AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 55 notes
5
4 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On avait laissé Gabriel Salin / Nicolas Rey en plein désespoir amoureux, incapable d'accepter la rupture unilatérale voulue par Joséphine. le revoilà deux ans et deux confinements plus tard. Guéri ? Pas vraiment… Mais pas grave, sa nouvelle urgence est ailleurs : Gabriel va mourir. Dans quelques semaines.

Loin de l'accabler, cette nouvelle le sort - un peu - de son abandon dépressif et le contraint à s'interroger sur sa vie passée tout en voulant se conserver le faible espoir d'un avenir. Gabriel ne craint pas la mort, mais il tient à être en règle avec ceux qu'il aime pour l'affronter, et se lance dans une émouvante et souvent pitoyable tournée d'adieu. En oubliant que l'amour, à défaut d'être au coin de la rue, attend parfois sur le même palier.

Chronique névrosée de journées où le destin peut balancer de tous côtés, La Marge d'erreur est une délicieuse farce foutraque où se mêlent le portnawak délirant d'un auteur insolent, et la grâce (oui, oui, la grâce) d'un écrivain capable au détour d'une phrase de déclencher une émotion d'autant plus forte qu'elle débarque sans prévenir.

D'aucuns crieront au grotesque ou au crado ; d'autres au génie ou au poète. Comme d'hab'. Nicolas le sait, et je pense même qu'il s'en fout. Ce qui est sûr, c'est que l'apparente facilité du style direct et cru de Rey cache en fait un énorme travail pour réussir à ce que l'ensemble soit autant traversé de poésie amoureuse et de fulgurances réfléchies - et souvent bienvenues – sur l'époque.

Lire ce nouveau Nicolas Rey fut un plaisir ; l'écouter ensuite en rencontre Vleel en mai dernier restera inoubliable, tant la sensibilité à fleur de peau de l'auteur permet d'expliquer les émotions ressenties lors de ma lecture, et tant Rey semble se nourrir et survivre de l'amour reçu de l'autre.

Une phrase enfin pour finir, qui résonne fort depuis ma lecture : « Je suis un homme, parce que je suis décevant mais qu'on ne pourra pas me reprocher d'avoir essayé ».
Commenter  J’apprécie          243
Pour les quadras un peu lettrés et un peu parisien que je suis, un nouveau roman de Nicolas Rey est toujours un évènement.

Celui que j'avais tendance à voir dans ses premiers romans comme un dandy plutot fier de ses dérives et qui versait souvent dans l'auto fiction avec un petit sourire ironique de condescendance au coin des lèvres, est devenu, au fil de ses écrits et des années passant, un romancier touchant qui réussit à émouvoir et à faire rire par des tournures très bien senties et un romantisme échevelé.

Revenu de tous ses excès, Nicolas Rey n'avoue désormais qu'une seule dépendance : celle au sentiment amoureux et à la passion.

Il le prouvait déjà dans ses deux derniers textes et le montre à nouveau dans cette marge d'erreur qui vient de sortir.

"Je ne comprenais absolument pas ce qui se tramait derrière sa démoniaque cervelle. Comme d'habitude, elle avait toujours un coup d'avance. Je n'osais pas dire un seul mot. Je tentais de comprendre. Elle venait de dire : pourquoi s'en priver? Mais se priver de quoi? je n'en avais pas la moindre idée.
Je me suis contenté de la regarder encore et encore. J'ai bien fait parce qu'elle a relevé son manteau et sa jupe en même temps."

Entre désinvolture et grâce déchue, débandade et érotisme débridé, autofiction et fantaisie romanesque, La Marge d'erreur est le portrait hilarant d'un dépressif plein de rage de vivre, pour les dernières semaines qu'il semble lui rester au début de son nouveau roman .

Son fameux double littéraire, ce Gabriel Salin qui lui ressemble tant, semble être ce dernier romantique véritable romantique en littérature.

Parfois excessif, parfois émouvant, souvent cru, encore plus mélancolique et passionné, Nicolas Rey en fait certes parfois trop.

Mais en même temps, ce côté too much qui lui colle à la peau, il le fait bien.

Surtout sa sincérité et a propension à reconnaitre ses failles et ses faiblesses font du bien dans ce monde où il est toujours compliqué d'avouer ses torts.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          200
Nicolas Rey fait partie de ces auteurs que j'aime lire, où je ne lis ni le quatrième de couverture et me lance dans la lecture de leur nouveau roman. J'aime lire ses auto-fictions romantico-dépressif.
Dans lettre à Josephine nous laissions Gabriel Salin dans un dépression adolescente après sa séparation d'avec la femme de sa vie Joséphine, il était en soit difficile de tomber plus bas dans le romantico-dépressif adolescent où la séparation avec l'être aimé rendait l'être aimé encore plus essentiel que la veille. Après deux ans, mais qui pensais retrouver Gabriel Salin dans un meilleur état que je ne l'avais laissé en 2019, je ne me trompais pas vraiment, car une chose est sûre, l'on guéri des histoires d'amour déchus. Mais j'étais loin de penser que j'allais le retrouver un pied dans la tombe à quelques mois de la fin.
Mais cela n'empêche pas à Nicolas Rey de retrouver une amoureuse, professeur des écoles, par contre je vous laisse découvrir par vous-même s'il a réussi à faire une croix définitive sur Joséphine…..
Lien : https://www.bouquinovore.com..
Commenter  J’apprécie          60
Je me suis procuré ce livre de Nicolas Rey après une émission télé lors de laquelle ce roman a été présenté (ne me demandez pas quelle émission, j'avoue que je ne m'en souviens plus...). Je ne connaissais pas cet écrivain qui a pourtant rédigé pas mal de livres déjà et je le découvre donc avec ce roman, "la marge d'erreur".

Lors de la présentation de ce roman à la télé et à ma lecture du résumé, je me suis fait l'image suivante de ce livre : un livre à l'humour noir, décalé, original. Alors est-ce que ce sentiment est confirmé après la lecture ?

Oui, en grande partie ! Il est évident que ce livre ne plaira à tout le monde. le style est particulier, simple en apparence, cru voir très très cru parfois, un peu perché aussi. Pour autant, je me suis attaché à ce personnage un peu étrange. D'ailleurs le style simple est en trompe l'oeil, l'auteur sait parfaitement conduire le lecteur à réfléchir et il y a un regard très intéressant sur notre époque. Régulièrement, au détour d'une page, on tombe sur une fulgurance et j'ai trouvé l'ensemble vraiment bien pensé.

L'humour est assez noir donc forcément un peu clivant mais ça a fait mouche chez moi et j'ai pris un vrai plaisir à suivre le personnage principal de ce roman. J'ai commencé ce billet en vous livrant directement mon ressenti mais je vais quand même dire un petit mot sur l'histoire : le lecteur est invité à suivre Gabriel, un homme à qui on apprend qu'il ne lui reste que 3 mois à vivre. Et voilà le point de départ du récit. Les péripéties vont ensuite s'enchaîner pour le meilleur et pour le pire.

Si vous aimez les romans un peu décalé, à l'humour féroce et noir, un peu trash et avec un regard incisif sur la société, alors n'hésitez plus, vous pouvez vous pencher sur ce livre. Ne vous laissez pas prendre par la simplicité apparente, il est bien plus complexe qu'il en a l'air et il faudra être sensible au second degré pour l'apprécier pleinement. Pour ma part, je l'ai trouvé intéressant, drôle, émouvant aussi et j'ai découvert le style particulier de cet écrivain qui me donne envie d'aller voir un peu dans le reste de son oeuvre. Une petite découverte !
Lien : https://marquepageetexlibris..
Commenter  J’apprécie          60
Comme on le dit souvent, il ne faut pas juger un livre à sa couverture, et dans le cas présent, il ne faut pas juger un homme à son récit. Je n'avais jamais lu Nicolas Rey ni même vu ou entendu, je partais donc sans aucun à priori. Mais plus j'avançais dans ma lecture et plus je riais jaune. Qu'étais-je en train de lire ? Un mélange du Marquis de Sade et de Napoléon (Joséphine, ne vous lavez pas, j'arrive !) ? J'exagère le trait mais j'avoue que les nombreuses scènes de sexe glauques (qui apparemment n'étaient pas si nombreuses que ça mais j'ai l'impression qu'il y en avait mille) m'ont laissée plus que perplexe sur la personnalité de l'auteur. Pourtant, j'entrevois des points positifs avec notamment la relation père-fils qui m'a profondément émue, ainsi que le ton corrosif du roman. Mais impossible d'occulter cette sexualité débridée qui n'avait, pour moi, pas sa place ici. Et puis le live @vleel_ arrive et là, la magie opère. Est-il possible de retourner (presque) complétement sa veste ? La réponse est oui ! Bien sûr, je lui trouve encore quelques défauts, je ne l'excuse toujours pas de ses facilités ou de son excessivité, mais je suis forcée de constater que j'étais complètement à côté de la plaque.

Alors que nous raconte la marge d'erreur ? C'est l'histoire de Gabriel Salin (alter égo de Nicolas Rey), quarante-sept ans, dépressif chronique, qui vient d'apprendre qu'il lui reste 3 mois à vivre. Il est seul, passe ses journées à regarder des séries, se bourre d'antidépresseurs et de somnifères, n'a pas de réels amis et son grand amour Joséphine (autre point commun avec Napoléon 😆) l'a quitté l'année précédente. « 17h par jour à mater des séries dans mon lit. J'ai la mobilité d'un boudin de porte. » La seule lumière dans son existence, son fils Hippolyte. Nous suivons alors son quotidien, lui le journaliste qui peut aussi bien interviewer une influenceuse en vogue, qu'un futur espoir féminin ou partir en reportage au Bénin. Mais Gabriel a Joséphine dans la peau, c'en est même maladif. Pourtant, l'arrivée d'une nouvelle voisine va chambouler toutes ses certitudes…

Oui Gabriel Salin/Nicolas Rey est excessif. Il aime éperdument et même maladivement. Il veut tout des femmes de sa vie. La moindre odeur, le moindre fluide. Si vous arrivez à dépasser ces aspects crus, vous découvrirez un roman qui est paradoxalement lumineux, et plein d'humour, qui parle avec lucidité de la société d'aujourd'hui tout en mettant à l'honneur le corps enseignant.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          22
Intello-porno


Nicolas Rey est auteur précieux ! Après ses années de flamboyance, il est depuis quelques temps le chroniqueur de la dureté, de la maturité en monde contemporain. Et La marge d'erreur en est l'apothéose. Alcool, anxiolytiques, séries télé, rumination et dépossession de l'élan vital, son personnage est une synthèse de l'échouement urbain qui vous laisse comme une épave zombifiée et agonisante.

Avec Rey c'est simple, le cadre est là, les invariants solidement ancrés, auxquels on rajoute quelques éléments d'intrigue : une espérance de vie de trois mois, une délicieuse voisine, une ex à reconquérir et quelques boulots pour un journal. le tout saupoudré de fulgurances pornographiques encore plus poussées et présentes que d'habitude.

La marge d'erreur est à peu près le script qu'aurait pu rédiger Michel Houellebecq pour le compte de Marc Dorcel. Un pur porno intellectuel qui pourrait voir le jour car je ne doute pas que les deux publics puissent se confondre. Rey nous pousse à ouvrir une question vertigineuse, pourquoi y-a-t-il si peu de profondeur, d'intelligence, de valeur philosophique dans le porno et si peu de porno à l'endroit de la chose intellectuelle et de ses incarnations. Rey tente une hybridation et nous réconcilie tout ça sans barguigner.

Encore un bon livre de Nicolas Rey qui ne se renouvelle pas mais quelle importance ! Il fait ce qu'il sait le mieux faire, avec ses armes, son réel et sa fantaisie. Il dérive tranquillement sur la rivière qu'il s'est choisie et nous enchante à chaque nouvelle parution.

Pour conclure, un livre sale et déprimant ou lumineux et énergisant. Au choix du lecteur qui décidera , réagira en fonction des parcelles de commun qu'il partage avec Nicolas Rey. Pour ma part, je perçois dans ce genre d'ouvrage une grande humanité et quelques gouttes de sueur divines recueillies directement sur le front d'un dieu antique. du paganisme avec plateforme numérique et anxiolytique en supplément.




Samuel d'Halescourt
Commenter  J’apprécie          10
En 4eme de couv il y a cette phrase, qui aurait pu être en bandeau du livre "Savoir finir en beauté ? C'est tout un art."
Est ce donc là le dernier livre avec Gabriel ?
On retrouve Gabriel Salin après sa rupture avec Josephine. Il a dû mal à s'en remettre et attend comme un fou un texto, un appel. D'entrée de pages : Gabriel apprend qu'il ne lui reste que 3 mois à vivre, il a un cancer des poumons et quelques métastases se sont déjà nichées dans son cerveau... Il décide cependant de ne rien dire ni à son fils (qu'il aime comme un fou, leur relation est touchante à lire) ni à sa soeur Émilie (un amour de bonne femme) ni à ses parents (on ne lit rien sur la mère - par pudeur ? Son père, formidable qui est prêt à tout pour son fils sans poser la moindre question)
Au comble du désespoir, dépressif, shooté aux cachetons et aux séries sur OCS, Gabriel n'attend plus rien de la vie si ce n'est passer du temps avec son fils. Mais voilà que Diane débarque dans sa vie...
Alors c'est simple, soit on déteste Nicolas Rey soit on l'adore. Pour ma part, il me touche, m'émeut ! Même quand je lis des passages écoeurants de sexualité débridée, même quand je le trouve d'une lâcheté innommable, je lui trouve une certaine poésie.
Je cherche partout la vérité sur lui dans son récit ! Je ris à chaque fois, je note des tournures de phrases, j'en veux plus...
Vous l'aurez compris, moi Nicolas Rey, j'l'adore !
Commenter  J’apprécie          10
J'ai souri. J'ai levé les yeux au ciel. J'ai pesté. J'ai ri. J'ai posé ma lecture. Je l'ai reprise. J'ai avidement tourné les pages. J'ai retenu des hauts-le-coeur. J'ai pleuré à chaudes larmes. Je me suis énervée. J'ai crié au génie. J'ai crié au scandale. J'ai mis un pied satisfait dans l'univers de Nicolas Rey avec La marge d'erreur.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (124) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
434 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *}