- Aussi tentant que soit l'idée, je ne tiens à pas ce que nous nous lancions dans un plan de domination du monde. Cela paraît amusant en théorie, mais en pratique c'est un vrai cauchemar logistique, avec tous ces assassinats à organiser, et le reste.
Il était étrange de constater combien de souvenirs pouvaient coexister en un même lieu.
Était-ce cela, de perdre quelqu'un ? Le chagrin ne disparaissait jamais vraiment. Il était simplement... recouvert par d'autres choses.
Certains jours, ces souvenirs s’accrochaient à elle et lui pesaient. Chacun était à lui seul assez léger pour qu’elle le supporte, mais leur poids combiné pouvait à ce point l’entraver qu’elle en avait du mal à monter l’escalier. Pour autant, elle ne les aurait cédés pour rien au monde.
- Je ne vois pas de raison de ne pas le faire, dit Katrien dans le miroir. (Quand les trois autres la regardèrent, elle haussa les épaules.) Provoquer le plus puissant sorcier du royaume et laisser Elisabeth mettre la pagaille au beau milieu d’un bal ? Non, vraiment, je ne vois pas ce qui pourrait mal tourner.
- Vous aimez cet endroit?
- Bien sûr. Il y a des livres.
" -Allons, insista-t-il avec une pointe d'impatience. Je ne vais pas vous transformer en salamandre.
-Vous pourriez faire cela ? Murmura-t-elle. Vraiment ?
-Bien entendu. (Un éclat malicieux s'alluma dans ses yeux.) Mais je ne transforme les jeunes filles en salamandre que les mardis. Fort heureusement pour vous, nous sommes mercredi, le jour où je bois un gobelet de sang d'orphelin pour mon dîner.
Il paraissait tout à fait sérieux. Apparemment, il n'avait pas remarqué la couleur de sa robe, qui l'a désignait comme une apprentie, et donc une orpheline."
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Bonjour, petite terreur
(...)
Moi aussi, je vous aime, lui murmura-t-elle.
Le chagrin la frappa avec la force d'un coup de poing à l'estomac. Elle se plia en deux et se laissa glisser au sol, la respiration coupée. Elle n'était pas faite d'air et de lumière. Elle n'était que pauvrement, misérablement humaine, et elle ressentait la douleur, une douleur si intense qu'elle en devenait insoutenable.
- Le mois dernier a été la période la plus heureuse de ma vie depuis mes douze ans, malgré les infernaux, le sang d'un vieux sorcier à avaler et la menace imminente d'une apocalypse démoniaque. Je crois... je crois que j'étais déjà un peu mort, avant que vous n'arriviez. (Il tourna la tête pour la regarder.) C'est un honneur de me battre à votre côté, Elisabeth, pour le temps que cela durera. Vous m'avez rappelé ce que c'était d'être en vie, et combien il est précieux d'avoir quelque chose à perdre.