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Critique de Floyd2408


La vie ne danse qu'un instant livre, des éditions Albin Michel reçu lors d'une masse critique de Babelio est une fresque de 500 pages au coeur changeant dans un cadre historique macabre de la folie humaine, la montée du nazisme, du fasciste, du bolchévique, de l'antisémite puis l'épuration ethnique, la guerre s'empare de l'Europe entière pour une course à l'horreur.
Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour ce roman grandiose écrit de main de maitre par Theresa Revay, cette auteure a su par cette intrigue, nous plonger dans une page de l'histoire importante de l'Europe, celle de la deuxième guerre mondiale sous le regard sans Machiavélisme d'une jeune journaliste américaine où Alexandrie fût le berceau de son enfance de l'Éthiopie à l'Espagne, de l'Italie à l'Allemagne, cette jeune américaine bercera nos coeurs des pérégrinations journalistiques et amoureuses en rencontrant dans ses périples la guerre d'Espagne avec Franco et le déchirement de ce peuple, la haine sans borne des espagnols entre les nationalistes et républicains. Puis la montée du fasciste avec Mussolini et son complice de fortune politique le führer Hitler catalyseur de l'instabilité de l'Europe est le paysage de ce roman romanesque, car le trame principale de ce roman reste le filigrane historique de cette époque à travers l'Espagne, l'Allemagne et l'Italie.
Theresa Révay entremêle à merveille le roman historique et la romance, me perdre dans les évènements de cette époque à travers l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne pour découvrir avec plaisir ces moments perdus d'un passé côtoyant celui historique de la France.
Lorsque Theresa Révay, dans la guerre civile Espagnole, nous fait découvrir avec cette américaine la réalité sanglante de cet affrontement, je me remémore Georges Bernanos et de son roman Les Grands Cimetières sous la lune, comme une résonance Saint Saint-Exupéry et Ernest Hemingway seront des rencontres fortuites à cette guerre d'Espagne.
Un personnage secondaire fût pour moi un second rôle important de ce cri de la violence nazi, ce jeune pianiste virtuose Victor Weissmann, originaire de Berlin, juif exprime avec violence et force la persécution de son peuple, disant -
« Je suis un Juif, un sous-homme à leurs yeux »
« Ils m'ont pris ma dignité et ma raison de vivre. »
Ces termes sont un écho à d'autres écrits sur le sort des Juifs comme Si j'étais un homme de Primo Lévy narrant la désolation des prisonniers dans un camp de concentration.
La plupart de l'intrigue se déroule dans la ville antique de Rome berceau de l'Europe conquérante avec son architecture que Theresa Révay évoque beaucoup dans son écriture, les paysages architecturaux sont l'essence de la culture du pays visités par notre héroïne, les toiles, les sculptures, les bâtiments y sont peint avec justesse comme une traversée historique cultuelle.
Rome, coeur central du livre, lieu de résidence de notre américaine, abrite les enjeux de la montée en puissance du Duce, où se tisse les liens avec Franco, Hitler et aussi en filigrane le pape Pie XII. Nous découvrons sous un regard différent celui de l'Italie et de l'Allemagne, les relations diplomatiques amenant à la crise de la guerre mondiale. de plus l'amant de notre journaliste issu de la bourgeoisie Italienne et diplomate de son pays au service de Mussolini ouvre une place au Vatican pour pouvoir exprimer la position ambigüe de la chrétienté dans ce conflit et le génocide des Juifs.
Même si ce roman est une pure fiction, nous vivons des événements, des accords, des relations diplomatiques changeantes historiques comme l'enveloppe charnel de ce roman au squelette de l'intrigue de notre héroïne journaliste.
Outre l'historique, ce roman cristallise le rôle des femmes dans cette période. L'héroïne journaliste à la plume acerbe oeuvrant pour un journal américain est l'égale des journalistes masculins. Elle est indépendante, libre de ses choix, se libérant de sa charge de mère pour avorter, puis maitresse d'un homme sans être soumise mais au contraire se libérant dans une autre aventure physique avec un journaliste allemand, son alter égo sombre, cette attraction animale, relevant son côté obscure. Puis la femme du diplomate italien de sang noble s'engageant dans la croix rouge pour aller sur le front. L'amie d'enfance de notre héroïne, comédienne aux moeurs lesbiennes, et ses autres femmes distillant l'intrigue constelle la condition féminine.
Notre héroïne reste un personnage assez complexe, pouvant être dans l'absence, cloitré dans le noir pour se ressourcer au contraire partir au front, pour suivre des combats comme en Éthiopie, puis la guerre d'Espagne, et être en Allemagne lors de la nuit de cristal, rester en Italie malgré les relations diplomatiques discordantes …..Notre héroïne trace sa voie à travers les événements qui croisent sa destiné, Alexandrie enjeu économique entre l'Allemagne les britanniques et les italiens restent son lieu de pèlerinage, sa bouffée d'oxygène, sa ville au souvenir d'enfance, sera le lieu des coeurs brulants, des amours passionnels.

Ce roman est une chevauchée fantastique historique, une traversé en apnée de la montée folle des esprits diplomatiques pour une soif d'espace au prix d'une guerre de sang et d'horreur, bercé par la mélodie dissonante de cette aventurière journalistique toujours au coeur même des conflits, savourant avec passion la chair faible de ses amours opposés. Cette femme pourrait être une héroïne de Françoise Sagan, celle aussi d'une Marguerite Duras. Venez-vous perdre dans cette histoire explosive, l'amour et la guerre seront des partenaires d'infortunes mais complice.
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