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Citations sur Amours (187)

La grande aventure sociale de la messe commence.
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p.149 "Céleste, mon amour, malgré le fait que je sois née dans une maison plus riche que la tienne, nous avons la même histoire, la même enfance. L'indifférence de mon père, et puis la mère... Tu sais que c'est elle qui a répondu à la petite annonce d'Anselme dans Le Chasseur français ?
...
ça veut dire que je suis quoi, moi ? Rien ? Que mon avis sur ma vie ne compte pas ?
...
Je suis quoi ? Une chose dont on a réussi à se délester en se donnant bonne conscience ? On m'a dit : Souris, aie des enfants ! Rien d'autre. Et tu vois, je n'ai pas réussi. Sans toi, rien. Ni le sourire, ni Adrien. Pourquoi nous a-t-on tant menti durant notre enfance ? Sur la vie conjugale, sur tout ce qui est sensé faire le bonheur d'une femme ? Mon mariage avec Anselme...
Céleste lui répond doucement : la différence entre toi et moi, c'est qu'on ne m'a jamais menti, j'ai toujours su que ce serait difficile..."
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p.139 "Qu'est-ce que tu sais de la peur, toi ? lui dit-elle droit dans les yeux. Elle est sur le point de lui raconter l'angoisse qui la broyait lorsqu'elle entendait les pas lourds d'Anselme dans le couloir. Elle a aussi envie de lui crier sa solitude à la ferme, la certitude qu'elle a souvent de n'être rien, inexistante. L'amour qu'elle a pour Adrien, qu'elle tente d'oublier. Ce trou dans le ventre qu'elle a depuis sa naissance. Son désarroi face à ce manque, son incapacité à comprendre ce lien, à lui trouver une place."
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p.123 "Pierre observe Victoire. Il réalise que cette femme si élégante qui, d'une certaine manière régit leurs vies, est à la merci des mains de sa femme. Comme une enfant, chaque matin elle a besoin d'elle pour se vêtir. Leurs existences à tous sont finalement étrangement imbriquées, c'est ce qu'il comprend tandis qu'elle jette un deuxième corset dans un grand éclat de rire. Ils sont tous dépendants les uns des autres, chacun à sa manière, liés aux us et coutumes, liés à leur rang social."
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p.112 "Anselme dort toujours sur son lit de camp. Les ressorts sont usés et il a mal au dos. Il a déjà pensé à rejoindre le bureau à l'étage, il ne l'a pas encore fait. J'expie ma faute, se dit-il. Non pas celle d'avoir engrossé Céleste, mais celle de ne pas avoir révélé sa supposée stérilité à Victoire. Et pourtant, je suis le père d'un petit gaillard, d'un Boisvaillant qui prendra la relève. La jalousie maladive de Victoire, ses dossiers accaparants, et une certaine timidité, l'en ont empêché. C'est une affaire de bonnes femmes, se rassure-t-il, quand il marchera et parlera, je serai là pour lui."
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p.93 "D'ailleurs, il mange de moins en mois, ajoute-t-elle, pourtant tous les matins, on nous apporte du lait frais, mais il ne se réveille plus pour manger...
Céleste réalise, tout à coup, que l'enfant se meurt. Cet enfant qu'elle a porté, dont elle est incapable de dire si elle l'aime ou non. Son enfant, qu'ils ont décidé d'élever, se meurt.
Elle a vu juste. Le corps d'Adrien, sa chair entière s'est accrochée à la vie avec la virulence nécessaire pour croître. Il a pris la nourriture qu'on lui offrait, il s'est reposé comme il le devait, mais l'amour était absent, et aucun lait ne le remplace. Il est seul, perdu dans ce monde nouveau. L'enfant ressent tout. Il a crié, il a réclamé, et pourtant rien n'est venu. Aucune main, aucun sein, aucune peau pour le réconforter. Il est serré, emmailloté, balloté par les notes ininterrompues du piano. Deux semaines exactement pour se laisser convaincre de ne pas grandir, de se laisser mourir. Le corps de l'enfant, maintenant se tait. Aucun désir, aucune force, le relâchement jusqu'à l'épuisement total.
Céleste soudain comprend.
Sainte Marie, mère du monde. Maintenant, j'ai besoin de toutes vos forces. Maintenant plus qu'avant, plus que toujours. Faites qu'il vive, que je puisse le sauver..."
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p.61 "Aussitôt les invités partis, Anselme se retire dans son bureau, il n'a aucune envie de discuter avec Victoire. Il veut être seul pour pouvoir penser à la chose...
Anselme s'installe confortablement dans le fauteuil qui fait face à son bureau et allume sa pipe. Il se sent incroyablement en paix. Quelque chose en lui s'est détendu, a lâché. Je ne suis donc pas cette moitié d'homme que j'ai cru être jusqu'à présent, pense-t-il en se frisant la moustache.
Il se réjouit de cette situation qui le place tout en haut de cette pyramide vénérée : la paternité.
Enfin ! murmure-t-il.
Pas une seule pensée pour Célèste, pas une seule sur la manière brutale dont il l'a engrossée. Pas un doute sur le fait qu'il soit le père. Non, une satisfaction totale dans laquelle il se prélasse. Et cette odeur de tabac chaud qu'il aime tant. Le bonheur parfait."
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p.48 "Pendant très longtemps, elle n'avait eu qu'une image fragementée d'elle-même, une mosaïque avec en bruit de fond la rengaine maternelle qui lui disait que le corps était sans importance, et que l'on en faisait bon usage que lorsqu'on était enceinte."
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p.26 "Dans le vestibule qui mène à son étude, Anselme croise Célèste, qui baisse aussitôt les yeux. Il ne la salue pas, elle n'existe pas. La bonne ne prend vie que de brefs instants. Tous les trois mois environ, quand une envie irrépressible le pousse à monter quatre à quatre les escaliers jusquà la petite chambre, jusqu'au lit en fer, pour serrer le chignon jusqu'à en jouir."
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Pas une seule pensée pour Céleste,pas une seule sur la maniére brutale dont il l'a engrossée.Pas un doute sur le fait qu'il soit le père.Non une satisfaction totale dans laquelle il se prélasse.Et cette odeur de tabac chaud qu'il aime tant.Le bonheur parfait.
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