La science physiologique nous apprend que, d'une part, le cœur reçoit réellement l'impression de tous nos sentiments, et que, d'autre part, le cœur réagit pour renvoyer au cerveau les conditions nécessaires à la manifestation de ces sentiments. D'où il résulte que le poète et le romancier s'adressent à notre cœur pour nous émouvoir, que l'homme du monde exprime à tout instant ses sentiments en invoquant des réalités physiologie.
L'artiste, s'il est activement mèlé au monde extérieur, pourra bien, parfois, saisir sur le vif les mouvements caractéristiques de la colère, de |’envie, de la joie, de la tristesse, etc.; mais, ces occasions seront fortuites et elles ne se présenteront vraisemblablement pas juste au moment ou il aura besoin de les reproduire. II sera donc obligé de se fier a sa mémoire et il se bornera a retenir les lignes générales. Aussi les traités de peinture contiennent-ils habituellement, soit des croquis, soit des descriptions plus ou moins complètes des principales attitudes passionnelles.