La science est un sport de combat

Il y a d'ailleurs actuellement un conflit important entre les partisans de la Big Science et les partisans de la mécanistique. Je ne me sens ni d'une école ni de l'autre. J'utilise les outils nouveaux pour satisfaire ma curiosité et non pour participer à un mouvement gigantesque- d'ailleurs, quand les mouvements s'affirment, prennent trop de place et que trop de monde y travaille, je m'en écarte généralement pour essayer de trouver un chemin qui n'est encore pas, ou peu, fréquenté car il y a plus de choses à découvrir.

Je savais en revanche - et je n'arrivais guère à en convaincre mes collègues chirurgiens - que les bottes ou les surchaussures ne servaient à rien et que le lavage des mains avec de l'eau stérile (!) qui avait un prix démesuré n'était pas utile et pouvait être remplacé avantageusement par un passage des mains, quelques secondes, dans de l'alcool.

Quand les bactéries perdent la possibilité de fabriquer des protéines inutiles, elles gagnent en efficacité mais seront destinées à disparaître dans une situation nouvelle où ses protéines étaient inutiles. Dans ce cas les mécanismes lamarckien et darwinien cohabitent.

La vision littérale de l'évolution darwinienne a mené à une marginalisation de toute personne handicapée, voire, ans le projet extrême du racisme, à la tentative de destruction des êtres "différents" supposés inférieur. |note de Pégase-shiatsu : encore aujourd'hui les personnes handicapés, dès qu'elles ont un peu d'instruction, n'étant pas les débiles des ESAT, sont privé d'emploi, sous la direction du personnel médical et social s'occupant des handicapés!! Nous sommes en 2021, aucun progrès des mentalités, pire les infirmières ont même régressées!]

Cette volonté de travail, vient du plaisir, que certains ne peuvent comprendre, à essayer de générer plus d'estime de soi, en approfondissant ses connaissances et en atteignant les objectifs les plus ambitieux. On considère maintenant qu'une partie des grands travailleurs, dont je suis, sont des addicts au travail. J'ai d'ailleurs été qualifié plusieurs fois de "workaholic" par des collègues américains.

Il en a déduit qu'il s'agissait d'un micro-organisme qui se présentait sous la forme de petites bactéries calcifiées et rondes. Cette découverte est entrée en résonnance avec les recherche de la NASA, qui avait récupéré des morceaux de météorites présentant des éléments de cette taille et de forme arrondie. Le tout a finit par donner l'hypothèse, selon laquelle les nanobactéries seraient à la source de la "panspermie" : la théorie propose que l'ensemble du vivant sur Terre soit originaire d'une forme de vie venant de l'espace.

L'hypothèse du "court jesters" est une théorie antagoniste à celle dite de la "Reine Rouge". Dans cette théorie, l'évolution se conduit comme les fous du roi (court jesters, en anglais), au Moyen Âge : , en tâtonnant, en faisant n'importe quoi. Les formes qui survivent et se font par purification sélective, c'est-à-dire à postériori, en triant, d'ailleurs souvent au hasard et non par les formes les plus adaptées à la vie à long terme.
Eugène Koonin, un des grands scientifiques américains contemporains, et les biologistes français Patrick Forterre et Eric Bapteste sont des scientifiques avec qui j'aime discuter de l'évolution car ils ont un esprit ouvert et sont passionnés par les théories remettant en cause la stabilité de la connaissance.

Ceci nous montre à quel point il faut être en permanence capable de voir que ce qu'on nous a appris ne représente qu'une partie de la réalité, qu'il ne faut pas hésiter à briser les théories de nos maîtres les plus respectés, même si nous les aimons, car sans cette capacité à détruire les théories antérieures ou à détecter les éléments négligés par nos prédécesseurs nous sommes incapables de voir et donc incapables de découvrir.

Cette longue histoire des rickettsioses est là pour expliquer jusqu'à quel point on peut être aveugle à des choses très simples lorsque ce que l'on voit ne correspond pas à ce que l'on a appris.

Cette dichotomie s'applique aussi à la médecine qui souffre d'une vision simplifiée entre le normal et le pathogène, dont l'absence de réalisme a été analysée par Nietzsche, puis par le philosophe français et docteur en médecine Georges Canguilhem (1904-1995). Il est difficile d'échapper à la dichotomie qui débouche sur le oui et le non. La notion de seuil permettant une division en deux, en découle également. La querelle inné/acquis est d'ailleurs de même nature tout aussi stérile.