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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lisa, professeure d'EPS, décide de séduire Philippe Mermoz, auteur à succès, rencontré lors d'une séance de dédicaces, dans un salon du livre. Lisa est sûre d'elle sur le plan physique, mais elle préfère demander à une collègue de français d'écrire une lettre à Mermoz, le but étant d'obtenir un rendez-vous. Irène, femme de notaire, mène une vie monotone qui manque de piment, elle accepte donc cette mission... Plusieurs lettres sont échangées entre Irène et l'auteur, Irène se prend au jeu, souhaiterait pouvoir continuer cette correspondance, mais elle finit par décrocher un rendez-vous pour Lisa qui commençait à s'impatienter. A partir de là, la vie d'Irène chavire, mais je n'en dis pas plus.
Un premier roman qui nous renvoie à Cyrano de Bergerac, de nombreuses citations, l'emploi de mots surannés et d'expressions désuètes dans les lettres d'Irène, un retour à une autre forme de communication. La fin est prévisible mais le charme du roman est ailleurs.
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Lorsque j'ai lu les critiques et le 4e de couverture sur Babelio j'ai eu envie de lire ce roman. L'idée de départ originale m'avait séduite.

L'héroïne IRENE COMBIER est une prof de lettres qui est sollicitée par une collègue prof de sport qui a une aversion pour l'écriture. Lisa lui demande de séduire à sa place un écrivain qui lui a laissé une adresse postale.
Irène accepte et voit sa vie transformée par cette relation épistolaire et ce, jusqu'à la rencontre entre Lisa et l'auteur.

Le thème central est bien sûr la puissance des mots.

Ce roman c'est aussi l'oeuvre d'Edmond ROSTAND, un Cyrano de Bergerac moderne.

J'ai aimé le thème du roman, j'ai trouvé Irène attachante mais ce ne sera pas pour moi un coup de coeur. Si j'ai terminé ce roman c'est essentiellement pour savoir si ça correspondrait à ce que je ressentais et espérais.

"tu seras ma beauté" reste néanmoins un roman agréable à lire.
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J'aime bien les jeux de miroir littéraires, les réécritures, les mises en abime, retrouver dans un livre les traces d'un autre, et tel est le projet de ce livre qui se veut une sorte de modernisation au féminin de l'entreprise de séduction inventée par Jean Rostand dans Cyrano de Bergerac : la dichotomie entre la beauté et la laideur, la sottise et le raffinement de la pensée.

Cyrano, c'est Irène, professeur de lettres dans un lycée de Saumur. Pas vraiment laide mais le genre passe partout. le physique fade comme sa vie de femme de notaire, sans enfants, sans grande sensualité, ni coquetterie, elle est classique au sens péjoratif du terme et d'ailleurs se vit comme un personnage balzacien. Dans la Comédie Humaine, elle serait classée dans la petite bourgeoise de province neurasthénique. Alors d'emblée, ce choix de l'autrice condamne le personnage à la caricature : coincée dans la littérature du XIX, la pauvre a tout juste un smart phone comme relation à la modernité, la vie aussi « plate qu'un trottoir » et le corps endormi. Si seul l'esprit palpite chez Irène, Lisa qui incarne Christian, a un corps de rêve, tout en muscle élégant et frémissant de désirs qu'elle allume sur son seul passage. Elle aussi est prof, dans le même lycée, mais d'EPS, et évidemment ne quitte les joggings moulants que pour enfiler une « petite robe noire sexy ». Côté cerveau, elle aligne les platitudes de considérations « modernes », du genre, « il faut vivre avec son temps, ma pauvre Irène ». Elle ne lit jamais, et ne pense que compétitions et dépassement de soi. C'est pourtant elle qui va rencontrer l'écrivain, P. Mermoz, lors d'un salon du livre organisé dans la petite ville provinciale. Il vient de publier un roman à succès et le dédicace à tour de bras mais traverse une période de « pages blanches », le pauvre. Pour faire plaisir à sa maman, Lisa a pris place dans la file des lectrices et ressent le frisson de la compétition, le frémissement du défi, se faire désirer de cet homme, si loin de sa zone de pêche habituelle. Mais c'est un gros poisson, pas facile à ferrer, même si bien sûr, il semble ne pas avoir été insensible à son corps de rêve, si singulier pour une lectrice. Ben voyons …

Donc, pour le mettre dans son lit, elle a besoin d'une plume, consciente quand même que les textos, pour un écrivain, c'est un peu trop « moderne ». Re, ben voyons … Lisa fait alors la proposition à Irène, d'être l'autrice d'une correspondance affriolante. mais la pauvre femme a l'âme trop tourmentée pour ne pas être fébrile. Elle se jette dans l'épistolaire comme d'autres se noient dans les miroirs narcissiques. Et le cauchemar de la fin la hante, parce que forcément, Lisa ne veut que le rendez vous final, qui mettra fin au pacte entre les deux femmes, et clouera Irène dans un quotidien qui lui devient de plus en plus insupportable. Tandis qu'elle glisse vers l'effroi, l'écrivain vibre inéluctablement de plus en plus aux lettres ardentes de sa correspondante fictive.

Celle qui aimait lire, celle qui n'aimait pas … La beauté intérieure et la vacuité de l'esprit … Deux mécaniques aussi artificielles l'une que l'autre. Si Lisa franchit la ligne d'arrivée, c'est sans panache, Irène, en franchit une autre, plus intime, et en devient presque touchante. Il n'empêche que le roman, lui, loupe sa cible, me semble-t-il, en offrant un miroir peu séduisant à sa propre lectrice. On peut aimer Eugénie Grandet sans être Madame Bovary.


Lien : https://aleslire.wordpress.c..
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