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3,75

sur 832 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'histoire peu banale commence par la fin: nous sommes dans un cimetière juif et l'on enterre cet homme, fils d'un bijoutier, père de trois enfants dont deux fils qui le détestent et une fille qui l'adore, trois ex-femmes dont deux ne se sont même pas donné la peine de venir à son enterrement et un frère qu'il idolâtrait. .
Publicitaire renommé, cet homme s'est aussi consacré à sa passion: la peinture qu'il a enseignée au cours de ses dernières années. On voit défiler l'histoire de cet homme, ses histoires d'amour, ses rapports avec ses enfants, ses passions et surtout ses séjours à répétition dans les hôpitaux. Avec sa santé fragile, dès son plus jeune âge il enviera tous les bien-portants et vivra au gré de ses maladies...

Philip Roth nous décrit avec fatalisme et brio le destin de cet homme, dont on ne connait même pas le nom. Ainsi, chacun pourra y trouver sa part de vérité. La maladie, la vieillesse, la peur de ne plus séduire, les mariages ratés, les enfants détestés, une fille chérie, des liens très forts avec un frère, l'histoire du papa juif qui aura tout fait pour cet homme... autant de petites aventures, certes banales dans la vie de tout un chacun, que Roth a le secret de dévoiler gentiment et avec justesse. A travers la vie et ses questionnements, Roth décrit les peurs, les craintes, le combat au quotidien, les erreurs commises au cours de sa vie et les liens avec les proches. Et c'est avec une certaine amertume que cet homme finira sa vie, parce qu'il est devenu quelqu'un qu'il ne voulait pas être.
Un roman noir, comme la mort et la maladie omniprésentes, mais que l'écriture riche et tendre a su rendre véritablement d'une grande beauté.

Un homme... une femme conquise...
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Philippe Roth est un écrivain américain qui rentre en littérature en réaction à ses parents.

Chacun de ses livres représente une difficulté.

Dans un homme finalement c'est de lui qu'il nous parle, des difficultés qui ont jalonné sa vie en Angleterre puis dans le Connecticut ;

Un destin rempli de scandales. (sexe, adultère).

D'une première union, il aura deux fils qui le méprise, d'un second mariage, naitra Nancy qu'il adore, puis il s'engagera dans une troisième union par mensonge et dépit.

Durant toute son existence, il connaîtra une santé précaire et jalousera celle de son frère ainé Howie.

A l'aune de sa vie, Philippe Roth dresse le bilan, de ses joies, de ses peines, de ses réussites, de ses échecs personnels, professionnels, amoureux.

Un roman corrosif où se conjuguent indécence et désespoir.

Philippe Roth nous a quitté au mois de mai.
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Voilà un ouvrage qui réduit la personne humaine à ce qu'elle serait sans le secours de la philosophie ou de la religion : ni plus ni moins que la locataire d'un corps avec un bail à durée déterminée.

Reste l'amour de son entourage pour supporter les affres de la vieillesse. Encore faut-il que le sujet vieillissant n'ait pas consacré sa vie à creuser le fossé de la discorde. C'est ce qui arrive à cet homme dont on ne connaîtra pas le nom et qui, le grand âge venu, prend la mesure du désert affectif qu'il a cultivé. Séparé de trois épouses, fâché avec ses fils, ne lui reste que l'attachement de sa fille. Il ne lui est toutefois pas du réconfort souhaité. Il le sait plus commandé par le devoir filial que par véritable amour. Aussi quand le corps se rappelle à la personne par ses maux, la solitude est d'autant plus corrosive.

Un homme est un roman peu réjouissant. C'est le style de l'auteur et son analyse des caractères qui entretiennent l'intérêt du lecteur. Cette écriture claire et simple m'encouragera à poursuivre ma découverte de l'auteur récemment disparu. Il faudra toutefois que le prochain ouvrage me plonge dans une atmosphère moins déprimante. J'espère que ce spleen affiché dès les premières pages autour du cercueil de l'homme n'est pas une constante chez cet auteur.

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Roman que j'ai trouvé très bien écrit mais déprimant au possible. Devant cette note noire je ne suis pas tentée de relire Philip Roth. Plus tard peut-être...
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Je ferme ce livre en ayant le sentiment d'avoir partagé une certaine intimité, non pas avec un héros, patiemment construit mais avec l'auteur, Philip Roth, lui-même. Je lui sais gré de sa franchise. de son attachement à ses parents, de ses sentiments divers mais sans concession à l'égard de ses enfants, de ses attachements féminins et de ses pulsions qui vont l'animer toute sa vie, quitte à le piloter dans ses choix de vie. Des détails apportés sur sa santé, fragile.
Un homme passionné par son boulot et reconnu, qui aime la mer, la peinture, qui supporte sa vie. Un être humain sans détour.
Un "philippe Roth", court, construit comme un film avec des flash- back qui se lit facilement!
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Un homme. Une belle carrière dans la publicité, de l'argent, des femmes, des enfants... Une vie. Réussie ? C'est en nous projetant dans la tête de cet homme avant sa mort, en retraçant rétrospectivement sa vie, que Philippe Roth répond à la question. Cet homme avait apparemment tout pour être heureux. L'a-t-il été ? Comment a-t-il géré ses désirs, son rapport à l'argent, aux femmes, au vieillissement ? Ce roman nous questionne sur nos propres désirs, notre peur de vieillir, notre rapport aux autres. Sans concession.
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A l'heure des bilans, à l'heure des comptes quand la grande faucheuse pointe son nez.
On peut choisir lecture plus gaie pour terminer l'année !
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N°430– Juin 2010
UN HOMME- Philip Roth – Gallimard.

L'histoire commence dans un petit cimetière juif un peu délabré où un homme va être enterré. Cette petite cérémonie réunit sa fille, née d'un second mariage qui l'adore et qui prononce quelques mots sur sa tombe, mais aussi deux fils, nés d'une première union houleuse, qui le méprisent parce qu'il a abandonné leur mère, son frère aîné, une infirmière qui s'était occupé de lui avant son décès et quelques collègues... Cet enterrement n'a cependant rien d'exceptionnel, juste quelques poignées de terre jetées sur le cercueil, quelques paroles puisées dans le chagrin et le souvenir mais aussi des marques d'indifférence, de soulagement, de rancoeur même...

Par une classique analepse, l'auteur va retracer la vie de cet homme, dont nous ne connaîtrons pas le nom. Enfant de santé fragile, il avait été l'objet des soins attentifs de ses parents. Il est devenu un homme torturé par des affections cardio-vasculaires mais il envie et même déteste ce frère aîné, à cause de sa bonne santé... Il ne reprit pas la profession de son père, bijoutier juif, mais devint un publicitaire célèbre puis s'est mis à la peinture pendant ces années de retraite. Ses trois mariages se soldèrent par autant de divorces entrecoupés de quelques liaisons amoureuses ...

C'est une vie banale qui nous est ainsi livrée par le narrateur comme s'il nous prenait à témoin, celle d'un homme ordinaire, pleine de poncifs, de désillusions, de frustrations, avec son lot de joies, d'épreuves, d'amours et de rêves brisés, d'erreurs, de prises de conscience que les choses changent, que le temps perdu ne se rattrape pas... Lui qui fut un amant ardent, il connaît maintenant la perte du désir, l'impossibilité de séduire ..., Roth reprend devant nous, à l'occasion de cette histoire, tous les truismes habituels loin des préoccupations intellectuelles et philosophiques, avec la hantise ordinaire à tout humain, celle de la vieillesse, de la solitude, de la mort. Cet homme n'attend rien d'un hypothétique autre monde ou d'une vie éternelle, les choses s'arrêtent avec celle-ci, et tant pis si toute cette agitation n'a servi à rien et ne débouche que sur le néant.
Sa vie n'aura donc été qu'un vaste gâchis qu'il a lui-même tressé, remettant en cause ce qu'il avait pourtant patiemment construit. Dans notre société, il est sûrement une sorte de parangon, lui dont la réussite professionnelle a été avérée, dont la vie familiale a été un savant mélange d'adultères, de mensonges, d'hypocrisies et de complicités malsaines et même coupables, d'humiliations imposées aux siens, comme si son existence ne se résumait qu'à une recherche effrénée de la jouissance sexuelle, du plaisir animal à tout prix, dût-il lui sacrifier la stabilité de sa famille, sa respectabilité, la vie et l'amour de ses enfants... Après tout il doit être comme un homme, cet être qui est en permanence habité par la folie de tout détruire autour de lui pour un peu de ce plaisir quêté dans une rencontre avec une inconnue!

Face à ces renoncements successifs, il lui reste la peinture que pratique comme une sorte d'exorcisme ce Don Juan insatiable, toujours à la recherche de femmes qui lui procureront du plaisir, mais qui, à présent, ne peut plus que les suivre du regard en fantasmant sur leur corps, en espérant qu'elles lui feront l'aumône d'une étreinte. Quant au maniement du pinceau, cet exercice artistique devient lassant et il n'en retire plus rien...

C'est un récit un peu mélancolique, un rien désabusé, un peu tragique aussi si on estime que vivre de la naissance à la mort en acceptant de n'être plus ce qu'on a été, est aussi participer à une sorte de tragédie. C'est assurément dramatique aussi d'accepter sans peur la réalité de la mort, cet inévitable saut dans le néant, parce que, quand on a goûté à la vie, on ne peut la quitter sans regret ni terreur.

Le titre anglais (evryman : n'importe quel homme) résume assez bien le but de l'auteur; il s'agit de la vie de chacun d'entre nous qui est esquissée ici. Ce n'est donc pas exactement une fiction, mais la copie plus ou moins conforme dans sa diversité du parcours de chacun d'entre nous sur cette terre.

Le style est dépouillé et atteint son but, celui de nous donner à voir « cet homme » sans nom, (et cela doit aussi valoir pour les femmes?), un véritable quidam, un être ordinaire dont on nous raconte la vie également ordinaire, celui de nous faire partager, avec cet art consommé du conteur, son passage sur terre plein de fougue mais finalement aussi plein de désillusions et de bassesses.
Une véritable image de la condition humaine!



 Hervé GAUTIER – Juin 2010.http://hervegautier.e-monsite.com
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Philip Roth est un géant des lettres américaines. Il s'est éteint il y a deux ans en laissant derrière lui une oeuvre riche et passionnante de plus d'une trentaine de romans dont Portnoy et son complexe, la Tâche ou la Pastorale Américaine pour ne citer que quelques-uns parmi les plus connus.

Dans Un Homme, Roth porte l'ambition de nous conter une vie dans un récit court et spectral.

Le livre s'ouvre sur les funérailles tragiquement banales de cet ‘'homme'' et Roth rembobine à partir de ce point de non-retour le fil d'une vie à travers ses multiples confrontations à la maladie, à la mort et au désir. Un destin humain face à l'Eros et au Thanatos. L'homme ne porte pas de nom, il est un individu lambda qui pourrait être nous-mêmes, un parmi une multitude.

Son existence est celle d'un juif banal de Newark (on est chez Philip Roth), fils de diamantaire, qui va devenir publicitaire, puis retraité, puis malade, jusqu'à la traversée finale vers l'autre rive. Une vie d'homme parmi les hommes, avec son lot de drames et de joies, d'échecs et de réussites. Surtout une vie perpétuellement mise en face de sa condition : la finitude et la fragilité.

Le livre est ainsi terriblement pathétique, crépusculaire et angoissant. La vie ne tient qu'à un fil, les années passent, l'appel du sexe gâche tout, le corps lâche, les parents, les amis souffrent puis disparaissent un à un jusqu'à ce que cela soit notre tour… L'homme souffre beaucoup de la maladie, de celle de ses proches, de sa vie amoureuse ravagée par l'appel du désir qui lui aura fait raté un à un ses trois mariages, de ses ambitions ratées… jusqu'au grand saut final.

En bref, ce roman est un peu comme une Vanité en peinture c'est à dire une représentation de la mort, du passage du temps, de la vacuité des passions et activités humaines.

Vous le devinez aisément, il ne propose pas un moment de lecture divertissante. le récit a beau être court, il fait souffrir et il faut parfois du courage pour s'y replonger. Néanmoins, on ne peut lui enlever une force et un puissance tragiques qui laissent des traces.

N'est ce pas aussi l'objectif de la littérature?

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Au terme de cette lecture, rapide, je reste très partagé.

Philip Roth écrit bien très bien. Et même mieux que cela. le style, le flux, la tension, l'intensité... tout est là. En peu de pages (150 environ) il livre un portrait fort, intense, là où d'autres auteurs auraient sans doute besoin du double pour en dire moins.

Je suis réservé sur le sujet... d'une part, et sur la forme d'autre part.

Le sujet est la mort, c'est comme cela que je l'ai perçu. On fait un bilan sur une vie d'homme, en partant de son enterrement. Et on remonte rapidement à l'enfance, mais en fait on s'attache plus fortement aux dernières années. Aux années de maladie, de ruptures, de pertes de contact, de perte de sens, de fin d'illusions.

Le propos est sombre, mais l'écriture reste directe, sans ambage. Philip Roth ne prend pas de gant pour nommer les choses. Il nous dépeint la vieillesse et la maladie, la solitude, le lent passage du temps, le délitement des contacts.

Un homme... un récit tout à fait humain. Empreint d'un peu de culpabilité, cela dit, qui m'a un peu déplu.
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