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Des braquages qui ont mal tourné. Et une nouvelle maison pour Milan: la prison. En 1985, à 20 ans, le voilà condamné à 20 ans ferme. Une peine qu'il accepte. Des conditions de (sur)vie un peu moins. Déshumanisés, entassés comme des bêtes, trop peu de douches et de parloirs, telles sont les conditions de vie difficiles, parfois humiliantes. Une altercation avec un autre prisonnier lors de la promenade, une lettre d'amour envoyée à la juge d'instruction et le voilà condamné à dix jours de quartier disciplinaire. Mais Milan, forte tête, qui aspire à un peu plus de dignité, ne compte pas en rester là pour autant. Convaincant ses camarades de le suivre, il tentera d'expliquer à coups de gueulantes, d'émeutes et de provocations que leurs conditions d'enfermement sont à la limite de l'humain...

Partant du témoignage de Milko, président de l'association Ban Public, Sylvain Ricard nous enferme dans ces prisons aux conditions de vie déplorables. Milan, lui, n'aspire finalement qu'à une chose: purger sa peine dans la dignité. Mais, trop forte tête que les matons prennent un malin plaisir à recadrer, il subira les affres de son comportement. Sans parti pris, Sylvain Ricard dénonce simplement les conditions de vie carcérales. Des transferts incessants et inexpliqués aux heures de parloir supprimées en passant par les humiliations, le courrier détourné ou les violences (physiques et psychologiques), rien n'est épargné au prisonnier. Un témoignage plutôt sombre et inquiétant qui, on l'espère, réveillera quelques esprits. le trait de Nicoby, anguleux et vif, et ses couleurs judicieusement choisies (clair pour l'extérieur, sombre pour l'intérieur) collent parfaitement à cette ambiance plutôt oppressante.
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20 ans , le temps de l'insouciance...
20 ans ferme , le temps de la souffrance...

Milan est jeune .
Milan est fou-fou .
Milan a joué , perdu et va le payer très cher !

Après l'excellentissime Kuklos , Ricard signe ici un bouleversant docu-fiction sur l'univers carcéral et ses implications déshumanisantes .
Petit braqueur sans envergure serré par la police , Milan ne sera pas transféré à l'Inter ni à l'AC mais bien en tôle ! 20 piges à tirer , de quoi vous donner le temps de cogiter , de regretter mais surtout de découvrir le monde merveilleux des petits matons fripons et des virils codétenus taquins !
Basé sur le témoignage édifiant du fondateur de Ban Public , Milko Paris , Ricard dresse un tableau consternant de la zonzon et franchement , ça donne pas envie...
Le problème de Milan , une grande gueule dont il use plus souvent qu'à son tour ! Pourtant , il n'aspire qu'à une seule et unique chose , purger sa peine dans la dignité ! S'il est un loup pour la société , il en deviendrait presque agneau sacrificiel au sein de ces geôles Républicaines .
Frustration , rage , désespoir se succèdent au gré des parloirs annulés , du courrier détourné , des quartiers disciplinaires , des insurrections étouffées dans l'oeuf , des transferts...
Quid de l'épanouissement , du respect et de l'insertion professionnelle ? le débat reste ouvert...

Nicoby va à l'essentiel en usant d'un trait anguleux aux couleurs blafardes .
Ni juge ni partie , Ricard s'efforce de faire dans un factuel journalier toujours plus sombre et propre à enfoncer plutôt qu'à reconstruire .
Tristement instructif , " Le gnouf pour les nuls "  interpelle , poussant même , l'effronté , le lecteur à une certaine réflexion !
A noter l'ajout final et fort judicieux de bon nombre de règlements majoritairement bafoués au sein de tout établissement pénitentiaire qui se respecte...peu...

20 ans ferme ! Quelqu'un aurait-il une carte chance ?
http://www.youtube.com/watch?v=wtdf3N96N8Y
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T'as que 20 ans ? Prends 20 ans quand même, 20 ans ferme, enfermé, et ferme ta gueule, tu gueules trop fort, forte tête, t'es têtu, tu plieras, sale rat, ras le bol des emmerdeurs comme toi...

Milan a participé à un braquage, mais c'est quelqu'un de réglo, il ne balancera pas les copains, même pour raccourcir sa peine. Bienvenue en prison, une première pour lui. Les conditions de détention le rendent dingue, il bouillonne de rage. Milan n'est pas un mauvais gars, il est même plutôt généreux et de bonne volonté, mais il est impulsif et refuse de se résigner. Surtout ne pas plier l'échine, mais résister, provoquer, riposter, rire au nez, renchérir, se révolter, "foutre un gros bordel", lancer des émeutes. Bref, se battre dans tous les sens du terme... « Tu dis que je devrais filer doux, la mettre en veilleuse, mais je pense que c'est le combat qui permet de garder un semblant de dignité, de ne pas perdre le contact avec la vie. Je refuse de démissionner, je ne veux pas mourir à petit feu, moi. » (p. 33)
Les représailles ne se font pas attendre : envoi au mitard, violence, harcèlement, humiliation, transferts soudains vers d'autres centres, visites et permissions annulées. Un des matons met un zèle particulier à le punir, ajoutant sa petite touche personnelle aux consignes de la hiérarchie, question de conscience professionnelle et de perfectionnisme sans doute.
En prison, on vous écrase, on vous piétine, on vous broie, on vous brise, surtout si vous essayez de vous rebiffer. « On enfonce toujours plus fort, toujours plus profond la personnalité de chacun pour qu'il rentre dans un moule qui n'a pas la bonne forme. » (p. 72)
Parfois les détenus sont écoutés, traités avec plus d'humanité, leurs qualités et aspirations sont prises en considération, dans la mesure des moyens mis à disposition. Il arrive qu'on n'y soigne pas le mal par le mal mais par la douceur. « Ce qu'il manque ici, je vais vous le dire : c'est de l'affection, de la tendresse, de la gentillesse. Toutes ces choses si naturelles dont nous avons été privés depuis toujours. » (p. 61)

Album choc écrit par Sylvain Ricard et mis en image par Nicoby à partir du témoignage d'un ancien prisonnier. Portrait honnête du milieu carcéral, sans caricature ni manichéisme - les bons et les mauvais sont partout, des deux côtés. Portrait d'autant plus violent et révoltant qu'il met en scène un homme qui refuse d'accepter les règles (pipées) du jeu, même s'il sait qu'il aurait beaucoup à gagner en étant plus docile...

Sylvain Ricard est également l'auteur de "A la folie", album sur la violence conjugale.
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Très beau et émouvant livre sur la prison et l'enfermement, la maltraitance, la lutte pour conserver sa dignité d'homme, et la lutte pour avoir des conditions d'incarcération vivables.
Partant du témoignage d'un ancien braqueur repenti et maintenant réinséré dans la vie normale, l'auteur, Sylvain Ricard a fait un travail d'enquêteur et de journaliste pour nous livrer un récit réaliste, un état des lieux des prisons françaises et de leurs manquement à la dignité humaine.
Parce que ce n'est pas parce qu'on est enfermé pour un crime, ou à plus forte raison pour un simple délit, qu'on doit être traité pire que des bêtes.
Sans pour autant donner des droits ou des privilèges, une meilleure prise en charge dans les prisons éviteraient bien des récidives, car on le sait, les prison surpeuplées et mal gérées, sans accompagnement à la sortie, se révèle la pire des sanctions, à vie : taulard un jour, taulard toujours.
Un grave problème traité sans mièvrerie ni clichés, un très bon roman graphique journalistique.
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Le livre pose la base d'une réflexion sur la prison. Pourquoi des personnes sont-elles détenues ? Pour payer une dette à la société, pour purger une peine consécutive à un acte illégal. Ces personnes doivent-elles être pour autant privées de libertés, rabaissées, matées ? Sans vouloir personnellement répondre à ces questions (même si le simple fait de les poser sous cette forme, c'est y répondre en partie), ce livre permet d'aborder la vie carcérale sur énormément d'aspects : les fouilles, la vie sentimentale et sexuelle, la santé, le travail, les services sociaux et divers en prison. A noter d'ailleurs un très intéressant petit cahier final qui apporte des compléments sur les sujets abordés, le tout étant très bien référencé (rappel des lois en particulier).

20 ferme, c'est donc l'histoire d'un homme qui veut faire de la vie en prison une vie (presque) comme les autres et qui, justement parce qu'il s'oppose à une hiérarchie omnipotente, se fait toujours plus enfoncer par cette hiérarchie qui préfère mater par la violence, même la plus abjecte, que de réfléchir ou discuter. Un mot sur le dessin, très simple, sans artifices, de Nicoby qui permet de rester dans cette ambiance sombre. L'originalité est dans les couleurs, toujours ternes dans le cadre carcéral. Les seules couleurs vives représentent la liberté : le ciel, la permission, le t-shirt de la copine de Milan. Au final, je rejoins l'avis de mon dealer. La lecture de 20 ans ferme est importante, intéressante, bouleversante, choquante...
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20 ans ferme est l'un des meilleurs récits que j'ai pu lire pour expliquer le problème de l'incarcération. Il est clair que la société civile se désintéresse totalement de la question car elle a d'autres préoccupations. A travers l'histoire d'un détenu, on arrive à percevoir toute l'injustice d'un tel système qui brise totalement la personne. En effet, les prisonniers sont traités pire que des animaux et les exemples ne manqueront pas dans ce documentaire. Ils ne méritent pas un tel traitement malgré tout ce qu'ils ont pu faire. Et puis, on mélangera volontiers les tueurs et les voleurs car ce qui n'est absolument pas accepté c'est le révolté contre un système totalement injuste.

En l'espèce, nous avons un voleur qui a arraché des biens à des personnes qui en ont accumulé plus que de raison et qui ne cesse de s'enrichir car ils ont été élevé dans le culte de la possession. Plus ils en ont, plus il leur en faut. Un peu comme ceux qui partent en Belgique ou ailleurs pour ne pas payer l'impôt représentant la solidarité nationale. Bref, je n'ai absolument aucune compassion pour eux et j'en arrive même à comprendre les motivations d'un cambrioleur qui prend sans demander de permission. Attention, comprendre ne veut pas dire accepter. La misère sous toutes ses formes est à l'origine de tous les maux.

Il est vrai que de manière générale, la société repliée sur elle-même, est peu disposée à accorder plus de droits aux prisonniers en leur permettant simplement d'avoir une incarcération décente. J'en ai entendu qui pense qu'on transforme les prisons en Club Méditerranée ce qui est très loin d'être le cas. On rejette en bloc tous ceux qui sont en prison. Il n'y a aucune tolérance et même lorsqu'ils ont payé leurs dettes à la société.

Plus de douche, plus de parloir, plus de considération: c'est la revendication des prisonniers. N'est 'elle pas légitime ? Chaque être humain a droit à la dignité et à la propreté. C'est tellement évident. Face à ces revendications, la réponse est toujours la même: le refus aveugle. L'administration répond par la violence, la hargne, l'humiliation. Pour moi, cette déshumanisation est inacceptable. Il faut revoir le système de fond en comble. Espérons que cette bd apportera la conscience nécessaire. Mais au vu de ce que je vois, ce n'est pas gagné !
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Sur la condition carcérale, une BD un peu manichéenne, mais qui ne laisse pas indifférent. le trait du dessin est expressif, sobre et efficace.
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Une image assez réalistes des prisons françaises
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Difficile de ne pas prendre parti sur le sujet brûlant de la question carcérale...Celui de l'album est de montrer ce qui se passe derrière les barreaux, mais avant tout de mettre en scène des personnages haut en couleurs: un petit truand, un surveillant peu réglo, des taulards révoltés.
On suit Milan le jeune braqueur dans les affres de la taule et de la révolte; les conditions sont montrées brutes, bien réelles. Une immersion à l'intérieur de la prison qui grave à la lecture l'ultime questionnement: au-delà de la nécessaire peine expiatoire, quel est l'enjeu de toute cette violence?
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Se basant sur les confidences d'un ancien détenu nommé Milko Paris, fondateur et président d'une association intitulée "Ban Public", Sylvain Ricard et Nicoby dénoncent les conditions de vie dans les établissements carcéraux.

Si l'histoire de Milan est fictive, elle s'appuie néanmoins sur la réalité et sur la souffrance de prisonniers victimes d'un régime carcéral barbare. Alors certes, Milan est une bête sauvage, une bête blessée, dangereuse pour la société et qui mérite amplement d'en être extraite, mais faut-il pour autant ignorer les délits commis quotidiennement par la justice française ? Abolir la peine de mort est une chose, mais le fait de supprimer l'abattoir n'excuse pas le fait de parquer les délinquants comme des animaux dans des cages qui indigneraient profondément les amis de Brigitte Bardot. Car oui mesdames et messieurs, le prisonnier a bel et bien des droits fondamentaux, et, en tant que pays civilisé, il ne faut pas seulement les accorder, mais également faire un minimum pour essayer de les respecter. La liste des méfaits est pourtant aussi longue que connue : surpopulation, violence physique et psychologique, conditions de détention dégradantes, droits bafoués, traitements inhumains, absence d'intimité, fouilles corporelles répétitives et humiliantes, soins médicaux inexistants, hygiène déplorable... Faut-il cautionner ces lieux de non-droit où chaque émeute est un appel à l'aide lancé par ceux qui ont été à juste titre exclus d'une société qui derrière l'apparence d'une justice équitable, espère cacher ses propres dérives derrière des murs de prisons ? Si on espère un jour qu'ils ressortiront gentils comme des moutons, il faudrait peut-être commencer par ne pas enlever le mot « espoir » de leur vocabulaire. le but est d'un jour pouvoir les réinsérer, pas de les détruire un peu plus chaque jour. Alors oui, Milan est un gros emmerdeur abonné au mitard qui se révolte et tente de faire bouger les choses, mais a-t-il forcément tort ?

Le parti-pris des auteurs n'est évidemment pas de pointer du doigt les gens qui travaillent (tant bien que mal) dans ces institutions carcérales, ni de minimiser les actes commis par leurs pensionnaires, mais d'inviter le lecteur à réfléchir sur les conditions de détention et sur l'efficacité de l'emprisonnement tel qu'il est pratiqué chez nous. le graphisme de Nicoby restitue d'ailleurs avec brio l'ambiance pesante et la dureté du monde carcéral.

Si une fois la dernière page tournée, on quitte ce huis-clos inhumain au bord de la claustrophobie, content de respirer à nouveau l'air libre, faut-il pour autant oublier ceux qui continuent de souffrir à l'ombre : ces ennemis de la société qui n'ont pas à se réjouir de leur passé, que l'on a très justement privé de présent, mais dont on ne devrait peut-être pas pour autant supprimer tout avenir...
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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