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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"On ne parle pas assez de tout ce qu'il se passe dans les corps lorsqu'on rencontre quelqu'un, lorsqu'on le rencontre vraiment. On ne dit pas assez tout ce qu'il y a d'étourdissant, d'entier, d'immense."

Ils se sont rencontrés le temps d'une soirée,  à un vernissage, une seule fois.
Elle est médecin, elle a décidé de changer de vie. Elle est à la croisée des chemins.
Il est photographe et doit partir pour un reportage. Il lui a donné rendez-vous à son retour trois mois plus tard à la gare de Lyon.
Le jour dit, elle est très en avance et s'installe au mythique Train bleu pour le temps délicieux de l'attente. Elle écrit. Elle observe les gens qui vont et viennent autour d'elle. Elle imagine leurs vies et part dans une rêverie mélancolique qui la projette jusque dans son enfance. Enfant du divorce ( " Il n'y a pas d'évidence plus déchirante que d'être,  dans l'enfance,  le témoin impuissant d'un tel délitement."), elle a l'impression d'avoir passé sa vie dans les gares, les trains. Que le photographe lui ait donné rendez-vous dans une gare est troublant pour elle,  son passé et son avenir se sont donné rendez-vous.

C'est un très beau roman intimiste, porté par une plume de grande qualité, fine, précise. Il nous fait partager avec tendresse quelques heures de la vie d'une femme, à un moment de sa vie où elle a conscience d'être peut-être à un tournant, qu'elle espère de toutes ses forces tout en gardant une espèce de lucidité émouvante. Elle passe de l'observation fine et bienveillante des gens qui l'entourent à une introspection mélancolique avec une grâce désarmante et attachante.
Pour différentes raisons toutes personnelles, j'ai lu ce roman de façon hachée, ce qui aurait pu fausser mon ressenti. Or chaque fois que je le reprenais, je retombais aussitôt sous le charme  de ce monologue singulier. Un premier roman très réussi, une plume à suivre !
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Chloé a rendez vous avec une homme rencontré trois mois plus tôt lors d'un vernissage d'une expo photo.  Cet homme qui n'est autre que le photographe lui a, en fin de soirée, glissé un mot avec le jour et l'heure de son train de retour à Paris.

Le jour venu venu, Chloé se rend à la gare de Lyon pour attendre le train qui lui ramènera celui qu'elle espère. Elle s'installe au Train bleu et laisse son esprit vagabonder entre ce qu'elle pense des gens qui passent dans son champ de vision, ce qui fait sa vie et ses attentes quant à son avenir. Pour se donner une contenance, elle écrit quelques notes dans un petit carnet.

Observer les gens et s'imaginer leur vie et les raisons qui font qu'ils sont là à ce moment précis donne au récit un côté voyeuriste passif qui n'est que la façon dont Chloé perçoit les choses et cela peut être très loin de la réalité ou alors tout proche. Ainsi certains évènements du passé vont remonter à la surface et nous aider à comprendre qui est Chloé mais aussi lui permettre de rendre l'attente moins anxiogène. 

Ce récit introspectif m'a complètement happée même si on se doute de ce qui va en découler. L'écriture intimiste appelle à une plongée dans les sentiments, à l'appel du large avec cette envie de lâcher prise et de partir mais non sans possibilité de retour.

J'ai apprécié l'écriture tout en retenue, en délicatesse, en douceur. J'ai accompagné Chloé dans son attente, partageant les pérégrinations de ses pensées et la manière qu'elle a de lutter contre la crainte d'un rendez-vous raté. 

Ce roman, lu dans le cadre des 68 premières fois 2022, est une réussite et on ne peut que souhaiter à Aurelia Ringard une longue carrière dans le monde de l'écriture.
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Gare de Lyon, au café « le train bleu », une jeune femme, Chloé, attend l'arrivée d'un homme qu'elle a croisé trois mois auparavant.

Elle est très en avance, elle a plus de trois heures devant elle. Elle s'installe au «Train bleu », commande un café, sort son carnet et observe les gens, les saynètes d'un quotidien plus ou moins rose, note des impressions, des morceaux de vie. Elle se souvient surtout.

L'enfance partagée entre deux maisons : celle du père et celle de la mère. Les passages de l'une l'autre sur les aires de repos puis au fil des voyages en train.

L'amour de la lecture et de l'écriture, ce besoin viscéral de noter les petits riens qui deviendront points d'ancrage, anecdotes familiales, tranches de vie d'écolière, de collégienne puis de lycéenne.



Les tasses de café se succèdent, la ronde du serveur est une chorégraphie au rythme de l'attente. La narratrice est comme une île au milieu du « Train bleu », une île au rivage mouvementé sur lequel les vagues de la mémoire s'échouent joyeusement ou avec tristesse.

Qui attend-t-elle ? Ses souvenirs emmènent le lecteur, un soir Quai de Béthune à Paris, après le vernissage d'une exposition photographique. Il y a de l'électricité dans l'air, une fulgurance, celle du coup de foudre. Une balade, un départ aux allures de fuite en taxi et avant que la porte ne claque ces mots : « Voici l'horaire de mon train de retour, je l'ai déjà réservé, Gare de Lyon, le 19 septembre, 13h17 » (page 89). Descendra-t-il du train ? Se souviendra-t-il de cette soirée toute en sensualité ?

Le tourbillon des souvenirs fait valser le lecteur au bras de la narratrice, les époques se mêlent, se rencontrent et chaque élément nouveau apporte un éclairage sur la jeune femme, assise depuis des heures au « Train bleu ».



Je suis avec Chloé, dans ce café Gare de Lyon et j'attends le train de Lyon en laissant flâner mon regard travers celui de la narratrice. Je suis au coeur de l'éloge, très poétique, de l'attente et de la réminiscence. Et je me rappelle certains voyages en train, ceux d'avant le TGV, au cours desquels le temps s'étire sur les rails et offre mille et une fenêtres d'émerveillement au gré des paysages.

Le train est un lieu d'entre-deux, un temps suspendu pendant lequel on se retrouve face à soi.



Aurelia Ringard avec « Jour bleu » écrit un roman tout en sensibilité, subtilité et intimité. Chloé ouvre son coeur et invite à voyager et attendre avec elle. On s'installe et on partage avec elle ce qu'elle offre avec une retenue tout en délicatesse.

Lorsque Chloé s'est levée pour rejoindre le quai, j'ai eu soudainement peur que le dénouement ne soit pas à la hauteur de l'espérance entretenue tout au long de ma lecture. Peur qui s'envola dès les premiers mots de la chute. Je me retrouvais à l'opéra, spectatrice de « La flûte enchantée » au moment du chant de la Reine de la nuit lorsque tout le monde retient son souffle à l'approche du fameux contre-ut et se détend quand l'obstacle est maitrisé par la cantatrice.



« Jour bleu » est un premier roman très réussi et le talent de son auteure très prometteur. En trois mots … j'ai a-do-ré.
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Attendre. Attendre quelqu'un sur un quai de gare. Occuper l'attente à des riens, observer les de passagers en transit, faire remonter des souvenirs… Quoi de plus banal ? Ce thème éculé est cependant traité dans Jour bleu avec une sensibilité et une originalité – à commencer par les circonstances qui ont mené Chloé à attendre au Train bleu garde de Lyon un passager qu'elle connait à peine. Petit-à-petit, elle nous dévoile sa rencontre avec ce photographe trois mois plus tôt, et cette promesse de se retrouver le 19 septembre à 13h17, sans savoir avec certitude si chacun sera au rendez-vous.

Elle en a tant pris, des trains, pour passer d'une maison à l'autre avec son frère. Enfants de parents divorcés, enfants en transit dans des voyages hebdomadaires où elle sortait ses carnets pour faire ses devoirs. Histoire de passer le temps, et de ne pas avoir trop mal. Mais c'est fois, ce n'est pas elle qui voyage. Elle attend. le temps s'étire, entre souvenirs d'enfance et interrogations sur ce pari des retrouvailles. Viendra-t-il, cet homme dont elle sait si peu de choses ? Viendra-t-il, celui qu'elle espère, celui qu'elle imagine, une main qui prendrait la sienne, un long baiser dans le creux de sa nuque. Les minutes s'égrènent, l'émotion monte doucement, et le désir aussi, retrouvé, impérieux. « le désir est toujours tapi quelque part, prêt à bondir. Quand il surgit, nous voilà de nouveau frais et brillants, lavés de tout ce qui a pu nous abîmer, nous amoindrir, aptes à accueillir avec avidité le chapitre qui se présente. C'est étonnant, cette capacité à se renouveler. A faire table rase. » Aurélia Ringard a su, avec délicatesse, d'une plume précise et belle, nous prendre par la main et nous emmener avec Chloé, le souffle suspendu, après trois heures d'attente, jusqu'au quai numéro 7 où le train entre en gare. Une nouvelle histoire commence.

Un roman remarquable, qui mériterait largement d'être davantage présent sur les étals des libraires.

Roman lu dans le cadre des « 68 premières fois ».
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❝Le bleu ne fait pas de bruit. C'est une couleur timide, sans arrière-pensée, présage, ni projet, qui ne se jette pas brusquement sur le regard comme le jaune ou le rouge, mais qui l'attire à soi, l'apprivoise peu à peu, le laisse venir sans le presser, de sorte qu'en elle il s'enfonce et se noie sans se rendre compte de rien. le bleu est une couleur propice à la disparition. Une couleur où mourir, une couleur qui délivre, la couleur même de l'âme après qu'elle s'est déshabillée du corps, après qu'a giclé tout le sang et que se sont vidés les viscères, les poches de toutes sortes, déménageant une fois pour toutes le mobilier de ses pensées. Indéfiniment, le bleu s'évade. Ce n'est pas, à vrai dire, une couleur. Plutôt une tonalité, un climat, une résonance spéciale de l'air. Un empilement de clarté, une teinte qui naît du vide ajouté au vide, aussi changeante et transparente dans la tête de l'homme que dans les cieux. L'air que nous respirons, l'apparence de vide sur laquelle remuent nos figures, l'espace que nous traversons n'est rien d'autre que ce bleu terrestre, invisible tant il est proche et fait corps avec nous, habillant nos gestes et nos voix. Présent jusque dans la chambre, tous volets tirés et toutes lampes éteintes, insensible vêtement de notre vie.❞
Une histoire de bleu, Jean-Michel Maulpoix

❝Je me demande si, par la convocation de ce lieu, c'est mon avenir que je suis venue chercher ou mon passé que je suis en train de retrouver.❞

Le premier roman d'Aurélia Ringard est de ceux dont le sujet tient en quelques mots : une femme et un homme se sont rencontrés brièvement avant de devoir se séparer et cette brassée d'heures passées ensemble sont de celles qui bouleversent une vie.

❝Cela sonnait juste et ne sentait pas le coup d'un soir.❞

C'était il y a trois mois au vernissage de l'exposition de ses photographies à Paris et ils ne se sont pas revus depuis. Il partait dès le lendemain en reportage dans les Alpes, en Haute-Tarentaise et lui a donné rendez-vous.

❝Voici l'horaire de mon train de retour, je l'ai déjà réservé, Gare de Lyon, le 19 septembre, 13 h 17❞

Leur rencontre ? Une fulgurance. Alors oui, Chloé sera là.

❝Elle s'est contentée de courir jusqu'ici, d'arriver en avance, très en avance même, dans un mouvement superbe d'abandon et d'entêtement fertiles, bras ouverts à la récolte.❞

❝Bras ouverts à la récolte❞, c'est beau, n'est-ce pas, d'aller vers son avenir prête à tout cueillir, à tout embrasser.
Ce 19 septembre, elle prend le temps d'attendre cet homme ❝à la fois étranger et intime❞, installée à une table du Train Bleu, un peu à l'écart d'où elle a le loisir d'être attentive aux vies qui la frôlent, d'observer le ballet des serveurs et celui des gens qui vont et viennent, entrent et sortent comme ils le feraient d'une scène de théâtre. Elle leur invente une vie sous la surface des apparences, au gré de ce qu'elle a vécu ou croit deviner à cette manière qu'ils ont de se mouvoir, de se parler, de regarder autour d'eux ou, à l'inverse, de s'absorber absents au monde et repliés sur eux-mêmes dans leur lecture du moment ou, comme elle, dans le carnet qu'elle a ouvert pour y écrire.

❝Tout est là et rien ne s'arrête jamais. Les voyageurs des gares disent tout avec le rythme de leurs pas et le volume de leurs sacs. Chacun porte en soi des dizaines d'histoires à raconter. En imaginant les destinées, elle a l'impression d'influer sur le cours de leur existence. L'acte de témoigner ne lui semble jamais vain.❞

Dès les premières pages, l'oeil repère des phrases privées de verbe, laconiques, telles ces indications que l'on trouve d'ordinaire dans un script : ❝Mois de septembre. Début de jour❞ ; ❝Arrêt sur image. Fin des vacances❞ ; qu'elles soient empruntées au lexique du cinéma ❝Des plans-séquences de nos amours tentées❞ ou à celui du théâtre ❝la pincée de drame tenue et nécessaire avant que le rideau ne retombe complètement sur la scène et que le monde se retire❞. Et tant d'autres.

De fait, Jour bleu respectant la règle des trois unités, nous sommes bien au théâtre.

✦ le lieu : on ne sort pas de la Gare de Lyon ❝Un mélange de Chanel et de crasse. de tabac et de sueur❞ et de son restaurant le Train Bleu, lieu feutré, soustrait à l'effervescence du hall et des quais. Les brasseries, sublimées dans les films de Claude Sautet par exemple, sont des endroits qui permettent de capter l'humain, de retranscrire la vie, d'observer sans que notre présence soit détectée.

✦ le temps : trois heures de la vie d'une femme, Chloé, sur le point de s'élancer vers l'inconnu ; trois heures qui correspondent peu ou prou au temps de lecture du roman ;

✦ L'action : si les récits secondaires ne sont pas absents, seule ❝la pellicule de la mémoire [recolle] les morceaux❞ pour visionner les souvenirs tremblés que ce lieu particulier fait remonter de son passé d'enfant de divorcés qui, avec son frère, voyageait de l'un à l'autre en train, trajet de quelques heures pour combler la distance entre leurs parents.

❝Tu m'as donné rendez-vous dans une gare. Tu ne pouvais pas savoir. C'est pourtant simple, c'est toute ma vie. Dans ma vie, il y a des gares et des trains. Des trains à attraper, des trains à l'heure, des trains bondés, des trains de nuit, des trains bloqués, des trains en retard.❞

Un prologue et un épilogue écrits par deux « je » différents, le second semblant répondre au premier, bornent une quarantaine de chapitres très courts alternant entre présent et passé, entre Chloé qui se raconte et un narrateur qui relate, à la troisième personne, la rencontre venue la percuter trois mois auparavant Quai de Béthune à Paris. Par cet astucieux procédé narratif qui déjoue avec bonheur la monotonie d'un long monologue, Aurélia Ringard met en mouvement l'histoire de cette attente autrement immobile, ❝tout me revient dans une accélération impossible à maîtriser❞, les plaisirs, les blessures, les doutes, ❝les souvenirs que [Chloé] gratte comme on écorche la roche lors de fouilles archéologiques❞ pour donner un contour approximatif au passé, les traumatismes de l'enfance ❝c'est un été où les châteaux de sable se construisent et où notre famille s'effondre❞, la fin d'un mariage dans la douleur, les pleurs du père dans la cuisine, les étreintes maternelles aux effluves de Shalimar, le désir et l'élan enfin qu'elle choisit, elle, afin de ❝Tout faire pour ne pas finir avec des regrets ou un goût d'inachevé❞.

L'écriture d'Aurélia Ringard a l'élégance retenue qui sied à cette attente où l'inquiétude le dispute à la griserie. Tout n'est que discrétion. Quelques allusions à des textes connus de tous se glissent çà et là : Les Mots bleus de Christophe dès la première page

❝Derrière la vitre, on articule des mots que l'on dit surtout avec les yeux❞

ou encore les premiers mots du poème de Bernard de Ventadour qui ouvrent le chapitre 10 et que citait Sylvain Prudhomme dans Par les routes.

❝Le temps va, vient, vire…❞

Des images déroutantes naissent d'associations imprévisibles, tels ❝cette vie contemporaine qui gifle la poésie❞ ou ❝ce silence à fendre les muscles❞, qui dépaysent le lecteur autant qu'elles le captivent.

Et ce bleu qui calme les fièvres autant qu'il dit la couleur de l'âme mélancolique

❝Bleue est la couleur du regard, du dedans de l'âme et de la pensée, de l'attente, de la rêverie et du sommeil.❞
Une histoire de bleu, Jean-Michel Maulpoix

et dont la chatoyante palette venue du passé nimbe ces heures d'attente et leur donne une tonalité propre : le bleu immémorial, celui du ciel et de la mer, mais aussi celui des lèvres les jours de grand froid, des rideaux, du coton, de la voiture familiale, le bleu-vert des yeux maternels, le bleu de ce jour enfin ❝[…] le grand jour. le jour sans filet❞ où Chloé attend cet homme au Train Bleu, comme si à l'instinct elle plaçait sa vie à venir, cet amour à éclore, son coeur ❝grenade impossible à dégoupiller❞, sous la protection de cette couleur-talisman au moment où tout s'apprête à basculer vers l'inconnu.

Alors que se tournent les dernières pages de cette histoire en train de s'écrire dans le carnet qu'elle a toujours avec elle,

❝J'essaie de mettre de l'ordre dans l'histoire, mais j'ai la mémoire en vrille, il me manque des photos de famille. Je ne sais pas comment structurer le temps, ni comment le définir. Si je devais en faire un livre, on dirait que je suis une narratrice chaotique. Je recompose, ni plus, ni moins, je tente de décrypter les événements et les choses. Au bout du compte, j'interprète, j'imagine. C'est peut-être imaginairement que l'on aime. Des parents, une vie, une gare. Un homme. On aime l'image que l'on s'en fait.❞

le lecteur se demande — l'identité du narrateur percera-t-elle enfin ? le photographe sera-t-il au rendez-vous par lui fixé ? Existe-t-il vraiment ? n'est-il qu'un fantasme ? — car le talent d'Aurélia Ringard est aussi de faire de ce récit intimiste un roman à suspense et à énigme. À mon tour, je me suis retrouvée prise dans un entre-deux, entre l'impatience de gagner les dernières pages pour savoir enfin et l'envie de ralentir ma lecture pour rester encore assise à cette table à l'écart, à goûter ces heures lentes au-dessus desquelles planent la persistance de la mémoire et l'incertitude de l'avenir.

❝Convoquer l'instant, celui qui scintille plus que les autres, ne plus bouger, ne plus s'appesantir, c'est un privilège. Rêver. Juste rêver. On ne sera pas jugé pour cela.❞

Comment ne pas tomber sous le charme de ce Jour bleu en équilibre entre passé et présent, entre mémoire et hypothèses, entre l'attente anxieuse et un bonheur à venir qui s'abriterait, pourquoi pas, ❝dans une cabane au bord de mer, ma vie rêvée depuis longtemps ? Un roman qui parle de ceux qui doutent, se trompent, (se) cherchent, vont de l'avant et vers l'autre ❝à pas timides❞ comme l'écrit Cécile Coulon dans le poème sur lequel, après un dénouement théâtral et rapide, tombe le rideau.

Fascinant premier roman.

Lu pour la sélection 2022 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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CChloé choisit "le train bleu" , illustre café de la Gare de Lyon, pour attendre un homme.
Elle l'a croisé il y a trois mois, il est photographe , il s'est envolé après leur rencontre et lui a donné rdv à son retour.
Elle est en avance. Viendra t'il ?
Cette attente l'entraine dans son enfance, dans sa vie, ses pensées retracent des périodes particulières, des séparations, des joies, des peines....
J'ai été , on ne plus conquise par cette histoire , qui peut paraitre banale, mais qui, par le talent de son autrice, nous fait vivre un vrai moment de littérature et de poésie. Chaque page est un bonheur de lecture . Un vrai bijou !
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Un très beau texte à savourer. Sensible et poétique. L'histoire d'un amour. On retrouve beaucoup de soi dans l'introspection de la narratrice soumise à l'attente. Un récit tout en douceur et légèreté, aux phrases si justes, simples et belles à la fois. Il n'y a rien de trop dans ce texte.
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