AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,58

sur 84 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n'a pas fallu de nombreuses pages pour que je sois totalement captivée de ce roman.
Pourtant les premières lignes m'ont un peu effrayée, une histoire de grand-mère, hospitalisée pour insuffisance respiratoire d'origine virale et interdite de visites : trop souvent entendu et lu au cours de l'année précédente. Mais rapidement, l'acharnement de cette femme qui fait le siège de l'hôpital pour tenter d'accéder à son aïeule, fait pressentir quelque chose de peu banal dans leur relation. Et cette histoire, qu'elle connaît bien sûr, la narratrice nous la distille au compte-goutte, alternant présent douloureux et passé à énigme.

C'est ainsi que trois générations de femmes se sont succédées, unies par un secret enfoui au fond d'un grenier, d'accès interdit comme la pièce fermée de Barbe-Bleue.

Si le thème n'est pas nouveau, et très exploité en littérature, le rythme du récit entraine une addiction incroyable et il est très difficile de le lâcher . La substitution des rôles induite par les mères blessées au plus profond d'elles-mêmes crée une dynamique particulière , qui explique aussi l'attachement de la narratrice.

Et puis il y a cette maison, le berceau de l'enfance, l'écrin de souvenirs heureux, mais aussi un mal-être, une inquiétude sous-jacente, que le silence des adultes ne parvient pas à effacer.

Le chagrin, la culpabilité, l'ombre omniprésente qui souligne l'absence, tout cela fait la trame d'une belle histoire d'amour entre deux femmes qu'une génération blessée sépare pour mieux les unir.

Merci à Netgalley et aux éditions Stock
Commenter  J’apprécie          761
Elisabeth campe dans les couloirs de l'hôpital attendant de pouvoir serrer les mains de sa grand-mère, plongée dans le coma. Nous sommes en pleine pandémie, il n'y aura pas d'issue heureuse. C'est sa mère, Anne, qui l'a prévenue. N'ayant rien d'autre que l'attente, Elisabeth plonge dans ses pensées, ses souvenirs. Cette maison familiale où depuis l'âge de sept ans elle a passé toutes ses vacances en compagnie de ses grands-parents. C'est cette année-là que sa mère a coupé les ponts avec ses parents, ne voulant plus les voir, sombrant dans une profonde mélancolie et ne parlant que quand elle exerçait son métier de comédienne. La vie des autres est plus facile à jouer, à vivre. Cette maison que nous visitons pièce par pièce, lieu d'un bonheur certain, devenu le lieu du malheur. Enfin, pas totalement. Juste une pièce, interdite d'accès. C'est dans cette pièce qu'Anne a perdu les mots et malgré son amour infaillible s'est éloignée de sa fille car Elisabeth, cette année-là, a dû choisir : soit elle rentrait avec ses parents, soit elle restait avec ses grands-parents. La pauvre petite ne savait pas que derrière un simple choix de vacances, elle allait déterminer la vie de chaque membre de cette famille. Elisabeth remonte le temps, entre deux visites d'une infirmière. Elle se souvient de cette période où adolescente, elle se rendait dans la pièce interdite pendant les absences de ses grands-parents. Elle en a passé des moments dans cette pièce qui était une chambre d'enfant. Elisabeth va pouvoir serrer sa grand-mère contre elle, lui parler, avant son grand départ. Elle retrouve dans les affaires de sa grand-mère une lettre adressée à sa fille Anne où elle demande pardon, où elle explique.

Une histoire difficile sur les secrets de famille, la transmission générationnelle, les rapports mère-fille, les non-dits, les ressentiments, la culpabilité et même la haine. La grand-mère, dans sa souffrance de femme et de mère a été très loin, trop loin, se servant, peut être inconsciemment, je ne suis pas juge, de sa petite fille dès sa naissance.

Si l'histoire n'est pas très gaie, elle est contée brillamment par son autrice et se lit comme une enquête.

Dès les premières pages, j'avais envie de connaître l'histoire de cette famille et ses secrets.

Constance Rivière est une femme politique française. Je ne la connaissais pas. En même temps, je ne suis pas une référence en la matière.


Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
Commenter  J’apprécie          532
Elisabeth est issue d'une famille « mutique » où, par pudeur ou par bienséance, on préfère taire les choses. Une attitude lourde de sens qui devient difficile à porter au fil des générations : « Au jeu des Sept familles, je demande la famille silence. le grand-père secret. La grand-mère mystère. La mère mutique. le père motus. La fille bouche cousue. Une seule règle du jeu : pas de question. » Mais lorsque sa grand-mère dont elle était si proche enfant vit ses dernières heures isolée de tous dans un hôpital, la jeune femme veut absolument obtenir des réponses à ses questions : pour quelle raison sa famille s'est-elle disloquée, ses membres jusque là soudés s'ignorant désormais totalement ?

L'héroïne, Elisabeth, est une jeune femme à la recherche de son passé, il lui manque quelque chose pour se construire sereinement, une brèche demeure grande ouverte qui n'a jamais pu se refermer : sa mère, une femme énigmatique, comédienne de profession (car elle ne peut apparemment pas s'empêcher de faire semblant) a brusquement changé de comportement vis à vis de sa propre fille mais surtout de ses parents qu'elle refuse de rencontrer. Elisabeth n'a jamais compris cette « fracture » soudaine, inexpliquée survenue au cours de son enfance. Vivre au sein de cette famille déchirée est rapidement devenu un fardeau : une mère froide, distante, dépressive, des grands-parents qu'elle ne voit qu'aux grandes vacances dans une maison de campagne où résonnent encore mille souvenirs. Que cache ce mystérieux grenier dont l'accès lui était formellement interdit ?

S'oppose à ce récit calme au ton froid et poétique parfois, cette course contre le temps pour retenir les souvenirs et tout ce qui peut l'être d'une vie troublée par un secret de famille pesant. le côté énigmatique de ce récit m'a beaucoup plu : j'ai comme Elisabeth eu envie de connaître les raisons de cette fracture soudaine dans une famille jusque là en apparence soudée. J'ai trouvé touchant le portrait de cette famille mutique où il est si difficile pour une jeune femme de trouver sa place. L'auteure dresse également avec beaucoup de sensibilité le tableau d'une époque actuelle, de notre société qui tente de réagir face à une épidémie dévastatrice. Les relations humaines y compris avec nos proches malades ou mourants sont réduits « tout comme les cartes bancaires » au sans contact… Attendre des heures dans ce couloir d'hôpital avec obstination sera pour Elisabeth l'occasion de se remémorer des souvenirs d'enfance et de se questionner sur les relations compliquées entre les membres de sa famille. C'est avec beaucoup d'empathie que j'ai suivi l'attente d'Elisabeth à la porte de l'hôpital, impatiente de revoir une dernière fois sa « grand-mère soleil« , de lui témoigner son affection mais aussi de discuter enfin avec elle de sujets graves, de poser les questions qui importent en faisant fi de ce mutisme familial intergénérationnel pour enfin faire éclater la vérité. Ce roman offre une réflexion poignante et réaliste sur notre rapport à la vieillesse et sur le temps qui passe trop vite.

Une lecture qui sort de mon genre de prédilection et qui pourtant là encore m'a entièrement satisfaite dans les sujets abordés. Je remercie NetGalley et les Editions Stock pour ce partenariat.
Lien : https://loeilnoir.wordpress...
Commenter  J’apprécie          90
Lu dans le cadre du Prix Nouveau Talent Cultura 2021. Je remercie Cultura et les Editions Stock pour l'envoi de ce roman.

Au début de la pandémie du Covid, Elizabeth fait le forcing à l'hôpital afin de pouvoir accompagner sa grand-mère dans ses derniers instants de vie.

La jeune femme porte un grand amour à la vieille femme auprès de qui elle a passé tous ses étés depuis l'âge de 7 ans dans la maison familiale.

Des étés qu'elle a passé là sans ses parents, sa mère Anne ayant coupé les ponts avec sa propre mère.

Elizabeth veut découvrir la raison de la brouille entre les deux femmes, les silences de sa mère qui ne s'est jamais comportée envers elle comme une maman, les secrets du grenier interdit de la vieille maison.

La première partie est très émouvante car elle rapporte de façon sensible ce qu'ont ressenti toutes les personnes qui avaient un proche malade du covid et à qui ont a interdit l'accès à l'hôpital, la détresse de ne pas pouvoir accompagner dans la mort.

Le reste du livre est consacré à la recherche du secret familial.

Une très belle histoire à laquelle j'ai tout de suite accroché par la sensibilité qui se dégage de l'écriture.

Une belle découverte.

Commenter  J’apprécie          80
" Au jeu des Sept familles, je demande la famille silence. le grand-père secret. La grand-mère mystère. La mère mutique. le père motus. La fille bouche cousue. Une seule règle du jeu : pas de questions. "

Elisabeth, la narratrice est prévenue par sa mère que sa grand-mère vit ses derniers instants à l'hôpital, elle se précipite mais le contexte sanitaire du Covid lui interdit de l'approcher. Elle ne quitte pas la salle d'attente de l'hôpital et laisse remonter ses souvenirs, les moments passés auprès de sa grand-mère dans la Maison familiale, des souvenirs de vacances heureuses "Aucune règle, sauf deux : ne pas poser de questions et ne pas monter au grenier. Longtemps, je m'y suis tenue." Une maison dont sa mère a refusé de franchir la porte depuis des années comme elle refuse maintenant de se rendre au chevet de sa mère mourante.

La jeune femme veut comprendre avant qu'il ne soit trop tard, elle veut parler à sa grand-mère " de la boule de noeuds qui l'entrave et de sa mère qui ne sourit plus... qui ne parle plus que sur une scène, pour dire les mots des autres" .

" Urgence des mots quand il est déjà trop tard. Imminence que j'ai toujours crainte sans que la conscience que ce jour arriverait me donne la force de l'anticiper. Courir, fuir, rire, chaque jour passé à privilégier le superficiel par peur de s'écrouler sous le poids de l'essentiel." Consciente des failles de sa mère elle a fait tout pour protéger celle qui n'a plus jamais été la même après l'été de ses sept ans quand elle a sombré dans la mélancolie après avoir coupé les ponts avec sa propre mère. Devenue mutique, sa mère, comédienne de profession, joue pour être une autre, réfugiée dans un monde inaccessible. " A huit ans, je me suis retrouvée au milieu, un pied de chaque côté de la frontière, écartelée, une mère à la ville, une grand-mère à la campagne, aussi semblables de visage qu'étrangères de coeur."

L'auteure déroule l'histoire d'une famille complexe, de trois femmes enfermées dans un schéma familial qu'elles reproduisent. Constance Rivière explore finement les non-dits, les silences qui prédominent dans cette famille, le calvaire des parents après la disparition d'un enfant, la douleur et la culpabilité mêlées pour l'entourage, le piège qui se referme sur les enfants qui protègent leur mère au risque de s'oublier.
Dans ce roman la vieille maison familiale est un personnage à part entière, paradis perdu de l'enfance de la mère de la narratrice " Qu'est-ce qu'une maison ? Un lieu à partir duquel structurer nos existences ou un lien qui nous enchaîne ?"
Le style est fluide, la plume élégante et la construction habile, centrée sur l'année 1959 où tout s'est joué, puis sur l'année des sept ans d'Élisabeth quand s'est produite la cassure entre sa mère et sa grand-mère.
Constance Rivière situe son histoire dans l'époque contemporaine et souligne ainsi l'inhumanité à laquelle les familles ont dû faire face, empêchées d'accompagner leurs proches en temps de Covid.
Le premier roman de Constance Rivière, "Une fille sans histoire", était déjà très bien maîtrisé mais avec ce deuxième roman elle me semble avoir encore progressé dans son écriture.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          50
Coup de coeur pour ce roman de la rentrée littéraire. C'est une histoire de secret de famille. Une famille fondée par des femmes fortes où les hommes ont peu d'importance et où les secrets les ont éloignées. Lorsque la grand-mère d'Elisabeth est touchée par le covid, celle-ci veut tout faire pour être à son chevet, malgré les contraintes sanitaires. Son but est d'avoir des réponses à ses questions. Pourquoi sa mère a coupé les ponts avec sa propre mère du jour au lendemain, laissant Elisabeth, alors jeune, osciller entre les deux ? Pourquoi sa mère a-t-elle alors changé de comportement avec elle ? Que cache le fameux grenier de cette maison si particulière ? Un roman addictif qui se lit d'une traite, très ancré dans notre époque avec les problématiques concernant l'épidémie. #Lamaisondessolitudes #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          30
Magnifique roman sur la famille est ses secrets.
J'ai été emportée par l'émotion de la première à la dernière page.
J'avais déjà adoré le premier roman de cette autrice, une Fille sans histoire. Avec ce nouveau roman, un cap est franchi, le style, l'intrigue, les personnages, tout est réussi. A lire ABSOLUMENT !!!!!
Commenter  J’apprécie          30
La maison de l'enfance.
La maison des souvenirs.
La maison de l'innocence.
Avant, avant de devenir la maison des solitudes.
La petite fille y passait des vacances dans cette maison-là, entre une grand-mère attentionnée et un grand-père perdu dans ses rêveries.
Un jour, elle devait avoir sept ans, il se passa quelque chose d'étrange, sa maman décida qu'elle ne reviendrait plus dans la maison et puis elle arrêta de parler à ses parents.
Les relations furent définitivement fermées.
Que s'était-il passé entre ces murs qui ne puissent obtenir de pardon ?
Bien des années plus tard, Elisabeth est prévenue par sa mère que la grand-mère est hospitalisée, elle vit ses derniers instants.
Elisabeth se précipite à son chevet, elle se hâte car bientôt il pourrait trop tard pour comprendre, déterrer le secret qui transpire dans la maison des solitudes.
Délier les langues qui se taisent depuis trop longtemps, défroisser les visages meurtris, rétablir une communication...
C'est l'histoire d'une quête, d'un lourd secret qui abîme des vies, c'est une écriture sur le comment les souvenirs nous submergent.
C'est tout ce que j'aime.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (198) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}