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Citations sur Les Saisons de Giacomo (48)

Giacomo et son père, après la récolte du foin, gravissaient le sentier du Camin tous les matins de bonne heure. Ils n’étaient pas les seuls car la récupération du matériel de guerre à l’abandon était restée le seul travail permettant de gagner quelque chose. (…) Giacomo avait assisté avec étonnement à toute l’opération, en silence, et quand son père le regarda et dit : « C’était un Hongrois. Lui aussi il avait une mère et une maison où on l’attendait », il éprouva une forte émotion et il s’éloigna. Peut-être voulait-il demander quelque chose, pourquoi son père s’était comporté ainsi, pourquoi la guerre. Mais il ne savait pas s’expliquer. Il ne parla pas de la journée.
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A l’époque il y avait des gens qui ne pouvaient même pas s’acheter de quoi accompagner la polenta et tous les trois, quatre jours, dans l’attente de pouvoir vendre ce qu’ils trouveraient en creusant, ils prenaient du sang au cou de la vache qu’ils avaient dans leur étable et ils le mangeaient cuit avec de l’oignon ; au mois de mai les escargots aussi furent les bienvenus et, plus tard, avec la polenta on mangeait des myrtilles, des fraises et des framboises. Comme on était content de prendre un lièvre au collet ! Beaucoup d’enfants attrapaient les oiseaux avec de la glu ou avec une fronde, c’était là, pour certaines familles, le seul plat de viande.
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Le silence et la pénombre étaient remplis de souvenirs qui semblaient demander la parole.
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On racontait que Albino Vu était comme ça parce qu'au retour de la guerre il avait découvert que, pendant qu'il était dans les tranchées, sa femme se payait du bon temps avec un ami à lui qui avait été réformé. Depuis, il avait quitté son village, sa maison et tout le le reste pour se retirer dans les montagnes et vivre là où il avait combattu et perdu tant d'amis sincères. Même durant l'hiver il restait terré dans quelque alpage ou dans quelque abri de guerre à attendre le printemps. Il lui suffisait de peu pour vivre, de très peu. Ce qu'il récupérait valait plus par la qualité que par la quantité et n'était jamais volumineux : de la poudre sèche pour les chasseurs auxquels il demandait en échange des vieilles chaussures ou de vieux vêtements ; le cuivre, il le vendait à Seber pour acheter ensuite la nourriture qu'il estimait nécessaire pour une certaine période, jamais davantage ; ce qui lui restait, il le dépensait en vin chez Pozza ou chez Toni della Pesa où il tenait des discours philosophiques avec Gigi Motocycliste. Les quatre copains le regardèrent s'éloigner. Il chantait une chanson qui mettait de la gaieté dans la rue.
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Giacomo, à son tour, raconta son expérience à Irene et à Mario : c’était la première fois qu’il était allé loin de chez lui et qu’il avait voyagé en train. Il concluait son récit en disant que, après tout, chez nous c’était mieux que n’importe où ailleurs.
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Ce n’est pas la peine d’aller au cinématographe. La vie, c’est déjà du cinéma.
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Les gars chantaient en marchant :
" Nous sommes les fascistes à l'étranger / qui avancent / d'un pas rapide / et sans écart / de Mussolini nous sommes l'élite / nous savons combattre / nous savons mourir. / Si les communistes montrent leur museau / tape dessus ! / à coups de pieds, à coups de poing / tape dessus ! / Et pour mieux leur apprendre / tape dessus ! / on leur soldera leur compte à la matraque ! / A la matraque ! "
Quand ils entendaient chanter ça Giovanni et Moro faisait non de la tête et tout bas ils disaient : "Pauvre Italie."
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A la hauteur des premières maisons, le podestat avait fait écrire : La mendicité est interdite sur lr territoire de la commune, mais tous les vendredis, des files de pauvres, des vieilles et des enfants, venaient frapper aux portes des maisons du centre et s'arrêtaient devant les boutiques. Après une prière pour les défunts de cette maison, ils demandaient qu'on leur fasse la charité d'une poignée de polenta, d'un morceau de pain ou d'une croûte de fromage. Ils remerciaient avec beaucoup d'empressement : "Que Dieu vous le rende."
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L'après-midi du vendredi ils étaient sortis tout contents de l'école, en chahutant, et Titta Baldara, le factotum de l'école, les avait laissés crier. Dans leur cahier ils avaient écrit une dictée où on disait les victoires que le Duce avait remportées contre les factieux, contre la malaria, contre les blasphémateurs, contre la dévaluation et même contre les mouches.
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On n'allume pas le feu dans les cheminées mais on fait des grillades en plein air en brûlant des saucisses sur les barbecues le week-end. Les jardins sont devenus des parkings. Il n'y a même plus de fontaine car elle empêchait les voitures de manœuvrer.
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