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Citations sur Sibérie (24)

Lénine est toujours là, à l'angle de Karl Marx et de la rue qui porte son nom, très vêtu boutonné serré, comme toujours, gileté et cravaté, le geste ample. Du communisme chinois, il reste la dictature ; du communisme russe, la toponymie et la statuaire.
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Mais "le lendemain", ça ne veut rien dire: le soleil est toujours là, à environ vont-cinq degrés de l'horizon, et quand les Russes vont se coucher, nous on se lève - ou l'inverse, je ne sais plus très bien, ici tout ça revient au même. Les Russes ont choisi d'être à l'heure GMT, nous à celle de Khatanga: GMT+7. On pourrait aussi bien prendre celle de New-York: il est toutes les heures à la fois, ou aucune. Il y a quelques petits paradoxes spatio-temporels attachés à cette position mythique, 90° Nord.
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À droite, étagés jusqu'à la mer, les immeubles lépreux d'une cité. Sur un mur, une inscription à la peinture rouge d'un humour magnifique: все плохоь что не ревопюция? "Tout va mal, pourquoi pas la Révolution?". Au bas de la route, parfaitement incongrue, une baraque "Hotdog Pizza" surmontée d'un hamburger géant en plastique.
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La Sibérie, c'est le grand large sur terre. Tchékhov note que "la mesure humaine ordinaire ne s'applique pas à la taïga. Seuls les oiseaux migrateurs, dit-il encore, savent où elle s'achève." Et il raconte qu'on y voit surgir, l'hiver, des hommes tirés par des rennes et venus d'on ne sait où, du Grand Nord. "Qui sont ces hommes et d'où ils viennent, les vieillards eux-mêmes l'ignorent."
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Kilomètre 8080... la Chine, Kitaï, est là à droite, invisible, toute proche. Paradoxe des immensités sibériennes presque désertes bordées au sud par la foumilière chinoise.
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AMAZAR kilomètres 7004... dévider la litanie des kilomètres est une drogue douce, comme égrener les komboloï grecs ou les mastabahas arabes...

" Et je percevais dans le grincement perpétuels des roues
les accents fous et les sanglots
D'une éternelle liturgie. " (B Cendrars)
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La carte des zones horaires est une peau de tigre. Le temps ressemble au vent, qui n'avance pas comme un front mais comme une meute de loups qui se lance ici et là, revient en arrière, furète, s'attarde et repart...
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Ce matin nous avons encore gagné ou perdu une heure, je n'ai jamais su comment il fallait dire, enfin il est une heure de plus qu'hier soir, six heures de plus qu'à Moscou. Cendrars aussi s'emmêlait un peu les pinceaux dans ces prestidigitations du temps :
" Tous les matins on met les montres à l'heure
Le train avance et le soleil retarde "
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A TCHITA, kilomètre 6198, nous accueillent la nuit et la pluie. C'est l'heure où la plateforme arrière du dernier wagon se transforme en boîte de nuit, fumoir et fabrique de gueule de bois.
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Pour y ( wagon-restaurant) aller il faut traverser plusieurs wagons platskart, dortoirs ouverts, châlits superposés qui évoquent l'entrepont d'un bateau d'immigrants. Corps abandonnés sur les paillasses, tressautant à la cadence du train, crânes rasés, gros bides, biscoteaux, tatouages.
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