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Ce commentaire n'a qu'un lointain rapport avec le livre.

Je vais vous poser une question qui va bouleverser votre existence, "le soir, à la chandelle lorsque vous serez bien vieille" ou vieux, vous vous rappelerez la problématique soulevée par cannibalector! Les dessinateurs de la grotte de Lascaux étaient ils de droite ou de gauche? Luttaient ils par leurs "grotte art" contre l'obscurantisme fasciste et réactionnaire d'un peuple des cavernes rétrogrades ou, au contraire, en bon conservateurs voulaient-ils inscrire dans la mémoire de la famille et de la" patrie des grottes" l'histoire de leur civilisation? A-t-il existé un artiste ayant sculpté un urinoir en bouse de mammouth, cet emblême de la civilisation pariètale at-il été anéanti par des talibans neandertaliens?

Bon, ok , ma question est naze! " n"en parlons plus, je la remets dans ma culotte"*

Mais, sérieusement, plus nous avançons dans l'histoire, plus nous nous rapprochons de notre compemporanéité, plus la perception que nous avons du créateur influe sur la création de l'artiste. Parce que le créateur touche à notre vision du monde, à nos vérités, à nos propres tris, plus ou moins subis, plus ou moins volontaires, alors qu'une oeuvre d'art va d'abord toucher notre coeur.Pourquoi," j en sais rien je donne ma langue au chagrin"*
L'exemple le plus caricatural est Céline: Mort à crédit et le Voyage sont deux monuments de la littérature mais son créateur a professé l'horreur.
J'ai eu la chance d'être plus ou moins épargné par ce dilemne grâce à mon papa: gaulliste convaincu, il écoutait le joyeux anarchiste Brassens en boucle, çà ne lui a jamais semblé contractictoire. Par contre ses amis ont disparu: les gaullistes parce qu'il aimait un anar et les gauchos parce qu'il votait contre Mittérand. La contradiction est le seul chemin vers la verité (Patti Smith). J'y crois mais ça fait mal au coccyx d'avoir le cul entre deux chaises.

Renaud a pile 10 ans de plus que moi: il est anti catho, anti militaire, anti flic (jusqu'à recemment)mittérandien " tendance pif le chien"*: tout le contraire de moi. Et pourtant j'aime beaucoup son oeuvre et c'est, pour moi, sans aucun doute, le plus grand poête actuel. Pourquoi, j'en sais rien si ce n'est que ses chansons me prennent aux tripes et au coeur.
Je redouble ma seconde, mon meilleur pote la triple, apprend à conduire et on part dans la "tire à dédé"*, en première je peux pas partir avec ma classe en Italie parce que mes parents n'ont pas de thune " je suis pas sur que le roi des cons sur son trone soit portugais"*. Puis les boums qui se terminent en baston " une fracture, ça dessoule"*, les amours impossibles " adieu minette, on est pas né du même coté de la bourgeoisie"*, les amours perdus " deconne pas Manu, une gonzesse de perdu , c'est 10 copains qui reviennent *la solitude et l'envie d'avoir un fils " mon frangin, mon gosse, mon poteau""je connais pas ta mêre et je la cherche en vain", l'absurdité du mâle devant sa femme enceinte etc etc etc etc.
Vous êtes pas forcé dêtre d'accord avec moi," n'empêche que le mort au con dans la cage d'escalier , c'est moi qui l'ai écrit, c'est vous dire si j'ai raison".

Bref, en conclusion , soyons libre d'être incohérent, d'aimer le yin et le yang, renaud et sardou, bouddha et jésus et Marx.

Pour une fois ce ne sera pas mon humble avis: si tu n'es pas d'accord avec moi:
"casse toi, tu pues, et marche à l'ombre"

* citations ou titres de renaud

M
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Quand vous êtes la première fille à pointer le bout de votre nez derrière 4 garçons dans les années 70, vous n'avez pas trop le choix de ce que vous regardez ou écoutez. Chantal Goya et Dorothée n'avaient pas le droit de citer chez moi (veinarde que j'étais ! Si j'avais su, j'aurai moins râlé...). A l'opposé de tout cela, la chaîne HIFI familiale crachait TRUST, Sex Pistols, KISS dans la journée et à partir de 20h00, dès le retour parental, nous passions à Brel, Brassens et Guy Béart (puis les Beatles aussi, un petit peu...). Dans ce melting pot socio-culturel, un seul trouvait grâce aux yeux de cette multitude de mômes et des parents : Renaud !

Son côté gauchiste et mitterandiste, sa bouille de gavroche, son humour et ses mélodies de bal pop' arrivaient à réconcilier dans le salon la génération des années 30 (mes parents), celles de 60 (les garçons) et de 70 (les filles) ! Rien que pour cela, merci Mister Renaud d'avoir apporté quelques soirs, quiétude et concorde au sein de notre modeste foyer...

Tout cela pour vous dire, que l'envie d'ouvrir comme un enfant perdu n'est pas née par hasard. Je viens de le terminer : Je l'ai trouvée sincère et sans esbroufe. Renaud, sans tomber dans le pathos et dans le mythe du poète maudit accroché à sa bouteille sur le banc d'un bistrot comme nos politiques à leurs mandats avant les élections, ne nous cache rien de ses tourments et de ses contradictions. Il ne s'idéalise pas mais donne à se voir tel qu'il était : un poivrot accoudé au comptoir dont la vie n'est plus rythmée que par le litre de jaune qu'il s'envoie tous les jours. Amour, amitié, admiration, mépris, rien n'y fera ! Il sert les barreaux du tabouret de bar pour ne pas tomber avant d'avoir eu sa dose. Jusqu'au jour où Grand Corps Malade (allez savoir pourquoi lui et pas un autre, lui-même n'en sait rien) le sorte de cette torpeur et le pousse à reprendre le chemin de la création.

"Un après-midi du mois d'avril 2015, Grand Corps Malade apparaît soudain dans mon champ de vision. Il remonte lentement l'allée en direction de ma maison, sourit, me tend une main chaleureuse comme si rien d'anormal ne se lisait sur mon visage, sur mon corps devenu aussi chenu que celui d'un vieillard, et je m'efface pour le laisser entrer. Encore un ami, un de plus, à entreprendre le pèlerinage de L'Isle-sur-la-Sorgue pour tenter de me ramener à la vie.
Pourquoi est-ce que je l'entends, lui, tandis que les autres étaient inaudibles ? Je ne sais pas. Je suis au fond du trou, l'ombre d'un vivant..."

La suite, on la connaît. Mais ce que vous ne connaissez peut-être pas et que vous découvrirez dans cette autobiographie : son enfance de minot auprès d'Oscar, "chtimi jusqu'au bout des nuages" et d'un père-écrivain anéanti par la réussite de son fils, les rebellions de son adolescence, ses combats, ses victoires et tous ses idéaux, jusqu'à la chute et ce moment où tout semble redevenir possible. Sa voix, devenue rocailleuse, revient nous botter le cul avec son flot de vérités qu'on préférerait oublier. Cette tête qui sort de l'eau réapparaît sur nos écrans, sans qu'on sache encore bien aujourd'hui, si elle ne fait que surnager ou si elle est réellement sauvée du marasme de ses marécages.

Alors je vais vous laisser découvrir ce livre. Peut-être ressortirez-vous comme moi, nostalgique et pensive, avec cette idée forte qu'on a souvent tendance à investir les artistes d'une mission, d'une aura, à guetter chacun de leurs faux pas pour crier bien haut à la trahison comme s'ils étaient dépositaires d'une sacro-sainte vérité à défendre coûte que coûte, là où nous-mêmes ne ferions pas mieux, en oubliant bien vite qu'ils sont avant tout des êtres humains comme nous, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs contradictions et leurs accents de vérité, puis parfois aussi leurs « paroles à la con » ! Mais qu'on les aime malgré tout...
Lien : http://page39.eklablog.com/c..
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De Renaud, j'en reparle donc une nouvelle fois en cet été 2016, non pas à travers son nouvel album sorti en avril dernier qui a connu un succès triomphal qui fait du bien '500 000 exemplaires de l'album Renaud vendus très rapidement) et qui montre que son retour était très attendu, mais plutôt au travers de sa toute première autobiographie parue dans la foulée chez Xo éditions et que je viens tout juste de dévorer. retrouvant avec plaisir un Renaud revenu de sa descente aux enfers dont tout le monde ou presque a parlé..

Une descente aux enfers que Renaud, aidé par Lionel Duroy qui n'en est pas à son coup d'essai pour aider les stars à acoucher de leurs mémoires, décrit d'ailleurs dans le menu détail.

L'artiste raconte en effet, notamment dans la dernière partie du livre, tous ses vieux démons, combien il fut ravagé par les dégats de l'alcool, passant toutes ses heures à la terrasse d'un café à siroter ses pastis, comme un zombie que rien ne puisse faire bouger, avant que Grands Corps Malade ne le fasse sortir de sa torpeur, comme on l'avait déjà entendu ici et là mais comme le confirme Renaud dans son livre.

Car si cette autobiographie ne nous apprend finalement pas grand chose, si l'on connait déjà comme moi pas mal la vie de l'homme et la carrière de l'artiste, on aime le coté libérateur, carthasistique que semble avoir été ce livre pour lui, et aussi le fait que Renaud réussit à arréter ces confessions intimes avant que n'arrivent la barrière de l'impudeur et le voyeurisme.

Et pourtant Renaud, l'enfant perdu, comme il se qualifiait lui même dans une de ses premières chansons en 1969, ne lésine pas sur les confidences, notamment sur les relations compliquées avec son père, écrivain qui n'a jamais écrit la grande oeuvre qu'il souhaitait

Une relation père fils marquée sous le sceau de la culpabilité, une culpabilité que ressentira encore plus fort à la mort de son père en 2006, lorsque la mère de Renaud "lira plusieurs passages du journal de notre père dans lesquels il répète combien ma réussite l'écrase, l'humilie, le paralyse".

On peut du coup aisément comprendre au gré de ces relations compliquées une partie des états d'âme de notre génial artiste..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Renaud s'étonne d'avoir embrassé un flic entre Nation et République. ♪♫
Moi je m'étonne d'avoir voulu en savoir plus sur lui au point :
- de regarder une émission de Drucker (en replay, c'est moins grave ?)
- de lire son autobiographie (elle m'a été proposée en service presse, alors bon...)

Je ne suis pas fan de Renaud - ni de personne -, ni friande de biographies de people.
Les commérages sur les célébrités, j'aime bien, mais pas au-delà de quelques pages moqueuses dans Voici. Je fuis les articles complaisants de Gala ou Paris Match, les biographies flatteuses, et les autobios narcissiques.
Mais voilà, depuis que le personnage a fait son retour, bien amoché par quelques années noires, j'ai envie de comprendre pourquoi j'ai tant écouté et aimé certaines de ses chansons entre 1983 et 1986, pendant mes années 'lycée'.

Ecrit de façon dépouillée, quasi-scolaire, ce témoignage est sobre, factuel, et forcément narcissique.
J'ai peu appris sur la famille de l'auteur et sur sa jeunesse, parce que je connaissais déjà : du côté de papa, des protestants lettrés (grand-père helléniste, père prof, traducteur et auteur), du côté de maman, des ouvriers et des mineurs du Nord de la France. Enfance dans le XIVe arrondissement de Paris, sympathie précoce de Renaud pour l'extrême gauche et ses théories humanistes. Débuts en tant que comédien aux côtés de Coluche, Dewaere, Lanvin - Lanvin dont il a d'ailleurs séduit et piqué l'épouse, Dominique, sa 'gonzesse', qui est devenue la maman de Lolita, la petite louloute qui a inspiré Mistral Gagnant et d'autres jolis textes - Lolita qui a épousé le chanteur Renan Luce en 2009...

J'ai apprécié le décryptage de certaines chansons, c'est toujours intéressant d'en savoir plus sur les contextes dans lesquels elles ont été écrites (Manu, c'est lui, par exemple, et 'cette nana [...] faite pour personne', c'est Dominique, la femme d'un autre). J'ai aimé les derniers chapitres, plus émouvants puisque le chanteur y évoque ses problèmes de dépression et d'alcoolisme. J'ai été touchée par l'ambivalence destructrice de ses sentiments à l'égard de son père, et par les hommages rendus à ses proches - les deux femmes de sa vie et les enfants qu'il a eus avec elles...

A lire pour en apprendre sur Renaud, pas pour le style.
Je ne pense pas que ce témoignage rende l'homme sympathique si on ne l'apprécie pas déjà. Il faut dire que le personnage émeut autant qu'il agace, comme tous les grands sensibles de ce genre - éternels ados, immatures, timides, généreux, excessifs, maladroits, écorchés vifs, poètes, trop directs...
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cette autobiographie de Renaud que je recommande absolument.
Renaud raconte son enfance, sorte de paradis perdu. Et puis lorsqu'il grandit, il se rend compte des fautes commises par ses parents et grand-parents dont il porte à ce jour une culpabilité qui le ronge.
Dans un style simple, sans cacher quoi que ce soit au lecteur, Renaud raconte ses amours, ses enfants qu'il adore.
Il raconte comment il s'est vite rendu compte que c'était ça sa vie, la musique, des couplets qu'il enchaîne rapidement.
Enfin, Renaud raconte comment il s'est perdu dans l'alcool, comment il s'en est sorti, un peu grâce à Grand Corps Malade, qui se rend chez lui à l'improviste et le provoque en "slam" et beaucoup grâce à son propre fils, Malone, pour qui il veut se relever.
J'avoue que j'ai suivi Renaud toute ma vie. Ces dernières années, j'ai craint que cet alcool nous le prenne. Mais Renaud est heureusement de retour, "Toujours debout"!
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Une bio agréable, parfois triste, parfois tendre qui se lit vite. D'ailleurs Renaud remercie Lionel Duroy qui l'a accompagné, pas à pas, dans l'écriture de ce livre. Même pour les non fans, un récit intéressant sur la montée et la descente d'un succès. En revivant le passé du chanteur, quelque part, on revit notre jeunesse. Des rencontres sympas comme celle de René Fallet, Grand Corps Malade. Des moins sympas comme Depardieu rencontré lors du tournage de Germinal. Je finis de le lire hier soir et que vois-je ? ce film passe à la TV. Etonnant, non ?
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L'autobiographie de Renaud, l'histoire d'un rebelle au grand coeur

Dans « comme un enfant perdu », Renaud Séchan, plus connu sous son nom de scène, Renaud, nous raconte sa vie depuis son enfance en HLM où il est élevé par un père écrivain et une mère fille d'ouvriers. C'est là, pris entre deux visions de la vie qu'il grandit. Difficile de savoir qui l'on est quand on est aux prises entre le jour et la nuit. Renaud fait un choix, il sera de gauche, tout comme sa famille maternelle. Plus que socialiste, il se rêve communiste avant de déchanter. Tout s'enchaine très vite. Après avoir arrêté, l'école, il écrit des chansons, fait des rencontres qui le mèneront sur la voix du succès. Il nous parle de Dominique et de Romane, les amours de sa vie et de politique, de tout ce qui a fait de lui cet homme idéaliste, profondément généreux et proche du peuple travailleur.

Mon avis

Je ne suis pas particulièrement fan du chanteur, mais j'adore ses textes, engagés, mélodieux et souvent touchants. Moi qui trouvais un peu ringarde, la dégaine d'ex-soixante-huitard du chanteur, j'ai revu ma position après avoir lu cette biographie. J'ai tout de suite compris que de par son origine sociale maternelle, il avait le goût du partage, du travail et un grand besoin de justice et du côté de son père, il a obtenu le côté artistique et intellectuel qui l'a aidé à se faire un nom. Je parle ici de l'intelligence à savoir saisir les opportunités, de la capacité à frayer avec les gens de tous les milieux. Même si de coeur, il est du côté des plus faibles, de tête, il sait qu'il a besoin de relations. Ce sont ses relations qui, emballées par ses textes, vont l'aider à se produire. de chanteur de rue, il deviendra une star. Pourtant, l'homme, heureux en amour est craintif. Malgré le soutien que lui porte sa femme, il se réfugie dans l'alcool et y sombrera.

Cette biographie est entrecoupée de paroles de chansons. J'ai pris beaucoup de plaisir à les lire. Son engagement politique, ressort dans toutes ses phrases. J'ai aimé comprendre ce qui l'avait poussé à décrier ainsi la société et j'avoue que maintenant que je sais d'où il vient, je peux comprendre ce qu'il est devenu. Il parle aussi de Coluche et des restos du coeur, de l'ambiance sur le film « Germinal », dont il a hérité du premier rôle aux dépens de Patrick Bruel, de ses amis musiciens, de son besoin d'être entouré.

« Comme un enfant perdu » m'a permis de mieux comprendre celui que je voyais comme un contestataire has-been et un éternel ado qui refusait de grandir. Je suis heureuse de voir que j'ai eu tort, même si la biographie aurait été aussi bonne si elle n'avait pas contenu d'anecdotes peu sympathiques sur certaines célébrités.

Lien : http://que-lire.over-blog.co..
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Ah, Renaud ! Quel plaisir d'avoir enfin des nouvelles de ce vieux copain, qui plus est sur papier, et non directement dans les oreilles ! En ce qui me concerne, le résultat est le même : une grande émotion, des tas de souvenirs, et une admiration immense devant le parcours ô combien chaotique de notre trublion national !
L'ami Renaud délaisse ici sa guitare pour prendre la plume et nous livrer pêle-mêle des pans entiers de son intimité, dans un style sobre (!) mais souvent poignant.

Connaissant l'immense talent du bonhomme, on aurait pu s'attendre à une prose un peu plus léchée (c'est ce qui me retient de décerner une cinquième étoile), mais le parcours de Renaud, et sa discographie exceptionnelle - dont certains textes délicieux sont ici cités et commentés - méritent vraiment le détour !
Enfance heureuse, secrets familiaux plus ou moins douloureux, adolescence rebelle et premiers combats politiques, premières chansonnettes et premiers gadins, et un beau jour ce succès aussi phénoménal qu'inattendu qui le submerge. C'est le début des sorties de route, des déchirures et des crises paranoïaques, dont Dominique, son amour de toujours, sera la première victime.

Au fil de cette autobiographie, facile à lire et sans prétention, nous croiserons tour à tour Brassens, Coluche, Miterrand ou Desproges : autant de mythes qui ont contribué à forger celui d'un Renaud aujourd'hui retrouvé, lucide et plein de gratitude. Car c'est avant tout une belle déclaration d'amour que nous livre ici l'homme au bandana rouge sang : pour les femmes de sa vie et ses deux enfants d'abord, pour ceux qui l'ont accompagné dans la galère ensuite, et pour son public enfin qui ne l'a jamais abandonné.

La seconde partie du livre, et le récit de ces années sombres ou Mister Renard a frôlé la mort, est particulièrement éprouvante, mais même ses détracteurs seront forcés de reconnaître le caractère "hors normes" d'une trajectoire brisée, faite de hauts et de bas, de colères et de tendresse, d'échecs personnels et artistiques, mais aussi de véritables triomphes, de records en tous genres, et de poésie, toujours !
Respect !
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J'annonce la couleur de suite, cette critique est à 1000 % subjective. Aucune critique ne peut être objective, et même s'efforcer de l'être est une gageure.

Mais, fan inconditionnel de Renaud comme je le suis, n'ayant aucune réticence à affirmer qu'il est, pour moi, le Brassens de son époque, je ne pouvais qu'aimer ce livre.

Je l'aime en premier lieu parce qu'il est vrai. Renaud ne se dérobe pas, n'élude aucun sujet, ne cherche pas à se défendre mais juste à expliquer. Expliquer notamment les deux périodes les plus noires de sa vie dont il a failli ne jamais revenir. Les expliquer car il a le sentiment de devoir le faire, pour ses enfants, pour "ses femmes", et seulement ensuite pour ses fans.

Cela peut paraitre populiste et mégalo, mais il sait que sa dernière "résurrection", il la doit à ceux qui lui disaient quotidiennement "Quand est-ce que tu reviens ?" Que ce soit ses amis musiciens ou ses fans, ils ont contribué à lui donner l'envie de revenir, mais surtout l'ont poussé à croire que c'était possible.

Ce que j'aime aussi dans ce livre, c'est qu'il nous révèle ce que cache les chansons... tout en s'appuyant sur elles. Je ne connaissais Renaud qu'à travers ces mots, sans jamais avoir cherché à connaitre plus que ça sa vie personnelle. Et en tissant son récit des paroles de ses chansons, Renaud me donne raison car toute son oeuvre est déjà une autobiographie dont il ne vient ici que combler les trous, expliquer les mystères. (par exemple, vous découvrirez le sens de ces paroles de Ma Gonzesse qui m'ont toujours paru étranges et absurdes "Son mari, il veut pas, il dit qu'on est trop jeunes" quand Renaud évoque son désir d'enfant avec Dominique, sa compagne).

Bref, ce roman est plus qu'à recommander aux fans de Renaud, ils sont obligés de le lire, ils ne peuvent pas passer à côté. Pour les autres, je n'en sais rien, je ne peux pas me mettre à votre place. Je pense qu'il vous permettrait de découvrir un homme, reflet de son époque avec ses contradictions, ses peurs et ses engagements. Mais je ne peux pas vous promettre le plaisir que j'ai ressenti en dévorant ce livre en une journée de commémoration d'armistice, joli pied de nez à l'antimilitarisme de M. Séchan.
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Ce livre offert par mon père pour mon anniversaire, car il sait que les mots de Renaud m'ont toujours touchée, que je suis fan comme disent certains, bien que pour moi ce terme n'ait aucun sens, ou du moins aucune ressemblance avec ma façon d'être au monde et aux autres. Ce livre accompagne une place de concert à Bourg-en-Bresse, moment ultra compliqué pour moi (trop de monde, trop de bruits, trop d'interférences diverses et variées, trop de choses épuisantes pour ma pauvre carcasse de cinglée...), mais moment auquel je tiens à assister pour plusieurs raisons :
• j'ai eu peu l'occasion d'aller voir Renaud sur scène,
• je tiens du fond du coeur à accompagner par ma modeste contribution son retour à son public d'inconditionnels, dont je suis, par respect pour l'homme tout simplement, puis par plaisir de « voir » ses mots, je dois l'avouer,
• et ce qui m'a le plus décidé, le fait de partager ce moment avec mon père : car j'ai découvert très tard qu'ils avaient la même année de naissance et des fêlures différentes mais si semblables en même temps. Eux qui appartiennent à cette génération qui a encore connu l'espoir et l'exaltation de se battre pour une cause, moi (née en 1975, c'est tout dire ! bien que je n'ai connu ses mots et chansons que quelques années plus tard par l'intermédiaire d'une amie de mes parents, un des très rares souvenirs de mon enfance) qui appartient à cette génération « poubelle » comme j'ai tendance à l'appeler dans mes plus sombres moments, génération écrasée par une honte et une culpabilité qui ne lui appartient pas, mais qui ne fait qu'aggraver sa propre culpabilité, et dont beaucoup (dont je fais partie) n'ont jamais eu d'autre courage que de se lever le matin en ne rêvant qu'au moment où ils retourneront se coucher le soir (j'exagère à peine).

Alors quand je lis cette culpabilité dans les mots de ce livre, et entre les lignes de sa vie, j'ai encore plus honte, et bien plus de respect, surtout, pour ce Monsieur dont j'admire le personnage public avec ses forces et ses faiblesses, et pour le Monsieur qu'il est dans sa vie privée et personnelle qui n'appartient qu'à lui et pourtant qui transparaît bien souvent dans ses textes.

Ce livre nous apprend peu de choses sur Renaud, et pourtant il dit tant de petits détails qui piquent les yeux et qui touchent droit au coeur. Petites miettes de vie, petits cailloux dans la chaussure, petites étincelles de lumière..., autant de bribes de pudique impudeur qui font tout le charme de l'auteur et du chanteur. C'est un livre qui fait autant de bien à son public qu'à l'homme qu'il est, je l'espère.

C'est un livre d'amour et de respect du chanteur pour son public. C'est une opinion toute personnelle, mais je pense qu'elle est partagée par beaucoup.
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