Le noir est une couleur

Le récit le noir est une couleur frappe par le mélange singulier des tons: violence lyrique, scatologique, hyperréalisme et onirisme: s'y opposent deux mondes, celui de l'ordre et celui de la spontanéité, le monde des petits bourgeois et le monde des Tsiganes. Un livre bouleversant de part sa noirceur et son réalisme.

Voilà un livre que j'ai acheté uniquement en fonction de son titre et de sa couverture ( ça m'arrive parfois , hop, de me faire des surprises de ce genre en passant dans une librairie, je choisis un livre un peu au hasard, juste en regardant les photos etc ... ).
Et... je dirais donc pour cette fois: erreur de casting .
J'aurais dû lire la quatrième de couverture avant de passer à la caisse , j'aurais sans doute reposé le livre.
Car dans ma petite tête en voyant la couverture je m'étais imaginée une histoire d'amour puissante etc... Et au final j'ai lu le parcours d'une prostituée dans l'Allemagne d'après guerre.
Et euh... franchement ... j'ai horreur de lire des trucs glauques et là on y pataugeait en plein.
Donc : un livre "pas pour moi" ( "question de goûts et de couleurs" hein, ça n'enlève rien aux qualités de ce livre ) , ça m'apprendra à me faire des "surprises"...
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Dans ce roman autobiographique, Grisélidis Réal (co-fondatrice de l'association d'aide aux prostituées (ASPASIE)) nous raconte sa fuite de la Suisse à une Allemagne de l'après-guerre en compagnie d'un homme noir fou qu'elle sort de l'asile pour le sauver. Cette femme aime les hommes noirs et elle les aimera toujours. En Allemagne elle y découvre la prostitution pour survivre, et côtoiera de près la communauté tzigane allemande. J'ai énormément aimé ce livre, plein d'humanité, de partage, d'amour et de voyage. J'ai lu ce roman comme j'aurai lu un journal intime, touchée par cette vie frivole et par cette femme, cette mère, résiliente, forte, amoureuse et révolutionnaire. Je le conseille vivement!
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Si on se plonge dans « Le noir est une couleur » avec la vigoureuse innocence de celui qui veut en apprendre plus sur le personnage mythique de Grisélidis Réal, on ne sait en revanche jamais dans quel état on ressort de cette vie battue, choyée, éplorée. Car plus encore que la narratrice, c'est la vie elle-même qui est mise à mal dans ce livre. La narratrice conte son parcours dans l'Allemagne des années 60, dans une relation dangereuse et une situation précaire, où il faut à la fois se mettre soi et ses enfants en bas âge à l'abri. Dans les rues de Munich se liront violences, prostitution, drogue, mais surtout brûlante volonté de rencontres et de passion, où la narratrice se heurte à des épreuves comme autant de figures de style qui viennent composer lettres d'amour, coups de gueule, critiques sociétales et enfin récit de vie, comme un ultime hommage à ce souffle d'existence qu'on tend à chercher de la première à la dernière page.

Récit d'une vie en marge, d'une non conformiste en acte, par elle-même. C'est souvent poignant et beau.

un livre d'une force rare...noir mais si humain.
Sacré leçon de philosophie