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Début des années 1980, la guerre froide fait rage... Enfin, froide, pas encore pour longtemps, comme va le découvrir à ses dépens Neil Loken, capitaine d'un trimaran, le Vagabond, qui rentre d'un voyage en plein océan pour la baie de Chesapeake, afin de récupérer Jack, le propriétaire du bateau, et des amis de celui-ci, car un trajet à travers la baie les attend après avoir réparé la partie motorisée qui a lâché en cours de route. A leur arrivée, en effet, dans la baie, avec le fils de Jack, qui apprend les rudiments de la navigation grâce à Neil, ils font face à une guerre nucléaire, preuve en étant le magnifique champignon remplaçant désormais Washington.

C'est alors une course contre la montre qui commence pour le Vagabond, d'abord pour récupérer les passagers prévus, ensuite pour survivre à l'apocalypse déclenchée, on ne sait pas très bien, par les États-uniens ou les Russes, chacun renvoyant la balle à son adversaire dans des informations de plus en plus ténues sur la situation mondiale, enfin pour tenter de recommencer à vivre dans un monde ravagé par les bombes atomiques qui ont essaimé un peu partout sur le globe.

Et cette course contre la montre nous est brillamment racontée par Luke Rhinehart, non sans une petite pointe de sarcasme dénonçant l'absurde de la situation pour les passagers du trimaran, et plus généralement pour l'Humanité toute entière, non sans une petite pointe, non plus, de scènes d'action et de violence qui nous montrent toute la cruauté et l'égoïsme dont est capable cette même Humanité pour survivre coûte que coûte, non sans une petite pointe, enfin, d'espoir en la capacité humaine de dépasser, finalement, ses travers les plus terrifiants.

Une uchronie que j'ai lu avec plaisir, tant par la manière dont elle est menée que par toutes les thématiques qu'elle met en jeu, à un moment où, certes, tout ceci aurait pu réellement arriver, ou encore par le choix de personnages, certes assez classiques, mais bien campés, et parfaits pour ce type de récits.

Je remercie les éditions Aux Forges de Vulcain et NetGalley de m'en avoir permis la découverte.
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"L'odyssée du vagabond" date de 1983, c'est à dire quelques années avant que Gorbatchev et sa perestroïka ne viennent mettre un terme à la guerre froide entre les pays de l'OTAN et ceux du pacte de Varsovie. La menace d'un conflit nucléaire était alors toujours d'actualité (elle l'est redevenue depuis peu), et représentait dans l'esprit du plus grand nombre, le risque d'apocalypse le plus probable. Il est donc tout à fait logique que la bombe atomique soit présente dans la plupart des récits post-apocalyptiques de l'époque. Celui de Luke Rhinehart ne fait pas exception à la règle. Il est même l'un de ceux où les conséquences immédiates d'un tel conflit sont le mieux exposées.
Le roman commence alors que les Etats-Unis et l'URSS viennent tout juste d'entrer en guerre. New-York, Washington et bien d'autres villes sont immédiatement atomisées et les retombées de cendres radioactives menacent toute la côte Est. Un groupe de quelques amis partis faire du yachting à bord d'un trimaran, décide de prendre le large pour échapper à la menace sanitaire et à la violence des hommes.
L'essentiel de l'histoire se passe donc sur mer et les personnages sont confrontés à presque tous les dangers que l'on peut y rencontrer. Tempêtes ou calme plat, actes de piraterie, abordages, mutinerie, rien ne leur sera épargné. Apparemment, l'auteur dispose de connaissances solides en matière de navigation qui lui permettent de rendre particulièrement crédible l'odyssée maritime de ses personnages.
Celle-ci sera tout de même entrecoupée de quelques escales à terre plus ou moins longues. le manque de nourriture et de médicaments, la nécessité d'effectuer des réparations les obligera ainsi à aborder en Caroline du nord et dans diverses îles des Antilles. A chaque fois, ils pourront constater le délitement des institutions. A Morehaed City, ils devront fuir les conséquences de la loi martiale décrétée par ce qui reste de l'armée américaine tandis qu'aux Bahamas, ils échapperont de peu à l'appétit de douaniers corrompus. Mais c'est aux îles vierges qu'ils vivront les épreuves les plus pénibles, coincés à terre par des émeutes raciales, une épidémie et les adeptes d'une nouvelle religion.
Pour autant, leur fuite sur l'océan ne les met pas totalement à l'abri de la folie des hommes. Alors que le monde s'écroule autour d'eux, les rescapés du « Vagabond » se montrent incapables de se départir de leurs mauvais penchants. Instinct de propriété, besoin de commander ou d'obtenir plus que son voisin sans oublier les combats de coqs autour des rares femmes disponibles, les motifs de dissensions restent nombreux. le leadership du petit groupe fera aussi l'objet d'âpres discussions et le soin apporté aux caractères des personnages rend cette lutte pour le pouvoir réellement passionnante.
Avec un parfait équilibre entre les nombreuses scènes d'action et les séquences consacrées aux échanges de points de vue sur la situation et la conduite à tenir, « L'odyssée du vagabond » nous offre une vision convaincante de ce qui pourrait attendre les hommes et les femmes s'ils ne parviennent pas à surmonter leurs différends.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Neil Loken est skipper du Vagabond. Un trimaran qui ne lui appartient pas, mais qu'il connaît comme sa poche, depuis qu'il s'en occupe.
Il éprouve un peu d'insatisfaction puisque sa liberté va prendre fin: il doit aller chercher le propriétaire du bateau , Frank, et ses invités pour une semaine en mer. le fils de Frank l'accompagne, mais Jim est un compagnon peu dérangeant, une manière de beatnik, et il apprend très rapidement les rudiments de la navigation.

Bref, Neil est heureux malgré tout. La baie de Chesapeake est magnifique, et si le vent le permet, tout se passera bien malgré une légère avarie.

Sauf que d'autres gens ont d'autres projets pour ce week-end. Comme celui qui consiste à expédier des missiles nucléaires à longue portée d'un continent à l'autre.

Et ce qui devait être une semaine de plaisance devient un périple cauchemardesque pour les passagers du Vagabond, survivants de l'holocauste nucléaire. Survivants, oui, mais pour combien de temps ?


NB: Il me reste un livre de Luke Rhinehart à lire. J'ai un peu l'impression d'arriver à la fin du monde, moi aussi. Parce que je sais qu'il n'en écrira plus jamais d'autres et que cette pensée m'attriste profondément.
Mais quand je vois ce qu'il était capable de faire d'une intrigue somme toute banale, quand je vois la facilité avec laquelle on entre dans ses histoires, et la connaissance qu'il avait de l'être humain, je suis contente de faire - modestement - partager mon goût pour ses ouvrages.


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Livre reçu dans le cadre d'une masse critique, merci @babelio_ et @auxforgesdevulcain !

Je tiens à vous prévenir, je n'aurai sûrement pas les mots pour exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce roman. La plume de Luke Rhinehart est très immersive et j'ai cru me retrouver sur le bateau avec ses passagers. Je tiens aussi à saluer le travail du traducteur qui a fait un boulot incroyable, cela ne doit vraiment pas être simple à faire sur un texte aussi dense et complet.

Le début est un petit peu lent à se lancer, c'est le temps de s'adapter aux personnages et de s'immerger dans la plume de l'auteur. Une fois que tout explose, on se retrouve dans une course contre le temps, les radiations et la mort, cela ne cessera jamais… Jusqu'à la fin, j'ai ressenti tous ce que les personnages ont vécu comme si j'y étais, c'était prenant et un peu épuisant émotionnellement aussi mais je n'ai jamais ressenti les choses comme cela. Cela doit venir aussi du fait que même si le roman a été écrit début des années 80, il reste toujours d'actualité.

J'ai beaucoup aimé les personnalités des personnages qui parfois allaient bien ensemble puis à d'autres moments allaient les uns contre les autres où essayaient de manigancer dans le dos de certains. On a un vrai panel d'humanité qui a été montré tout au long de l'histoire. Les réflexions sont assez pertinentes aussi et font réfléchir. Une que je retiendrais : “Toute ma vie, j'ai fondé mon optimisme sur l'idée que les hommes étaient cons et stupides, mais qu'ils étaient trop flemmards pour vraiment tout détruire”.

Et merci à @vleel_ de m'avoir fait découvrir cet auteur grâce à une rencontre avec la ME et son traducteur en 2020, sans cela, je serai sûrement passer à côté de ce livre.

Si vous n'avez pas peur des textes denses et qui peuvent faire peur tellement cela pourrait arriver, je vous conseille de le lire. Une jolie pépite !
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Ce livre est une nouvelle traduction du roman "L'Odyssée de Vagabond" de Luke Rhinehart, traduit par Francis Guévremont, qui avait été publié en 1983.
Une superbe couverture pour ce texte qui nous embarque sur un trimaran, le Vagabond, mais nous n'allons pas partir en croisière de loisirs. Les Etats Unis et la Russie ont décidé de se faire la guerre et elle est évidemment à cette époque, nucléaire.
Neil Loken, capitaine du trimaran, le Vagabond, rentre d'un voyage en plein océan pour la baie de Chesapeake, afin de récupérer Jack, le propriétaire du bateau, et des amis de celui-ci, pour une croisière de loisirs. Mais la guerre nucléaire vient d'éclater et cet équipage va alors décider de fuir les nuages atomiques.
L'auteur va alors nous raconter la vie à bord de ce trimaran, avec une sacrée palette de personnages : Neil, un ancien militaire, capitaine du navire, Jack, un investisseur propriétaire du trimaran, Jeanne et ses deux enfants, une jeune fille, Lisa et son jeune garçon, Skippy. Jim, le fils de Jack, qui va s'avérer un sacré marin. Olly, un ancien capitaine pêcheur haut en couleurs et marin émérite, puis deux pirates, mais qui vont rester avec les passagers, Katya, emportée par une vague gigantesque.
Un roman d'aventure sur un bateau et nous allons suivre la vie à bord et les différentes décisions à prendre, rejoindre la terre ferme ou continuer à naviguer pour trouver des zones saines. Proche des personnages, nous allons suivre leurs relations, leurs ambitions, leurs souffrances. de sacrés portraits d'hommes, de femmes (je trouve que l'auteur a oublié un peu le petit garçon) et de leur relation, qui vont changer au fils des pages.
Un roman d'aventure, de navigation, de science fiction (quoique, une guerre nucléaire pourrait se produire et que faire, rester sur la mer et fuir ou être sur la terre).
Je ne suis pas une habituée de lire de tels textes mais j'ai navigué avec effroi, intérêt sur ce trimaran, en suivant l'évolution des différents personnages et leur rapport à la fin du monde : de l'espoir tout de même, une fuite vers des zones plus saines, abandonner, profiter du peu de temps qui reste...
#odysséeduVagabondrhineharthommedévoyagebateau #NetGalleyFrance
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George Powers Cockcroft (1932-2020) est un écrivain américain écrivant sous le pseudonyme de Luke Rhinehart. Eduqué dans une académie militaire, il débute comme professeur de littérature américaine à Long Island. Dans les années 1960, il part avec sa femme vivre au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique du sud puis à Majorque en Espagne. L'écrivain nous laisse neuf romans et L'Odyssée du Vagabond (1983) vient d'être réédité dans une nouvelle traduction.
La guerre nucléaire mondiale s'est enclenchée, un peu à l'insu de tous, Etats-Unis et Russie se sont bombardés entrainant avec eux le reste du monde. Les Etats-Unis sont dévastés, les populations fuient devant les retombées radioactives. Pour tenter d'échapper au chaos terrestre, le trimaran « le Vagabond » prend le large avec à son bord, Frank le propriétaire du navire, Jim son fils, Neil le capitaine, ancien officier de la Navy, Jeanne et ses deux enfants et au fil de cette odyssée d'autres passagers, bienvenus ou non, entrant et sortant…
Odyssée est le bon mot pour qualifier ce roman, un long voyage mouvementé et aventureux, car il va s'en passer des choses, des trucs et des machins. L'ennemi sera extérieur, bombes et radiations puis une épidémie mortelle mondiale, aviation visant les navires américains, pirates en quête de butin de première nécessité car la nourriture est rare pour tout le monde dorénavant et femmes pour le dessert ; mais le Vagabond ne sera pas non plus épargné par l'ennemi intérieur car les cas de conscience ne vont pas tarder à germer dans les esprits.
Dès le départ de l'aventure Frank voudrait aller à New York, pourtant anéantie complètement, pour sauver sa femme, alors qu'il n'y a aucune chance qu'elle soit rescapée. Plus tard lors d'escales rapides, nombreux seront ceux qui voudront monter à bord et fuir, certains y parviendront par la ruse ou la force et dans ce microcosme humain, il y a ceux qui veulent absolument trouver une terre d'accueil et ceux comme Neil qui pensent que seule la mer peut éventuellement leur offrir une certaine protection. Mutineries, morts etc.
Alors, c'est un bon roman et n'hésitez pas à le lire si le sujet vous tente. Néanmoins.
Néanmoins, je suis légèrement déçu : premièrement parce que moi ce que j'aimais chez l'écrivain c'était la « folie » de l'homme-dé, alors qu'ici tout est très classique. Par ailleurs, Rhinehart prend le parti (et c'est bien son droit !) de ne pas trop appuyer sur la dramaturgie et je le regrette vraiment, il y a certes deux ou trois passages émouvants, mais on pouvait faire un livre beaucoup plus poignant, les choix cornéliens de nos héros sont esquissés sans être ignorés bien entendu. Et il y a quelques invraisemblances m'a-t-il semblé, sans oublier que le roman est très long par moments.
Avec ce livre Luke Rhinehart s'engage contre l'escalade nucléaire et ses risques apocalyptiques et critique son propre pays « Que ce soit notre gouvernement qui ait été le premier à céder à la peur ne change rien. La catastrophe a déjà eu lieu. (…) Ce n'est pas pour rien que personne ne veut de nous », tout en inversant la problématique de l'immigration, ici le Nord envahit le Sud.
Le roman s'achève sur une fin optimiste et fraternelle, notre Vagabond trouve une terre d'accueil quasi déserte, où quelques Chiliens, Hollandais et Chiliens sont déjà réfugiés et tous se retrouvent pour un banquet – très, très frugal – pour célébrer et espérer un nouveau départ. Bref, c'est digne d'un album d'Astérix !!!
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Il y a des livres où nous passons à côté. Nous reconnaissons que ce que nous lisons relève d'un certain talent. Qu'il y a un véritable style. Et pourtant. Nous n'accrochons pas. Nous n'arrivons pas à nous immerger dans l'histoire. Les pages nous semblent interminable. Voilà ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ce livre. Je savais que Luke Rhinehart ne s'offre pas à tous. Et malheureusement, la porte de son monde est restée hermétiquement fermée à ma venue. Je trouvais les personnages intéressants toutefois je n'arrivais pas à m'accrocher à eux. Les déboires qui pouvaient leur arriver m'étaient totalement égales. C'est assez étrange comme sensation en vérité. J'étais spectatrice d'un livre avec un genre bien particulier qui ne manquait pas de qualité. Bien qu'il ait été écrit il y a de plusieurs années, il ne se révèle d'actualité plus que jamais. Pour les lecteurs qui cherche une histoire complexe et qui ne se donne pas facilement, ce sera le livre parfait sans nul doute !
Merci Babelio ainsi que Aux forges de Vulcain pour la découverte de cet auteur déroutant.
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L'apocalypse est arrivée. On s'y attendait et en même temps, one ne pensait pas que le lancement des bombes nucléaires aurait lieu. Les bombes explosent. Mais d'où vient ce cataclysme, quelles en sont les raisons & comment survivre? Ne pensez pas avoir toutes les réponses à l'issue de ce livre. Préparez-vous à avoir le mal de mer, le mal d'être et le mal d'être vivant.
Voyageons avec un groupe de rescapés sur les flots de l'Atlantique. Allons d'une contrée vers l'autre, n'accostons pas de peur d'être contaminé ou tué, évitons les pirates, pêchons, créons des clans & tentons de vivre.
Ce livre de Luke Rhinehart sent bon les années 80. La peur du voisin, la peur de l'empire russe, la volonté de démontrer que le blanc riche est le meilleur. L'auteur joue des codes du Blockbuster américain, offre une ribambelle de personnages tous plus différents les uns que les autres. Donnons la parole aux hommes & offrons aux femmes des rôles de femmes volontaires & douées pour la cuisine! Et sous ses airs de roman des années 80, se donne un récit engagé & haletant. On frémit, on sourit, on s'évertue à penser que le positif est devant les personnages. L'optimisme n'est pas de rigueur dans cette odyssée. Chaque chapitre apporte son lot de tempêtes, de famine, de restrictions, de morts, de déception. Pourquoi continuer à lire un livre négatif? Car, on espère à chaque page, à chaque dialogue qu'un avenir serein s'offre aux personnages (et donc à nous). On cauchemarde, on s'épouvante et quand la fin arrive, on applaudit. Un très grand roman d'aventures qui place hommes & femmes à égalité.
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