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Comme de nombreux romans de la collection Exprim' de chez Sarbacane, je l'ai acheté sans savoir vraiment de quoi il en retournait.

Drew est un jeune homme de dix-sept ans qui observe depuis toujours des comportements inappropriés chez son père. Ce dernier s'appelle Cédric et est raciste. Depuis ses neuf ans, Andrew a pris conscience de la haine de son père...

C'est un sujet si peu abordé en littérature jeunesse : la haine de l'autre, le racisme, mais pas vu du côté de la victime. Cette fois, nous avons le point de vue d'un protagoniste dont le père est la personne raciste...

Ce roman ne cesse de faire des allers-retours dans le passé et le présent : les neuf ans d'Andrew, quand il se prend le racisme de son père en pleine figure, ses treize ans et l'adolescence, les problèmes qu'il rencontre, puis le présent avec ses dix-sept ans. Ça n'était pas toujours évident de s'y retrouver et de se replonger dans l'histoire, même si j'ai trouvé cette narration intéressante.

Du côté des personnages, je n'ai pas forcément réussi à m'attacher à elleux, même si j'ai eu de la compassion pour Andy et pour sa mère, Cindy, qui prend souvent sa défense (et de la violence de la part de Cédric). Quant à Sky, elle est, comme Andrew et son père, une "fragile". Elle a ses problèmes mais apporte de la joie et de la lumière dans la vie de l'adolescent. Pour finir, son père est tout bonnement détestable malgré quelques nuances à de rares moments... Il ne m'a pas été possible de m'attacher à ce personnage tant la haine suinte de tous ses pores.

Malgré sa violence, son racisme, son sexisme et son homophobie, j'ai trouvé que Cédric était un personnage crédible. Il représente la haine ordinaire, et c'était habile de traiter un personnage comme ça.

C'est un roman percutant, qui a quelques défauts mais qui a le mérite de traiter avec intelligence du racisme ordinaire. Une histoire qui se lit assez facilement malgré les nombreux flash-backs. Même si la fin m'a un peu laissée sur ma faim, j'ai apprécié cette lecture !
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Andrew déteste son père depuis longtemps, depuis qu'il a renversé sans état d'âme un homme, depuis qu'il le harcèle pour faire du sport, depuis qu'il frappe sa mère. Alors Drew se refugie dans des jeux vidéos, il se mutile pour se sentir vivant. Son amitié avec une jeune fille Sky l'aidera-t-il ? Ensemble ces deux écorchés vifs réussiront-ils à se parler, à se comprendre et à faire taire les cauchemars ?

Je pense avoir lu tous les titres de l'auteur, je savais que ce serait bien écrit, prenant et avec des vrais personnages. Andrew est un ado de 17 ans en souffrance, enfermé dans une spirale. On avance dans la lecture du roman avec une boule au ventre. Quelle issue ?

Un roman choc, percutant. On n'oubliera pas Drew...

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ce roman va être dur à chroniquer car moi-même je n'arrive pas à démêler ce que j'ai ressenti pendant ma lecture. Il faut dire qu'elle est très chamboulante : un bouquin sur le racisme, une bonne claque, ça vous dit ?

le roman alterne entre des passages de différents moments du passé de Drew, et le présent : Drew quand il était petit, quand il rencontre Sky, quand il découvre que son père est raciste etc. ça forme une mosaïque assez étrange et parfaitement coordonnée pour rendre le récit encore plus impressionnant. Dès le début, j'ai ressenti pas mal d'animosité pour le père de Drew, Cédric, qui ne fait aucun effort et a des préjugés sur toute personne qui semble un tant soit peu différente de lui. Pourtant, peu à peu on découvre certains moments de son quotidien à lui aussi, son point de vue sur sa vie (et celui de sa femme également), ce qui apporte une dimension encore plus riche au roman : on se rend réellement compte que ok, même s'il est raciste et qu'il paraît insensible, il reste un humain avec des moments d'affection ou d'esprit d'entraide, même si malgré tout cela ne justifie pas sa façon de penser. Cécile Roumiguière a eu dans ce roman une façon de voir les rapports humains tout à fait passionnante et plutôt inédite, je n'ai absolument pas l'habitude de découvrir le point de vue de quelqu'un qui est raciste.

En plus de ce thème fort, la relation de l'enfant aux parents et, par là-même, l'adolescence et le mal-être qu'il peut causer, sont très bien représentés. Durant toute ma lecture, j'ai ressenti un incroyable sentiment de poids à l'intérieur de moi et des sentiments mêlés tels que la pitié, la compassion et la reconnaissance (pas dans le sens de gratitude, mais de compréhension !). Si je devais représenter cette lecture par un symbole, ça serait donc par un petit nuage noir, mais parce que cette lecture ne m'a pas plu, au contraire ! Voir la situation où se retrouvent chacun de ces personnages m'a serré le coeur et fait réfléchir. (et juste comme ça, l'histoire se passe pas loin de chez moi, hehe)

Pour autant, je ne me suis pas particulièrement attachée au style de l'auteur. J'avais pas mal de recul, ce qui m'a empêché de considérer cette lecture comme un coup de coeur car je n'aimais pas ce que je lisais, pour me concentrer seulement sur l'aspect moral présent dans l'histoire. Je pense que j'ai donc du m'accrocher un peu pour lire l'histoire en entier, malgré mon coeur lourd (étrange, je sais). Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, si ce n'est à Mariji, la grand-mère de Drew, d'une part par son tempérament fort à ce qu'il m'a semblé, parce qu'elle aime les livres, est indépendante et a proposé un marché ingénieux à Drew. En ce qui concerne Drew, j'ai partagé sa tristesse, souffrance, déni, solitude mais certaines de ses actions m'ont parues trop éloignées de ce que je peux concevoir pour que je m'attache vraiment à lui. Et je m'attendais vraiment, d'après le résumé, à ce que Sky prenne une place plus importante et pour le coup j'ai été déçue, ce n'est pas vraiment un personnage qui m'a marqué.

Ce roman, malgré son petit nombre de pages, c'est-à-dire 200 pages, décrit un nombre impressionnant d'événements, et de manière approfondie. La fin est particulièrement percutante ; je la redoutais depuis le début grâce aux analepses et tout qui annoncent déjà un dénouement tragique, et elle m'a marquée.

Les fragiles est un roman fort, mais qui en même temps nous rend fragiles (waouh, quel jeu de mots incroyable). Fragiles parce qu'on ne peut s'empêcher de se retrouver démunis face à de tels personnages, et surtout à de telles relations et mentalités. Cécile Roumiguière a donné un portrait très humain de ce que peut être la faiblesse, se méfier de tous et être raciste. C'est un beau livre qui mérite d'être lu, car même si je n'ai pas été touchée par l'écriture de l'auteure, il apporte un point de vue intéressant sur des choses que nous voyons quotidiennement dans notre vie et que nous condamnons souvent sans en approfondir la réflexion.
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Le petit Drew a bien grandi depuis ce jour où, du haut de ses neuf ans, il a pris en pleine face le racisme paternel. Une expérience des plus traumatisantes venue s'ajouter à bien d'autres épisodes douloureux. A l'époque, l'enfant avait déjà compris que son père lui en voulait. D'être trop tendre, trop bon à l'école, pas assez costaud, pas assez sportif. Il le craignait ce père violent et colérique. Pour lui plaire, Drew faisait exprès de rater ses devoirs et de ramener des mauvaises notes, hors de question de passer pour le premier de la classe et de se faire enguirlander. Mais en dépit de tous ses efforts, impossible de trouver grâce aux yeux de son géniteur, impossible de supporter sa brutalité, impossible de le satisfaire.

Aujourd'hui, Drew est un lycéen monté trop vite en graine, échalas dégingandé fan de métal, amoureux de la belle et intouchable Sky, devenue par miracle sa meilleure amie. Son père, parti dans le sud de la France pour suivre sa nouvelle compagne, continue de le hanter malgré la distance. Et au moment de leurs retrouvailles parisiennes, l'inéluctable face à face va tourner au cauchemar…

Je ne vous révèle rien avec la phrase précédente puisque le drame est annoncé dès la première page. Cécile Roumiguière s'applique à remonter le fil du temps et des événements pour expliquer comment les choses ont pu en arriver là. Huit ans avant, sept ans avant, cinq ans avant, quatre ans avant, le compte à rebours défile, entrecoupé par des épisodes se déroulant au présent, le jour J, ce jour où tout bascule. Comme toujours chez cette auteure, chaque personnage est bouleversant d'humanité, même Cédric, ce père affreux qu'il m'a été impossible de détester.

Cécile Roumiguière ne s'offre aucun raccourci, aucune facilité. le puzzle se met en place, chaque pièce s'emboîte naturellement. La narration est fluide, les dialogues sonnent juste et les interactions entre chacun fonctionnent à merveille, même (et surtout) pendant les moments de tension. Les fragiles du titre ce sont eux, Drew, Cédric, Sky. Incapables de communiquer vraiment, incapables d'exprimer leurs sentiments, incapables de fendre la carapace derrière laquelle ils se sont retranchés. La relation conflictuelle père/fils est menée de main de maître et vous serre les tripes jusqu'à la dernière ligne. Une fin que j'ai d'ailleurs trouvée parfaite, totalement ouverte sur un avenir pour le moins incertain et loin de tout optimisme béat.

De la littérature jeunesse comme j'aime. Ambitieuse, exigeante, ancrée dans son époque, qui ne cherche pas à rendre le monde plus beau qu'il n'est sans pour autant sombrer dans le désespoir absolu. Tout en subtilité et en intelligence, un texte fort, poignant, magistral.

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Difficile de résumer ce livre parce qu'il se déroule sur trois temps qui s'entrecroisent, en faisant presque un récit à trois voix. Presque, parce que même si l'époque change, le narrateur reste le même.

Il y a d'abord Andrew à neuf ans, quand il prend le racisme de son père, Cédric, en pleine figure. Alors qu'il est venu chercher son fils après son entraînement de hand, Cédric renverse Ernest, le gardien du stade, et poursuit sa route sans s'arrêter, sans même se soucier de savoir si la victime respire encore. Andrew a honte des actes de son père mais que peut faire un gamin de neuf ans ? Il ne parvient pas à oublier, à surmonter ce traumatisme et va jusqu'à arrêter le hand pour ne plus avoir à croiser Ernest, au grand dam de son père. Ce père qui ne le comprend pas, qui ne supporte pas que son fils soit fétiche, malingre, mais surtout bien plus intelligent que lui. En quête de reconnaissance paternelle même s'il y a pas mal d'incompréhension entre eux, Andrew va jusqu'à rendre volontairement de mauvais devoirs afin d'être sûr de décrocher de mauvaises notes.

Il y a ensuite Andrew a dix-sept ans, qui se fait désormais appeler Drew. Fan de métal, joueur de guitare et amateur de jeux vidéos, le fossé entre son père et lui est plus immense que jamais. Heureusement qu'il peut compter sur le soutien de sa mère Cindy, même si l'adolescence les a un peu éloignés. Il y a aussi Mariji, cette grand-mère trop jeune qui accepte mal les responsabilités. Mais il y a surtout Sky, belle et douce Sky qu'il a rencontré l'été de ses treize ans et qui est devenue par miracle sa meilleure amie. Comme lui Sky cherche l'attention de son père et comme lui elle ne parvient pas à l'obtenir.

Et puis il y a ces quelques pensées de Drew, qui semble perdu en pleine hallucination et qui nous laisse entrevoir quelque chose d'horrible, quelque chose qui sonne presque comme un cauchemar. J'ai été un peu déstabilisée par ces passages à la première personne alors que tout le reste se déroule à la troisième. Les propos sont décousus parce qu'il stresse, parce qu'il panique, et les descriptions, les métaphores qu'il fait nous embrouillent, nous agacent et nous donnent envie de lui crier d'arrêter de délirer et d'être plus clair. Je les trouve presque trop courtes mais surtout trop ponctuelles, trop éparses.

Les trois récits s'entremêlent pour mieux nous dépeindre la vie d'Andrew, pour mieux nous faire comprendre comment il en est arrivé là. Ce découpage peu classique m'a d'abord agacé. Je ne voulais pas laisser le petit Andrew pour suivre le quotidien de Drew, je ne voulais pas partir en plein milieu un épisode qui me semblait inachevé. On finit néanmoins par s'y faire, par prendre le rythme. Au fil des pages les moments que nous offre l'auteur sont suffisant pour nous brosser la façon dont Andrew a été élevé et surtout le milieu dans lequel il a grandi. La frustration s'en va et laisse place à une attente, une appréhension qui ne fait que grandir à chaque fois que reviennent ces lignes en italiques.

La collection Exprim est connue pour ses romans forts et nous offre ici un récit amer, bourré de regrets et de non-dits, d'incompréhension, où deux générations ont du mal à communiquer. Les fragiles n'est pas et ça ne sera jamais un coup de coeur pour moi, sans doute parce qu'il sonne atrocement juste. La narration est fluide, les dialogues crédibles, mais il y a surtout ces tensions dans les interactions, ces mots que les personnages ne disent pas mais qu'ils meurent d'envie de crier. Il y a cette incompréhension entre eux, ce silence qui en devient presque assourdissant. Que ce soit Sky, Drew, Cédric ou Cindy, ils sont tous incapables d'exprimer leurs sentiments, de communiquer réellement. Si Cindy parvient à sortir de sa coquille et à prendre son envol, Drew et Sky se retranchent derrière ces murs qu'ils ont dressés depuis bien longtemps, qui les protègent du reste du monde mais surtout qui les isolent.

Ce qui me plaît dans Les fragiles c'est qu'il n'y a pas de véritable méchant, pas d'ennemi. Il n'y a que la haine de Cédric, cet homme qui a été élevé comme ça, dont l'esprit a été façonné par ses propres parents et par ses fréquentations. Un esprit étriqué où la différence est synonyme de rejet. On parle peu en littérature jeunesse de cette haine quotidienne, de ce racisme, de ce sexisme qui ne s'explique pas, qui est juste là, ancré profondément dans un être. Un être qui pense avoir raison parce que ses parents étaient déjà comme ça. Pour lui c'est ça la normalité. Je n'ai cependant pas réussi à lui pardonner sa façon d'être, je n'ai pas réussi à tolérer son racisme, sa violence, son machisme, ce qui m'a rendu totalement imperméable à ce personnage. L'auteur nous donne toutes les explications, toutes les clés pour que l'on comprenne le point de vue de Cédric, et ça marche. A défaut d'accepter son racisme, on le comprend. Mais ça n'a pas suffi pour que je m'attache à lui. Il ne me répugne plus, il m'indiffère.

Je n'ai pas été déçue par ce livre mais en le refermant j'avais dans la bouche l'amertume des regrets. Je n'ai pas pu m'empêcher de me dire « et si Cédric avait accepté d'écouter ? Et si Andrew avait trouvé le courage de parler ? ». Il y a tellement d'incompréhension entre ces personnages ! J'ai même, à un moment, espéré que Sky change la donne, qu'elle devienne pour Drew une raison de se battre, de se lever contre ce père à l'esprit étroit, qu'elle lui donne sinon l'espoir au moins la foi. Malheureusement les sentiments ne se commandent pas et si Drew se voit bien passer sa vie aux côtés de Sky, elle n'a que son amitié à lui offrir. Impossible donc de ne pas se prendre d'affection pour Drew, de ne pas se demander quand est-ce qu'on lui accordera enfin le bonheur.

Les fragiles est un roman qui ne cherche pas à enjoliver le monde et cela peut déplaire à certains. N'attendez pas une fin rose bonbon entrecoupée d'arc-en-ciel. La vie d'Andrew a mal commencé et malheureusement ça ne s'arrangera pas. Un récit intelligent et fort mais à ne pas lire si vous avez déjà le vague à l'âme.
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Andrew Castan, « Andy » pour sa mère et « Drew » pour les autres, a 17 ans, mais reste traumatisé par ce que son père a fait et a dit alors qu'il n'avait que 9 ans, ce jour où il a renversé le gardien du stade et, jetant une insulte, a pris la fuite. Ce jour-là, il s'est pris le racisme de ce dernier en pleine face.

Tous les personnages sont fragiles (logique, vu le titre). Drew est torturé et ne sait pas quelle est sa place, entre sa mère qui aime le voir réussir et son père qui voudrait un gros dur comme fils.
Quant à Sky, on en apprend un peu plus sur elle vers la fin du roman, alors qu'elle a 18 ans, mais dès le début, on comprend bien que sa vie n'est tous les jours celle d'un conte de fée avec un père qui l'ignore parfois sans qu'elle sache vraiment pourquoi. Cependant, jusqu'à ses 17-18 ans, j'ai trouvé que Sky aurait pu être un peu plus… concrète. Je n'ai pas réussi à m'attacher à elle car, finalement, elle est un peu insaisissable, même pour Drew puisqu'elle part et revient uniquement quand ça lui chante.
Le père de Drew, Cédric, déteste tous ceux qui ne sont pas comme lui : il est donc raciste, antisémite, homophobe, sexiste (le parfait connard en gros). Mais ce n'est pas le méchant suprême et diabolique. Il montre une haine ordinaire, comme on en croise souvent, qui peut causer des dégâts et des souffrances considérables.
Cindy, la mère de Drew, est impuissante face à son mari. Elle voit encore celui qui l'a séduite avec son sourire un peu perdu alors qu'ils étaient très jeunes. Elle essaie de défendre son fils quitte à se prendre quelques baffes, mais elle est toujours un peu perdue face à son fils et son mari qui, tous deux, s'éloignent peu à peu.
Heureusement qu'il y a Mariji, la (jeune) grand-mère cool et un peu hippie, qui apporte de la couleur et de la bonne humeur dans la vie de Drew.

La relation entre Drew et son père est vraiment complexe et l'auteure a parfaitement su l'écrire. Il y a une totale incompréhension entre le père et le fils. Son père projette sur Drew ses rêves avortés, notamment celui de devenir un sportif professionnel, et n'aime pas le voir réussir ses études alors que lui-même avait des difficultés et a arrêté avant le bac. Un fils sensible, bon à l'école, musicien, geek, ne rentrait pas vraiment dans ses plans. Alors, pour tenter de plaire à ce père qu'il déteste en même temps, Drew va donc se saborder lui-même à l'école pour ne pas décevoir avec de trop bonnes notes.
Toutefois, en se plaçant régulièrement du côté de Cédric, on voit peu à peu un autre homme sous le raciste, celui qui a laissé tomber ses rêves, celui qui aimerait retrouver l'amour qu'il éprouvait pour sa femme à leurs débuts, celui qui aime son fils en dépit de tout.

Derrière cette couverture minimaliste très jolie se cache donc un roman violent émotionnellement, pas franchement joyeux (et absolument pas une histoire d'amour comme pourrait le laisser penser le résumé de l'éditeur). La fin enfonce le clou et m'a laissé comme un poids sur l'estomac.

Chaque chapitre est construit avec trois temps :
- le déroulement du jour J où l'on suit parfois Drew, parfois son père ;
- Les flashbacks (8 ans, 6 ans, 3 ans, 1 an, 1 mois avant) qui relatent souvent un souvenir précis (une discussion avec un prof, la première bière, la rencontre avec Sky, une dispute…), mais qui, au fur et à mesure que Drew grandit, couvre une période de plus en plus large (quelques jours, quelques semaines…) ;
- Et enfin, le moment du drame, raconté à la première personne (ce qui tranche étrangement, au début de la lecture, avec le reste du roman), la conclusion de ce fameux jour J, l'instant où le sang coule sur le tapis.
A travers les flashbacks, on se rapproche, chapitre après chapitre, du jour J. Cette construction toute en allers-retours empêche de lâcher le roman. On veut en savoir plus sur l'adolescence de Drew, on veut poursuivre ce jour J dont l'action est plus ramassée, on veut savoir comment on est arrivé à ce drame, à ce sang qui coule (à ce meurtre ? car il faut attendre la toute fin pour savoir ce qu'il s'est réellement passé).

Les Fragiles est un roman digne de la collection Exprim' : ambitieux, percutant et totalement ancré dans le réel (et c'est ce qui le rend aussi dur).
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« Les Fragiles », c'est Drew, Sky et aussi les parents. C'est une intensité qui monte et qui ne lâche pas. Un personnage si fragile qu'on craint qu'il ne s'étiole et disparaisse. Une Sky qui enjambe le monde et les gens sans se rendre compte de ce qu'elle laisse derrière elle comme trace. C'est Cédric, le père, qui n'a pas la clé pour communiquer, qui n'arrive pas à être fier de son fils, qui ne comprend pas le potentiel de Drew. C'est Cindy, la mère, qui fait de son mieux. C'est Mariji, la grand-mère, qui déchiffre les bulles invisibles au-dessus des têtes, celles qui permettent de ne pas parler.

« Les Fragiles », c'est un roman en plusieurs temps, qui s'enchevêtrent et qui donnent les pièces du puzzle. Ce n'est pas simple, non, mais c'est intelligent. Toute la mécanique des personnages est mise en place et on se rend compte des faiblesses des uns et des autres. On n'arrive pas à détester ce père raciste, on le trouve lâche, répugnant mais il a peut-être ses raisons et on peut comprendre la haine que Drew peut ressentir pour lui.

Dès le début du roman , on sait qu'un drame est arrivé et au fil des pages, Cécile Roumiguières installe une ambiance pesante et décortique avec nous les événements qui conduisent Drew à commettre l'irréparable. La lecture n'est pas aisée, elle distille un sentiment de malaise et d'inconfort tout comme Drew peut le ressentir dans son existence.
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J'avoue j'en suis ressorti très très mitigé... le livre était bon avec un message fort mais je suis passé entre guillemets à côté. Je n'ai pas réussi à être embarqué dans l'histoire. Les nombreux flash backs m'ont un peu perdue et ont aussi dévoilé la fin un peu trop rapidement...
Il n'empêche que le message est très fort. le personnage principal, Drew, a un père raciste. le sujet est traité mais j'aurais aimé un peu plus d'action dessus.
Les personnages secondaires par contre ont été un vrai coup de coeur pour moi!
C'est le première fois qu'un livre des editions Sarbacane qui n'a pas été un coup de coeur...
Je vous le conseille car je sais qu'il est bon. Je suis passé à côté mais peut être pas vous
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Ce que j'en pense:

Ce roman raconte l'histoire de Drew qui est un jeune garçon aux relations conflictuelles avec sa mère et son père. le lecteur suit donc son parcours jusqu'à ce que sa vie bascule complètement. Finalement, on sait qu'il va se passer quelque chose et nous avons tout ce qui aura poussé Drew à le faire.

L'histoire est vraiment bien et alterne les aller- retour dans le temps. On voit toute la mécanique se construire c'est plutôt fascinant.

Le personnage de Drew est très fort. C'est un adolescent mal dans sa peau et très introverti. Ce garçon a un gros mal être notamment dû au contexte familial dans lequel il évolue. Cédric, est le père de Drew. C'est un personnage détestable mais dont on sent la faille qui affleure. Je n'ai pu que supposer que sa façon d'agir dépendait énormément d'un potentiel traumatisme de l'enfance... L'autre personnage adolescent de ce roman est Sky. Là aussi, elle a une blessure profonde qui la rend plus fragile que les autres. Finalement, tous ces personnages sont cassés ou bien brisés par leur passé.

J'ai trouvé que toute cette histoire était cousue de fil blanc même si j'avoue que la fin m'a surprise. J'ai trouvé que certains passages étaient vraiment clichés...

L'écriture est très agréable et le choix de la narration est judicieux, rendant le récit très plaisant.

Bref:

Une lecture agréable mais qui ne me laissera pas une trace indélébile.
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Ce roman est le récit de l'existence de Drew (Andrew) Castan, 17 ans, adolescent « mal construit ».
Le récit est construit sur l'imbrication de trois temps : le temps du traumatisme inaugural à aujourd'hui, le jour J jusqu'au nouveau drame et les réactions de Drew face au drame.
Drew, est traumatisé depuis l'âge de 9 ans par la révélation du racisme de son père, Cédric, qui après avoir renversé avec sa camionnette de plombier ,Ernest, le gardien du stade où Drew pratique le hand ball tous les mercredis, repart sans porter secours et laisse fuser les insultes « Sale nègre ».
le temps passe et au traumatisme initial s'ajoute le fait qu'Andrew ne grandisse pas selon l'idée que le père se faisait d'un « fils ».En effet Drew est au départ un garçon plutôt malingre, bon élève, ayant un seul copain Julius avec qui il partage la passion des animaux en voie de disparition, et il a abandonné le sport ayant honte de ce que son père avait fait à Ernest. Puis Drew devient un adolescent qui commence à mal travailler pour faire plaisir à son père, un garçon solitaire au collège voire la tête de turc des autres élèves, un jeune qui trouve du réconfort dans les jeux vidéos et la musique, l'automutilation jusqu'à l'arrivée de Skye, une jeune adolescente, fragile comme lui, rencontré lors de vacances avec sa grand-mère Mariji. Devant l'attitude violente de son père Drew s'inscrit en secret à des cours de lutte.
Sa mère, Cindy, apparaît dépassée même si des relations fortes se créaient entre la mère et le fils.
Cédric est en colère contre l'existence, contre une jeunesse vite finie avec la grossesse de Cindy et leur précipitation dans la vie adulte. Les frustrations grandissent, et sa hargne est dirigée contre les étrangers, sa femme et son propre fils. La famille implose. Cédric part. Quelques années passent… Profitant d'un séjour à Paris, il veut jouer au père avec son fils et le drame arrive.

Un roman très fort aussi bien dans son propos que dans la façon dont l'auteur a choisi de ne pas édulcorer les moments de tensions, de détresses. le choix de construction du récit contribue à happer le lecteur dans la spirale infernale qui conduit au drame. Nous sommes dans la tête de Drew, nous sommes dans la tête de Cédric et si Drew essaie au début de se conformer aux souhaits de son père, l'attitude de ce dernier, toujours dévalorisante, sans jamais aucune remise en cause, le pousse à finir par détester ce père. L'analyse des sentiments est très forte. C'est vraiment un roman très poignant, un de ces romans qui laissent des traces tout comme des parents maltraitants ou absents.
Coup de coeur. A partir de 15 ans
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