Le noir est une couleur de
Grisélidis Réal
RONNIE. Dieu nègre à la peau braisée de calcinée, au parfum d’orchis et de gingembre, au sexe comme un grand lys noir.
Ronald Rodwell au visage de panthère, au front lisse, aux épaisses lèvres fendues comme une écorce. L’iris violacé de tes yeux est un puits profond, il est ma nuit, mon alcool, ma drogue.
J’ai bu à la pointe de ton sexe une liqueur au goût de soufre et d’ammoniaque, je me suis abreuvée aux sources salées de ton ventre, aux grains de raisin bleu de ta poitrine.
J’ai frémi sous tes cuisses dures, lentes à l’assaut, et déchaînées ensuite comme un océan furieux. J’ai crié, j’ai hurlé, j’ai agonisé sous la morsure de ta lame d’ébène, ses brulures, ses déchirures au plus profond de mon ventre.
Tu m’as tuée, tu m’as ressuscitée, et je n’en finis pas de revenir à la vie, dans le limon de nos jouissances mêlées, entre tes deux typhons noirs qui m’enserrent.