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3,66

sur 591 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lorsqu'elle surprend son mari en train de sauter une autre femme, par inadvertance selon lui, c'en est trop pour elle. Il faut mettre fin à ses 10 ans de mariage et d'adultère et pour ce faire, elle a décidé tout simplement de tuer son mari. Plus exactement de l'empoisonner avec un plat de raviolis qui lui rappelle celui de sa maman. Un petit sachet d'herbe de Provence fera l'affaire. Mais voilà qu'au moment de passer à table, la voisine arrive angoissée. En effet, son plus jeune fils venait de faire une mauvaise chute sur la tête et elle leur demande de garder l'aîné. Ça tombe bien, un grand plat de raviolis ne demande qu'à être englouti ! Il faut faire vite et trouver un moyen pour faire diversion. Mais, cela n'a jamais été son fort de prendre des décisions. Son père, par contre, excellait dans ce domaine...
Elle se rappelle encore quand elle était étudiante. Pour arrondir ses fins de mois, elle était escort-girl au Pussycat. Des hommes d'influence venaient chercher ici ce qu'ils ne trouvaient pas à la maison. Son sang n'a fait qu'un tour lorsqu'un soir, elle voit arriver son père avec d'importants hommes d'affaires. Aussitôt, pour détourner l'attention de ces derniers, il leur raconte une histoire, à propos d'une certaine reproduction de Barhofk, un informaticien allemand qui fascina un marchand d'art qui...

Quel est le rapport entre un plat de raviolis, le syndrome Sheridan, le procès de l'Arnaqueur et l'extermination des rats-taupes ? A priori, aucun. Et pourtant, dans ce roman-gigogne, Pierre Raufast, reliant chaque événement à un autre, nous prouve qu'il y en a bien un. Sur la forme, l'auteur déploie son imagination à l'infini et maîtrise la narration d'un bout à l'autre du roman pour commencer devant un plat de raviolis et y finir. Entre les deux, l'on aura côtoyé bon nombre de personnages rocambolesques et voyagé un peu partout, aussi bien dans le temps que dans l'espace. Chaque chapitre, très court, n'est que la continuité du précédent et ainsi de suite. Ce procédé très original et remarquable rend la lecture d'autant plus entraînante que les petites histoires, souvent légères, sont étonnantes ou drôles. Recette fondante à souhait avec un coeur de ravioli délicieux, ce roman se déguste bien chaud.

La fractale des raviolis... à consommer rapidement !
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C'est un court roman fort original, dans sa forme comme dans son sujet.

La notion de fractale, en mathématiques, est complexe. Elle désigne à la fois un objet qui possède une structure identique à toutes les échelles (comme le chou romanesco) mais aussi conçu comme une structure gigogne. Et il en est ainsi pour cet écrit, qui rebondit à chaque fin de chapitre sur un détail qui fera l'objet du chapitre suivant, et ainsi dans un processus vertigineux, qui entraine le lecteur dans un tourbillon sans fin au cours d'histoires étonnantes, drôles ou révoltantes. Pas de personnage principal, donc, encore que l'on s'attende, depuis le début tonitruant où une jeune femme imagine comment empoisonner son traitre de conjoint, à retrouver le couple déchiré.

L'auteur confie avoir procéder à une technique quasi similaire lorsque ses propres enfants lui confiaient le soin de concocter des histoires à partir de mots-clé.

L'heure n'est plus aux contes de fées mais à des récits imprégnés des instincts humains les plus vils, vengeance à bases de raviolis, meurtres gratuits, violence intrinsèque, qu'elle se dirige vers d'autres humains ou vers des rats-taupe, convoitise…la liste est longue des alibis du mal.

J'ai pris un énorme plaisir à parcourir ce polar qui n'en est pas un, ces nouvelles qui sont reliées entre elle par un fil tenu mais clairement identifiable, avec le liant d'une langue riche.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Son mari l'a encore trompée ! Elle l'a surpris en pleine partie de jambes en l'air, soi-disant commise « par inadvertance ». Ça fait des années qu'il lui fait le coup, il a même commencé avant leur mariage. Aucune raison qu'il s'arrête, donc, sauf... s'il meurt, hé hé ! Et comme on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, autant prendre le taureau par les cornes. du tue-limace ou autre poison dans un plat de raviolis (faits maison, comme l'époux volage les aime, comme les cuisinait sa maman), et le bonhomme devrait vite aller bouffer les pissenlits par la racine. Oui, mais quand un voisin arrive à l'improviste, le petit meurtre culinaire entre époux devient plus compliqué...

Des avis dithyrambiques en pagaille, ça peut rendre méfiant, surtout si l'on a l'esprit de contradiction ! Voilà pourquoi j'ai tant tardé à me lancer dans ce livre, pourtant vanté comme original et drôle. La couverture de l'édition poche et le titre, aussi surprenants et moches l'un que l'autre, n'ont rien arrangé.

Je prenais donc ce récit à rebrousse-poil. J'ai été agacée par l'idée de départ (du déjà-vu, une femme qui empoisonne son mari, j'ai le titre sur le bout de la langue), puis gênée par la scène au bar à hôtesses. Mais finalement conquise, dès lors que ce conte cruel, construit en 'marabout-de-ficelle', s'est démultiplié en conteS cruelS emboîtés comme des poupées russes. Je me suis régalée à lire cette fable pleine d'humour (ah le citadin et les taupes !), m'amusant de temps en temps à récapituler pour remonter le fil, malgré ma hâte d'avancer - non pas pour connaître la fin du roman, mais pour le dénouement de chaque histoire, son lien avec les précédentes, et pour découvrir les suivantes...

La quatrième de couverture ne ment pas, pour une fois : « Un premier roman gigogne d'une inventivité rare, qui nous fait voyager dans l'espace et dans le temps. » Oui ! Une construction habile, qui donne le tournis et triture les méninges, et des thématiques qui font frissonner et réfléchir...
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Il y a les sportifs dopés à l'insu de leur plein gré , il y aussi visiblement les maris qui trompent leur femme par inadvertance ...très souvent. Marc fait parti de ces hommes qui s'égarent inconsciemment. Sa femme en a marre et va l'empoisonner avec des raviolis. Misère, le petit voisin s'invite au repas...
Et c'est parti pour un grand tourbillon d'histoires qui comme les fractales se réduisent en se reproduisant.
L'auteur nous emmène dans une suite d'histoires où chacune prend racine dans la précédente.
Et ces histoires, elles sont tranchantes, bien racontées, mettent en exergue des personnages hauts en couleur, qu'ils aient des dons liés à une maladie génétique , des envies de trucider, qu'ils soient des escrocs géniaux ou juste des opportunistes.
On côtoie la science , mais de façon très accessible, on se laisse surtout porter par ces fresques colorées qui nous emportent et nous immergent dans des mondes étranges mais si proches de notre quotidien.
Qui, possédant un jardin , n'a jamais eu la stupéfaction d'y trouver des mottes fraiches de terre dans un gazon entretenu à grand coup de sueur ? Et des envies de meurtre qui en découlent ?
Cette fractale fait partie des livres improbables qui vous tombent par hasard dans les mains et que vous avez par la suite envie de partager.
Merci monsieur Raufast, comme quoi l'ingénierie mène à tout
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Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.

Livre découvert lors de la masse critique de septembre 2014. Son titre m'a intrigué et son résumé a encore plus suscité ma curiosité. L'histoire partait de peu de choses et s'imbriquait dans une autre comme une poupée gigogne, de quoi laisser perplexe... Avec les critiques positives de Babelio, j'ai décidé de sauter le pas rapidement et il n'est pas resté bien longtemps dans ma PAL. Que je vous explique maintenant pourquoi !!

En premier lieu, les récits gigognes. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une analogie aux poupées russes (en bois) qui s'imbriquent les unes dans les autres. L'auteur a fait de même avec son récit avec au moins 7 histoires différentes mais qui s'imbriquent parfaitement bien les unes dans les autres grâce au talent de conteur de celui-ci. Tellement bien conté que quand on retrouve les premières histoires, on ne s'en souvient guère tant on était encore avec les personnages hors du commun des petites gigognes. Certains passages sont rudes à lire (macabres ou déstabilisant) et pour d'autres, on se pose des questions. Est-ce que Paul Sheridan a réellement existé ? Est-ce le cas des vierges de Barhofk ? L'histoire est donc très bien construite et l'auteur fait montre d'une grande imagination et d'un réel don de conteur. À la fin de ce roman, je me suis dis : « Tout ça pour ça ? », et pourtant j'en redemande car même la fin nous laisse bouche-bée.

En deuxième lieu, les personnages. Malgré l'épaisseur du roman, certains des petites gigognes sont bien construits surtout dans leurs plus noirs desseins où l'auteur nous montre toute la perversité des gens 'bien' qui le deviennent quelque fois par la force des choses ou suite à des évènements particuliers... Certains sont moins construits mais l'auteur nous donne quand même envie de les suivre dans leurs pérégrinations. Je ne saurais le décrire correctement mais j'ai vraiment très apprécié l'atmosphère créée dans ce livre malgré quelques passages rudes. On a envie d'en savoir plus sur les différents personnages ainsi que sur leurs vies et leurs aventures hors norme. L'auteur a une plume très agréable et un humour un brin décalé. Dès les premières lignes, j'ai adhéré à son style et j'en redemande maintenant qu'il est fini. Lecture donc très agréable et très rapide ; si je n'avais pas eu de boulot, il aurait été lu en 2 jours tellement on a hâte de savoir la suite.

Comme vous l'aurez compris, ce roman et ce nouvel auteur ont été un gros coup de coeur pour ma part, malgré une belle coquille en fin de volume (« c'est là journée des petites miracles. ») et quelques erreurs de saisie (3 sur tout le livre). Ce roman est inclassable de part son style, sa forme et les histoires racontées mais j'ai passé un très bon moment de lecture en sa compagnie. Je souhaite de tout coeur que l'auteur continue à écrire car pour un premier roman, je dis : « Chapeau bas ! » et « A quand le prochain ? ». Je vous conseille donc plus que très fortement de découvrir ce roman construit sur des récits gigognes, même s'il ne fait pas parti de vos lectures habituelles. Je lis du fantastique en majorité et j'ai adoré, aussi bien son style que les histoires contées et la forme en poupées gigognes. Je suivrais donc de près les prochaines publications de cet auteur, qui, j'espère, seront prolifiques !!

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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.....La Fractale des raviolis est à déguster d'une traite ! Comme Pierre Raufast vous le suggère allègrement avec des chapitres aussi courts que percutants, gobez chaque historiette avant d'en découvrir le sens ou l'origine dans la suivante.
La Fractale des raviolis de Pierre Raufast consiste en une succession de petites intrigues dites « gigognes » car elles se contiennent les unes les autres. Un souvenir, une justification, un rappel, n'importe quel événement peut servir de transition, mais il y en a toujours une.

Nous démarrons et nous terminons avec une épouse trompée déterminée à éliminer son mari grâce à des raviolis maison, un souvenir interrompt son geste. C'est le début de nos allers et retours dans des intrigues décousues mais qui sont autant de récits courts se suffisant à eux-mêmes. Dans cet enchaînement qu'il justifie dans l'autoportrait clôturant cet opus, l'auteur réussit à glisser des histoires qui lui tiennent à coeur ou bien des sortes de contes à la morale claire, sachant que nous retrouvons des lieux proches de nous que l'auteur connaît bien comme la ville de Marseille ou le Massif central (vous pouvez visiter son blog par ici). Ainsi, nous voguons d'un bar à hôtesses à l'ermitage reculé d'un stratège militaire, de la cité phocéenne en proie à la peste de 1720 à des interrogatoires où le détecteur de mensonges est un enfant voyant les infrarouges, voire même d'un arnaqueur de vieilles dames à un jeune garçon exterminateur de rats-taupes !

Les pages défilent très vite, car le rythme est soutenu et les personnages intrigants. Nous devinons, par habitude, qu'il survient à un moment donné un choc dans leur vie, d'autant plus que chacun semble déterminé par un souvenir, par un rappel à son passé, à agir de manière troublante. Notons que nous tombons régulièrement sur des sociopathes ce qui rend parfois le récit plutôt sanglant ou, pour le moins, malsain. Mais c'est bien trouvé et surtout cela constitue un vrai bon moment de lecture.

La Fractale des raviolis, malgré son titre racoleur qui peut faire peur, ne déçoit pas. Nous pouvons comprendre qu'il est compliqué d'étirer davantage une telle forme d'écriture. Je suis donc ravi d'accueillir ce petit volume très sympathique dans ma courte collection Alma, merci à eux.

Lu sur le Bibliocosme
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Jubilatoire ! C'est le mot qui convient à ce livre. Il est plein de fantaisie. Comme je l'ai déjà dit pour « la variante Chilienne », Pierre Raufast est un conteur né. Je me demande où il va chercher ses histoires. Il a une imagination débordante.

La fractale des raviolis ne peut être résumé. Il suffit de se laisser porter par les histoires que Pierre Raufast nous raconte. C'est un livre à tiroir. Et j'ai beaucoup aimé la façon dont il réussit à lier toutes les intrigues entre elles.

A la fin du livre, il fait un autoportrait. Ce que je retiendrai :
« Un jour, j'ai eu envie de raconter des histoires pour adultes.
J'ai rassemblé des anecdotes consignées dans mon carnet de poche : le fléau des rat-taupiers en Auvergne ; l'origine de la Lune ; le drame de la peste à Marseille en 1720, etc.
Ainsi est né ce roman : d'une combinaison de petites histoires, du plaisir d'écrire et d'un goût prononcé pour l'observation du monde.
J'ai retrouvé en rédigeant ce livre le plaisir de raconter mes petites histoires, assis sur un lit, en face de deux paires d'yeux qui brillent dès la première phrase : « il était une fois… »

Encore bravo à vous Monsieur Raufast, vous avez réussi à nous faire rêver.
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La fractale des raviolis.
Racine carré de Buitoni, dans mon pieu y'a une cannée au lit.
J'sors tellement peu que j'suis monté sur spaghettis.

Ça, c'est fait. Tentative de haïku pitoyable du matin, je ne retenterai pas, promis.

Je découvre le roman gigogne, c'est un peu moins chiant que le roman cigogne car ça ne dépose pas de moufflet dans la baraque.
Grosse originalité du titre aux lignes de fin du bouquin, cette lecture est d'une fraicheur inespérée en ces temps de confinement qui sentent le renfermé.
Expérience vive, créative, colorée je suis allé de surprise en admiration devant l'immense imagination de l'auteur et de sa capacité à imbriquer les récits entre-eux pour un final météoritique. Son talent de conteur est indéniable et l'originalité de ses personnages et des situations dans lesquelles il les place est franchement un régal de lecture.

Une lecture improbable avec l'intensité et la vivacité d'une étincelle dans la nuit
J'finirais juste en disant que les raviolis c'est franchement surcoté, les ravioles c'est pour les vrais.
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Dans sa cuisine, une épouse délaissée s'apprête à assassiner son mari trop volage. L'arme du crime est un plat de raviolis agrémenté de poison. Le moment venu, un imprévu vient perturber ce stratagème.
La femme trahie parviendra-t-elle à ses fins ? Ne risque-t-elle pas de faire des victimes collatérales ? Sa réussite et son impunité semblent d'autant moins probables qu'au moment crucial, elle se remémore une histoire passée qui nous emmène bien loin de sa cuisine…

A travers les pensées de la meurtrière en herbe(s), le romancier nous fait voyager dans le temps et dans l'espace, et croiser des destins hors normes. Malgré un fil conducteur dans la narration, le récit part sur des pistes inattendues et originales, à tel point que chaque chapitre pourrait se lire comme une courte nouvelle. Cette construction est amusante et la variété des récits est telle que l'on ne s'ennuie jamais.

Ce roman original est le fruit d'une imagination débordante, et j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, malgré une fin à la fois improbable et facile (ce qui importe d'ailleurs peu ici). Je poursuivrai donc la découverte de cet auteur avec curiosité.
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Un petit bijou. Ah si si, c'est le genre de roman dont je suis totalement fan. Il est complètement impossible de vous résumer ce livre mais c'est délirant. Nous avons tous eu une soirée mouvementée avec des amis où chaque histoire ou anecdote vous ont fait rebondir vers d'autres histoires ou anecdotes...Pour en arriver à la conclusion "On parlait de quoi encore à la base? Ah ouiii ça!" Ce livre est un délice, ça rebondit dans tous les sens, ça swing, ça balance, c'est totalement génial. Un roman qui fait un bien fou pour la demoiselle qui aime tant qu'on lui raconte des histoires. Celui là il faut le lire et l'offrir!
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