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EAN : 9782918804543
126 pages
Rue des Promenades (12/10/2016)
4.29/5   7 notes
Résumé :
La carte mondiale des vins omet le plus souvent un endroit appelé l'Iran.
Les gens qui créent ces cartes on tendance à le voir comme un pays musulman et donc sec.
Le fait que beaucoup d'Occidentaux pensent que nous autres, Iraniens allons travailler à dos de chameau doit certainement jouer aussi.

Une voix emmène le lecteur au coeur de la réalité iranienne à laquelle il n'a, le plus souvent, pas accès.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« le Chameau ivre » d'Alma Rivière est un kaléidoscope empli d'étoiles. On se prend à aimer L'Iran avec ses contradictions, sa force mentale, son amour de liberté dans le sablier qui veut retenir la folie oppressante plus que L'Hymne de la Joie. Ces récits, portes, d'une géopolitique décrite avec du sable dans les mains sont les battements du coeur de ce pays. L'envie frénétique pour le lecteur de fouler ce sol où les aprioris occidentaux font le jeu des faux-semblants . Ce livre devient une ivresse pour le lecteur.
Dépaysant, engagé, intime « le Chameau ivre » est le livre a emporté pour un voyage de confidences, de sel, de vent, au fond de soi. Ces récits courts, vifs, souples, nous poussent dans le dos. Nous sommes dans cette itinérance allouée, pour la beauté de ce pays, emblématique et manichéen.
L'écriture d'Alma Rivière est fluide, agréable, et cette dernière sait conjuguer l'art avec l'idiosyncrasie de son pays. « A l'école primaire, il y avait un règlement concernant les cheveux. La règle absolue était que les écoliers devaient avoir les cheveux courts. Quatre millimètres, pas un de plus. »
Les récits sont des morceaux de vie, sociologiques, mais pas que. L'habitus de ce pays couronne ses hôtes d'un courage que les occidentaux n'imaginent même pas. Alma Rivière délivre les matières mouvantes de ce pays, qu'elle affectionne, même si.
Le lecteur est dans cette qualité d'ubiquité où il ne sait plus quel pays préférer. Il a tout à coup besoin de ce souffle iranien où le secret est levier. La chape de plomb est telle, qu'il a besoin de partir tout en laissant ses empreintes sur sa terre-mère devenue.
« le Chameau ivre » est un moment de rencontre et d'apprentissage. On est dans la fusion et c'est une réussite. Tout est détricoté. La pelote de mots qui advient est ce consentement à la différence et à l'insoumission dans un même temps.
C'est une mappemonde livresque, dans un langage soigné quasi universel.
La première de couverture est un enchantement, une invitation qui subrepticement va jouer un grand rôle. Un concept réussi, calme et olympien que le lecteur retiendra longtemps dans sa mémoire. le jeu de la lumière incite à ouvrir en grand ce livre pour commencer une lecture de très haute qualité. Pari réussi !.
Les Editions Rue des Promenades nous prouvent une nouvelle fois leur place dans la cour des Grands …….
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« La carte mondiale des vins omet le plus souvent un endroit appelé l'Iran. Les gens qui créent ces cartes ont tendance à le voir comme un pays musulman et donc sec. le fait que beaucoup d'Occidentaux pensent que nous autres iraniens allons travailler à dos de chameau doit certainement jour. »
Avec ce premier paragraphe, le ton est donné ironique, lucide, lucidement désespéré quelque fois. Dans ce livre, j'ai trouvé la recette artisanale et clandestine de la fabrication du vin à domicile. Sans oublier les chutes : « Ne conduisez jamais en ayant bu. C'est vraiment pas juste pour les autres. » ou « Faire du vin en Iran ne vous transforme pas automatiquement en dissident. Même si ça aide. »
La jeune génération ne croit plus au futur « On ne croyait pas au futur : on savait qu'on n'en aurait pas. Qu'on avait été élevés pour un futur qui ne viendrait jamais. Tomber d'une terrasse en fuyant une descente de flics était seulement l'une des nombreuses possibilités » Préférer se jeter du balcon que d'être arrêté par la police, cela fait froid dans le dos.
Ce pays meurt d'ennui « C'est ça, l'enfer iranien. Si tu fais pas gaffe, tu peux mourir d'ennui. En fait, t'en vois plein, des ports vivants, si tu regardes de plus près les piétons dans les rues noires de monde. »
Où il est également question du « mouvement vert » suite aux fraudes dans les élections présidentielle de juin 2009. Imaginez une manifestation monstre, nos marches syndicales, c'est du gnangnan à côté !, des centaines de milliers de personne défilant sans un mot, oui, chers amis, un silence complet. « Ils restaient silencieux –chacun d'entre eux- tout le long du parcours. Pas un son n'émanait d'eux. Sauf un claquement de mains occasionnel. A un moment, quelqu'un faisait « clap ! clap ! clap ! » et la foule l'imitait, répétant les trois mêmes sons. »
N'oubliez pas que « Un invité est comme un cadeau de Dieu. »
Des histoires courtes acidulées, acides, tendres, ironiques, désespérés et pourtant pleines d'espoir.
J'aime beaucoup les petits formats des éditions Rue des Promenades. Ils se glissent partout et n'abiment pas les poches (très important). le contenu vaut le détour. Je suis presque certaine d'avoir une bonne surprise et ce fut le cas pour ce livre.
Le chameau ivre à lire et relire dans n'importe quel ordre. Ne vous en privez pas.

Lien : https://img.over-blog-kiwi.c..
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Avec ce recueil de textes courts comme autant de portes ouvertes sur l'Iran, Alma Rivière fait un beau pied de nez à tous les préjugés qui circulent.

A travers la voix de son narrateur, Alma Rivière célèbre l'iranien en bon vivant, avec un sens affuté de l'hospitalité. Elle nous donne à voir des aperçus, morceaux de vie, anecdotes, souvenirs, comme la petite histoire que l'on se transmet. On parcourt les rues, les écoles, les cafés, on s'invite dans l'intimité de ce pays que l'on a finalement du mal à se représenter.

Elle pointe avec un ton direct, ironique, tranchant et un humour qui peut être cinglant, les contradictions de son pays, les discordances risibles et désespérantes parfois, les absurdités du régime, les lois qui changent, le manque de liberté, le libre arbitre qui se fait la malle, et puis les drames, la guerre, les pertes.

19 récits très contemporains aux allures de chroniques, comme pour revendiquer ce qui fait réellement l'Iran, tordant le cou aux idées reçues. Avec lucidité et rire jaune, elle remet en question les préjugés que l'on peut avoir et réussi à nous donner le sourire malgré le tragique de certaines situations, et surtout, à nous donner envie de connaître son pays. Bel hommage.
Lien : http://casentlebook.fr/le-ch..
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C'est un livre fascinant sur l'iran au moment de la révolution. J'ai beaucoup aimé les chapitres sous forme d'anecdotes, même si je dois avouer que certains m'ont un peu désorienté. On vit avec les personnages de façon intime; La plume est agréable, malicieuse même par moment, elle raconte avec légèreté et douceur des moments qui ne le sont pas forcément. On sent une bienveillance de l'autrice pour ce pays et son peuple. C'est un livre très agréable à lire.
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Ce roman est un pêle-mêle, une succession de courts textes nous ouvrant une fenêtre dérobée sur l'Iran. Ce pays sur lequel nous n'avons de cesse de porter un regard empli de préjugés et de compassion.
Ici, il est question de vin, de guerre, de vague verte, de cheveux ou encore de magnétoscope. le tout s'entremêlant, se chevauchant, se répondant.
L'intime croise la nation. L'amour se cogne à l'éloignement, à moins que ce ne soit l'inverse.
J'irais bien écouter ces récits, en sirotant un vin de Chiraz et en veillant sur un poisson rouge (les lecteurs comprendront).
Un jolie découverte et, de surcroît, un livre objet de très belle qualité.
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La carte mondiale des vins omet le plus souvent un endroit appelé l’Iran. Les gens qui créent ces cartes ont tendance à le voir comme un pays musulman et donc sec. Le fait que beaucoup d’Occidentaux pensent que nous autres iraniens allons travailler à dos de chameau doit certainement jouer, aussi.
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S’il faut le silence pour vous ouvrir les oreilles, vous devriez voir ce que le gaz lacrymogène fait aux yeux. J’avais décidé d’arrêter d’aller aux manifestations. Je suis un type paresseux. Et puis, ça commençait à se transformer, d’un effort pour changer les choses importantes. Je veux dire, nous voulions que le système existant évolue. Le réformer, comme on avait pris l’habitude de le dire. Nous ne voulions pas le remplacer par un nouveau. Après tout, nous savons tous ce qui se passe quand on remplace le système. Les nouveaux gouvernements ne sont pas très amusants. J’ai donc essayé de rester chez moi et de voir ce qui se passait. Mais c’est difficile de rester chez soi. On ronge son frein, on n’est pas fier de soi, en général, c’est un soulagement de finir par rejoindre la foule. Et puis, de toute façon, quand votre logement est rempli de gaz lacrymogène, vous sortez.
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