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3,74

sur 1629 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le bandeau comportant des éloges dithyrambiques de ce court livre ainsi que les 3 prix littéraires qu'il a reçus m'ont décidée à l'acheter. Je ne savais pas qu'il avait eu autant de succès avant de le lire et d'en faire cette critique. Et, malgré quelques réserves, je n'ai pas été déçue.

D'abord, l'auteure sait nous embarquer dès la première page au point que j'ai lu ce roman d'une traite. Pas de fioriture de style, pas de description inutile, Pascale Robert -Diard va droit au but dans un style plat mais avec un rythme alerte, efficace.

La romancière commence par nous présenter son personnage clé, Alice, une avocate de 50 ans qui travaille sur des affaires pénales. Elle vient de rater une plaidoirie, son client a pris 12 ans de prison et elle s'en veut. Abattue dans son bureau, elle reçoit une jeune femme de 20 ans, Lisa, qui a beaucoup insisté pour la rencontrer rapidement. Celle-ci lui dit avoir subi un viol lorsqu'elle avait 15 ans. Son agresseur, un jeune peintre plâtrier d'une trentaine d'années, est emprisonné à ce titre depuis 3 ans mais il crie son innocence et a fait appel. Lisa demande à Alice de la représenter pour cette nouvelle audience parce qu'elle est une femme (son ancien avocat qu'elle a congédié était un homme). Lisa commence le récit de son histoire et Alice « masque son ennui en prenant des notes ». Une affaire banale se dit-elle.
Mais non ce n'est pas une affaire banale car, comme le titre l'indique, Lisa, de son vrai nom Laurine, est une « petite menteuse ». Et là, l'affaire devient intéressante, pas banale du tout.

Ce roman est bien ancré dans la réalité contemporaine : dureté de la vie au collège, malaise et sexualité des adolescents au temps des réseaux sociaux, famille recomposée et père absent, mouvement « mee too » selon lequel le témoignage des femmes doit être entendu et cru sur parole.

Le livre évoque aussi la profession d'avocat où la vérité compte moins que la défense du client pour s'attirer de nouveaux clients (le personnage de Théry), les rivalités dans les fratries (en l'espèce deux soeurs, l'une brillante louée par la mère, l'autre moins), la rigidité idéologique d'un certain néo-féminisme (le personnage d'Adèle, belle fille d'Alice), l'extrême difficulté d'établir la preuve des faits dans les affaires de viol ou agressions sexuelles (paroles contre paroles) et enfin la solitude (le personnage d'Alice divorcée depuis longtemps, vivant seule et dont les enfants sont de moins en moins présents).

Mais, à mon sens, le vrai thème de ce livre c'est le statut de victime, surtout dans la société actuelle où le discours victimaire prend une ampleur démesurée. On ne loue plus tellement les forts, ceux qui ont du courage et bravent l'adversité : bien souvent aujourd'hui, le courage, consiste, consisterait plutôt, à s'avouer victime, à assumer ce statut et c'est terrible à dire à en tirer avantage. Lisa répète plusieurs fois qu'elle voulait « être plainte » (sous-entendu être regardée, être aimée).

Dans le contexte actuel, tout se brouille, on a du mal à séparer les vraies victimes (car elles existent et leurs souffrances ne doivent pas être sous-évaluées) des moindres ou fausses victimes (dont la sur-évaluation nuit à la crédibilité et à la juste appréciation du traumatisme parfois effroyable et durable des premières). le statut de victime semble devoir être reconsidéré sauf à croire au fond que nous sommes tous des victimes : victimes de nos parents, de notre milieu social, de notre physique et de notre corps, de notre faiblesse de caractère, de notre malchance, de nos mauvaises rencontres…

Pour en revenir au livre, Lisa la « petite menteuse », par son mensonge, a créé des victimes autour d'elle : elle a fait condamner un homme à tort, elle a manipulé ses parents, amis et professeurs mais n'est-elle pas malgré tout une victime ? C'est tout l'enjeu de la plaidoirie finale d'Alice. Allons plus loin, celui qu'elle a accusé à tort, pourtant victime depuis sa naissance, n'est-il pas un peu coupable compte tenu de son comportement passé (son regard sur les femmes, ses propos) ? Tout l'intérêt de ce livre est de définir les contours de la responsabilité individuelle et du statut de victime, de mettre en avant aussi les fameuses « circonstances atténuantes » propres à chaque individu. Et l'auteur le fait avec une certaine finesse.

Certes J'aurais apprécié que les personnages principaux soient tous un peu plus fouillés et que les relations de Lisa avec sa mère mais aussi avec sa soeur ainée (très absente du récit) soient mieux explorées mais le roman aurait peut-être perdu en concision et efficacité et il aurait fallu pour cela adopter un style plus littéraire, moins journalistique. Les personnages secondaires sont en revanche très bien campés en quelques mots (les jurés par exemple).

En conclusion, je recommande ce livre qu'il est difficile de lâcher une fois qu'on l'a commencé et qui, sans jamais vraiment trancher ni juger, pose des questions d'actualité sur les relations parents-ados et filles-garçons mais aussi sur la justice, l'école, la sexualité adolescente et bien sûr le mouvement « mee too », vraie révolution avec ses excès et ses limites. Ce livre présente l'intérêt d'ouvrir le débat sur ces sujets d'importance sans manichéisme ni a priori .
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📚 inconoclaste

J'ai lu ce livre car il est finaliste du prix Goncourt lycéens et que souvent il y a de belles pépites dans cette sélection.
J'ai adoré ma lecture un véritable coup de coeur 💓
Le roman est intelligent et pose les bonnes questions sur notre société .
Je ne veux pas trop en dévoiler mais je vous donne le synopsis :

" Je veux être défendue par une femme ", a dit Lisa en se présentant
à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.
Toutes les vérités sont elles bonnes à dire ?
La fin m a un peu dérouté car il n'y a pas vraiment de fin mais peut être une envie de l'autrice que nous nous fassions notre propre verdict.
Pour ma part non coupable
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Quand l'avocate Alice Keridreux- une quinquagénaire expérimentée- accepte de reprendre le dossier de Lisa Charvet en appel elle croit d'abord que ce sera une affaire facile à plaider. Lisa avait 15 ans quand elle a déclaré à la police qu'elle avait été violée par Marco Lange, 32 ans, un plâtrier à la mauvaise réputation et au casier judiciaire chargé. Il a été condamné à 10 ans de prison.
Alice va vite comprendre pourquoi Lisa est venue la voir, en mettant en avant qu'elle souhaitait être défendue par une femme. Elle découvre que la jeune fille a menti et veut revenir sur ses accusations qui ont envoyé un innocent en prison depuis 3 ans.

PASCALE ROBERT-DIARD met en avant les rouages qui ont mené à cette impasse judiciaire. Chacun à sa part de responsabilité, tout d'abord les parents d'Alice qui n'ont pas repéré le mal-être de leur fille. Des enseignants qui n'ont pas voulu passer à côté de la parole d'une élève, et enfin ses camarades de classe masculins, qui sont à l'origine de la souffrance de Lisa.

Un roman percutant et tragique à la fois.
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Célèbre chroniqueuse judiciaire, Pascale Robert-Diard nous offre dans ce premier roman un récit dans l'air du temps qui se présente comme un thriller judiciaire et qui décortique avec intelligence la mécanique du mensonge. Quand Alice, avocate de profession depuis 30 ans, voit débarquer dans son bureau Lisa, une jeune femme d'à peine 20 ans, elle ne ne comprend pas ce qu'elle attend d'elle. En effet, le précédent avocat qui avait défendu cette victime avait plutôt bien fait son travail puisqu'il avait envoyé en prison l'homme qui avait abusé d'elle. Or, Lisa exige à présent d'être défendue par une femme, parce qu'une femme saura mieux l'entendre, la comprendre et la défendre, elle qui a....menti. Est abordée alors toute la complexité de la situation vécue par Lisa lorsqu'elle était adolescente et qui l'a conduite au mensonge puis à tout cet emballement qui l'a submergée et a amené un innocent en prison. Sujet complexe, post me-too, la romancière revient sur la sacralisation de la parole non pour remettre en question celle des femmes qui bien heureusement s'est libérée mais pour analyser ces situations judiciaires dramatiques qui rassemblent des protagonistes qui se retrouvent dépassés par la portée de leurs témoignages, leurs sentiments et qui engendrent une erreur judiciaire. Un roman à découvrir absolument !
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Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement et je serais sans doute passé à côté sans une critique sur le site que j'ai lue ce matin.
Je ne parlerai pas de l'intelligence et de la sensibilité du livre, d'autres l'ont fait mieux que moi.
Je voudrais seulement attirer l'attention sur un personnage à côté duquel il ne faut pas passer : l'effrayante Adèle qui explique, premièrement qu'il n'est pas possible qu'une femme mente dans ce domaine, deuxièmement qu'il ne faut pas la croire si elle dit qu'elle a menti, troisièmement que même si c'est vrai il ne faut pas le dire, car cela nuira à la Cause des Femmes (avec les majuscules qui conviennent) et donc qu'il vaut mieux laisser un innocent en prison
Oui
A l'époque de l'affaire Dreyfus, certains disaient que même si Dreyfus était innocent il ne fallait pas le dire pour ne pas nuire à l'image de l'armée et que Dreyfus lui-même devrait accepter de rester en prison par patriotisme.
C'est la même essentialisation: comme le Juif pour l'antisémite l'homme est coupable par nature pour la néo féministe.
Alors je sais bien que le viol est un crime abominable, qu'il est important que la victime ose parler, qu'elle doit être écoutée. Mais crue sur parole ? Il faut se rendre compte qu'ainsi on érige une présomption de culpabilité ce qui est pratiquement impossible à renverser puisque c'est à l'accusé d'apporter une preuve négative ce qui est impossible par définition, et à plus forte raison trente ans après puisqu'on veut en faire un crime imprescriptible. C'est pour avoir dit cela qu'Elisabeth Badinter s'est fait insulter par de petites inquisitrices
Et qui osera se souvenir de l'affaire d'Outreau ? Ah, le juge Burgaud était un précurseur ! Mme Rousseau l'aurait adoré. Et Mc Carty en était un autre !
On pourra me retorquer beaucoup de choses et la plupart seront vraies. Mais aucune ne pourra justifier le scandale absolu d'un innocent condamné
Mais attention !
Le livre n'est pas manichéen. Marc n'est même pas sympathique. Il a même un profil de coupable. Lisa n'est pas coupable. Elle aussi est une victime. Victime de qui ? Des odieux petits mâles qui ont abusé de sa vulnérabilité certes. Mais aussi des personnes bien intentionnées qui l'ont instrumentalisée, particulièrement les enseignants. Au moins étaient-ils de bonne foi.
Ces personnes là, ce sont les mêmes que les lanceurs d'alertes (tout est parti d'une enseignante, puis les assistantes sociales, les psychologues, les associations) de l'affaire d'Outreau. Et elles ont enclenché une mécanique imbécile qui a broyé les vies d'une douzaine d'hommes ET de femmes, oui, de femmes, à l'époque c'était la parole de l'enfant qui était sacralisée. Et ils étaient tellement acharnés que, même après les avoeux de Myriam Badaoui, auxquels ils n'ont pas cru, ils ont réussi pour des raisons juridiques trop longues à expliquer à provoquer un second procès contre Daniel Legrand fils. A cette occasion on découvrit un garçon de vingt ans détruit, toxicomane, incapable de travailler, acquitté à nouveau bien sûr
Et maintenant ce sont les mêmes qui condamnent ce livre parce qu'ils les gêne



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Un petit livre (par son épaisseur) qui interpelle sur la relativité du témoignage, sur la crédulité parfois du monde de la justice, sur la cruauté du collège. Un livre au goût amer, que j'ai trouvé assez difficile à lire moralement: pas facile d'en sortir indemne. On a du mal à s'apitoyer sur cette petite menteuse, tout en la plaignant: tout est dans cette ubiquité de sentiments.
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Lisa a 15 ans lorsqu'elle accuse un homme de l'avoir agressée sexuellement. Lors du procès en appel, Lisa souhaite être défendue par une femme. Alice sera sa nouvelle avocate.

Pas de surprise, tout est dit dans le titre. Tout ? Non.
C'est un roman qui bouleversera vos convictions les plus profondes et pourtant on ne peut que se sentir mal à l'aise en le refermant. Je me suis demandée ce que l'autrice tentait de démontrer. D'autant plus que la période post me too ne se prête guère à ce genre d'exercice littéraire.
Néanmoins, je n'ai pas trouvé que la parole des victimes était remise en question. Pour moi ce roman est plus profond que cela. Il traite de la parole des victimes mais aussi de celle des accusés, comment celle-ci est remise en cause, mais aussi du doute et du jugement hâtif.
J'ai trouvé très intéressant les rouages du mécanisme judiciaire d'autant plus que l'autrice est chroniqueuse judiciaire depuis plus de 20 ans.

À lire !
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Pascale Robert-Diard est une habituée des tribunaux et réalise fréquemment des chroniques judiciaires pour le journal le Monde. Elle a donc décidé d'écrire un roman qui va à contre-courant de ce que l'on peut entendre en 2024 : et si celle qui se définissait comme une victime était en fait une menteuse ?

Dès le départ, on sait déjà que la victime de 15 ans au moment des faits, est une petite menteuse. Sa nouvelle avocate, Alice Keridreux, flaire petit à petit le mensonge lorsqu'elle dépeint se qu'il s'est passé avec un plâtrier nommé Marco Lange.

Le livre est petit et efficace. L'auteure ne cherche pas ici à dédouaner la victime, simplement de chercher, je pense, à comprendre :
- Qu'est-ce qui amène une jeune fille de 15 ans à accuser quelqu'un de faits aussi graves s'ils sont faux ? Par quels mécanismes en arrive-t-on jusque là ?
- Surtout, quelles peuvent être les conséquences pour l'accusé ? Peux-t-on lui laisser le bénéfice du doute ?

Bien que fortement décrié pour être à contre-courant de la libération de la parole pour les victimes, j'ai trouvé au contraire que ce livre était intéressant dans le sens où il ne fallait pas toujours tout prendre pour argent comptant. Il est parfois préférable de prendre du recul et rechercher les faits.


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4ème de couv : « Je veux être défendue par une femme » a dit Lisa en se présentant à Alice Keridreux.
Un face-à-face commence. Ni l'une, ni l'autre ne savent jusqu'où il va les mener.


Je vais démarrer par ce qui m'a ennuyé dans ce livre : le titre. Il a conditionné ma vision de lecteur et a partiellement rendu obsolète les 86 premières pages de ce roman. Je ne divulgâche rien en vous disant qu'on fait face à une menteuse dans une affaire sordide, soit. Alors pourquoi, ne pas arriver plus rapidement à ce propos ? Vision biaisée pour ma part, sachant pertinemment qu'un des personnages ne disait pas la vérité. Je ne vais pas m'étendre plus là-dessus simplement parce que j'ai aimé ce livre.

Oui, j'ai apprécié ce livre car il est audacieux. L'écrivaine, chroniqueuse judiciaire, a le courage d'aller à contre-courant des affaires, malheureusement, trop régulièrement évoquées dans l'actualité. Elle dévoie le rôle de la victime dans une affaire de viol.

Pascale choisit une avocate comme narratrice principale du roman. Choix judicieux car elle campe une femme d'expérience dans ce domaine qui ne manque pas de se questionner face à ce dossier. le long chapitre sur la préparation de sa plaidoirie est une petite merveille du genre.

Dans un style sans fioritures, s'attachant aux faits de manière concise et laissant la part belle à la psychologie de ses acteurs, la romancière brosse l'explication du retournement de situation. Oui, il faut le dire, du statut de victime, Lisa passe à celui de coupable. Coupable d'avoir fortement contribuée à envoyer un homme pour 10 ans derrière les barreaux, en première instance. Ce sont alors les raisons de ce mensonge qui sont mises en évidence, là réside tout l'intérêt de cet écrit. Mal-être de l'adolescence, pression de l'entourage scolaire qui vous enfonce aussi vite qu'il vous porte aux nues, et je m'arrête là pour vous laisser découvrir l'argumentaire. Raisons qui risquent de faire grincer des dents quelques liseurs, tant Pascale va à l'encontre de la bienséance actuelle pour évoquer une autre vérité plus insidieuse.

Ce livre pose aussi la question de la manière dont chacun reçoit un témoignage. Est-ce qu'on prend pour argent comptant les propos d'une jeune fille de 15 ans ? Peut-on avoir confiance à partir du moment où la parole émane d'un cercle de connaissance ou plus proche ? Les critères de la confiance sont-ils induits avec la proximité familiale ou une certaine intimité ?

L'écrivaine utilise aussi le poids des apparences non seulement pour Lisa mais aussi et surtout pour le faux coupable : des regards de travers, l'alcool facile, des propos et gestes parfois déplacés et hop vous faites le parfait violeur. En cela Pascale dresse aussi la culpabilité de la Justice et des enquêteurs, capable de condamner un innocent ainsi que le manque de discernement d'un milieu d'encadrement extrafamilial soit par une empathie trop forte soit par je-m'en-foutisme ou peut-être simplement par incapacité à remettre en cause la vérité « classique ».
Loin d'être manichéenne, la romancière tente de mettre en place un spectre large où chacun pourra se questionner, se mettre à la place de. Imaginez-vous à la place des jurés civils qui ont officiés lors du premier procès…

Bien que perplexe à l'entame de ce récit, j'ai apprécié la manière d'amener le lecteur à une certaine remise en question et surtout de toucher du doigt le travail d'une avocate sans cesse partagée entre mensonge, vérité et morale. Un regard éclairant sur le psychisme d'acteurs confrontés à une réalité sordide trop souvent d'actualité.

PS : une pensée pour mon pote Serge qui a malheureusement connu cet emballement qu'a partiellement réussi à stopper la machine judiciaire.
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Un roman poignant sur la parole des victimes qui ne sont pas toujours celles que l'on pense. Nous suivons Lisa une adolescente en vrac, à la spontanéité déroutante. Elle a eu des seins avant les autres filles. Des seins qui excitent les garçons. Mais Lisa change et devient sombre. Elle semble en permanence au bord des larmes. Acculée par ses professeurs, elle finit par avouer. Un homme a abusé d'elle, plusieurs fois. Les soupçons se portent sur Marco, un ouvrier venu faire des travaux chez ses parents. Marco n'a jamais été longtemps avec une femme. Il a essayé les hommes. Il boit trop. Il écrit des lettres rageuses pour sa défense, pleines de points d'exclamation. Sans hésitation, Marco est condamné à dix ans de prison. Lors du procès en appel, Lisa est majeure. Elle débarque dans le bureau d'Alice, une avocate de la petite ville de province. "Je préfère être défendue par une femme." C'est comme cela que tout a commencé.⁣⁣
⁣⁣
Un thriller psychologique qui tient en haleine du début à la fin, j'ai voulu comprendre pourquoi Lisa a menti. On prend conscience des conséquences et du malaise que ressent l'avocate face à une situation si délicate, on se demande comment elle va s'en sortir, prendra t'elle le risque de mettre en péril sa carrière pour défendre une menteuse ? Certains passages m'ont révolté, j'étais en colère car je sait combien il est difficile pour de véritables victimes de viols de faire reconnaître l'agresseur comme coupable devant la justice. le mensonge de Lisa porte lourdement atteinte à la parole des victimes. Ce récit montre ce que le mal être peut engendrer comme comportement et qu'un mensonge peut détruire une vie. C'est un récit atypique, déroutant et complexe qui nous emmène aux confins de l'âme humaine. Elle libère la parole des victimes accusés à tort qui ont fait les frais de décisions hâtives. Un livre qui questionne et bouscule nos idées préconçues avec une grande subtilité. Et qui démontre les dysfonctionnements au sein de la justice.⁣
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