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3,17

sur 692 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec cette auteure j'apprécie toujours la plume très théâtrale qu'elle use dans ses textes. Ici, on n'échappe pas au processus et on va se plonger rapidement dans ce roman qui nous livre un drame contemporain.

Dans son roman c'est un texte condensé que l'on va découvrir. La structuration de son récit va se faire par le biais de trois voix qui s'emmêlent pour nous présenter le passé, un avenir possible mais surtout le présent avec la construction et la réalisation de ce drame. Tout va se jouer en quelque page pour nous pousser dans nos retranchements. Cette horrible vérité est le cri de toute notre société, entre alimentation, besoin de reconnaissance, besoin d'amour et partage des données, tout va être passé au crible pour nous glacer le sang.

A l'image de son titre, on voit bien que nos personnages vont se brûler les ailes, reste à savoir quand et comment ?! On nous place face à toutes les interrogations que l'on pourrait avoir dans pareil situation. Bien sur, je vous tais volontairement le drame en question pour vous laisser le plaisir de plonger dans cette histoire. L'auteure va se jouer de nous, car elle retourne les situations, nous donne puis reprend l'information. Ici on tente de comprendre le pourquoi, on se questionne sur le comment et on reste perplexe face au et après ?!

Malgré un démarrage très fort et une réflexion très intéressante sur notre propre moralité, j'ai trouvé que cette lecture manquait un peu de rythme et s'essoufflait vers la fin. On va suivre ces trois personnages dont le destin va s'emmêler. On est spectateur du drame, mais auteur de tout ce qu'elle met en place. Ce drame, on aurait pu le provoquer, inconsciemment, être un acteur dans ce schéma. Cette lecture certes dérangeante m'a semblé manquer de crédibilité à certain moment. Une fois les réflexions posées, on rentre dans une démarche qui semble absurde, autant pour nous que pour nos trois protagonistes.

On se retrouve dans une situation bien trop prévisible et hors du commun à la fois. C'est compliqué d'avoir ce genre de texte qui mêle la vraie vie à des égarements plus rares et plus compliqués à prévoir. Dans cette lecture on aimera surtout l'oppression inversée. On plaint les méchants et on n'aime pas les gentils. En résumé on se joue de nous, on nous fait croire un dénouement possible puis une autre, pour finir sur tout autre chose. Un jeu vif et méchant se dessine devant nous où tout le monde montre ses propres limites mais également son vrai visage.
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Élisabeth et son mari vivent dans un immeuble tranquille. Quelques étages au-dessus d'eux vivent les Manoscrivi. Jean-Lino est un homme affable plutôt fade, Lydie, sa femme, se produit dans un cabaret. Élisabeth évoque son anniversaire avec Jean-Lino, qui l'invite à passer une belle journée à Auteuil. Là il se montre détendu, volubile.

Le décès de sa mère perturbe d'Élisabeth. Elle décide de célébrer la vie et organise une grande fête de printemps. Elle emprunte des chaises chez Jean-Lino et Lydie, et de fil en aiguille forcément va les inviter à la fête. Pendant la soirée, la conversation dévie sur des sujets à ne pas évoquer dans le couple, la tension monte, Jean-Lino se moque, Lydie se vexe...Quelques heures plus tard, en pleine nuit, Jean-Lino sonne chez les voisins, il vient de commettre l'irréparable…

A partir de là, tout part en vrille, que faut-il faire, aider ? Appeler la police ? Qui va s'occuper d'Eduardo, le chat de Jean-Lino ? Qui fait quoi, se mêle de quoi ? Comment et pourquoi les voisins devraient-ils se sentir impliqués ? Et surtout qu'est-ce qui fait qu'à moment donné tout bascule, la normalité et les barrières tombent jusqu'à commettre l'irréversible…

Jean-Lino a emmagasiné frustrations, vexations et colère rentrée pendant des années, il est certainement en manque d'amour et de reconnaissance, mais est-ce suffisant ? Quel enchainement de faits faut-il, excès de boissons, sortir de sa zone de confort, de ses habitudes, de sa solitude morale, pour passer à l'acte et ne plus se contrôler. Quelle part sombre de chacun émerge alors que jusque-là le savoir-vivre et l'éducation permettaient de la canaliser.
Tout au long du huis clos de cette soirée qui pour le moins sort de l'ordinaire, Élisabeth déroule en parallèle l'histoire de ces deux couples, comme un reflet très humain de notre société et des vies qui la traversent. Babylone est un roman à la belle écriture fluide que l'on lit facilement à la façon d'un roman policier. Si j'ai partiellement adhéré à l'intrigue, j'ai par contre beaucoup aimé la partie en filigrane sur le temps qui passe et ce qu'on en retient, évoqué par la photographie en général. Les vieilles photos, et par elles, l'idée de ce qu'il reste de vie à l'instant figé et sublimé par le photographe et surtout, conservé à la fois par le photographe et par celui qui préserve encore la photo.
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Le roman ne prend son intérêt qu'à partir du moment ou un personnage meurt. Avant cela (et c'est une bonne partie du livre), l'histoire ne m'a pas captivé et m'a même ennuyé un peu. Après cela, on attend de voir les conséquences mais j'ai trouvé des longueurs au récit et je suis un peu resté sur ma faim en fermant le livre.
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L'intérêt de ce livre tient, pour moi, dans la description de scènes (la plupart du temps dans le passé), émouvantes, qui tiennent sur des détails qui font sens. A contrario de toutes ces expressions verbales clichés, rebattues qui ont perdu tout le leur, ou qui en sont juste vides et que Yasmina Reza s'amuse à point-titill-er. C'est cette opposition entre ces richesses et ces pauvretés qui justifie cette publication.

Pour le reste, le meurtre qu'il faut couvrir ou dénoncer, les implications etc. ont déjà été mille fois écrites ou filmées. Et ce qui est présent ici n'en apporte pas de plus-value.

Enfin, le titre du livre m'est énervant. On a droit à du Babylone à tout bout de champ. Certes, ce sentiment de fin du monde est très actuel, et de plus en plus fort partout mais... Ou alors, c'est ironique. Puisque ce qui se traite dans ce livre est de l'ordre de l'infime, de l'anecdotique, se révèle être tout ce qui compte le plus pour un être humain. Ceci n'est en tout cas pas explicite.

Bref, ça passe, mais ça s'oubliera vite.
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Un repas, un crime ordinaire, très peu de personnages, pourrait facilement s'adapter au théâtre, une écriture limpide mais la mayonnaise prend de suite, on veut savoir.... Un excellent moment.
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Yasmina Reza : une pointure théâtrale. LE prix RENAUDOT ! Ca en jette ! Sauf que moi je suis ennuyé ferme. Heureusement le livre est court (jai voulu aller au bout) et j'ai pu rapidement passer à autre chose.
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Le lecteur découvre l'irrémédiable page 78, à savoir le meurtre de la voisine, assassinée par son mari après une soirée un peu trop arrosée chez les voisins du dessous, Pierre et Elisabeth. Cela pourrait constituer le point de départ d'un polar classique, sauf que dans ce roman, rien n'est classique ! le meurtre de Lydie d'abord, qui survient sans que l'on sache bien ce qui a pu le provoquer. Ou plutôt si, mais cela semble si peu que l'acte paraît incongru, décalé avec les enjeux de la situation. Et puis il y a les réactions, du meurtrier d'abord et des voisins ensuite, Pierre et Elisabeth. Tous trois se trouvent embarqués dans une situation des plus surprenantes, improbable, chacun adoptant une posture extravagante en pareille circonstance. Et les évènements s'enchaînent à la manière d'un polar où le lecteur attend impatiemment le dénouement. Sauf que, comme dans les Colombo, la question n'est pas ici de savoir qui est le coupable, mais plutôt si, et comment, celui-ci va se faire prendre.

Ce roman m'a prise par surprise, me transportant rapidement de Babylone à Paris d'abord, puis me plongeant dans cette aventure des plus loufoques, prenant comme point de départ cette réaction décalée qui conduit à un enchaînement de situations surprenantes. Je ne pense pas que j'en garderai de grands souvenirs, parce que si l'intrigue est originale, il manque un petit quelque chose qui pourrait la rendre réaliste. J'ai aimé néanmoins être ainsi bousculée par l'auteure.

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De l'avis de nombreuses critiques les sujets évoqués par les prix littéraires cette année sont particulièrement sombres. Heureusement le jury du prix Renaudot a fait exception en couronnant "Babylone", dont le point de départ est pourtant un crime. Mais Yasmina Reza en fait un roman léger et pétillant à la limite du vaudeville servi par une écriture faite de phrases courtes et de dialogues enlevés qui donnent du rythme au récit. Ce n'est surement pas le meilleur des livres récompensés , mais c'est un moment agréable de lecture.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Babylone, Roman de Yasmina Reza, prix Renaudot 2016, est un fait divers qui pourrait être décrit largement avec sentions et des photographies par Paris Match. Mais ce n'est pas une simple restitution journalistique et les descriptions sont plus prenantes qu'une image aussi effrayante soit-elle ? C'est là le défi, faire un roman d'un fait divers !
C'est une tragédie qui survient après une soirée copieusement arrosée, entre voisins et amis, tous des gens bien éduqués, avec une position sociale enviable pour nombre de nos contemporains. Mais alors pourquoi un meurtre ? L'auteur ne cherche pas simplement à nous raconter un fait divers ni simplement nous émouvoir. Il me semble que l'intention est plus profonde. Le meurtrier après réflexion pourrait-il être aussi bien moi, que vous, que tout un chacun ? L'auteur nous conduit à penser qu'avec un peu d'alcool et une réflexion déplacée par un être au demeurant cher, observation qui passe mal au mauvais moment, un geste malheureux peut devenir tragique pour chacun de nous. La tragédie est achevée.

L'originalité, l'objet de l'oeuvre est aussi ailleurs : qu'est qu'on fait une fois ce geste malheureux, incontrôlé accompli ? Ce n'est plus là du fait divers. On se retrouve seul face à son acte sa responsabilité. Le malheureux vient chercher réconfort auprès de sa voisine. Alors l'accueil devient une alchimie de sentiments, de psychologie, de sens moral ou son contraire.

Une question in fine s'impose : ce roman méritait-il le prix Renaudot ? Sur la base d'un jugement uniquement de l'ouvrage, c'est non ! En effet c'est à croire que le comité de lecture d'attribution du prix n'a pas lu d'autres livres et notamment le Garçon, prix Femina 2016. En effet, au regard de l'originalité, comme de la richesse du style, il y a un fossé immense entre les deux oeuvres. Un prix ce n'est peut-être pas la récompense pour un livre mais pour une suite d'oeuvres de qualité d'un auteur ? Qui sait ?
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Je referme "Babylone". Je le pose à côté de moi et je le regarde. Mon chat vient se poser nonchalamment dessus et je me dis que cette bête prend décidément beaucoup trop de place dans notre vie. Aurions- nous abdiquer trop vite, pauvres humains condamnés à être les serviteurs d'un animal sournois aux désirs de domination bien réels ?
Vous pensez que je m'égare un peu, que je suis ici pour chroniquer un roman et non pas pour parler de ma vie. Vous avez raison mais sachez que je ne fais qu'essayer d'imiter Yasmina Reza qui pratique avec un talent évident ces petites digressions dans son récit. D'un petit appartement que l'on devine assez étriqué ( pas assez de chaises pour recevoir les invités d'une fête du printemps, pas assez de verre pour leur donner à boire), l'auteure arrive à nous sortir de ce lieu confiné pour déambuler à l'hôpital Pasteur ou suivre une femme et sa fille en Egypte afin de mieux dresser un portrait de ses personnages. C'est habile, subtil et totalement passionnant. le regard pointu et acide dresse ainsi un état des lieux d'un couple soixantenaire middle-class et de son entourage particulièrement savoureux.
Puis, il a fallu plaquer un intrigue plus fournie. le coup de sonnette de la page 77 nous fait soudain basculer dans une sorte de roman noir avec questionnement philosophique à la Dardenne genre : " Aider un ami criminel fait-il de moi un coupable ? " mélangé à la sauce vaudeville avec cadavre encombrant. Et là, bien que les petites notations, les petits coups de gueule sur notre époque continuent à irriguer le récit, le mélange a eu du mal à me convaincre. Entre le déjà vu, le déjà lu d'une situation où l'on ne sait que faire du mort et la soudaine théâtralité de l'écriture ( unité de lieu mais surtout dialogues), l'assemblage ne m'a pas emballé. La magie du départ se dissout peu à peu en prenant une autre direction vers la fin avec la venue d'un avocat... J'ai donc refermé le livre un peu circonspect, partagé entre admiration pour l'acuité d'une écriture qui cerne parfaitement nos contemporains, mettant en évidence conventions sociales, indifférence et tics générationnels et déception pour cet emballage un peu disparate de genres divers.
La fin sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
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