Ça y est, Harry Potter c'est fini...
De fait, ce livre qui clôt la saga jeunesse la plus célèbre de tous les temps à forcément une place à part.
Il est une succession de « dernières fois » (avec les Dursley notamment, et l'étonnant adieu de Dudley), de morts douloureuses (
J.K. Rowling a vraiment le chic pour viser pile là où ça fait mal… Elle le fait cependant avec classe et poésie dans ce tome, et son style semble s'être amélioré aux fil des épisodes) et bien-sûr de rebondissements et moments d'émotion.
Harry l'avait annoncé dès la fin du sixième tome, il ne retourne pas à Poudlard. Ron et Hermione l'accompagnent sans l'ombre d'une hésitation. le mythique trio reste fidèle aux dernières volontés de Dumbledore et part à la recherche des Horcruxes à détruire, unique manière de venir à bout du terrible sorcier dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom (ce qui n'est même plus une superstition car son nom a été frappé d'un sort menant instantanément les mangemorts aux personnes l'ayant prononcé, Harry et ses amis en feront les frais plusieurs fois).
Au milieu de cette quête, les reliques de la mort n'ont finalement qu'un rôle assez anecdotique, servant plutôt de prétexte pour découvrir le passé de Dumbledore, et pour donner encore plus de visibilité à la soif de pouvoir de Voldemort.
L'action de manque pas, le danger est partout, et plus d'une fois on se demande comment Harry, Ron et Hermione pourront achever leur mission. Ils vivent vraiment leurs heures les plus sombres, physiquement et psychologiquement.
Deux personnages, en dehors du trio de héros, sont particulièrement mis à l'honneur :
Neville tout d'abord, qui a l' évolution la plus fulgurante de la série, et qui est passé au fil des livres de comique de service pataud à un jeune homme courageux qui a toute sa place à Gryffondor. Dans ce dernier tome il entre véritablement en résistance et joue un rôle décisif pour le dénouement.
Rogue enfin (« Professeur Rogue », me corrigerait Albus Dumbledore…), dont on découvre le secret, ou plutôt les deux secrets.
Il était agent double depuis des années et Dumbledore avait raison d'avoir toute confiance en lui. Et surtout il connaissait Lily, la mère de Harry, depuis leur plus tendre enfance, et a tenté de protéger Harry pendant toutes ces années pour rendre hommage à la mémoire de son amie, de son aimée. Ces révélations (bouleversantes, grâce à la pensine) donnent un éclairage totalement différent à ce personnage, et constituent le plus gros rebondissement de la série.
La bataille de Poudlard clôt l'histoire avec une intensité digne du seigneur des anneaux, chaque personnage a son heure de gloire, certains n'en ressortent malheureusement pas vivants. Harry prend une dimension quasi-christique, gagnant ses lettres de noblesse de héros, faisant preuve de courage mais surtout d'un inconditionnel amour.
Cette fin est très émouvante, et
J.K. Rowling aurait pu s'en tenir là.
A ma première lecture, à la sortie du livre, j'ai détesté l'épilogue « 19 ans après », trop guimauve, trop hollywoodien, trop cliché.
Mais lors de cette relecture, je me suis rendue compte que j'avais apprécié de savoir ce qu'étaient devenus les personnages auxquels on s'est tant attachés, et de continuer à les sentir vivre en leur descendants.
Cette fin me donne finalement envie de lire « Harry Potter et l‘enfant maudit ».
Je reste époustouflée par la créativité de
J.K. Rowling, et cette saga se maintient selon moi définitivement au sommet de ce genre de littérature.
Je relirai certainement les 7 tomes une troisième fois !