Un adolescente, Lisa, va mal, et ça se voit : sa meilleure amie, ses profs de collège, ses parents s'en rendent compte. Pressée de questions, elle avoue un événement terrible : elle a été agressée sexuellement, violée. Et elle finit par désigner l'homme qui l'a attaquée : un ouvrier venu faire des travaux dans la maison de ses parents, un homme bizarre...
Quand le livre commence, c'est le procès en appel de cet homme qui a toujours nié et qui continue de crier son innocence ; la jeune fille, elle, change d'avocat et choisit une femme, Alice, qui a à peu près l'âge d'être sa mère. Une personne bienveillante qui sait écouter ; Lisa en a besoin, elle qui sent le regard des garçons et des hommes sur ses seins qui ont poussé d'un coup et sont assez imposants. Une sorte de "machine infernale" s'était d'ailleurs mise en route au collège face à son attitude avec les garçons, une réputation de fille sympa et facile...
Dans le huis clos du bureau de l'avocate, Lisa et Alice s'apprivoisent ; et un jour vient la terrible confession ; l'avocate n'hésite pas, sa décision est vite prise...
Un livre très prenant, une histoire bien racontée qu'on lit rapidement jusqu'au bout ; l'autrice présente dans ce roman au ton vif un certain nombre de questions qui peuvent ouvrir le débat : faut-il croire une adolescente quand elle dit avoir été violée ou mettre sa parole en doute et vérifier plus à fond ? Les adultes ont-ils absolument voulu croire à l'agression et pourquoi ? Un violeur mérite-t-il d'être défendu par un avocat ? Comment défendre et faire aimer par un jury une jeune fille comme Lisa si la question du mensonge est posée ?
L'autrice, chroniqueuse judiciaire au journal le Monde dit avoir vécu une affaire semblable et avoir - entre autres - voulu tendre un miroir aux adultes...
Extrait p 17 : " Lisa Charvet lui tendit une main un peu molle. Elle était plutôt jolie, vêtue sans soin particulier. Son bonnet de laine mouillé avait plaqué ses boucles brunes sur son front. Deux traces de mascara ombraient ses yeux noisette. Elle avait dû fumer une cigarette juste avant de venir, sa parka empestait le tabac froid. La jeune femme restait debout, indécise. Son regard embrassait la pièce. À l'invitation d'Alice, elle s'assit sur le fauteuil qui faisait face au bureau et posa un sac à dos chargé à ses pieds. C'est grand chez vous.. Dites-moi ce qui vous amène. Je voudrais être défendue par une femme."
Lien :
https://www.les2bouquineuses..