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3,47

sur 90 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'exécuteur des basses oeuvres se rebiffe

Nicolas Rey se frotte à la grande entreprise et cela fait des étincelles! Son narrateur, chargé par son père de licencier un groupe d'employés, ne va pas endosser le costume du liquidateur. Un revirement qui nous vaut un petit bijou, humour compris.

Quel bonheur de lecture! Et quelle virtuosité. Arriver à faire d'un malheureux sans le sou amoureux de son analyste et chargé par son père de licencier une quinzaine de personnes un roman drôle, l'histoire d'un amour éperdu et une fable optimiste sur fond de misère économique, ce n'était pas gagné d'avance! Pourtant Nicolas Rey a relevé le défi haut la main.
Quand s'ouvre le roman, c'est le ciel qui tombe sur la tête de Diego Lambert. le bilan qu'il dresse de sa situation est loin de faire envie. À la manière de François Hollande face à Sarkozy, il use de l'anaphore pour appuyer là où ça fait mal: "Moi, Diego Lambert, quarante-neuf ans, vieil adolescent attardé avec deux prothèses de hanche en céramique, sponsorisé autant que massacré par son père. Moi, Diego Lambert, alcoolique et ancien cocaïnomane sans chéquier et sans permis de conduire. Moi, Diego Lambert, interdit bancaire et incapable d'offrir un week-end au bord de la mer à l'éventuelle femme de sa vie les soirs où elle aurait trop peur de mourir." L'ultime solution, qu'il se refusait à envisager jusque-là parce qu'il avait été trop maltraité par son géniteur, consiste à quémander 50000 € à son père, PDG d'une grosse entreprise qui fait commerce de céréales.
Ce dernier lui propose alors un marché. Il remplacera provisoirement sa DRH et devra procéder rapidement à une série de licenciements. Un dégraissage qui satisfera les actionnaires et fera grimper le cours en bourse.
Diego est bien contraint d'accepter et va faire défiler les victimes désignées dans son bureau. Mais Diego est libre dans sa tête et se range du côté des victimes d'une société qui se porte fort bien. Il va imaginer une solution qui plaira aux actionnaires sans pour autant procéder à des licenciements.
Pour son père, cette solution est acceptable, mais ne correspond pas au contrat passé. Aussi refuse-t-il à son fils de lui remettre la somme convenue. de quoi attiser la colère de Diego.
Car il entendait couvrir de cadeaux Anne Bellay, sa psy dont il est éperdument amoureux et à laquelle il a remis les 64 lettres écrites après chacune de leurs séances en guise d'adieu. Car il s'est bien rendu compte qu'il n'avait aucune chance qu'elle partage sa passion.
Sauf qu'après la lecture de ces missives, elle accepte finalement de le revoir. Tout espoir n'est donc pas perdu.
Avec maestria, Nicolas Rey va nous offrir un feu d'artifice final qu'il serait dommage de dévoiler ici. Soulignons plutôt combien cette excursion amorale dans l'univers de la grande entreprise est tout sauf politiquement correcte. En courts chapitres qu'une écriture nerveuse fait passer presque trop vite, on navigue entre le roman noir, la bluette romantique et, comme dit l'éditeur, la «farce oedipienne». Sans oublier la critique acerbe de ce patronat qui garde les yeux rivés sur le cours de bourse au détriment de ses employés. Sans avoir l'air d'y toucher – avec désinvolture et un humour froid – Nicolas Rey nous appelle à la vigilance et nous rappelle qu'à coeur vaillant rien n'est impossible, quitte à tricher un peu!


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Ce roman noir compte 224 pages et pourtant, vous ne les verrez pas passer. Il s'agit d'une critique du monde entrepreneurial capitaliste qui pique tant elle est semble factuelle et vorace.

Diego Lambert est un anti-héros comme je les aime : 49 ans, et pourtant bien loin d'être mature, aimant l'alcool et la drogue mais surtout désargenté. Son père lui offre un deal simple : il recevra les 50.000 euros qu'il a besoin s'il endosse le costume de DRH pour licencier quinze salariés de l'une des boîtes familiales (en l'occurrence une coopérative agricole) située dans le Nord de la France. Bien entendu, tout ne va pas se passer si facilement….

La façon dont l'auteur a de critiquer le monde du travail est parfois déjantée mais en même temps, criant de vérité. le lecteur ne peut s'empêcher d'avoir le sourire aux lèvres par la présence d'un florilège de personnages, certains attachants, d'autres par contre, de parfaites têtes à claques.

Si vous n'adhérez pas à l'humour noir ou au cynisme, passez votre chemin alors car la plume de Nicolas Rey en regorge et son anti-héros pratique l'auto-dérision avec brio. Parfois, le récit est un peu confus mais le côté totalement décalé m'a tenue sous le charme. J'en redemande!
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Il y a des auteurs qui écrivent des livres ; et ceux qui écrivent une oeuvre.

Une oeuvre, pas forcément un chef d'oeuvre. Une oeuvre qu'on aime ou qu'on n'aime pas, là n'est pas la question. Mais un ensemble itératif qui finit par faire sens, où chaque livre ne peut se lire que resitué dans la perspective de ceux qui le précèdent. Et - espérons - de ceux qui le suivront.

Nicolas Rey est de ceux-là, avec ses addicts (dont ma pomme) qui prennent chacune de ses nouveautés comme une nouvelle saison de la série qu'il décline depuis près de 20 ans ; et avec ses détracteurs, jugeant – à raison – la production de l'impétrant inégale, ou se faisant – à tort – une idée définitive sur le bonhomme à l'issue d'un seul livre.

Cela étant dit, il est comment le nouveau Nicolas Rey ?

Différent, reposant, un peu fouillis aussi. Délaissant un moment Gabriel Salin, son double littéraire et l'autofiction à peine déguisée, Rey met en scène dans Crédit illimité, Diego Lambert, fils d'un richissime P-DG de coopérative agricole.

Sans emploi, endetté et obligé d'aller taper son père, il est mis au défi par celui-ci d'endosser le rôle vacant de DRH et de mettre en oeuvre le plan social de la coopérative en allant virer plus miséreux que lui. Voilà pour le pitch, pour la suite, lisez le livre !

Parfois Nicolas écrit sa vie ; ici Nicolas écrit le monde et en l'occurrence, sa vision volontairement naïve et un brin désordonnée du combat du Bien contre le capitalisme, qui se la raconte un peu trop facilement. Avec au passage, une ode au père en mode Je t'aime, moi non plus. Bon, il écrit un peu sa vie aussi…

Car Diego conserve de Rey cet irrémédiable amour de l'amour, cette passion pour le sentiment amoureux sans cesse renouvelée et déclinée dans toutes les positions, des plus idéalistes aux plus charnelles (même si cette fois, il ne lâche pas les chevaux).

Reste donc un livre un peu confus mais apaisé par rapport aux précédents, où Rey confirme – s'il en était besoin – sa maîtrise du dialogue qui fait mouche et son art de dégainer au détour d'un paragraphe anodin, la phrase qui scotche et vous emporte le coeur. Comme toujours dans ses livres.

Une oeuvre je vous dis…
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Bonne surprise que cette satire financière, sous forme d'un récit concis avec des chapitres très courts. J'avais lu un livre de cet auteur il y a quelque temps déjà, mais je n'en ai pas gardé grand souvenir. Avec « Crédit illimité », il nous propose une histoire qui certes n'innove pas dans le genre, mais qui a réussit à me captiver par son style enlevé, sans fioritures, pour nous narrer les mésaventures du rejeton affable d'un homme d'affaires richissime, qui étouffe sous les humiliations de son géniteur, jusqu'au jour où…

Le roman séduit surtout par son charme et en tant que lecteur, j'ai ressenti de l'empathie pour cet anti-héros qui, partant de bonnes intentions, se retrouve soudain dans de sales draps. le roman ne manque hélas pas de clichés, comme celui de la psy, mais propose aussi une critique sociale intéressante et un moment de lecture agréable.
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Bonjour amis lecteurs,
Aujourd'hui je vous propose « Crédit illimité » de Nicolas Rey. Ce roman noir est une très belle découverte au travers d'une véritable satyre du monde de l'entreprise. le fils d'un richissime homme d'affaires se retrouve propulsé à un poste de DRH et se voit contraint de licencier du personnel en échange d'un deal sinistre avec son père. L'auteur nous entraîne dans une intrigue machiavélique, captivante, cynique à souhait et émouvante à la fois. Les personnages sont décrits avec justesse et précision, leur psychologie est parfaitement maîtrisée. L'auteur m'a conquise avec une plume brillante et un humour décapant et corrosif. Un très bon moment de lecture !
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Diego Lambert est un adulescent de 49 ans, fauché, endetté jusqu'au cou alors, après avoir usé de toutes les stratégies pour vivre sans travailler, le voici face à son père.

Antonia Lambert lui propose un deal : d'accord pour lui remettre 50 000 euros à la condition qu'il prenne la place d'une DRH en dépression pour faire le sale boulot : virer 15 personnes d'une entreprise du nord de la France dans le giron du groupe créé par son père.

Diego est un dilettante, charmeur, menteur un brin fainéant, sauf pour faire cogiter son cerveau à trouver des subterfuges pour vivre sans travailler. Il n'est pourtant pas l'être totalement amoral que l'on pourrait imaginer. Non. Contraint, il accepte pour l'argent de relever le défi de rencontrer personnellement la quinzaine de salariés désignés pour l'aller simple au chômage. Il va prendre le temps de les écouter, de tenter de comprendre pourquoi il doit les sacrifier.

Une galerie de personnages touchants, parfois pathétiques que Diego va apprendre à connaître. Un couple fusionnel, un homme que seul le travail fait se lever le matin pour voir les copains, un sale type qui bat sa femme... Tous ont construit une part de l'histoire de l'entreprise pas en si mauvaise posture que cela. Pourquoi dans ce cas sacrifier ces salariés loyaux pour la plupart ?

Diego est un amoureux contrarié. La femme qui occupe toutes ses pensées est sa thérapeute. Il ne peut donc pas se déclarer, d'abord pour cette raison ensuite parce que l'élue de son coeur est mariée. Pourtant il va lui écrire la plus belle déclaration qui soit.

Nicolas Rey nous offre un roman acidulé à souhait entre satire sociale, polar de série B un peu fou, qui vous colle les zygomatiques en position haute. Des chapitres courts, un récit enlevé à l'humour so british et un finish en happy end déconcertant.

Il ne faut pas faire l'économie de s'aventurer dans l'univers inclassable, déjanté de l'auteur qui pose la question intemporelle et universelle : l'argent fait-il le bonheur ? Bien mal acquis ne profite-t-il vraiment jamais ?

Un petit bonheur de lecture !
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Diego n'a plus un sou. Il est interdit bancaire, a de nombreuses dettes et aucune perspective. Plus personne ne peut l'aider : par ses emprunts, il a déjà ruiné ses grands-parents et a failli détruire le couple de sa soeur. Dans son entourage, il ne reste qu'une personne possédant de l'argent : son père, un homme expert en manipulation. Il se prépare à « un affrontement terrible, du carnage évident. » (p. 13) Il se demande dans quel état il va finir.

Antonio Lambert possède de nombreuses entreprises dans toute l'Europe. L'une d'elles, Ovadis, est située dans le Nord, à Saint-Omer, et emploie cinquante personnes. Elle commercialise des fournitures pour l'agriculture et fait du commerce de céréales. En échange de cinquante mille euros, le P.D.G propose à son fils de remplacer la directrice des ressources humaines, qui est en arrêt-maladie. Sa mission consiste à mettre en place le plan social : il doit licencier quinze personnes. Dès sa prise de fonction, Diego découvre qu'il n'a aucune latitude de négociation. Il ne peut pas dépasser le cadre du minimum imposé par la loi.

Diego reçoit les salariés visés par la restructuration. Immédiatement, il se sent mal à l'aise dans son rôle de liquidateur. Il mesure les conséquences de sa mission et comprend qu'elle consiste à briser des vies. Celui, qui au début du livre, est doté de beaucoup de cynisme, montre que son égoïsme possède des limites. Il cherche des solutions plus acceptables pour sa morale. Son empathie l'entraîne sur un pan oedipien : la psychologie ne dit-elle pas qu'il faut tuer le père pour exister ?

Crédit illimité est un Service Presse que j'ai reçu par surprise. Au départ, je n'étais pas attirée par ce roman. J'étais pleine de préjugés envers la plume de l'auteur, persuadée que ses livres n'étaient pas pour moi. C'est avec méfiance que j'ai commencé ma lecture, relevant certains éléments, qui semblaient confirmer mon intuition. Subrepticement, j'ai senti que mes à priori s'effaçaient au profit du plaisir. Diego me surprenait, m'intriguait et devenait de plus en plus sympathique à mes yeux. J'ai aimé ce décalage entre son individualisme du début et son attention aux autres. Il n'a, certainement pas, choisi la meilleure voie pour aligner ses intérêts personnels et ceux de qui il était chargé de détruire l'existence, pourtant, j'ai été amusée par le machiavélisme et l'intelligence de son plan. J'ai applaudi le génie et j'ai été touchée, malgré moi, par l'objectif. Enfin, je me suis surprise à dévorer ce roman, de manière frénétique et avec jubilation.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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J'aime les romans de Nicolas Rey et celui-ci ne fait pas exception à la règle. Ce sont toujours de courts romans qui sont empreints d'un humour féroce, d'une dérision totale, d'une nostalgie profonde,d'une douceur désarmante, et d'une noirceur effrayante. Et c'est pour ça que j'aime Nicolas Rey. Là l'auteur nous embarque dans une histoire où un père richissime et qui peut se montrer abject demande à son fils de licencier quinze salariés en échange de 50000 euros dont celui-ci a besoin. Oui mais voilà........ Je ne peux pas en dire plus. Sachez qu'il y a dans ce roman un horrible crime une très belle histoire d'amour et une critique acerbe du monde du travail. Et encore une fois l'auteur ne m'a pas déçue.
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Lu grâce à Babelio et son opération Masse critique, et aux éditions Au Diable Vauvert bien sûr, voilà un roman court mais qui tient en haleine.
Diego est ce qu'on pourrait appeler un loser. Interdit bancaire, il est au bout du rouleau après avoir tapé à toutes les portes. Jusqu'à ce que son père lui propose une grosse somme en échange d'un travail : annoncer leur licenciement à 15 personnes. Diego accepte. Mais une fois face à ces gens, et en comprenant qu'en fait l'entreprise se porte très bien.....
Diego est un loser mais un gentil au fond. Quoi que.... avec un petit côté revanchard tout de même. Fou amoureux de sa psy qui plus est. Alors Diego va essayer de changer le cours des choses....à sa façon.
A mi-chemin entre le roman social et le polar, avec une petite dose de cynisme, je me suis vraiment laissée prendre par l'histoire. Il n'est pas parfait ce Diego, et c'est tant mieux ! Il n'en est que plus redoutable...
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Si vous voulez passer un bon moment avec un livre, c'est celui-ci qu'il faut lire ! Je l'ai dévoré en une soirée. Les ingrédients : humour, satire, ton léger, polar et histoire d'amour.
C'est l'histoire de Diego Lambert, un homme fauché. Il n'a plus d'autre choix que d'aller voir son père, un riche homme d'affaire, pour lui demander de l'argent. A presque 50 ans, ce n'est pas facile.
Contre toute attente, son père lui propose 50 000€ s'il remplace la DRH d'une de ses entreprises qui est en arrêt maladie. Il doit procéder au plan social et licencier 15 personnes.
Diego accepte et se rend sur place à St-Omer. Il rencontre tous les salariés concernés mais ne va pas du tout remplir la mission que son père lui a confiée. Il faut dire que c'est un DRH un peu particulier. Dans son bureau on trouve un frigo rempli d'alcool. Il a fait enlever les détecteurs de fumée pour pouvoir fumer du cannabis.
Les chapitres courts alternent entre son nouveau travail et ses séances avec sa thérapeute qu'il voit depuis 2 ans et dont il est fou amoureux, Anne Bellay. Il fini par lui faire une déclaration d'amour mais je ne vous en dis pas davantage.
C'est aussi un livre sur le monde de l'entreprise et les syndicats. Puis le roman tourne au polar. Il y a un crime, prémédité, mais chut ! À vous de découvrir toute cette histoire rocambolesque.
Je vous conseille le replay de la rencontre, quand il sera en ligne, vous passerez un beau moment humain et intime entre confidence et littérature. Nicolas Rey est un auteur attachant qu'on aime voir et écouter dans les VLEEL !

Merci Au Diable Vauvert et VLEEL pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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