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Ma première lecture de Karine Reysset date de 2011, avec Les yeux au ciel. Depuis, je la suis, ainsi que toute la petite famille, puisque j'ai lu également à de nombreuses reprises des romans d'Olivier Adam et que j'ai lu les deux romans de leur fille, Juliette Adam. Il était peut-être alors d'autant plus troublant de rentrer, avec ce livre, dans l'intimité de cette famille, celle plus particulièrement de Karine Reysset, qui délaisse pour une fois le genre du roman pour s'intéresser à un épisode marquant de son enfance. Elle avait sept ans quand elle a perdu un petit frère de la mort subite du nourrisson. Il est décédé à l'âge de trois mois et un jour. Alors qu'aujourd'hui sa mère évoque l'idée de déménager la petite tombe, Karine ressent le devoir impérieux de commencer une enquête, vers cette période traumatisante de l'enfance, dont elle n'est pas bien certaine au final de saisir exactement tous les contours. S'était-elle vraiment endormie ? N'a-t-elle eu connaissance de cette perte que le lendemain ? Elle recueille toutes les traces possibles, les lettres, les photos, les témoignages de témoins. Mais elle parle aussi de sa fratrie, et de l'implication de cet évènement sur la famille toute entière. On peut passer une vie entière à chercher un frère avec lequel on a passé trop peu de temps. Elle se rend compte combien ses romans précédents, ont été déjà plein de Loïc, combien son présent en est rempli aussi… Et je ne pensais pas être aussi bouleversée par cette lecture qui examine scrupuleusement chaque détail, pour ne rien omettre de l'existence si courte de Loïc. Pourtant, rien n'a été caché dans cette famille aimante et digne, pas de secrets, là n'est pas le sujet. Il s'agit plutôt, il me semble, de donner vie et matière à un être, vivant à jamais dans les mémoires, et désormais dans ce livre. Cette enquête minutieuse, pour peu que l'on possède aussi personnellement quelques éléments biographiques accidentels, peut faire remonter des envies de fouiller aussi son propre passé. Cela a été le cas pour moi. Je remercie donc Karine Reysset d'avoir décollé ses strates intimes, avec son écriture délicate et juste, dans ce livre très fort.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Trois mois et un jour c'est le temps qu'à vécu Loïc le petit frère de l'autrice Karine Reysset alors âgée de 7 ans. Cette disparition l'a profondément marquée durant toute sa vie et dans ses livres.

Ce roman est un témoignage de vie, de ces quelques semaines où la famille était composée de deux parents et trois enfants, d'un témoignage de vie de ce petit être qui a laissé à jamais un grand vide et la douleur de la perte qui reste à jamais. L'autrice fouille sa mémoire et de ceux qui on connu son petit frère. Elle essaie de retracer le fil de ce 4 avril 1981.
Mais ce roman est aussi une manière de réparer les vivants.
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"𝘛𝘶 𝘴𝘦𝘳𝘢𝘴 𝘮𝘰𝘯 𝘱𝘳𝘦𝘮𝘪𝘦𝘳 𝘥𝘪𝘴𝘱𝘢𝘳𝘶."
Dans cet ouvrage, Karine Reysset parle de Loïc et parle à Loïc, son petit frère décédé à l'âge de trois mois et un jour de la mort subite du nourrisson, alors qu'elle n'avait que sept ans.
A l'occasion d'une discussion avec sa mère, elle apprend que ses parents veulent déménager la tombe de Loïc, pour qu'elle soit plus près d'eux.C'est à partir de ce moment-là que l'autrice ressent le besoin d'écrire sur cette période dont elle garde beaucoup de souvenirs, certains sont précis et "flamboyants", d'autres sont assez nébuleux.
Que s'est-il passé les jours qui ont précédé le drame? Comment s'est déroulée cette journée?
Comment a-t-elle appris le décès de son petit frère? Comment ont-ils vécu les jours, les mois qui ont suivi?
Tant d'interrogations pour lesquelles elle va ressortir les photos, les lettres, les souvenirs familiaux... Analyser les comportements de ses parents à cette époque, interroger ses cousins, réfléchir à ce qu'elle a vécu, à comment elle a réagit, interroger ses souvenirs. Elle fait le constat aussi de la difficulté à être une petite fille "normale" quand un drame pareil vous touche, quand vous voyez vos parents anéantis; puis une adulte sereine, lorsque tout vous ramène à ce petit frère qui vous manque tant.
"𝘑𝘦 𝘮𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘳𝘦𝘵𝘳𝘰𝘶𝘷𝘦́𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘳𝘰𝘯𝘵𝘦́𝘦 𝘢̀ 𝘶𝘯𝘦 "𝘥𝘰𝘶𝘣𝘭𝘦 𝘱𝘦𝘳𝘵𝘦" : 𝘫'𝘢𝘪 𝘥𝘶̂ 𝘧𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘭𝘦 𝘥𝘦𝘶𝘪𝘭 𝘥'𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘵𝘪𝘵 𝘧𝘳𝘦̀𝘳𝘦, 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘦𝘯 𝘦́𝘵𝘢𝘯𝘵 𝘭𝘦 𝘵𝘦́𝘮𝘰𝘪𝘯 𝘥𝘦 𝘤𝘦𝘭𝘶𝘪 𝘥𝘦 𝘯𝘰𝘴 𝘱𝘢𝘳𝘦𝘯𝘵𝘴."
Avec une écriture douce, pudique et sensible, elle retrace ces dernières années en tant que petite fille, jeune fille puis maman, à la recherche de son petit frère Loïc. Elle le voit, le sent partout. Il est avec elle constamment...
C'est une lecture bouleversante, qui prend aux tripes, sur l'absence, sur le manque, sur l'incompréhension, sur l'amour donné à un absent finalement très présent.
"𝘛𝘶 𝘯'𝘢𝘴 𝘱𝘢𝘴 𝘦𝘶 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘥'𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘶𝘯 𝘦𝘯𝘧𝘢𝘯𝘵, m𝘢𝘪𝘴 𝘵𝘶 𝘢𝘴 𝘦𝘶 𝘭𝘦 𝘵𝘦𝘮𝘱𝘴 𝘥'𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘪𝘮𝘦́, d'𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘢𝘪𝘮𝘦́ 𝘢̀ 𝘫𝘢𝘮𝘢𝘪𝘴."
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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DOUX ET POIGNANT...💕

Alors que sa mère songe à le déplacer du cimetière dans lequel il est enterré. Karine Reysset se plonge dans les papiers et les archives de la famille pour rassembler les souvenirs... Elle déterre et met en lumière des mots, des cartes, des moments pour les lui raconter... À Loïc. Son petit frère qui pour toujours aura Trois mois et un jour. 💫

L'autrice délaisse la fiction pour nous livrer un récit très intime. Son histoire, celle de sa famille, celle de son frère. Né le 3 janvier, décédé le 4 avril de la même année, emporté par la mort subite du nourrisson...

"Ton passage sur Terre fut fulgurant, comme une comète, tu nous a percuté en plein coeur."

Karine se dévoile entièrement de son enfance, joyeuse malgré ce vide, jusqu'à son présent de maman. Elle nous raconte ce jour où il a "oublié de respirer", où il s'est endormi à jamais. L'ampleur de la douleur, le silence assourdissant face à ce bébé qui n'est plus. L'inévitable culpabilité des proches aussi...

"Toute mon existence, ma propre étincelle de vie sera ravivée, nourrie par ton absence."

Loïc, un trésor qu'elle gardera toujours en elle, une faille vertigineuse aussi.

"Petit bout d'homme, tu as tout ravagé sur ton passage le 4 avril. Comme une tornade, tu as tout emporté."

L'autrice nous relate comment elle s'est plongée dans ses souvenirs, les trésors qu'elle a déterré, les proches qu'elle a contacté, et la génèse de ce livre. Commencé en mars 2018 et achevé en août 2021. Trois années d'écriture pour ce merveilleux hommage rendu à ce bébé qui n'a pas eu le temps d'être un enfant. Beaucoup de courage de pudeur transparaîssent dans ces lignes. Et malgré le sujet fort et difficile, la douceur l'emporte, inconstablement.

"Éclairer ta fragile existence... la douceur d'une soeur, la bienveillance d'une fille et la vigilance de la mère que je suis devenue."

J'ai été très touchée par ce récit très intime... je conseille vivement !
Si vous l'avez lu qu'en avez vous pensé? Et sinon... tenté.e.s? 😍
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« Tu es mon frère. Au présent. Pas au passé. »

La mémoire est trompeuse, la mémoire est poreuse. Alors Karine Reysset écrit, se raconte, raconte son frère Loïc, mort de la mort subite du nourrisson alors qu'il avait 3 mois et un jour. Il est né un 3 janvier et mort 3 mois et un jour plus tard, en 1981 L'écriture est pour elle un moyen de construire un pont entre elle et Loïc.

Elle décortique ses souvenirs, fouille, pense, réfléchit, se souvient et consigne tout ça dans ce récit fort émotionnellement, elle s'adresse directement à Loïc. Et pour ne pas le faire mourir une deuxième fois, Karine Reysset imprime le prénom de Loïc dans son livre, dans notre esprit.

Ses parents qui ont pourtant vécu l'innommable, « ont réussi le prodige de vivre malgré la douleur, mieux, à la sublimer pour en faire jaillir du bonheur ». C'est dans cet état d'esprit que Karine a grandit et je trouve très admirable cette perception de la vie.

« Encore une chose que tu ne feras pas »

J'ai été évidemment émue aux larmes par cette mort subite et inévitable, par les mots de Karine pour son frère 4 décennies après sa mort, par cette confiance qu'elle nous offre en se dévoilant entièrement dans ces 400 pages. C'est doux malgré la violence de la mort. La vie après la mort, la vie d'une petite fille qui a cessée d'être petite le 4 avril 1981. Vingt ans après avoir écrit « autobiographie sans mon frère », elle récidive et j'ai vibré sous ses mots.

« Ton passage sur terre fut fulgurant, comme une comète, tu nous a percutés en plein coeur. »
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Une mort qui dure trop longtemps
Une première partie délicate dans laquelle l'auteure semble avancer doucement, lentement dans son enquête sur la mort subite du nourrisson, de son petit frère. Elle fouille et "déterre" des cartes, des mots, des non-dits. Délicatement comme si elle retardait la fin de l'enquête et donc de l'écriture. Comme si ce livre donnait de nouveau vie à Loïc et aller ainsi pouvoir le conduire au-delà des 3 mois et un jour. L'auteure s'adresse à lui. C'est bouleversant.
Puis la 2e partie, troublante. Une déflagration d'émotions. Les mots de celles et ceux qui essaient d'aider, d'entourer. Les maladresses qui font mal, parfois.
Ce livre, cette enquête emplie de pudeur, de courage fait scintiller le beau jardin où repose ce petit frère. Les mots sont vifs et percutants à décrire ce silence soudain qui envahit toute une maison, une famille.
La douleur de l'absence. La souffrance des parents, leur générosité pourtant. Comment vivre ce silence soudain et ne pas y sombrer ... Comment continuer à avancer lorsque l'on perd son enfant.
Karine Reysset écrit la douleur bruyante de l'absence subie. La culpabilité qui étreint les proches. Leur révolte.
J'ai été bouleversée une nouvelle fois par son style. Elle parvient à partager l'indicible, le manque soudain, le fracas d'une telle épreuve
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C'est un roman qui m'a attiré pour son intrigue, autour du deuil du point de vue de l'enfant, de celui qui reste et qui lui aussi, vit une perte.

Ici, l'autrice Karine Reysset se livre sur cette perte de son petit frère âgé de trois mois. Une perte qui intervient pendant son enfance et qui va la hanter tout au long de sa vie. Cette perte difficile, qui surgit subitement, va alors la marquer : de la tristesse parentale, à l'absence elle qui est l'ainée et en âge de comprendre, puis sa construction en tant qu'adulte, de mère.

C'est un témoignage donc je ne vais pas commenter comment un deuil se construit. Cela dépend de chacun, et c'est à respecter.

Néanmoins, la chose que je peux dire, c'est que je n'ai pas apprécié la construction de l'intrigue, sa construction que je trouve parfois un peu répétitive. Assez lente. C'est ce que j'ai le moins apprécié. Évidemment, certains passages sont touchants et c'est émouvant de se rendre compte de cette douleur qui est grande, qui laisse des interrogations et une sorte de choc qui ne quitte pas la fillette.

Une lecture touchante, mais qui n'a pas su me transporter, n'a pas su me donner réellement envie de suivre cette narration qui avait tous les ingrédients nécessaires. Mais je la recommande pour celles et ceux touchés par cet évènement tragique et profondément difficile.
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