Merci aux
Editions Gallimard de m'avoir donné l'occasion de lire ce livre juste avant que l'on ne décerne le Goncourt, prix pour lequel il est en lice.
Je suis perdue, éreintée, enfiévrée après avoir suivi l'auteur dans ce qu'il ne veut pas appeler des mémoires, encore moins un testament ; ce serait seulement une ronde de digressions autour d'un monde qu'il s'est dessiné pour mieux nous le raconter.
Il joue avec le lecteur et j'ai bien aimé cela, mais je l'avoue, j'ai un peu peiné à le suivre. Son érudition, sa mémoire fiabilisée par ses petits carnets, son style volontairement offensif, son vocabulaire choisi, ses longues tirades, son amour des belles femmes, son désir de nous faire partager ses contrées choisies sont réels et de qualité.
Mais pourquoi ajouter un B à Jane et l'exhiber presque comme un trophée ? Cette question détermine toute ma réflexion sur le but poursuivi par l'auteur que je trouvais noble, précieux et stimulant durant les premières pages. J'ai ensuite ressenti ce livre comme un catalogue d'un MOI que l'auteur veut nous montrer peu glorieux pour mieux l'exalter.
Il faut, me semble-t-il, dans un livre, un héros qui donne envie qu'on le suive et non un égo qui joue à se perdre. Il faut aussi une histoire et là, il n'y en a pas ; il n'y a qu'une vie.
Avec son «
Extérieur monde »,
Olivier ROLIN n'a pu nous proposer qu'un monde intérieur.