AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,65

sur 88 notes
C'est lors d'un transfert de la prison d'Aspsås vers l'hôpital que Bernt Lund réussit à s'échapper malgré les chaines qui le maintenaient prisonnier et les deux gardiens qui le surveillaient. Une chasse à l'homme commence alors car, selon les psychiatres qui ont étudié le cas de ce violeur, il pourrait à nouveau recommencer. En effet, alors qu'il avait violé puis tué deux petites filles quatre ans auparavant, il n'éprouvait aucun remord, bien au contraire. le commissaire Ewert Grens et son adjoint Sven Sundkvist, de la police de Stockholm, sont chargés de l'enquête et doivent impérativement le retrouver au plus vite. Toute la police est mise à contribution, les écoles et les parcs pour enfants sont sous haute surveillance et la population est en émoi. Malgré tout cela, un couple de randonneurs retrouvent le corps d'une petite fille, qui selon l'autopsie, aura été violée puis assassinée. Pour le légiste, cela ne fait aucun doute, il porte la marque de Lund...

Ce polar ne fait pas dans le minimalisme. Les auteurs vont droit au but, sans concessions. C'est violent, sombre, glauque et brut. Les mots sont crus, incisifs, choisis pour nous faire frissonner, nous écoeurer parfois ou nous émouvoir. L'écriture est finement ciselée, les chapitres très courts ajoutent un rythme soutenu et terriblement accrocheur, malgré l'horreur et la misère. Un polar très noir qui se distingue de par son originalité, sa trame, son scénario haletant, des personnages parfois attachants parfois répugnants, une atmosphère lourde et stressante. Toute une série de questions se pose alors sur le fait de se faire justice soi-même, de la compétence de la police et de la surveillance suffisante ou non des délinquants.
Un polar très original qui fait réfléchir et qui interpelle...

Commenter  J’apprécie          482
Malaise.
Voila le mot qui résume cette lecture. Ce n'est pas un concept négatif, une sorte de malaise salutaire.
Un sujet qui peut difficilement être plus éprouvant. En même temps, on ne se lance pas dans la lecture d'un roman parlant de pédophilie et de torture, la fleur au fusil...
Le récit est cru, surtout au début. Mais, aussi difficile à supporter qu'elle soit, cette crudité n'est pas gratuite. Elle est là pour amener le lecteur à la réflexion lors de la deuxième partie du livre.
Parce que ce livre est un roman noir, mais ce n'est pas un thriller, même s'il en utilise certains code. Ce bouquin constitue, sous couvert de divertissement, une vraie base de cogitation sur comment réagir face à ces horreurs.
Et c'est là qu'émerge le vrai talent des deux auteurs. Ils n'orientent pas la réflexion, au contraire, ils la complexifient (et ils savent de quoi ils parlent un journaliste "couplé" avec une véritable victime d'abus sexuels ayant passé quelques temps à l'ombre).
Un polar comme un débat de société. Sur le châtiment, la réparation, la prison.
Mauvaise action pour de bonnes raisons, bonne action pour de mauvaises raisons, mauvaise action pour de mauvaises raisons.
Un sujet de méditation en partie prolongé plus tard par les auteurs dans l'excellent "L'honneur d'Edward Finnigan ".
Malaise salvateur. Un livre fort pour qui aura le courage de s'y plonger. Reste après à réussir à surnager.
Commenter  J’apprécie          300
En cette période de grande chaleur, rien ne vaut un petit détour par la Suède et ses polars, juste histoire de respirer l'air pur et frais de cette contrée lointaine et sauvage. Mais au lieu de respirer un air pur, je parlerai plus de suffocation ; de sauvage, je pense aussi et surtout à barbare. Me voilà au tréfonds de l'horreur et de la sauvagerie humaine, me voilà dans le coeur de la pédophilie et du milieu carcéral.

Les polars, c'est bien mais c'est toujours (souvent) un peu la même chose. J'apprécie Henning Mankell plus dans sa littérature suédo-africaine sans son célèbre inspecteur Wallander. J'ai lu Nesbo, Indridason, Edwardson, Sjöwall et Wahlöö – entre autres. Mais Roslund & Hellstrom (un duo d'écrivains dont le nom me ferait plus penser à un groupe de trash métal nordique) fut une véritable découverte avec ce premier opus de 2004 « La Bête ». Certes, l'histoire est sombre, étouffante limite écoeurante mais le traitement est tout autre. Différents points de vue y sont traités sans jamais flirtés avec la facilité et le voyeurisme : le violeur et pédophile, les inspecteurs, les compagnons de cellule, la population, le père… Un ensemble homogène de protagonistes qui ont tous un intérêt central dans l'histoire et qui à tour de rôle amènera matière à réflexion dans les travers de l'être humain.

Bien entendu, un roman policier ne se raconte pas. Il se vit, et je vous invite donc sur ce terrain. Vous ne serez pas déçu pour peu que ce genre de littérature, glauque et noire, vous attire un minimum. Mais dès que vous aurez pénétré l'antre du Mal, vous aurez du mal à sourire face à la Bête ! Les pointeurs n'auront plus de secret pour vous et vous aurez un aperçu de cette société suédoise (décrite depuis des années dans la série des Wallander) basculer dans l'horreur, la violence et la sauvagerie barbare.

[...]
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          270
Roslund et Hellstrom , à l'instar de notre Jeannot Alesi national , ne connaissent qu'un moyen pour se rendre d'un point A à un point B : tout droit et à fonds , à fond , à fonds ! Ce qui s'est révélé etre plus qu'aléatoire en Formule 1 - en effet , imaginer pouvoir obtenir le rendu d'un superbe gazon anglais avec une tondeuse de pres de 800 cv sous le capot n'était peut-etre pas l'idée du siecle - s'est affirmé comme incroyablement éfficace dans le domaine du polar !!

Roslund ( le journaliste ) associé à Hellstrom ( le bad boy ayant cotoyé les institutions pénitentiaires plus souvent que de raison ) apparaissent comme étant les deux nouveaux fleurons du polar Suedois . Je sais ce que vous pensez , j'ai eu exactement la meme réaction empreinte d'une légere lassitude assortie d'un énorme scepticisme au fort relent d'incertitude à la méfiance douteuse et circonspecte à la lecture de ces effets marketings à répétition . Seulement voilà , une fois la derniere page tournée , l'on est finalement devant un fait indéniable : tu viendrais pas de te prendre une méchante claquette sur le coin de ton acnéique visage poupin ? Quelqu'un aurait-il vu mon clearasil au biactol ?

Alors quid de l'histoire ? Des histoires pour le coup car à une éfficace et glauque affaire de pédophilie vient intelligemment se greffer un sanglant couplet vengeresque !
Bernt Lund est un prédateur sexuel . Quatre ans auparavant , il a été arreté puis emprisonné pour avoir violé et assassiné deux fillettes sans en avoir éprouvé le moindre remords...Lors d'un transfert , il parvient à fausser compagnie à ses deux gardiens et court désormais les rues en quete de sa nouvelle proie !
Si le theme est loin d'etre novateur en matiere de thriller , le schéma narratif apparait comme étant le véritable point fort de ce récit . Les auteurs taillent dans le gras . Pas de longues descriptions à l'horizon mais de l'action pur jus ! Son pendant cinématographique : à bout portant ! Des theme difficiles traités de façon chirurgicale ! La crudité de leurs propos devraient faire monter le rouge aux joues de plus d'une grenouille de bénitier ! C'est violent , sombre , désabusé : comme un p'tit arriere-gout d'existence...
La force de cette histoire , outre le fait de divertir magistralement , réside en sa faculté à vous faire réfléchir un tant soit peu sur le bien fondé - ou non - de son épilogue . Lorsque l'on a connu la perte d'un etre cher , peut-on alors s'ériger en justicier masqué au prétexte d'éviter que d'autres familles ne connaissent le meme sort ? La loi stipule clairement qu'à moins de vouloir vous offrir un séjour tous frais payés au sein de l'un des innombrables bouges portant le nom de prison , il vous est fortement conseillé d'oublier ! le coeur , lui , vous fait entendre un tout autre discours !
Autre point des plus interessants , cette faculté qu'a la foule de deifier , du jour au lendemain , toute personne ayant eu le courage de ses actes , aussi répréhensibles soient-ils , et en faire un modele d'exemplarité . Comme si la meute s'était trouvée ou retrouvée en un chef , un leader maximo qui légitimerait alors l'ensemble de leurs actes trop longtemps réprimés . Un cocktail molotov à qui il manquait juste une méche pour enfin faire ce pourquoi il est destiné : exploser !
Un polar d'ambiance tres sombre sans une once de lumiere . L'espoir , connais pas . le theme l'explique aisément . le passé carcéral de l'un des auteurs tend à crédibiliser les nombreuses descriptions de ces prisons d'un autre temps ! La loi du plus fort y regne ! Servir ou asservir ! Des établissements pénitentiaires censés réhabiliter de jeunes voyous incarcérés avec les pires criminels qui soient : le doute est permis...

Ce serait vraiment trop bete de passer à coté de la Bete . Deux raisons à cela : tout d'abord parceque son cheminement devrait vous inviter à la réflexion . Et puis vous ne pourrez pas dire que je ne vous avais pas prévenu ! La Bete a rugi , la peur s'est insinuée , la douleur a explosé...
Commenter  J’apprécie          260
Encore un peu sous le charme de ma lecture de Flora Banks, j'ai eu du mal à terminer cette lecture... Format électronique oblige, je l'ai lu par petits morceaux pour le terminer hier soir. Et chaque fois que j'y revenais, c'est la même impression que j'avais.... l'histoire est bonne, un bon thriller, mais mon dieu que j'ai trouvé difficile certains passages... tant par le fond que par la forme... pas évident d'être complétement de glace face à des actes violents contre les enfants... et encore moins quand ceux-ci sont traités de noms plus vulgaires les uns que les autres... Je ne sais pas si c'est le même genre d'écriture dans tous les bouquins de ces auteurs... mais pour ma part, je crois que vais laisser un bon moment avant de me plonger dans leur deuxième livre...
Commenter  J’apprécie          140
Ok, je savais que j'ouvrais un livre parlant d'un serial killer et connaissant déjà les auteurs, je savais que ce serait rude.
Oki, je savais que ce serial killer était un pédophile et ne tuait que des petites filles.
Ok, j'aurais pu me douter que ce livre serait à plusieurs voix, dont celle de ce serial killer décrivant son ressentit durant les crimes...

Argh, le poids des mots suffit, heureusement qu'il n'y a pas le choc des photos, mon imagination est bien assez fertile comme cela, merci messieurs Roslund et Hellstrom.

Mais je ne m'attendais absolument pas à ce que ce titre, La Bête, ne désigne pas uniquement ce monstre. Je ne m'attendais pas davantage qu'une fois l'enquête résolue, la justice rendue, l'histoire continue.
Ce livre est comme un microscope placé sur la société quand une telle tragédie a lieu. La bête n'est pas uniquement l'assassin pédophile, la bête, ça peut être n'importe qui pourvu que les convictions, les évènements s'y prête.

Et ça, ça fait sacrément froid dans le dos.
Un livre dont on ne sort pas indemne.
Commenter  J’apprécie          140
Je n'avais pas envie de lire ce roman, le titre me semblait un peu racoleur et puis sur les conseils d'une adhérente, je me suis lancée et je ne regrette pas. J'aime la construction du livre, l'histoire de personnages totalement différents qui interagissent à un moment donné de l'histoire. C'est un roman qui parle de la violence, de la violence d'un père pour ses fils, d'un assassin de petites filles, du viol, de l'univers carcéral, et plus communément des gens comme vous et moi. Il parle également de haine et de vengeance. La question principale, me semble-t-il est la suivante ? Si la punition n'existait pas, la plupart des hommes, sans raison avérée, feraient-ils n'importe quoi ? A l'instar d'un Fredrik que l'on peut comprendre et excuser, il existe une multitude de Bengt haineux et d'esprits petits. Ce roman m'interroge, pour moi aussi la relaxe était évidente, mais les choses ne sont pas si simples. Quel dilemme ! D'autant que la fin du roman rajoute encore plus d'interrogations.
Commenter  J’apprécie          130
AUTEURS A SUIVRE !!!
Histoire sordide d'un psychopathe violeur et tueur d'enfants, de ses perversions, de son évasion, de la traque dont il fait l'objet… Puis réflexions passionnantes sur le traitement social et juridique des crimes sexuels.
Dans un premier temps, le récit zoome alternativement sur les enquêteurs, une prison, les crimes de Bernt Lund, et les parents d'une de ses victimes. L'intrigue prime sur les états d'âme des enquêteurs : même s'ils ont une forte personnalité, on en sait peu sur leur vie privée - ça change de la plupart des polars suédois. La description du milieu carcéral est sans complaisance : les violeurs, et a fortiori les péd*philes, y sont traités de manière impitoyable par les autres détenus. La façon dont Lundt désigne ses petites victimes est crue et de ce fait extrêmement dérangeante. Quant aux comportements des proches de la victime, on évite soigneusement de trop s'y attarder si on veut avoir le courage d'aller au bout de sa lecture.
Un rebondissement ouvre une seconde partie absolument magistrale, qui invite à réfléchir sur les condamnations possibles pour les délinquants sexuels, sur la peine de mort, sur les paradoxes de la Justice et sur le pouvoir de l'opinion publique.
Bien plus qu'un polar, un récit choc, aussi bouleversant que captivant, qui lance un vrai débat de société.
Commenter  J’apprécie          90
Un roman policier plutôt moyen selon moi. Sur le fond, il est plutôt intéressant mais sur la forme, je l'ai trouvé assez énervant : le père de la petite victime qui retrouve le meutrier en un rien de temps, le duo d'enquêteurs inutile, une histoire parallèle qui n'apporte rien, une fin grossière voire assez ridicule ... Heureusement que le thème amène un peu à la réflexion et c'est, selon moi, le seul intérêt de cette lecture. Pour autant, c'est insuffisant à mes yeux pour rattraper les trop nombreux défauts de ce roman plutôt décevant.
(A noter également, une 4ème de couverture qui en dit beaucoup trop sur le roman).
Commenter  J’apprécie          81
Odjuret en suédois, la bête en français.
Coup de coeur, grande découverte !
Qu'est ce que c'est que cette bête immonde ?
L'assassin pédophile récidiviste ?
Le père d'une petite victime qui devient l'assassin du meurtrier de sa fille pour se venger, pour éviter d'autres meurtres insupportables ?
La haine, l'intolérance qui monte dans ce bon pays très tranquille qu'est la Suède face à la déviance ?
La construction du roman est impressionnante, nous devinons ce qui va se passer ... alors ce ne sera pas écrit, ce n'est pas la peine, notre cerveau a déjà mis en place la scène, alors on passe à la suite, à l'après.
Doit on mettre à mort un homme pour qu'il ne soit plus un danger comme on le ferait avec un chien enragé ?
Un homme n'est il qu'un chien ?
Faut il piquer les chiens enragés ?
Un homme, peut on le tabasser à mort ?
Alors la bête immonde c'est peut être tout ce bordel qui n'est pas de la fiction mais de simples faits rassemblés ça et là et qui décrivent ce qui est déjà arrivé et ce qui peut arriver demain !
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (244) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}