Après avoir découvert une énième tromperie (mais quelle tromperie ! ) de son mari François, Clarissa Katsef rompt et cherche un nouveau logement à Paris. Elle voudrait un endroit pour se réfugier et écrire son prochain roman.
Elle s'inscrit sans conviction au programme CASA. Il s'agit d'un organisme qui gère un immeuble flambant neuf et entièrement domotisé réservé à des artistes. Elle obtient un duplex au 8e étage.
A peine a-t-elle franchi la porte de son nouvel appartement, Clarissa s'y sent mal à l'aise. Il y a des cameras partout sauf dans les WC. Elle se sent épiée en permanence. Outre ces caméras intrusives, tout est contrôlé par son assistante virtuelle personnelle qu'elle a baptisée, Mrs Dalloway. Sa famille met ce malaise sur le compte de la fatigue due au déménagement, puis plus tard, sur le compte de son imagination d'écrivaine. Lorsque le malaise et la fatigue accumulée s'installent au point de la rendre presque folle, c'est son âge qui est mis en cause.
Seule sa petite-fille Andréa la soutient. Un autre résident, a la même sensation qu'elle et bizarrement quelques jours après s'être "rebellé" contre CASA, disparaît sans laisser de trace. Quelles sont donc les intentions réelles de CASA ?
Le roman situe l'intrigue dans un futur proche : Paris a été ravagée par des attentats: la Tour Eifel est détruite ; le réchauffement climatique a produit un désastre naturel : plus de fleur, plus d'insecte, une canicule permanente ... ; l'intelligence artificielle occupe une place primordiale au détriment des libertés individuelles.
Le climat est donc plutôt angoissant, oppressant même. Tout en puisant dans l'actualité,
Tatiana de Rosnay nous fait entrer dans le futur possible.
Elle dissèque le côté psychologique des protagonistes et nous pousse (sans le dire) à nous poser des questions sur notre avenir.
Ce roman plein de mystères est plaisant à lire. Même si j'aurais aimé en savoir un peu plus sur CASA. Je reste un peu sur ma faim.