AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Monde à peu près (6)

Et puis, ce n'est pas un secret pour personne, les choses du monde ont été si souvent racontées, décrites, analysées, exhibées, montrées sous toutes les coutures, qu'on ne se donne même plus la peine de les regarder. On croît les connaître par cœur.
Commenter  J’apprécie          120
Mais il n'y a pas que l'ennui, la solitude aussi amène à faire des choses étranges. (p. 10)
Commenter  J’apprécie          80
Ainsi, le son dans l'univers du myope voyage plus vite que la lumière. C'est à la voix, non au regard, que vous comprenez qu'on s'adresse à vous. C'est la rumeur d'un moteur plus que l'apparition au dernier moment d'une automobile qui vous retient de traverser une rue. Les oeillades vous laissent de marbre, une parole caressante vous émeut jusqu'aux larmes.Les rides s'atténuent et, comme un timbre de voix conserve longtemps son grain de jeunesse, il ne vous apparaît pas que le monde autour de vous soit aussi sensible au vieillissement qu'on le dit.
Commenter  J’apprécie          50
(partie IV, p.231-232)

[...] Active ta lanterne, famélique Lune, éclaire mon chemin, ou j'envoie dans ton ciel un grand soleil noir qui blanchira encore davantage ta face de Pierrot triste et à côté de quoi les étoiles ne seront plus que des lucioles naines, d'éphémères étincelles de pierre à briquet, car mon étoile à moi illumine mon empyrée d'orages ardents, enflamme la masse des ténèbres, irise les nuits d'hiver, fait fondre nos cœurs-banquises, or le monde est comme une crème glacée en sandwich entre les pôles, ce n'est pas un grand feu dévastateur, mais le diable blanc, le spécialiste de la mort en douce [...]
Commenter  J’apprécie          10
Et par là, par un phénomène inouï, les larmes que d’ordinaire je sentais pointer à la seule évocation de mes bienheureux inondèrent presque instantanément les yeux de ma gracieuse, comme si elle avait pris sur elle de prélever la part invisible de ce chagrin trop lourd, les lentilles d’eau franchissant bientôt le fin peigne des cils pour rouler sur les pommettes, grossir au passage par un effet de loupe la petite mouche, et mourir sous le bout de ses doigts au coin de sa bouche. Oh, Théo, comme tu es sensible, comme tu es gentille de t’alarmer pour moi, comme doit t’affliger le spectacle du monde, cette misère tout autour, les gens qui souffrent et la révolution qui n’arrive pas, mais ne pleure pas, ce n’est rien, vois comme je m’en suis remis, comme ça va bien maintenant, j’ai l’œil pratiquement sec et il le serait tout à fait si je ne compatissais pas à ta peine devant ma peine, c’est une vieille histoire à présent, pourquoi passer son temps à se lamenter, à ressasser les mêmes anciennes blessures quand la vie peut être si belle, si riche d’espérance.
Commenter  J’apprécie          10
(partie III, p. 209)

Car il ne subsiste apparemment rien, ni plaies ni bosses, rien qui empêche de vivre, et pourtant quelque chose est là, en travers, qui depuis s'ingénie à tout gâcher. Et vous qui recueillez ces morceaux de mémoire brisée, coupante comme du verre, vous ne pouvez que demeurer à l'écoute, immobile et silencieux, démuni, privé du secours d'une parole consolante ou d'un geste de compassion, toutes choses déplacées, tenu à n'être que ce bureau d'enregistrement du malheur, ce greffier des pleurs, tout ouïe, qui regarde la souffrance et se résigne à n'en pas prendre sa part.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (190) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

    Françoise Sagan : "Le miroir ***"

    brisé
    fendu
    égaré
    perdu

    20 questions
    3667 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

    {* *}