J'adore
Marie-Sabine Roger, c'est une de mes auteures préférées !
J'ai donc lu très vite ce -court-roman, et j'en suis ressortie, comme souvent avec elle, profondément émue.
Ce livre est constitué de deux histoires, celle de Nel donc, un lycéen aveugle, et celle de Laurence, très jeune mère qui se retrouve à la rue avec son fils de même pas 5 ans.
J'avoue que je ne suis pas du tout entrée dans le monde de Nel. Cette partie de l'histoire m'a laissée complètement indifférente, et voire même m'a un peu ennuyée (les envolées lyriques et métaphysiques d'un ado amoureux, bof bof...)
En revanche, l'histoire de Laurence, de Nono et de Baluchon m'a chavirée le coeur, sans doute parce que je suis moi même maman d'un petit garçon qui a l'âge de Nono. Les passages les plus émouvants sont ceux où c'est le petit garçon qui parle, parce que avec ses mots d'enfants qui ne prend pas la mesure du drame qu'il vit, il présente la vérité crue : la brutalité, le froid, la faim, l'ennui, la peur, l'amour, mais sans aucun pathos.
C'est une histoire d'amour, d'amour maternel, d'amour filial, de désespoir, mais aussi d'entraide, de gentillesse qui sont comme autant de pépites dans un monde noir.
La frustration est grande, parce que autour de Laurence gravitent des personnages qu'on aurait bien aimé mieux connaître : Lucas, le gardien du square, Geneviève....il y a pour moi matière à faire un formidable roman, bien dans la veine de ce qu'écrit
Marie-Sabine Roger, quelque chose de doux amer et de drôle avec des personnages cabossés et super attachants.
Frustration aussi de savoir...Et après ? (vous savez, ce syndrome qui vous fait tourner frénétiquement la dernière page en espérant que 100 autres pages vont apparaitre par magie, parce que vraiment non, ça ne peut pas se terminer comme ça maintenant...)
Donc un joli moment de lecture, mais parfois éprouvant. le vrai titre aurait pu être « attention (aux petits coeurs) fragiles ».