«
le Chameau ivre » d'Alma Rivière est un kaléidoscope empli d'étoiles. On se prend à aimer L'Iran avec ses contradictions, sa force mentale, son amour de liberté dans le sablier qui veut retenir la folie oppressante plus que L'Hymne de la Joie. Ces récits, portes, d'une géopolitique décrite avec du sable dans les mains sont les battements du coeur de ce pays. L'envie frénétique pour le lecteur de fouler ce sol où les aprioris occidentaux font le jeu des faux-semblants . Ce livre devient une ivresse pour le lecteur.
Dépaysant, engagé, intime «
le Chameau ivre » est le livre a emporté pour un voyage de confidences, de sel, de vent, au fond de soi. Ces récits courts, vifs, souples, nous poussent dans le dos. Nous sommes dans cette itinérance allouée, pour la beauté de ce pays, emblématique et manichéen.
L'écriture d'Alma Rivière est fluide, agréable, et cette dernière sait conjuguer l'art avec l'idiosyncrasie de son pays. « A l'école primaire, il y avait un règlement concernant les cheveux. La règle absolue était que les écoliers devaient avoir les cheveux courts. Quatre millimètres, pas un de plus. »
Les récits sont des morceaux de vie, sociologiques, mais pas que. L'habitus de ce pays couronne ses hôtes d'un courage que les occidentaux n'imaginent même pas. Alma Rivière délivre les matières mouvantes de ce pays, qu'elle affectionne, même si.
Le lecteur est dans cette qualité d'ubiquité où il ne sait plus quel pays préférer. Il a tout à coup besoin de ce souffle iranien où le secret est levier. La chape de plomb est telle, qu'il a besoin de partir tout en laissant ses empreintes sur sa terre-mère devenue.
«
le Chameau ivre » est un moment de rencontre et d'apprentissage. On est dans la fusion et c'est une réussite. Tout est détricoté. La pelote de mots qui advient est ce consentement à la différence et à l'insoumission dans un même temps.
C'est une mappemonde livresque, dans un langage soigné quasi universel.
La première de couverture est un enchantement, une invitation qui subrepticement va jouer un grand rôle. Un concept réussi, calme et olympien que le lecteur retiendra longtemps dans sa mémoire. le jeu de la lumière incite à ouvrir en grand ce livre pour commencer une lecture de très haute qualité. Pari réussi !.
Les Editions Rue des Promenades nous prouvent une nouvelle fois leur place dans la cour des Grands …….