Notre langage, c'est ça maintenant, des baisers qui n'arrivent plus à se calmer. Si Ray nous voit de loin, il devinera qu'il ne faut pas nous déranger, sans avoir réalisé ce qu'on fait exactement.
Un baiser ce n'est pas grave... A moins que Ray soit un romantique, qui considère que Beryl est irremplaçable ? Bon, je suis un peu de cet avis moi aussi.
Cette femme était une perle rare et je ne suis pas digne de prendre sa place dans l'œil du public. Mais si James me veut, je ne vais quand même pas dire non !
J'ai entendu un jour quelqu'un dire : celui qui n'a pas peur des serpents ne devrait pas s'occuper des serpents. C'était un dresseur qui travaillait sur des tournages de cinéma, venu nous faire un speech en école de journalisme. Je croyais qu'il plaisantait. Mais maintenant, je me dis que ce n'était peut-être pas un conseil idiot... Je me sens plus efficace maintenant que je prends les drames de la nature sauvage au sérieux.
Il est terne et timide, silencieux, il baisse les yeux et il s'occupe les mains en attendant qu'on en ait fini avec lui. C'est pourtant quelqu'un de souriant et de fiable au quotidien, m'assure James, et je n'en doute pas. Mais il n'aime pas l'idée que le monde entier le regarde. Bon, c'est compréhensible. Même moi qui vis au milieu des médias vingt quatre heures sur vingt quatre, je peux imaginer que ça soit agaçant.
Il me contemple d'un regard satisfait, brillant de plaisir, et ce regard me fait rougir comme un compliment. J'ai toujours du mal à croire que je suis en train de faire ça... après en avoir rêvé pendant toutes ces années. Mais je m'applique, je ne relâche pas mes efforts, et bientôt je le sens se durcir brusquement contre ma langue.
Le paradoxe d'un ours noir qui est en réalité blanc, et qui n'est pas du tout un ours blanc pour autant. La malice héroïque des Indiens qui ont toujours gardé leur existence secrète, et qui ont réussi à les préserver. Et le bon caractère de ces animaux qui ne voient jamais personne."