A travers un titre provocateur qui inverse et tord le cou à la maxime populaire traditionnelle, où le lecteur est de fait exclu du groupe des cons étudiés, la bd s'inscrit dans l'auguste filiation des chansonniers et autres doux provocateurs tel que
Michel Audiard,
Pierre Desproges,
Sacha Guitry ou
Georges Brassens car « Petits cons de la dernière averse, vieux cons des neiges d'antan...quand on est con, on est con ! »
Par le biais de « scénettes » sarcastiques et acerbes souvent bouclées dans une planche de 6 cases, le lecteur se confronte à des situations loufoques type Fabcaro (Zai zai zai..) où la bêtise ordinaire et le cynisme irrévérencieux le dispute à l'absurde car « les cons ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît. »
Michel Audiard – Les tontons flingueurs.
La satire sociétale corrosive et caustique n'épargne rien : l'hôpital et la médecine en tutoriel, les SDF et la société de consommation, le chômage, les relations professionnelles et la reconversion, le racisme et la xénophobie, le terrorisme et ses kamikazes, la police prédictive et la sécurisation en distanciel, l'éducation et l'obtention des diplômes, le télé-braquage bancaire...
Les obsessions ressortant de ces tranches de vie moderne sont la rentabilisation, la flexibilité, le distanciel et la dématérialisation à outrance. La diversité des situations prouve, s'il en était besoin, que “quand on mettra les cons sur orbite, on n'a pas fini de tourner.”
Michel Audiard
Le dessin réaliste et par moment répété ancre ces « scénettes » jubilatoires dans une réalité encore grotesque mais combien inquiétante quant à ses répercussions futures.
J'adoooooore. Vite, le tome 2...