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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
" Je pense que l'humanité n'est pas nécessairement la favorite de la nature,
que l'humanité peut très bien disparaître,
que nous ne sommes pas une espèce sacrée,
qu'il y a eu 10 millions d'espèces animales jusqu'ici,
que neuf millions ont été éliminées...
On n'est pas l'espèce élue, comme on l'a cru pendant longtemps ;
la nature peut très bien se passer de nous. "
Hubert Reeves, Hubert Reeves : conteur d'étoiles (2002)

Certains auteurs feront du sujet du bouleversement climatique et de la raréfaction de l'eau des centaines de pages, voir des milliers. Je pense notamment à Jean Marc Ligny et Justin Cronin, sans préjugé de la qualité de leur textes.
J.-H. Rosny aîné se paye le luxe de le traiter en deux cents pages et d'y ajouter une réflexion profonde sur l'évolution de la vie.
Auteur pas dupe pour un sou :
« La mort de la terre est un petit roman que j'aurais pu sans peine délayer en trois cents pages. Je ne l'ai pas fait, parce que, à mon avis, le merveilleux scientifique est un genre de littérature qui exige la concision : ceux qui le pratiquent sont trop souvent enclin au bavardage.» Rosny Ainé

Après des siècles de surexploitation des ressources, de l'élimination de la faune et de la flore et de science "atomique", la terre est devenue désertique, l'humanité est réduite à sa plus simple expression. Quelques hommes vivent dans des oasis précaires régies par des lois iniques et en osmose avec quelques oiseaux devenus intelligents. Les tremblements de terre finissent d'éradiquer les "derniers hommes", avec l'aide d'une nouvelle forme de vie vampirique, les ferromagnétaux. Quelques hommes refusent cependant la fatalité de l'extinction humaine. En pure perte ?

L'auteur replace l'homme dans le cycle de l'évolution globale de la terre et de la vie. La science que l'homme a pratiqué s'est retournée contre la nature qui tente de reprendre ses droits.
Un texte écrit il y a 106 ans, visionnaire donc par rapport aux connaissances de l'époque et l'évolution possible de la société.

Dans ce futur très lointain, l'intelligence des rares oiseaux s'est développé et une certaine osmose s'est créé avec l'homme. Rosny aîné invente une nouvelle forme de vie qui vampirise celle de l'humanité, comme l'homme en son temps qui a utilisé l'environnement à ses propres fins.

Roman, tragédie, actuel de par ses thématiques, et qui a très peu vieilli stylistiquement. Un appel poignant à la réflexion sur nos modes de vie.
Texte empreint d'une profonde tristesse mais pas désespéré. Voir avec une note d'espoir sur la continuation de la vie.

Courrez chez votre libraire vous le procurer. Ah non, il est épuisé.
Pas grave, il vous reste Harry Potter...
Triste époque.

Disponible cependant en ligne gratuitement (domaine public) : https://fr.wikisource.org/wiki/La_Mort_de_la_Terre_-_Contes/La_Mort_de_la_Terre/Texte_entier
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J'ai beaucoup aimé cette histoire des derniers survivants humains dans un lointain futur, peu à peu condamnés à mort par la disparition de l'eau dans les entrailles de la terre. Il n'y a ici aucun antagoniste principal sinon la nature elle-même, ou peut-être serait-ce plus juste de dire que les vrais antagonistes de cette histoire ne sont autres que les lointains ancêtres des personnages que l'ont suit, ancêtres qui n'ont pas su préserver les nombreuses beautés et richesses de notre planète, à savoir nous. C'est donc un roman écolo avant l'heure (il date de 1910), oeuvre visionnaire (surtout en cette période de sècheresse) d'un auteur trop peu connu, oeuvre qui m'a aussi beaucoup fait penser à certains films de Miyazaki, dont de nombreux thèmes sont en commun. Ce n'est pas une histoire qui va faire rire ou bien mettre du baume au coeur, c'est au contraire très mélancolique, tragique, peut-être même un peu lyrique, mais sans doute sont-ce les sentiments qui correspondent le mieux à notre avenir. Je découvre Rosny avec cette histoire, et j'ai très envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur dont je me suis déjà procuré une compilation de plusieurs de ses romans chez Robert Laffont, dont le plus célèbre est sans doute ''La guerre du feu''.
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Ce livre est une véritable pépite! J'ai lu plusieurs dystopies mais aucune ne ressemblait à celle-ci! Chacune d'entre elles narrait la "survie" de l'espèce humaine après une grande dévastation de la planète ou un événement qui a tout bouleversé. Bien que ce soit également le cas dans ce récit, l'auteur va plus loin. Il narre l'extinction de l'espèce humaine quinze mille ans après notre ère, lorsque tout être animal et végétal a disparu, que l'eau décroît et qu'une nouvelle espèce inconnu jusqu'alors se développe.

Je n'attendais pas grand chose de cette histoire. Je pensais qu'elle n'allait pas vraiment me plaire et que le récit serait ennuyeux mais j'ai tout de même eu la curiosité de découvrir cette oeuvre et j'en suis plus que ravie!

J'appréhendait particulièrement la plume de l'auteur, de peur qu'elle ne soit trop scientifique. Bien que l'écrivain utilise des termes scientifiques afin de rendre son récit le plus réaliste possible aux yeux du lecteur, il les explique par des notes adressées au lecteur et tout est parfaitement compréhensible.

Les personnages, bien que leur personnalité soit volontairement non exploitée, sont très intrigants. L'auteur explique son choix, qui est tout a fait en accord avec le récit et plus on y pense plus on ne peut s'empêcher de penser qu'il n'aurait pu faire autrement.

L'univers est extrêmement bien travaillé et très bien décrit.

Il est assez difficile de s'exprimer sur les lectures que nous avons vraiment aimé car les mots ne sont pas assez forts ou assez superbes pour les décrire.
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La mort de la Terre / J. H. Rosny Aîné (1856-1940)
Première nouvelle : Les Xipehuz
« C'était mille ans avant le massement civilisateur d'où surgirent plus tard Ninive, Babylone, Ecbatane. »
Ainsi commence cette fiction qui voit la tribu nomade de Pjehou chercher au crépuscule un point d'eau et un havre pour la nuit. Surpris au crépuscule par des formes inhabituelles coniques ou cylindriques lumineuses, les nomades s'approchent imprudemment et sont alors attaqués, décimés, massacrés. Les quelques rescapés qui ont pu fuir découvrent que les Formes ne dépassent pas une certaine limite pour les poursuivre dans la forêt de Kzour. Tout est tenté avec les Sages, les prêtres et les chefs de la nation Zahelal pour tenter de comprendre, mais sans succès. Un nouveau massacre est à déplorer et les survivants déclarent simplement qu'il s'agit de dieux inexorables et qu'il n'y a rien à faire.
le sentiment que l'homme va périr commence à se répandre dans les tribus mais un homme non résigné nommé Bakhoûn va passer des jours et des jours à observer avec prudence les Formes et noter le fruit de son travail. : il va appeler ces êtres vivants les Xipehuz. Il découvre qu'en peu de cycles lunaires les Formes auront dépossédé l'homme de sa demeure terrestre. Il confectionne avec ses fils des arcs qui s'avèrent être plus efficaces que tout autre arme. Une armée de milliers d'hommes munis d'arcs est préparée et Bakhoûn et ses cinquante fils dirigeant l'ost livre une première bataille.
Les hommes de Bakhoûn parviendront-ils à se débarrasser du fléau et rendre la Terre aux Hommes ?
Deuxième nouvelle : le cataclysme.
Sur les hauteurs du plateau de Tornadres, Sévère et sa femme Luce observent depuis quelques jours une étrange migration des animaux vers la vallée de l'Iaraze ; carnassiers, herbivores, batraciens, raines des buissons ou raines vertes, insectes, carabes aux élytres dorés, tous fuient. Même les brins d'herbes et les moindres ramuscules se redressent en une étrange attitude. Sévère a comme la sensation de perdre l'équilibre et à du mal à tenir la position verticale. Et quand il voit Luce tituber comme sous l'emprise de puissances énigmatiques, il comprend qu'il se passe quelque chose d'inhabituel qui ne participe plus de la vie terrestre.
Nuitamment les chiens hurlent dans les cours des censes sur le plateau de Tornadres tandis qu'une pluie de météorites tombe sur la Terre en cette nuit du dix août. Des sortes de feux de Saint Elme s'allument, sans chaleur et sans consumation, à la cime des grands arbres terrorisant Sévère et Luce et gagnant chaque ramille, chaque pointe de feuille des buissons, des gramens et des éteules. Les étoiles ont comme disparu du ciel…
Que reste-t-il à faire sinon de suivre les animaux vers la vallée de l'Iaraze…et comprendre.
Troisième nouvelle : La mort de la Terre.
Targ, le veilleur du Grand Planétaire, sait qu'il fut un temps immémorial où l'Homme croissait parmi les sources, les rivières, les fleuves, les lacs…La vie pullulait jusqu'au plus profond des mers, il y avait des prairies et des sylves d'algues, des forêts d'arbres et des savanes d'herbes. Aujourd'hui seuls les oiseaux ont survécu et ont développé une intelligence étonnante.
Targ regarde le ciel où il n'y a plus de nuages. L'humanité est réduite à quelques oasis ayant échappé aux terribles séismes qui ont ravagé la Terre, et qui sont approvisionnés en eau grâce à quelques puits. Car l'eau a presque disparu de la surface du monde, engloutie dans les entrailles de la Terre. Les sources sont taries, les océans engloutis, les fleuves asséchés. En dehors des oasis, la Terre est devenue inhabitable depuis 500 siècles et finira probablement par périr de sécheresse.
Au sein des oasis, le nombre d'habitants est codifié et à mesure que les provisions au cours des ans diminuent, il faut recourir à l'euthanasie en commençant par les vieillards cacochymes.
Et puis il y a l'ennemi qui prolifère : les terribles ferromagnétaux à proximité desquels l'Homme perd ses globules rouges et meurt d'anémie. Ce sont des êtres organisés entièrement composés de fer magnétique. Ils risquent de succéder à l'humanité quand elle aura disparu.
À la suite d'un terrible séisme, l'oasis des Terres Rouges est ravagés et s‘est creusée une immense faille qui intrigue Targ venu avec ses amis porter secours au rescapés. Il décide de partir en exploration au fond de cette crevasse avec l'espoir d'y découvrir de l'eau.
L'eau salvatrice découverte permet alors à l'oasis des Terres Rouges de ressusciter et de prospérer. L'espoir renaît.
Cependant, un jour le niveau d'eau vient à baisser dans les cuves suite à quelques légers mouvements tectoniques. C'est l'alerte : il faut prévoir et euthanasier. Targ et sa femme Erê ainsi que sa soeur Arva et les enfants quittent l'oasis qui à terme est condamnée vu l'inertie qui gagne la population résignée à une mort promise, et partent à l'aventure vers la dernière oasis équatoriale abandonnée où il peut rester un peu d'eau.
La suite va être une lutte pour la survie, dans la révolte et la le combat contre l'adversité, la pénurie d'eau et l'invasion des ferromagnétaux. Une lutte que le titre du livre laisse sans espoir… Car l'eau, c'est la vie.
J.H.Rosny aîné (1856-1940) a toujours porté un jugement sévère sur le passé et le présent de l'humanité. Pour lui l'animal vertical a été un terrible destructeur de tout temps. Et dans son roman apocalyptique qui se situe dans un avenir lointain, la punition n'est pas tombée du ciel mais venue de la Terre elle-même !

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je suis incapable de dire de quoi ça parle mais je me souviens que j'avais adoré
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