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Dernier roman de Madeline Roth, ce n'est plus de la littérature jeunesse ou young adult et j'ai remarqué la différence. J'ai été moins touchée par les sentiments exprimés. Je trouvais qu'ils étaient mieux décrits dans ses romans jeunesse. C'est un roman court, mais où je me suis un peu ennuyée. Trop de lenteur, d'introspection et une fin qui n'est peut être pas celle que l'on attendait.
Cela reste un joli récit, avec une belle écriture poétique comme sait le faire l'auteure.
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Ce roman court et intense débute par un message que reçoit la narratrice: « Je suis désolé. Sarah vient de perdre son père. Je suis forcé d'annuler Turin… ». Cette jeune femme de 39 ans, qui partage la garde de son fils adolescent, Lucas, avec son ex-mari, vit depuis quatre ans une aventure avec Pierre, de dix ans son cadet. Ce voyage à Turin qu'elle espérait tant, elle décide de le faire malgré tout, seule, sans trop savoir ce qui motive sa décision ni le sens qu'elle va pouvoir donner à ce déplacement tronqué, amputé de sa part essentielle.
Et l'on découvre l'Italie, encore et toujours et cette « belle errance » au coeur de ses places, ses églises, ses cafés, qui finissent par donner un sens à cette solitude involontaire qui se transformera en une sorte de voyage initiatique, révélateur.
La narratrice fait, à l'aube de la quarantaine et en douceur, un bilan de son existence. A t'elle été heureuse jusqu'à présent et ce qu'elle a vécu l'a t'elle choisi ou a t'elle voulu se conformer à cette oppressante « idée du bonheur » que souhaite nous imposer la société et que nous tentons d'atteindre pour rassurer nos proches et voiler notre propre face? Cette relation épistolaire est-elle faite pour elle, lui apporte t'elle l'équilibre souhaité ou le met-elle en péril?
J'ai aimé ce voyage « seule » cette parenthèse dans « l'espace temps » et ce questionnement qui entrainera un changement… ou pas et qui permet, quelle que soit la décision, d'être « enfin » en paix avec soi.
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🕯 « On est jeudi. le départ est le lundi suivant. Je regarde le vent dans l'arbre en face. Je n'ai même pas de larmes. C'est tout blanc. C'est tout sec et triste. Je ne pensais pas que je m'habituerai à ça, aà porter le poids d'un coeur triste. Mais c'est comme tout : on s'habitue. J'ai pris l'habitude des moitiés de nuits, des vêtements qu'on enfile trop vite, l'habitude des silences, des fuites. Je croyais qu'il y avait, entre nous, comme un fil. Pierre ne le coupera jamais. S'il faut décider quelque chose, je comprends que cela m'appartient. Et c'est maintenant. »
(P.12)

🕯Ils devaient aller à Turin. Pierre et elle, enfin. Ils devaient fuir la réalité du quotidien et enfin s'autoriser cette parenthèse italienne, cette pause nécessaire. Cela fait quatre ans qu'ils vivent cette histoire clandestine : elle est mère célibataire et lui est marié à Sarah. Il était temps de passer un week-end ensemble, de s'endormir dans les bras l'un l'autre, de contempler cet autre qu'on aime alors qu'il dort, ou de veiller en attendant son réveil. L'illusion d'un amour était enfin permise, croire semblait à portée de mains. Mais il a fallu que le destin s'en mêle et que Sarah soit en deuil pour que tout s'effondre.

🕯 Avant le jour… il est permis de rêver. Dans la pénombre, on ne distingue pas le vrai du faux, on voit des silhouettes que l'on adore, on tâte un corps que l'on désire, on ne voit pas les yeux, le regard, ce que les mots s'épuisent a dire sans jamais égaler le sentiment à l'intérieur. Avant le jour, on ne voit rien, on doute encore, on doute tout le temps… Et si c'était cela, la vraie crainte, l'impossible vérité ? Ce besoin de ne pas mettre à jour ce que l'on sait voué à l'échec, ce qui nous tue lentement mais nous fait sentir si vivant…

🕯 Ce court roman n'est pas sans rappeler celui déchirant et si troublant d'Annie Ernaux, Passion Simple, que l'auteure cite d'ailleurs en préambule. Les hésitations d'une femme qui n'a jamais su saisir à temps le rôle que lui offrait la vie : trop vite devenue épouse, précipitée dans la maternité, la voici à présent amante d'un homme qui ne l'aime pas, qui ne prend d'elle que ce qu'il désire, faisant jaillir des doutes incessants, des questions sans réponse. Aimer, pour elle, c'est attendre que le soleil se lève sur une nuit éternelle…
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Une femme qui aime un homme déjà pris, il ne peut pas venir à l'escapade promise en Italie. Elle part quand même...
Le voyage à Turin se transforme en voyage intérieur, l'héroïne revient sur ses choix et ses non-choix, la vie simple d'une mère célibataire, la langue qui brode ce livre très court est à la fois simple et précieuse.
Merci à Madeline Roth pour ce petit bijou...
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C'est un des romans de la sélection que j'attendais avec impatience. Sans aucune raison particulière ni valable. le titre et la couverture peut-être. Je marche souvent à l'instinct pour le choix de mes lectures et celui-ci m'attirait indéniablement.


AVANT LE JOUR est une ode brutale sur le sens de la vie. Celui que l'on poursuit tout au long des années fulgurantes. Ma vie a t'elle un sens ?


Elle a pris de nombreuses décisions dans sa vie. Se marier, avoir un enfant et divorcer. Vivre seul en colocation avec son fils en garde alternée. Puis un jour, comme ça, inattendu, surgit devant chez elle, suite à une annonce de vente, un homme. Dix ans plus jeune, plutôt bel homme, qui contre toute attente va la séduire. Moments furtifs dans un quotidien morose. Moments charnels. Moments complices. Moments en duo. Moments uniques sans lendemain, ni futur. Être la maîtresse d'un homme marié est moralement condamnable. Mais, parce qu'il y a toujours un mais dans une histoire atypique, ces moments effacent la solitude et le dépérissement du corps et de l'âme. Elle se sent vivre.


Alors pendant ces trois magnifiques jours où la solitude l'enserre dans ses bras puissants. Elle pense, à son passé, à son fils, à l'avenir, à l'amour fugace et passionnel, à l'amour interdit, à l'homme inaccessible. Elle marche, elle observe, elle interroge les moindre regards, les rencontres éphémères, immobiles dans cette ville accueillante.


Ces pas battent le pavé en écho à ses remords, à ses interrogations, à son coeur s'emballant à la moindre pensée envers son apollon.


Qu'est-elle en droit d'attendre, d'espérer, de croire ? Quelle mère est-elle aux yeux de son enfant ? Quelle femme est-elle ?


Un sourire, une caresse, un mot, un soupir, un rire, un signe, juste un signe qui statuera sa vie.


Madeline Roth signe une nouvelle d'une d'intensité captivante. Une plume qui sait faire vivre l'instant présent, le figer dans cette enveloppe étriquée des émotions. Un plume poétique qui enrobe la difficulté pour mieux l'appréhender, la mystifier, l'accrocher au coeur.


Une jolie découverte !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Ce livre est un bijou de maîtrise et de délicatesse.
L'histoire d'une femme de 40 ans, qui doit partir quelques jours à Turin avec son amant. Mais celui ci annule le séjour suite à un décès de ses proches et elle, décide de partir seule...
Les 3 jours, seule, seront l'occasion pour elle de réfléchir sur sa vie de femme, de mère.
Tout en suivant ce questionnement, l'auteure nous offre une découverte de cette ville italienne au gré de visites d'églises, du Museo Egizio, Museo nazionale del cinema.
Ce petit livre de 80 pages sonne vraiment très juste, une pépite de délicatesse et d'élégance.
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Elle a bientôt quarante ans, un amant plus jeune qu'elle, un enfant déjà adolescent. Divorcée alors que son fils Lucas n'était encore qu'un bébé de quelques mois, il a aujourd'hui treize ans. Elle a choisi de vivre seule, mais aujourd'hui elle attend Pierre. Pierre l'amant qui part toujours trop vite mais qui lui a promis ce long week-end en Italie. Partir à Turin tous les deux, comme un cadeau, une parenthèse.

Pourtant, il ne viendra pas, il reste auprès de sa femme qui vient de perdre son père. Alors, que faire, rester seule chez elle en sachant qu'il ne viendra pas ou partir sans lui pour rencontrer la ville qui devait abriter leur amour, pour s'y rencontrer elle-même.

Alors elle part, seule dans ce train, seule dans le lobby de l'hôtel, dans la chambre, les églises et les musées qu'ils auraient pu arpenter à deux, seule surtout avec ses interrogations, avec cette introspection utile et bienvenue. Qu'est-ce que l'amour, est-ce raisonnable d'attendre un homme que l'on n'aura jamais à soi, et pourquoi faut-il divorcer, pourquoi partir et se priver de son fils une semaine sur deux, le priver aussi de cet autre parent qui forcément va lui manquer.

Les questions arrivent au rythme de ses pas dans la ville qu'elle découvre, mais aussi au fil des souvenirs qui s'égrainent, quatre ans déjà avec Pierre, cet homme qu'elle aime même s'il ne sera jamais à elle.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/05/27/avant-le-jour-madeline-roth/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Voilà un livre que j'attendais tant les chroniques enthousiasmantes se bousculaient sur ce livre.Je n'échapperais pas à la tendance générale, ce court récit d'une rare sensibilité m'a transporté, c'est décidément les caractéristiques de mes dernières lectures comme celui d'Anna Zerbib "Les après-midi d'hiver", c'est une plongée fascinante dans le sentiment amoureux féminin. On en oublie presque l'adultère dans lequel son jeune amant Pierre se plonge... C'est l'Histoire d'Amour de la narratrice, les majuscules ne sont pas de trop, mère aimante et séparée du père de son fils, elle est totalement sous l'emprise de son amant, de sa passion et de son plein gré.
Cette escapade italienne qui devait être l'accomplissement de cet amour...vivre enfin avec lui quelques jours sans son fils et cet homme rien que pour elle leur passion....n'aura pas lieu à deux mais la narratrice va tout de même y aller seule pour se retrouver, faire le bilan de sa vie personnelle de quadragénaire, évaluer la puissance de ses sentiments... Long monologue profond, introspection sans flagornerie et des mots, Les Mots qui interpellent, qui sont justes, un bilan avant de reprendre ou non cette histoire de passion.
Prenant, simple et hors norme le livre de la puissance dévastatrice d'un amour fusionnel. La seule interrogation qui me vienne à l'esprit, c'est l'avenir de cette passion
Lien : https://passiondelecteur.ove..
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La narratrice s'est séparée de son mari, élève seule leur enfant Lucas. Elle a un amant, Pierre, homme marié. Ils arrivent enfin à se réserver quelques jours ensemble et décident d'un week-end à Turin. Mais Pierre annule la veille du départ, Sarah, son épouse, ayant perdu son père.
Alors elle décide de partir néanmoins, seule.
Et ses déambulations dans la ville, sa découverte de Turin, vont accompagner ses réflexions et peut-être lui apporter des réponses.

« Tout ce qui me faisait une maison en quelque sorte : le corps entier d'un homme comme la seule maison habitable. »

« Je pars comme si une réponse était cachée là-bas, quelque part. (…) je vais partir en faisant exactement ça : laisser une place vide à côté de moi.»

« Marie avait sans doute raison, il y avait mille sortes d'amour et notre histoire était l'une d'entre elles. Qu'elle ne corresponde pas à ce que la plupart des gens vivaient ? Je m'en moquais. Ce qui comptait, c'était le lien »

« Sur le quai de la gare d'Avignon, dans le soir qui tombait, Pierre m'attendait. Ce n'était pas prévu, ça m'a remplie d'une chaleur inouïe, d'une sorte de remerciement. Je l'ai vu à travers la vitre du train, comme il était beau, cet homme, cet homme qui était le mien. Il m'a donné la main et a pris mes affaires. Il m'a embrassée longuement, là, sur le quai, et c'était la première fois qu'il faisait ça, un baiser dehors, devant des gens. Je n'ai rien dit. J'ai souri en grand, on s'est embrassés et embrassés encore. On repartirait. Ou pas. On continuerait. Cette histoire continuerait.

Lu en quelques dizaines de minutes. D'une beauté presque fulgurante. Quitter sa vie pour mieux l'apprécier, l'appréhender et mieux la retrouver. Ou peut-être seulement mieux vivre sa vie. C'est assez extraordinaire.

Sublime, un petit bijou à se procurer d'urgence. A lire sans modération. Voilà cinq livres de la sélection (depuis Bénie soit Sixtine) que je n'avais pas eu cette émotion. Des papillons dans le ventre et des étoiles ou des perles de larmes dans les yeux.
C'est Beau avec un grand B. Acheté par trois fois déjà pour l'offrir et pour l'avoir tout près de moi dans la bibliothèque réservée aux pépites… Merci c'est un cadeau cette écriture !

(Encore) Une très belle découverte grâce aux 68 premières fois !
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Cet opus de seulement 80 pages, lu et relu, car sa simplicité, sa justesse, sa sobriété en fait quelque chose de solaire que je n'avais pas envie de quitter.
Mettre autant de temps à lire aussi peu de pages, c'est se perdre dans la saveur et le parfum de ses mots à « Elle ».
Elle, fut mariée à Mathieu et ils ont eu Lucas qui est un adolescent maintenant. Elle a quitté Mathieu quand Lucas avait deux ans, car elle mimait une vie comme les autres mais ce n'était pas elle. Il lui est difficile d'avoir un fils à mi-temps.
Elle approche de ses quarante ans.
La vie a filé, l'a entraînée dans son sillon mais elle a l'impression que son « moi » est resté à quai.
Depuis quatre ans, elle a un homme dans sa vie, Pierre, mais lui aussi à mi-temps.
Pierre et elle devaient passer quelques jours à Turin, mais un SMS l'informe que la femme de Pierre a perdu son père et qu'il reste auprès de sa femme en bon mari.
Elle décidera de faire le voyage seule.
« A chaque kilomètre, se défaire un peu plus, des choses qui nous appartiennent, des gens qui sont collés à nous, de l'idée que la vie avançait sans nous, avec notre corps qui restait là, à l'arrêt dans une gare. »
On ne naît pas mère, on ne naît pas femme, on le devient.
Voyager seule, c'est prendre conscience d'être seule, car la société vous renvoie l'image de couples, de familles, de groupes comme si la vie était une grande colonie de vacances.
A-t-elle passé toutes ces années à se perdre ?
Elle n'était pas prêtre à s'accepter telle qu'elle était, besoin des bras de l'autre, du regard de l'autre.
« On ne fait rien vraiment par hasard. Peut-être que cette vie-là me convenait. »
Nous sommes multiples et il faut tout loger en un seul corps.
Corps qui vieillit, se modifie. La vie nous fait plus grandir que vieillir et c'est comme cela qu'elle nous réconcilie avec nous-même.
« Et cette vie-là est passée en un éclair. »
Un cheminement intérieur qui ne conduit peut-être pas à trouver une réponse, juste à prendre conscience de la force qui nous porte chaque jour.
Une réflexion tout en douceur et lumière, sur une vie de femme.
Et si on s'offrait le luxe de cueillir le jour tout simplement ?
©Chantal Lafon

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