- J'aimerais pourvoir revenir à ce matin où je me suis réveillé ici, pour pouvoir avoir une vraie conversation avec moi-même. On aurait peut-être évité toute cette merde...
- D'ailleurs, si des gens avaient des machines à voyager dans le temps, dit-elle à brûle-pourpoint, tu penses qu'ils les utiliseraient pour voyager dans le futur ou qu'ils se contenteraient de vouloir modifier le passé ?
Toutefois, pour l'instant, Cath avait préféré ne rien précipiter. Lui vivait dans une maison, comme un adulte responsable. Elle, dans un dortoir, comme une adulte débutante : en d'autres termes, une sorte d'adulte en période d'essai.
- Pourquoi écrivons-nous de la fiction ? demanda de nouveau Mme Piper.
Cath baissa les yeux vers son carnet de notes.
"Pour disparaitre ..."
- Difficile de ne pas avoir pitié de toi, en même temps, rétorqua Reagan. T'es as mal pathétique. ... Je me sens vraiment mal pour toi, ma pauvre. C'est pour ça que j'ai décidé d'être ton amie.
La jeune fille n'avait pas l'air du genre à vouloir passer ses soirées à faire des tresses à Cath en lui confiant combien c'était bon d'avoir enfin trouvé une amie ; et c'était un indéniable bon point.
" [...] Essaie de ne jamais t’inquiéter pour quoi que ce soit : c'est plus sain comme façon de vivre. C'est un peu comme voler au-dessus de tout : du monde et de ses emmerdes. [...] "
- Donc voilà, on en est à dessiner des carrés de fromage qui sourient comme des cons dans un ravioli.
— Je suis vraiment un con, dit-il.
Cath tomba à genoux devant lui et le prit dans ses bras.
— Je n’arrive pas à croire que je t’ai sorti des conneries pareilles… Neuf jours… Je n’arrive même pas à me passer de toi pendant neuf heures…
Cath referma le livre et le laissa tomber sur le torse de Lévi, sans trop savoir ce que lui réservait la suite des événements. D’ailleurs, elle se demandait si elle était bien réveillée.
À l’instant même où le livre tomba, Lévi tira Cath vers lui. Sur lui, à dire vrai. Des deux bras. La poitrine de Cath étant appuyée contre le torse de Lévi, il n’y avait guère que le livre pour les séparer.
Les yeux de Cath étaient à demi clos, ceux de Lévi également. Cath se rendit compte, à présent qu’elles étaient toutes proches [...]
Leurs nez se frôlèrent, puis leurs bouches assoupies se posèrent délicatement l’une contre l’autre, douces et déjà ouvertes.
Lorsque Cath ferma les yeux, ses paupières se scellèrent. Elle voulut les rouvrir, car elle voulait observer Lévi, étudier ses sourcils trop sombres, admirer cette chevelure folle et sa pointe vampirique… Elle avait le sentiment que cela ne se reproduirait jamais, et que cela ruinerait probablement le reste de sa vie si elle ne voyait pas la scène de ses yeux pour mieux la graver dans sa mémoire.
Mais elle était bien trop fatiguée.
Et sa bouche était si douce…
Qui plus est, personne n’avait jamais embrassé Cath comme cela auparavant. [...]
Cath leva les mains et passa ses doigts dans les cheveux de Lévi. Elle était toujours incapable d’ouvrir les yeux…
Et bientôt elle fut même incapable de rester éveillée…
" I don't know what I'm scared of..."
That was a lie. A giant one. She was scared that he'd start touching her, and then that they wouldn't stop. She was scared that she wasn't ready to be that person yet. The person who doesn't stop."