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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans Venise, à la fin du XVIIe siècle, vient au monde Ilaria, sixième enfant de Francesca et Giacomo Tagianotte, sui vendent du tissus.
De son écriture délicieuse, Léonor de Récondo, déjà appréciée dans Manifesto et Revenir à toi, me plonge aussitôt dans l'ambiance de cette ville magique où l'on confie, si c'est possible, les filles à la Pietá. Cette institution religieuse fait penser à un couvent. On s'y consacre aux dévotions mais surtout à la musique et Antonio Vivaldi y enseigne.
Bianca, gardienne de la Pietá, est venue accoucher sa cousine, Francesca. Sans hésitation, celle-ci confie son bébé, Ilaria, à la Pietá où elle rêve de l'entendre chanter. Seulement, elle ne pourra que l'entendre car le choeur des jeunes filles est caché derrière les grilles de fer de la tribune en marbre.
En 1699, elles sont 867 pensionnaires à la Pietá. Elles ont été soit confiées à l'institution comme Ilaria, soit abandonnées à la porte, seul moyen pour les mères de savoir leurs filles échapper à la pauvreté, à la rue, à la prostitution.
D'abord en pouponnière, Ilaria grande, apprend à lire puis, rapidement, rêve d'apprendre le violon en suivant les cours du maestro, Antonio puis devient sa copiste.
L'autrice, Léonor de Récondo est aussi une excellente violoniste. Aux Correspondances de Manosque, elle nous confiait qu'elle avait attendu son neuvième roman pour réunir, pour la première fois, écriture et musique. Elle sait que le violon devient la propre voix du musicien et que cet instrument devient partie intégrante du corps. Ceci, elle le fait vivre ici à Ilaria, sa jeune héroïne.
Après avoir grandi à la Pietá, quand Ilaria, âgée de 8 ans, peut enfin passer Noël en famille, elle se sent comme une étrangère, se raccrochant seulement à l'amour de sa mère.
Le Grand Feu permet donc de suivre l'évolution de cette jeune fille, d'assister à son premier concert, à 13 ans, de vivre sa grande amitié avec Prudenza Leoni qui est une sorte d'auditrice libre, venant prendre des cours de chant à la Pietá.
Ici, le rôle de la Prieure est important car c'est elle seule qui peut délivrer un bon de sortie à Ilaria si elle veut se rendre à une invitation de Prudenza.
Quand Ilaria sort de la Pietá, qu'elle se déplace en gondole grâce à la famille Leoni, un feu intérieur la brûle car elle découvre enfin sa ville, vue depuis les canaux, ces fameux palais dont on redoute aujourd'hui la disparition sous les eaux. Dans ce roman, Venise est un personnage principal où, je cite : « La beauté, certains soirs, désarme la mélancolie. »
Sans en dire beaucoup plus, bercé par les magnifiques partitions D Antonio qui apprécie l'aide d'Ilaria, je dois ajouter que Prudenza a un grand frère : Paolo. S'il est passionné de chevaux, très attiré par le maniement des armes, décidé à se battre pour restaurer le prestige de la Sérénissime, ce jeune homme a aussi un coeur…
Habilement, Léonor de Récondo fait monter la tension avec l'avancée de son roman pour nous amener à une fin pathétique que chaque lectrice ou lecteur pourra découvrir en lisant le Grand Feu ; ce feu qui dévore Ilaria dès qu'elle prend son violon, ce feu de l'amour prêt à jaillir au coeur de cette ville pourtant posée sur l'eau.

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Violoniste virtuose et écrivaine reconnue, Léonor de Récondo signe avec son neuvième roman, le grand feu, le premier où musique et écriture sont réunies.
Le 31 mai 1699, à Venise, Francesca Tagianotte met au monde une fille, Ilaria, son sixième enfant.
Quelques mois avant, avec son époux Giacomo, ils s'étaient rendus à la Pietà et lorsqu'elle avait entendu chanter le choeur des jeunes filles cachées derrière les grilles, Francesca avait dit « si tu es une fille, tu chanteras avec elles. »
Ayant insisté pour obtenir une place à la Pietà, grâce à sa cousine Bianca qui en est la gardienne, la petite Ilaria, bien qu'issue de classe moyenne, dès ses trois mois, est acceptée par la Prieure et donc confiée à cet établissement de charité qui accueillait seulement les orphelines ou des filles de parents assez riches pour payer les cours de musique.
Voyant très rarement ses parents, Ilaria va grandir au sein de cette communauté féminine qui comprenait pas moins de neuf cents filles et dont les règles étaient calquées sur celles d'un couvent . Trop jeune à six ans pour commencer de travailler sa voix, Ilaria, sous l'impulsion du nouveau maestro di violino, Antonio Vivaldi, va alors apprendre le violon, ce violon qui va devenir sa voix. Au même printemps, entre, à la Pietà, Prudenza Leoni, une enfant de huit ans, issue d'une famille patricienne, qui, elle, ne vient que quatre fois par semaine prendre des cours, mais qui deviendra bien vite l'amie d'Ilaria et l'ouvrira au monde.
Léonor de Récondo nous fait suivre le destin de cette jeune musicienne Ilaria, nous fait vivre avec incandescence le feu qui va la consumer tout en nous plongeant dans cette Venise baroque du XVIIIe siècle où la Sérénissime brille de tous ses feux sur le plan artistique, où la musique est omniprésente et est l'art de toutes les fêtes.
Le cadre du récit est donc cette sublime capitale de tous les arts qu'était Venise au XVIIIe siècle avec pour la musique, Antonio Vivaldi, ce musicien virtuose, maître de chapelle, violoniste au séminaire musical de l'Ospedale della Pietà où sont élevées de jeunes orphelines à qui il enseigne le chant et le violon.
C'est un fabuleux tableau que nous donne à voir, entendre et ressentir Léonor de Récondo en nous dépeignant cette lagune où glissent les gondoles de palais en palais, de véritables instants suspendus tout en ombres et lumières.
Elle brosse également avec talent le portrait du Maestro qui apprécie particulièrement la qualité du silence lors des concerts dominicaux, ces concerts où les jeunes filles chantent et jouent leur partition derrière les grilles, ces concerts qui représentent une attraction pour les mélomanes tout à la fois enthousiastes et intrigués, ces concerts connus de l'Europe entière comme étant d'une exceptionnelle virtuosité.
Sont aussi partie prenante de l'histoire, les derniers bastions vénitiens en mer Égée avec l'île de Tinos sur lesquels pèse la menace ottomane.
J'ai suivi avec passion cet apprentissage du violon pour Ilaria, cet instrument qui devient peu à peu un prolongement de son corps, une partie intégrante d'elle-même et « une voix d'or dans les bras d'une enfant ».
Emportée par son ardeur musicale, Ilaria va brûler du feu de la musique, « Ces faisceaux de musique qui se rassemblent et s'embrasent », la contraignant, dans une scène sublime, à s'immerger dans la lagune.
Ce feu induit par sa communion avec la musique se doublera bientôt du feu de l'amour, deux passions qui vont se confondre pour produire cette explosion finale, ce grand feu.
Le grand feu est un récit initiatique féministe flamboyant et pourtant très intimiste.
Musique et écriture y fusionnent de façon magistrale.

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L'auteure nous livre un roman enchanteresse. C'est l'histoire d'Ilaria, née en 1699 , dans la merveilleuse ville de Venise, Venise la grande , la ville de l'amour, de la musique, du carnaval et de ses fameuses gondoles. Ilaria, jeune nourrisson, est laissée aux portes de la Pieta, une institution réputée pour sa sévérité, une sorte de couvent, loin de tout contact externe. Leur but est de faire de leurs élevés des virtuoses de la musique et du chant. Ilaria est vouée à devenir une grande violoniste, elle qui côtoie le grand Vivaldi, son instructeur. Ilaria a soif de découvrir l'extérieur, voir ce qui se cache derrière ces murs, Sa rencontre avec Prudenza, va changer le cour de sa vie, Elles deviendront inséparables, une amitié fusionnelle, elle réussira avec l'aide de la mère de Prudenza, d'obtenir une autorisation de sortie. Ilaria fera la connaissance du frère de son amie Paolo. Elle connaîtra, ressentira ce que l'amour représente, Son retour a l'institut est toujours source de solitude. Elle se donne corps et âmes à sa passion du violon, un moyen extérioriser ses maux. Arrivera t-elle à les panser? Ilaria découvre l'amour , l'amitié, ce sentiment d'avoir été abandonnée par ses parents ,sa famille, Comment réussira t-elle à gérer tous ses émois? L'auteure nous transporte, avec sa plume sensible, subtile, poétique , dans un monde bercé par la musique, cette musique ivresse qui nous envoûte, qui ne peut nous laisser insensible Un roman repli de tendresse, fascinant, magistrale, Une histoire qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin, un final explosive tel un feu d'artifice
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Francesca a décidé que sa troisième fille, si elle sort vivante de l'accouchement, sera confiée à la Pietà, une institution publique ayant vu le jour en 1345, afin qu'elle échappe au destin tout tracé des femmes, le mariage en particulier. Elle aime entendre chanter les jeunes filles dans le choeur, invisibles aux yeux de tous, lors des célébrations.

Un système de tourniquet permet aux mères de déposer leur bébé ; il s'agit souvent de bébés nés hors mariage, de prostitution ou de misère (la peste est aux portes) … En la confiant ainsi à l'institution, elle pense que Ilaria aura une meilleure vie, car la Pietà est réputée pour l'enseignement de la musique.

On va suivre le parcours de la petite Ilaria, à partir du jour où elle a été déposée à la Piéta, âgée de quelques semaines à peine. Les conditions de vie sont spartiates, la discipline règne en maître dans l'institution : pas de contact avec l'extérieur, à part les rares fois où Ilaria peut se rendre dans sa famille. Elle ne connaîtra que les murs dans lesquels elle est enfermée.

La nuit, elle a peur et se réfugie dans le lit d'une soeur, mais un jour le pot aux roses est découvert, et la sanction tombe : sa longue tresse est coupée, sommairement sous les rires des autres pensionnaires. Elle subit, jusqu'au jour, où Antonio Vivaldi décide de faire fabriquer des violons de plusieurs tailles et c'est une révélation. Ilaria n'a que huit ans et ne peut pas encore chanter mais l'instrument va devenir le centre de sa vie.

Elle vibre pour la musique, elle est le violon, elle est la musique. Peu à peu le Maître lui confira les partitions à recopier. Un jour, tout commence à basculer : Prudenza, qui vit à l'extérieur, vient prendre des cours de chant et l'amitié s'installe. Elle obtient la permission de se rendre chez son amie, et découvre, le monde extérieur, qu'elle ne connaît pas et fait la connaissance de Paolo, le frère de son amie. Ilaria, qui est déjà incandescente, et brûle au son de la musique, va littéralement s'embraser…

Léonor de Récondo nous offre ici un récit sensuel, rythmé par la musique le chant, on vibre avec Vivaldi et Ilaria, tout est volupté lorsque le violon s'élance. On s'exalte avec Ilaria découvrant la vie, l'amitié, l'amour, la liberté dont elle a été privée, mais aussi les déconvenues. Les relations entre Prudenza et ses parents sont très différentes de celles d'Ilaria avec sa propre famille, ses soeurs ainées se moquant d'elle, sa mère ne sachant pas lui prouver qu'elle l'aime ni lui expliquer pourquoi elle l'a confiée à la Pietà.

Elle rend hommage à Venise, dont on parcourt les canaux avec Ilaria pour aller chez son amie, ce qui permet une redécouverte à travers les yeux d'une adolescente, même si la belle cité a perdu de sa superbe d'autrefois. le rythme des mots et des émotions va crescendo, jusqu'à l'apothéose finale comme une partition du maître.

J'ai beaucoup aimé ce roman, c'est presque un coup de coeur, mais pas tout à fait, car j'ai mis du temps à entrer dans l'histoire, j'ai longtemps redouté que le récit devienne trop romanesque, mais en fait je me suis laissée prendre par la musique, découvrant un autre aspect de Vivaldi que j'aime beaucoup.

C'est toujours avec plaisir que je me précipite sur le dernier roman de Léonor de Récondo, depuis que je suis tombée sous le charme de « Pietra viva », j'aime sa manière de rendre hommage à l'Art, sa sensibilité. Elle m'a fait découvrir El Greco que je connaissais peu en racontant sa nuit au musée, il y a quelques temps déjà.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Grasset qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de l'auteure.

#Legrandfeu #NetGalleyFrance !
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Léonor de Récondo nous plonge avec "Le Grand Feu", dans la Venise du XVIIIe siècle, où l'on suit le destin d'Ilaria. Elle est placée, à seulement trois mois, à la Pietà, cette institution qui recueille principalement des orphelines. Francesca sa mère souhaite qu'elle puisse intégrer le choeur des jeunes filles, le public vénitien et de toute l'Europe se presse pour écouter ces anges. Mais Ilaria auprès du Maestro Vivaldi va découvrir le violon qui va devenir sa voix.

L'écriture de Léonor de Récondo est tout simplement sublime. Sa légèreté, sa sensibilité, sa sensualité nous transportent comme un concerto de Vivaldi. C'est un récit initiatique, et féministe. Les phrases courtes nous entraînent le long des canaux de la Sérénissime pour un voyage musical et sentimental baroque où la musique et la passion vont embraser et consumer le coeur d'Ilaria.

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La jeune fille et l'amour absolu

Léonor de Récondo retrouve l'Italie de Pietra Viva pour raconter la vie d'Ilaria, jeune fille formée à la musique par Vivaldi dans la Venise du XVIIIe siècle. Un hymne à la musique et à l'amour, passionné et passionnant.

Ilaria naît le 31 mai 1699 à Venise. Mais le sixième enfant que sa mère met au monde connaîtra-t-il le même sort funeste que la moitié de la fratrie, morte avant d'avoir vécue? Sa mère a déjà choisi de la confier à la Pièta, une institution religieuse où elle pourra apprendre le chant et la musique et s'isoler des épidémies et de cette peste qui continue à faire des ravages.
C'est donc à quelques mètres de ses parents qu'elle grandit, mais ne les voit guère qu'à Noël. Fort heureusement, elle trouve du réconfort auprès de son amie Prudenzia et s'émerveille des sons que produisent les choristes et plus encore de ceux qui naissent du violon. Un instrument que son professeur, Antonio Vivaldi, va lui confier.
Au fur et à mesure qu'elle grandit, elle est attirée par les bruits de la ville, par l'envie de découvrir ce qui se cache derrière les murs de l'institution. Elle aimerait contempler les trésors de la Cité des Doges dont on lui a parlé, en savoir plus sur ses habitants et profite de chaque occasion qui lui est donnée pour aller en ville, ne fut ce qu'une simple course à faire.
Paolo, le fils d'une grande famille vénitienne, va la remarquer. Très vite la jeune fille va devenir l'objet de ses fantasmes. Il se rêve déjà preux chevalier livrant bataille pour Ilaria : «Sur les terres ennemies, mon corps mort fécondera le sol aride pour devenir un jardin qui te sera inconnu.»
Avide de savoir et de culture, elle trouve dans l'emploi de copiste que lui a procuré le compositeur de quoi enrichir sa passion. Une passion qui lui fait oublier tout le reste : «Elle pénètre le labyrinthe de la fabrication. Et ce faisant, elle apprend. Les accords se succèdent, la ligne du violon se dessine, elle la sent sous ses doigts. le mystère se révèle.» Paolo peut-il servir ses desseins? Alors oui, elle est prête à s'enflammer: «Son violon va brûler, les tentures, le palais, tout va brûler. Elle n'est plus qu'une flamme vive.»
Si le grand feu nous ramène d'abord à Pietra Viva, il s'inscrit aussi dans une oeuvre marquée par une farouche détermination à transformer son existence, à s'élever au-dessus des obstacles, d'Amours à Point cardinal ou encore à Revenir à toi. Avec cette fois la passion, le grand feu, portée à son paroxysme. Comme l'a écrit Victor Hugo «L'amour, c'est l'absolu, c'est l'infini ; la vie, c'est le relatif et le limité. de là tous les secrets et profonds déchirements de l'homme quand l'amour s'introduit dans la vie. Elle n'est pas assez grande pour le contenir.» Léonor de Récondo en apporte la lumineuse démonstration, avec son écriture toujours aussi sensuelle et précise. Avec cette musicalité qui épouse ici avec maestria son sujet.

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Elle aurait dû travailler dans la boutique de tailleur de ses parents, ou devenir "la femme de", mais sa mère rêvait pour elle d'un destin plus grand, plus noble, au coeur des arts et de la musique. Pour cela, elle a placé sa troisième née, Ilaria, tout juste âgée de quelques semaines, derrière les portes fermées à clés de la Pietà, une institution vénitienne prestigieuse qui recueille en son sein toutes les orphelines, les laissées pour compte et, plus rarement, quelques filles bien nées, afin de leur offrir un destin moins funeste.
Sous le regard sévère de la Prieure, les jeunes filles sont formées au chant ou à un instrument et constituent, à travers leur Art, l'une des élites musicales de Venise au XVIIIème siècle. "Dévotion et respect" sont les deux mots d'ordre qui accompagnent l'enseignement musical de la petite Ilaria, choisie par le grand Antonio Vivaldi pour devenir sa pupille. L'enfant, animée du feu sacré, est douée et trouvera dans le violon le moyen d'exprimer la passion qui l'habite, une passion qui, en grandissant, se fera de plus en plus dévorante et submersive…

Comment ne pas se laisser emporter par la flamboyance des personnages de Léonor de Recondo? Des personnages jeunes et incandescents, exaltés par leur passion, mais aussi tourmentés, emprisonnés par l'étroitesse d'un destin tout tracé. La Sérénissime, avec la magnificence de ses palais, engoncés dans des canaux exigus, symbolise, tout au long du roman, ce contraste, cette ambivalence et cette lutte éternelle de l'eau et du feu. Tout n'est qu'antonymie dans ce roman aux milles sensations: le bleu et le rouge omniprésents, les rêves de libertés qui se heurtent aux murs prison, l'appel des îles et de l'aventure contre la monotonie de la lagune… Ça pourrait sembler trop et pourtant, j'ai trouvé que ça se prêtait parfaitement à cette atmosphère italienne du XVIIIème siècle, où le carnaval résonne dans les rues six mois dans l'année…

De violoniste, l'autrice de “Pietra viva” et de “Amours” se transforme en magicienne des mots dès qu'il s'agit de parler de musique. Tout le champ lexical de la passion y passe, faisant de ce roman un texte extrêmement sensoriel, à la fois vivant et puissant. Une énergie entraînante et dévastatrice, qui nous immerge dans un univers dont j'ignorais tout. de cette institution élitiste qu'était la Pietà, à la composition à quatre mains de certaines oeuvres de l'un des plus grands maestro italien, j'ai aimé cette dimension historique complètement immersive.

De même, j'ai trouvé très intéressante le traitement de la condition de ces femmes, sauvées bien souvent de la mort et de la prostitution, éduquées, traitées avec respect et pourtant, privées de leurs désirs, prisonnières d'une vie monacale étouffante. Les thèmes de l'amitié, de l'amour et du passage de l'enfance à l'adolescence, bien que plutôt classiques, sont eux aussi bien traités et collent parfaitement à l'atmosphère flamboyante du roman.

En bref, encore une très jolie découverte de cette rentrée littéraire!
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" Mille feux qui virevoltent,
Et tout s'embrase,
la jeune femme,
l'ardeur de son âme,
le ciel dans son corps,
et la lagune où résonne son long cri.
Un soleil dans la nuit."

Comment trouver les mots? Comment vous faire partager l'émotion qui m'étreint en refermant ce roman?
Comment vous parler d'Ilaria, de Venise au début du XVIIIè siècle, de la Piéta où Antonio Vivaldi enseigne son art , de ces jeunes filles le plus souvent orphelines recueillies alors qu'elle n'étaient que des bébés, de la musique toujours et encore, des violons, des voix qui s'élèvent cachées à l'abri des regards.
Comment vous parler d'Ilaria ? Seule Leonor de Recondo en est capable. Alors je vous laisse la lire, ou plutôt je vous laisse écouter la musique de ses mots....







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Venise, Vivaldi, violon, début du XVIII ième siècle .De quoi déguster un beau roman ; et c'est le cas.
La Pieta est une institution publique qui, à Venise accueille des jeunes filles ,orphelines en général, ou issues de familles aisées, mais toutes ont pour vocation le chant et la musique.
En 1699 naît Ilaria, fille de drapiers, qui, par la volonté de sa mère est confiée dès sa naissance à la Pieta , elle veut en faire une musicienne accomplie.
Ce sera le cas, Ilaria étant vite remarquée par le maestro , le prêtre roux Vivaldi.
Etant elle-même virtuose, l'autrice raconte l'initiation à la musique et au chant de ces jeunes filles avec vérité et ferveur, elle raconte les embûches, tout paraît si facile quand on écoute !
Mais cet enfermement n'empêche pas les tourments de l'adolescence , la découverte d'émotions sensuelles qui bouleversent , l'amitié, la découverte d'autres mondes que celui de la naissance. le feu qui jusqu'à présent brûlait Ilaria lorsqu'elle s'envolait avec son violon renaîtra à l'aube de ses quinze ans pour Paolo...
J'ai été emportée par ce roman , cette virtuosité, cette sensualité musicale , par la Sérénissime aussi bien évidemment.
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Italie Venise 1699
Francesca, l'épouse du marchand d'étoffes, Giacomo Tagianotte, donne naissance à leur sixième enfant, une petite fille qu'ils prénomment Ilaria. Francesca veut lui offrir un destin hors du commun. Elle la confie à la Pietà, une institution qui accueille les orphelines qui vont consacrer leur vie à la musique afin que leurs voix s'élèvent jusqu'à Dieu.
La petite fille grandit, fine, intelligente et douée pour la musique. Elle ne voit sa famille qu'une fois l'an et ne comprend pas bien pourquoi elle est mêlée aux orphelines, elle qui a une famille. Elle d'épanouit néanmoins à la Pietà mais manque tout de même d'affection. Quelques filles de famille riches viennent parfois y prendre des cours de musique et de chant. Ilaria va faire la rencontre d'une de ces filles, Prudenza, une rencontre qui va bouleverser sa vie.
Un roman magnifique mêlant musique, contexte historique et héroïne attachante, que j'ai dévoré en deux jours!
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