Ce roman choral s'ouvre sur une scène insoutenable, mais tristement quotidienne, à l'intérieur du ghetto de Varsovie : Roman, jeune adolescent, et sa famille luttent tous les jours pour ne pas mourir de faim.
De son côté, Emilia, 13 ans, vit avec ses parents adoptifs sous une fausse identité de l'autre côté du mur, presque insouciante et dans l'ignorance des conditions de vie à côté d'elle.
Une nuit, elle découvre les activités de sa voisine, Sara et devine qu'elle aide des enfants à quitter le ghetto. Malgré la peur, elle veut participer au mouvement. C'est ainsi qu'elle rencontre Roman avec qui elle se liera.
C'est le ghetto de Varsovie qui est au coeur du récit. Je connaissais son existence dans ses grandes lignes : la surpopulation, la misère absolue, puis le soulèvement désespéré en avril 1943 et la répression sanglante qui a répondu.
Les orphelins de Varsovie est une fiction extrêmement bien documentée qui m'a rendu le ghetto et les événements marquants de la 2nde guerre mondiale à Varsovie beaucoup plus familiers (le roman court jusqu'à l'occupation soviétique en 1947).
L'écriture très visuelle de
Kelly Rimmer nous immerge complètement à l'intérieur et rend ses frémissements perceptibles à travers les personnages qui incarnent la résignation, la révolte, l'instinct de survie et la détermination. le quotidien, fait d'incertitudes, de mort et de ruines est saisissant de réalisme.
J'ai eu le souffle suspendu aux rares nouvelles qui filtraient à l'intérieur du ghetto, aux hésitations des personnages lorsque des choix impossibles s'imposaient à eux, et aux actes de bravoure terrifiée d'Emilia, portée par son groupe d'assistantes sociales. Impossible de ne pas avoir une pensée pour Irena Sendler alors.
En ouvrant ce genre de livres, on sait que l'on sera confronté au plus horrible de l'horrible, parce que les faits sont réels. J'ai été saisie d'effroi et ai été bouleversée par les destins des personnages. Pour autant et inexplicablement, je n'ai pas accroché à l'histoire entre Emilia et Roman.