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Égrenant un chapelet de courts chapitres torchés en coquecigrues et autres balivernes, Jules Renard nous entraîne dans une histoire scabreuse, iconoclaste par rapport aux idées reçues.
Avec humour et dérision, mais aussi avec âcreté et cruauté, entre jeux des corps et de l'esprit, l'auteur prend plaisir à mettre en question les supposés acquis inaltérables de notre édifice social comme le mariage ou la fidélité.
Dans un style "blanc", entre simplicité linéaire et naturel confondant, d'une chiquenaude, Jules Renard bat en brèche tous les poncifs établis à coups de crosse poétique ou de phrases curieuses.
On entre dans une église comme dans l'eau froide.
Si la femme porte la culotte, sous sa robe on ne voit rien.
Avec le mariage la caresse devient une chose grave.
Les perles se suivent...
L'addition de toutes ces incongruités nous laisse pantois devant tant d'inanité et d'ennui.
Critique acerbe de nos modes de fonctionnement, Jules Renard nous décille les yeux pour nous faire voir l'autre côté des choses vues.
Si les oeuvres flirtent toujours avec l'étroitesse, elles n'en sont pas moins porteuses d'une longue vue.
À l'heure des grands succès de Cyrano (Edmond Rostand), le triomphe des pièces ramassées en un ou deux actes comme Poil de Carotte (adaptée du roman), le Pain de ménage (à haute teneur biographique) ou Monsieur Vernet (tirée précisément de cet Écornifleur que nous (re)lisons) est tout à fait mérité.
Il reste une saveur douce-amère en bouche avec un sourire en coin qui en dit long.
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Un dilettante, jeune apprenti écrivain, s'arrime à un couple bourgeois pour bénéficier du gîte, du couvert et bien plus, car affinités (feintes ou sincères ?).

C'est cynique à souhaits, d'un humour ravageur.

C'est surtout une profonde réflexion sur le statut sociétal du poète, de l'écrivain, de l'artiste, que le narrateur s'efforce d'assumer, pour correspondre aux critères de son époque, alors que ses aspirations semblent souvent bien loin d'être en accord avec ses actes.

C'est bien plus subtil que l'histoire d'un parasite.



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« L'écornifleur » raconte l'histoire d'un parasite qui parvient à se rendre indispensable à une famille de bourgeois en vacances au bord de la Manche.
C'est une sorte de jeune Tartuffe laïc, peu honnête mais assez sympathique et qui se sert de son charme de faux poète. Ses victimes sont obsédées par un souci d'honorabilité qui a du mal à triompher de leur vulgarité.

« Notre poignée de main est longue comme si nous venions de traiter un important marché. Monsieur Vernet me sourit, tout grâce, et je chantonne ainsi qu'une raccrocheuse, quand la soirée est belle et que le trottoir donne bien. » Exemple du cynisme de ce pique-assiette de talent !

Diffusé sur France 2 le 24 mars 2010 à 21h35 !
> Écouter un extrait : Chapitre 01.
Lien : http://www.litteratureaudio...
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la petite bourgeoisie de Paris et du Cotentin; extra! mais on y découvre aussi Jules Renard ... Il a fait mieux!!
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Mes élucubrations combinées à mon ignorance et mon imagination en matière d'étymologie m'ont conduit à penser que l'écornifleur était celui qui faisait pousser des cornes. Les savants m'apprennent que le terme "écornifleur" est une expression familière (?) en français pour désigner une personne qui profite de la générosité ou de la bonté d'autrui, souvent de manière opportuniste et sans scrupules. Rien à voir donc. Quoique …

Jules Renard nous offre une comédie. Ce pourrait être du théâtre de boulevard. Henri est un piètre jeune homme, profiteur et soi-disant poète. Il enchante un couple bourgeois de la génération de ses parents. M. Vernet invite Henri à le précéder avec Mme Vernet aux bains de mer. Est-il naïf ou aveugle ? Favorise-t-il son épouse à jouer la Bovary ? Toute l'histoire de la relation entre le pseudo écrivain et l'inexpérimentée Mme Vernet nous est contée à fleuret moucheté, comme des allégations en ombres chinoises mais avec toute la verve de l'auteur de "Poil de carotte". M. Vernet rejoint la station balnéaire accompagné de Mademoiselle Marguerite, nièce des Vernet, naïve jeune fille en vacances du couvent dont elle est pensionnaire. « C'est une jeune fille ordinaire, jolie ou laide à ses heures, insipide comme un garçon en robe ».

Quand de petits bourgeois de la fin du XIXe se piquent d'approcher le monde de la littérature en hébergeant un faux intellectuel mais réel profiteur, le récit, tout en restant fin et drôle, tourne rapidement à la caricature. Certes, il se trouvera des lecteurs pour plaindre ce bon et généreux M. Vernet, d'autres pour partager les troubles de Mme Vernet et d'autres enfin (peut-être d'ailleurs les mêmes) pour se lamenter des malheurs de Mademoiselle Marguerite, mais il s'en trouvera aussi, au nombre desquels on me range, pour admirer la faconde malicieuse et vaudevillesque de Jules Renard.

Ah, ma chère, comme on savait rire de ce temps là !

PS- On peut avantageusement faire l'économie de la lecture de la préface.
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