le typhus [bactérie] est pourtant une maladie contre laquelle il est aujourd’hui très facile de lutter, puisqu’il n’est transmis que par les poux de vêtement, qui disparaissent au lavage.
D’autres méthodes ont été mises au point, en particulier la prise de médicaments antiparasitaires, dont l’ivermectine qui tue très bien les poux de tête comme les poux de corps.
Par ailleurs, la maladie est très facilement guérie (là encore !) par la doxycycline.

(Ch. 8, Les trois tueurs du passé, p.175-176)
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Les théories scientifiques n’ont pas besoins d’être « vraies » ni d’être durables. Elles ont besoin d’être utiles à un moment donné pour organiser la pensée face à des données nouvelles.
Je considère les théories scientifiques avec un grand détachement, y compris quand c’est moi qui les ai émises. Le prix Nobel de médecine Sydney Brenner a eu cette phrase : « Je traite les théories scientifiques comme des maîtresses, je les désire mais ne les aime pas. Et je les abandonne lorsqu’elles ne me donnent plus de plaisir. »

(Ch. 4, Ma vision de la science, p. 79)
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Le Professeur Raoult délivre à travers ce livre sa conception et sa philosophie de la recherche scientifique : Douter et être curieux de tout. A travers de multiples exemples tirés de son expérience, il montre les erreurs que les préjugés scientifiques ou personnels peuvent induire.
Accessible, malgré un premier chapitre où l'ingénieur en biologie que je suis (formé il y a plus de 40 ans) a eu du mal à suivre, il explique que la pluralité des connaissances est de loin préférable à l'ultra-spécialisation dans une seule.
Un livre à l'image de son auteur, volontiers iconoclaste, mais scientifiquement, et intellectuellement, impeccable..
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Le nombre de bactéries dans le monde est absolument considérable. Ainsi une simple cuillère à soupe de terre contient plus de bactéries que d'humains à la surface de la planète. Par ailleurs il y a plus de bactéries dans la mer que d'étoiles connues dans le ciel. Cela donne une idée de l'importance des micro-organismes.
Et le nombre de virus est encore plus effarant: on considère qu'il existe10 puissance 31 virus sur Terre, c'est à dire cent fois plus encore que de bactéries.
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